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SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE
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HALO ET LEVASSEUR, imprimeurs de la Société.
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BULLETINS
DE LA
SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE
DE TOURNAI.
ESQUISSE ^*^
SHT la Tie et les «iTres de Igr TORD,
Membre fondateur et Yice-Prétideat de U Soeiété historique
et littéraire de Tournai.
parLHUGUET.
Membre de la môme Société.
§ I. Proobhium.
C'est avec un sentiment de piété filiale et de légitime
admiration, que j'ai cédé à la demande de notre vénéré
Président , Monsieur Du Bus aine , de donner cette notice
biographique sur l'homme éminent , que la mort vient de
nous enlever, d'une manière si inattendue. Il daignait m'ho-
norer de son afiFection, il m'initiait à ses travaux, et j'jai
retiré le plus grand profit de ses leçons et de ses conseils; j'ai
(1) Ce travail a été lu à la séance du Jeudi, !« Août lS72f il en
sera fait mention au procès-yerbal de la dite séance.
Nous le donnons par anticipation en tête du XVI* Yoh, qui ne cour
tiendra plus que des œuvres posthumes de Mgr Voisin, et en hommage
tout spécial à la mémoire de notre éminent et regretté confi^re.
BULLETINS T. XVI, ' i
— 6 —
pu en même temps, dan$ cet iatime et si utile eommerce,
Tapprécier à sa juste valeur, et j'aurai aujourd'hui acquitté
une dette du cœur, si je rends un compte fidèle de ses
travaux et de ses publieatioaSi qui donneront une idée de sa
science profonde, et ont contribué, pour la plus grande part,
à faire de nos Bulletins et de nos Mémoires un monument
de la plus grande valeur pour Thistoire locale.
MoBsieiir Charles-Joseph Voîski naquit à Frasnes-lev-
BuissBnal, le 5 Décembre 1802, d'une famille aisée et des
plus honorables, mais recommandable surtout par ses vertus
chrétienaes. — Son père, qui se destioait à l'Eglise, quand
survint la grande tempête révolutionnaire de la fin du siècle
dernier , feisait déjà partie du chapitre de la Collégiale
d'Antoing, et on lui conserva depoÎ!;, dans le monde, le nom
de Chanoine Voisin. Chose assez singulière, Dieu lui des-
tinait un fils qui allait être revêtu de cette dignité et devenir
sous ce titre l'honneur de sa famille!
Rendu malgré lui, au siède, il s'était allié à une D«i'« Par-
fait, de Velaines, de l'une des plus notables familles de
fermiers de nos environs, qui donna au siècle dernier quatre
membres distingués au clergé. (1)
Leur fils, Charles4oseph, dont nous nous occupons,
eonnnença ses études au collège de Tournai ; mais se sentant
appelé ^ Tétat ecclésiastique, il désira de se trouver dans un
milieu plin fhvorable à sa vocation et il obtint d'entrer au
coHége de Soignies, qui servait alors de Petit-Séminaire au
diocèse. Cest là, que ses condisciples se rappellent l'avoir
connu, d'une régiilarité exemplaire, d'une gravité au-dessus
de son âge, et d'une ardeur peu commune pour l'étude :
x;^étah surtout & la langue grecque qu'il s^appliquaît avec
(1) fbir JMMi'i, tome 1. 1».
-- 7 -
passion. Ses soecè^ répondirent & son tramlt, quoiqu'il ne
recueillit dans ses classes que la seconde palme; et Ven notiTS
« rapporté que son exœilent père, bien loin de s^en affli-
ger, était plulàl tente de s^on réjuuir, eomme d*un moyeti
de le maintenir dans rhuiailité et de le stimuler dans son
zèle pour le travalL
Après qu'il eûttermîné, à Tournai^ ses études lhéolog{queS|
il fut promu au sacerdoce en i8S5 et nommé au poste la-
borieux, surtout à cette époque^ de vicaire d'EIlezcIles, Fa
paroisse peut-être la plus étendue du diocèse : c'est ainsi
que les prémisses de son zèle furent exclusivement consa-
crées pendant trois ans au ministère des âmes.
Mais il pouvait être plus utile à Téglise, en développant
ses immenses moyens, et cultivant les sciences sacrées, dans
le calme et les loisirs d'une modeste cure de campagne, et
ses supérieurs le nommèrent curé du petit village de Wille-
meau, près de Tournai^ où il resta jusqu'en 1855.
Ccst 1^^ que dévoré de la passion de savoir, il commença
celte vie de bénédictin, qu'il continua depuis, et qui le te-
nait confiné dans son cabinet, depuis le matin jusqu'au soir^
sans qu'il dépensât, sans nécessité, en visites ou en récréa-
tions inutiles, une parcelle de son temps.
On aurait désiré peut-être le trouver plus communicatif
et plus répandu ; mais pour nous, qui fûmes ses confrères,
et qui savions combien son temps était utilemeat employé
pour la science, nous respections cet isolement auquel il
s'était condamné ; nous étions du reste à même de juger de
la bonté de son co&ur, de son affabilité dans les utiles cause-
ries de nos séances; et le résultat de ses labeurs, que nous
allons essayer de mettre en relief, prouvera surabondam-
ment que l'étude a dû être son unique préoccupation, qu'il
devait forcément être avare de son temps, et se sentir peu
^ 8 —
eoclia à tout ee qui sortait du cadre de ses devoirs et de ses
occupations.
Au sortir de WillemeaU) il occupa la eharge importante
de curé de S^NicoIas en Havre , à Mons. Une brochure,
qu'il publia alors sur L'utilité des écoles gardiennes (1) , et
qu*il dédia aux magistrats de la ville de Mons, nous montre
sa sollicitude vraiment pastorale pour l'amélioration de la
condition des enfants pauvres. Cest à ce signe qu'on peut
reconnaître le pasteur zélé ! Mais à cette époque , la nécessité
de confectionner , dans le Hainaut surtout, un grand nom-
bre de titres-nouvels pour les rentes, en vertu des dis-
positions du Code civil, et aussi la promulgation des lois
Communale et Provinciale, qui avaient complété l'œuvre de
la Constitution Belge et assis le nouvel état do choses sur
des bases fixes et durables, avaient attiré l'attention toute
spéciale du clergé sur les questions d'administration. M.
le curé de S^NicoIasfut, par devoir, obligé de s'appliquer à
eette étude , et il le fit, avec un goût et un succès tels, que
ses confrères recouraient à ses lumières dans leurs doutes,
et qu'il s'acquit bientôt la réputation d'un guide prudent et
sûr et d'administrateur habile.
Aussi notre digne Evéque, juste appréciateur du mérite,
se hâta-t-il dose l'attacher particulièrement, en lenonmiant
en 1837, an poste d'archiviste de l'évéché. — C'est sous ce
titre qu'il commença à participer à l'administration diocé-
saine, quoiqu'il ne devînt VicairMïénéral qu'en 1844, à la
mort de Monsieur Dupiéreux ; et pendant cette longue
période de trente-cinq années, qui devait s'écouler jusqu'à sa
mort, il ne se passa guère un jour , qu'il n'eût à juger et k
déciderquelque grave question de droit canon ou du conten-
(1) Mons, 1837, iD-6« de 24 pHge»,
— 9 —
tieux administratif, et toujours^ il le faisait avec une science
et une sagacité digne d'un jurisconsulte de profession. —
Sous ce rapport, il aura laissé des traces ineffaçables de son
passage; car il n*cst pas d'humble paroisse, dans toute reten-
due de notre vaste diocèse , qui n'ait conservé dans ses ar-
chives plusieurs pièces écrites de sa main, et souvent, pour
décider dans les affaires les plus compliquées et les plus
difficiles.
Cette besogne aride et incessante aurait absorbé, et au-
delà, les forces et les capacités d'un homme ordinaire; mais
pour notre éminent confrère, elle ne vient que pour une
moitié dans le cercle étendu de ses études et de ses travaux :
la science do l'histoire et de l'archéologie constitue la se-
conde part , et c'est à ce point de vue que nous avons pu
surtout l'appréqier et que nous avons entrepris de le louer.
Cette même année 1837, où Monsieur Voisin vint & Tour-
nai, conime chanoine-archiviste, le Conseil Provincial avait
alloué un premier subside de 10,000 francs, pour la restau-
ration de la cathédrale; mais ces travaux, dirigés par des
Ingénieurs et des Commissaires-voyers, sans aucun cachet
artistique, n'avaient eu pour but que de consolider cer-
taines parties du monument, qui étaient en péril. — Le goût
de l'archéologie commençait à se répandre, les vrais prin-
cipes du style chrétien étaient étudiés et vulgarisés, et nous
touchions, après trois siècles d'oubli et de dédain^ à l'aurore
de cette merveilleuse résurrection de l'art gothique, qui a
fait revivre tant de beaux monuments du Moyen-Agé.
Grâce, en grande partie, à l'initiative dcM'. B. Du Mortier,
le Gouvernement et la Province votèrent 500,000 francs
pour la cathédrale, et l'on comprit dès lors qu'on ne pou-
vait persévérer dans les anciens errements ; une commission
sérieuse fut nommée, et il se rencontra dans son sein
quatre hommes, ou plutôt cinq, \ qui revient Tétcrncl lion-
— iO —
ncur d'avoir refait notre basilique, telle qu'elle sortit dés
mains de nos ancêtres et telle que nous la voyons aujour-
d'hui. Nous avons nomme M. rarchitecle Renard, auquel
succéda plus tard M« Bruyenne, et MM, B. Dumorticr,
d'Anstaing et Voisin, Ce fut le S9 7^»* 1840, queUgr l'Evé-
queposa la première pierre de cet te restauration, en présence
de ces Messieurs, et la postérité lui sera ii jamais recon-
naissante d'avoir inauguré et achevé cette grande œuvre,
qui sera la gloire de son épiscopat. On lui saura gré surtout
d'avoir confié, dans ces importants travaux, la mission de le
représenter à Monsieur le chanoine Voisin, qui devint Tâmc
de la commission, et sut conquérir sur ses collègues un
ascendant, qui prévint les divisions et aboutit au magnifique
résultat obtenu.
GependUnt Monsieur Voisin n'était pas architecte ; mais
en ceci, comme dans toutes les missions qu'on lui confia, il
fie mit dès lors résolument à l'œuvre, pour acquérnr les con-
naissanees indispensables à ses nouvelles fonctions; il étudia
iiuit et jour avec l'ardeur que nous lui savons , il visita les
monuments de France, d'Allemagne, d'Italie, d'Angleterre,
d'Espagne même, conféra avec les hommes spéciaux et
devint bientdt lui-même un archéologue des plus distingués.
Depuis ce moment jusqu'à son dernier souffle , la cathé-
drale devint sa pensée unique , et tout le temps , qu'il ne
devait pas donner & Tadministration diocésaine , fut scru-
puleusement dépensé pour elle; il n'eut plus qu'une direc-
tion et un but dans ses études, la re$ttturer , la meubler ,
en faire l'hiêUrire.
Nous lûmes gratifiés en grande |Rrtie dans nos BallelinSj
de tout ce qu'il publia k cet effet et c'est à ce triple point
de vue, de t archéologie proprement dite, de l'iconographie
thiti€$me et de la science historique , que nous sommes à
même de le juger, en parcourant nos publications.
— n —
§ II. Ses Connaissances en architecture religieuse.
•
A la séance du 3 Mai 1849, ua comité spécialcmeni
chargé des quesUoos àeconêlruetions monumenUdeê fui créé
dans notre sein, et je trouve que nos confrères le jugèrent
digne d'y figurer. — En effet, il avait à cette époque donné
des preuves surabondantes de son aptitude, dans la restaura-»
tion de la cathédrale, dont les grands travaux étaient alors
terminés ou définitivement projetés. — Un petit aperçu sur
les graves questions qui durent occuper les membres de la
commission de restauration nous édifiera à cet égard. — >
Il s'agissait d'abord, d'être fixé sur l'âge des diverses parties
du monument; car de la solution de ce grave problème, sur
lequel les documents écrits se taisaient ou étaient contradic-
toires, dépendaient une foule de points secondaires des plus
importants, et c'était de là qu'il fallait partir pour le choix
des moulures, meneaux et autres motifs de décorations,
qui avaiaat disparu.
L'opinion de Monsieur Voisin, peu différente de eelle de
M. d'Anstaing et appuyée du reste sur les vrais principe
donnés par les auteurs, était que : la nef appartient au XI«
siècle, le transept au XII*, et le chœur au XIII* siècle. Ce
sentiment prévalut, et c'est à ce point de vue qu'on se plaça
pour la restauration de la voûte de la nef, le choix des
meneaux du choeur et l'ornementation des contreforts. —
Pour les meneaux en particulier , des fragments décou-
verts depuis, ont prouvé qu'on ne s'était pas trompé.
Restait la grande question de la façade occidentale :
fallait-il adopter le plan de M. Renard qui voulait y mettre
plusieurs rangées de fenêtres, analogues à celles des faça-
des collatérales , avec continuation des galeries qu'on y
voit? fallait-il y mettre une rose, comme on en voit dans
— 12 —
les autres monuments anciens de la ville, tels queSM}uentin|
S^Nicolas, S*-Jaeques. (1)
Ici encore , Monsieur Voisin fit prévaloir son sentiment,
auquel se rallièrent MM. Dumor(ieretd'An5taing,etbienque
la question de ce qui existait primitivement reste toujours
indécise, l'exécution de ce magnifique travail, qui fait tant
d'honneur à M. Bruyenne, a obtenu l'approbation unirer-
selle.
Monsieur Voisin n'écrivit aucun travail spécial sur notre
cathédrale, qu'il connaissait cependant à fond et dans ses
plus petits détails; nous ne pouvons douter qu'il ne l'eût
entrepris avec succès et avec autorité, s'il n'eût été devancé
par son collègue Monsieur le Maistre d'Anstaing, qui venait
de publier, en 1842, sa belle Slonographie, que Monsieur
de Caumont cite, avec justice, comme un des ouvrages de ce
genre les plus parfaits, surtout pour la partie architocno-
graphique.
Après lui, il ne restait plus que quelques épis & glaneri
et c'est dans cette vue, que Monsieur Voisin publia son étude
sur l'ancien cloitre de la cathédrale et sur le plan de la
ville au IX^ siècle. (3)
C'est un document remarquable sur l'histoire de la ville
et du chapitre, bien que plusieurs assertions nous semblent
très-problématiques et hasardées. D'après lui en effet, le
cloitre à cette époque, qui était une sorte de villa carlovin-
gienne , où l'on exerçait tous les métiers, pour fournir aux
besoins des chanoines, se serait étendu depuis le Grand-
Noble à S^-Pi€rre jusqu'à la^Grand'Place, et jusqu'à la rue
(1) On Tient de replacer, aux deux pignons du transept de l'église
S^-Jacques, les roses qui existaient primitiTement.
(2) Voir Mém., tome VI et Bull., \.
— Io-
des Fossés. Mais dans celte hypothèse, à une époque où la
ville n'en était encore qu'à sa seconde enceinte si exiguë ,
ne semble-t-il pas que la part, laissée à la cité , propre*
ment dite, devait être bien mince ?
Mais revenons à nos Bulletins ; nous devons y signaler
au tome 11^ en 1849, un remarquable rapport, sous forme
de lettre à M. le comte de Beauffprt, président de la com-
mission royale des monuments, et eoncernaot l'église de
Buvrines, qu'il s'agissait alors de reconstruire. Il s'était
rendu sur les lieux et, d'un seul coup d'œil, dans une visite
d'une heure, il apprécie la valeur du monument , le juge
en toutes ses parties et établit, en détail, un projet de res-
tauration et d'agrandissement.
Malheureusement ses avis furent dédaignés et , comme il
en exprimait la crainte, un pastiche de style ogival , vint
remplacer un reste précieux de notre architecture nationale.
Depuis lors il se montra plus sévère et plus vigilant encore,
dans l'étude et l'approbation des plans et projets de con-
structions d'églises, et s'il ne put empêcher toutes les Fabri-
ques de se confier aveuglément à des commissaires-voyers,
étrangers aux règles du style chrétien, il usa du moins de
toute son autorité pour prévenir les abus les plus criants^ en
matière de restauration ou de construction des édifices, et il
fut le promoteur de la salutaire réaction qui s'est faite depuis
dans le diocèse.
Il honora de son amUié M. l'architecte Bruyenne, dont le
talent se dévcfoppa, grâce h ses conseils et à ses encourage-
ments; et l'on vit s'élever à Tournai et aux environs^ l'église
des Pères Rédemptorisles , la chapelle des Dames Répara-
trices ^ les églises d'Allairij de Willemeau j d'Obigies^
d'fférinnes , et en dernier lieu de Templeuve, qui toutes
sont remarquables et peuvent être données comme des
types de vrais temples chrétiens,
BULLETINS T. XVI. 2
— u —
Pour Tournai en particulier, outre la cathédrale, il ne
resta étranger à aucun des trayaux qui s*y firent depuis
vingt-cinq ans et ont restitué à la vieille cité son cachet
artistique et monumental. Nous venons de nommer les
constructions ; n'omettons pas les restaurations : S^Quentirif
la toai* de S^Jean^ et actuellement S^Joeques^ qui reparait
auj( yeux ravis de nos concitoyens j dans toutes ses grâces
primitives , indignement anéanties par le mauvais goût des
deux derniers siècles.
Il publia en collaboration avec M. Bruyenne | une étude
sur cette dernière église (1), où elle est décrite avec seience
et exactitude , et où tous les travaux qu'on exécute aujour-
d'hui sont discutés et proposés.
Il fit la même chose pour S^Nieolàs (le Château) (2), bien
digne également de la sollicitude des connaisseurs, et qui ,
nous l'espérons y pourra reprendre bientdt également, en
partie du moins , la parure de sa jeunesse ; reste la Mode--
fetne, ce beau type des églises secondaires au XIII« siècle ,
l'âge d'or de l'architecture ogivale, et qui tombera au pre-
mier jour de vétusté , si la ville et le gouvernement ne se
hâtent de prévenir un pareil malheur; elle aussi, fut l'objet
de son attention, et c'est sur ses instances que H. le baron
Béthune, en a fait relever tous les plans par les élèves de
l'école de S'-Luc, de Gand, et en a donné une description
savante et raisonnée. (5)
Monsieur Voisin est encore raute«| d'une notice sur la
chapelle S^-Eioi, à la rue S^^Martin (4j; où il découvrit deux
tombeaux gallo-i*pmains, des restes de carrelage et deux
(1) Bulletins, tome TJIy p. 139.
(2) Bulhtina^ tome XIII, p. 173.
(3) BulleHns de la Gilde de S. Thamaê et S. Iffe, HuUm de IS69.
(4) Bulletins, tomes IV et Y.
y
— 18 —
anciennes piscines sacrées. — En6n^ il rédigea le texte da
rapport sur l'histoire et le projet de restauration de la Halle
aux draps (Grand'gardé) et contribua ainsi à arracher au
marteau des démolisseurs ignorants le seul grand monu-
ment en style Renaissance que possède Tournai , et qui
donne à la Grand'place avec le Beffroi et la façade de
SM^uentin son cachet inappréciable, (i)
Ainsi Ton peut dire qu'il a bien mérité non- seulement de
la religion , mais de la cité dont il s'est plu, il y a trois ans,
h l'occasion de la visite de la Gilde de S^-Lue, à tracer le
long inventaire chronologique de son écrin artistique^ depuis
le IV siècle jusqu'au XVIlf. (2)
Nous rattachons à ce paragraphe la question des Autels
qu'il étudiait à fond depuis quelques années, en vue du maî-
tre-autel de la cathédrale qu'il faudra au premier jour, mettre
en harmonie avec le style de l'édifice. — Plusieurs fois , il
nous entretint de cet important sujet (3); il décida le Comité
des arts du Congrès de Malines, à mettre cette question au
concours (4); en fit, pendant trois années, l'objet des diseus-
sions de la Gilde de S^Luc^ et il laisse un important manus-
crit inédit sur la matière^ où il a consigné le résultat de ses
minutieuses recherches. Nous nous ferons un pieux devoir
de l'imprimer dans le prochain volume des Bulletins.
On voit par li, avec quel soin et quelle sage lenteur, il
procédait dans tout ce qu'il entreprenait : tant que la lu-
mière n'était pas complète dans son esprit, il attendait et
continuait ses études, pour n'agir jamais, qu'à coup sûr e;
à bon escient. Un de ses meilleurs amis et collègue de la
(1) BuUsîina^ tome IX, pp. 329 et suiv.
(2) Bull,^ t. XIV, pp. 6 et suiv <
(3) Bull. y t. XI, p. 37; t. XIV, pp. 21 et suiv.
(4) ^ii«.,t. XV, p, 231.
— 16 —
*
Cwntnission de la cathédrale Tavait surnommé, par ane
agréable plaisanterie, Fabiu» Cunctator, et quoiqu*il n'eut
pas toujours été de son avis, il aimait à reconnaître que
cette tactique avait empêché bien des mécomptes^ dans les
travaux de la cathédrale, et qu'elle était en partie la cause
de la réussite dans cette grande entreprise, — Il y contri-
bua, en effet, largement, et TtUustre Didron^ qui l'honorait
de son amitié, cite , dans un article deses AnnaleSy ce simple
prêtre, qui n'était ni architecte, ni constructeur, ni même
dessinateur et qui, seul, a restauré une cathédrale bien mieux
que les architectes officiels d'un grand État ^ qui avaient
entassé à S^Dénis, bévue sur bévue, avaient compromis la
solidité du monument, et dont l'œuvre était h recommencer.
§ III, Sa SaENCE en iconographie.
Nous comprenons, sous ce nom, la représentation, soit par
la peinture, soit par la sculpture, des images sacrées, d'après
les règles, que la tradition et le moyen âge nous ont laissées.
Ces principes du symbolisme chrétien , qui avaient été
si longtemps dans l'Église, le mode le plus vulgaire de faire
pénétrer la foi dans l'esprit du peuple , étaient entièrement
méconnus et oubliés depuis la prétendue Renaissance , et
ils constituent une science nouvelle que les travaux de
Didron (Annales d'Iconographie chrétienne , et surtout des
Pères Martin et Cahier, {les Vitraux de Bourges et Mélanges
d'archéologie) ont ressuscitée parmi nous. C'est à cette
école , et en se tenant au courant des autres publications
du même genre, que Monsieur Voisin se forma; qu'il fit
lui-même de précieuses découvertes et s'acquit, dans le pays
et à l'étranger; une i*éputation méritée. Pour lui, il ne pour-
suivait qu'un but, celui de se rendre capable de meubler
et d'embellir notre cathédrale, dont il avait contribu'^ "
— 17 —
solider les murs et qui, grâce en grande partie à ses soins,
venait de reprendre son earactère de beauté et d'ël^Sganec
primitive.
La peinture au moyen âge avait deux objets , décorer les
murs du temple et créer ces admirables verrières qui re-
traçaient toute l'Histoire Sacrée et tamisaient la lumière,
comme à travers des écrans de pierres précieuses.
Nul doute que la cathédrale n'avait été, primitivement
peinte presque tout entière ; des fresques encore entières,
et de nombreuses traces de dorures et de couleurs aux voû-
tes et aux colonnes l'attestent à révidence.
Il rechercha donc^ avec le plus grand soin, ces précieux
fragments (1 ); et c'est à ces consciencieuses recherches que
l'on doit la décoration de la chapelle épiscopale de Saint-
Vincent, le retable du reposoir du Jeudi-Saint, le Calvaire
au côté nord du transept (â), la petite fresque d'une des cha-
pelles, au même croisillon^ et qui reproduit le S^ Nicaise
de notre ivoire du IX« siècle , dont nous parlerons plus
loin, avec un fond et de$ nuances exactement copiées sur
ce qu'on a découvert dans la partie romane de l'édifice.
Mais le plus grand travail en ccgcnre^ exécuté par ses or-
dres, a été la polychromie de la chapelle de N.-D. Flamande,
et de tout le pourtour de l'abside. — Bien des critiques se
sont élevées à ce sujet; on a trouvé les tons trop vifs et trop
criards. On n'a cependant rien fait qu'à bon escient, après
(1) Voir, Frêsgue de Braine-le-Comte , J^u/Z. X, 42; Peinturée
murales' de la Cathédrale et S^-Qaentin , item, 163 ; Peintures mi«-
ra/0« de V^iers, ITtf//. XI, 100.
(2) Ces; statues du Christ, delà S*< Vierge et de S^-Jean sont les
mêmes qui étaient anciennement placées en évidence sur une poutre A
rentrée du chœur, pour former la Croix triomphale ; ce {ait a éié
'objet d^une communication consignée au tome XV BulL^ p. 299.
~ 18 -
s être enqiiis des essais du même genres h Paris et ailleurs ;
du reste , on n'a pas prétendu créer , mais refiiire ce qui
existait auparavant. — D'ailleurs , pour juger ce travail , il
faut attendre que la pose des verrières dans les caroDesait di-
minué le jour trop fort en cet endroit. Alors cette exubé-
rance decoloris ne sera plus choquante. D'après les principes
suivis au moyen âge, Féclat et la lumière devaient être
concentrés autour du sanctuaire ; en s'éloignant de l'abside
les tons devenaient plus foncés. Cest ainsi qu'on procédera
pour la polychromie du chœur, et alon» on pourra juger de
l'ensemble, et nous sommes persuadés que les objections
cesseront et qu'on aura lieu d'être satisfait.
liais son principal titre de gloire, c'est d'avoir coopéré
pour une si large part à la confection des vitraux peints et
d'avoir si bien secondé Monsieur Gapronnier, cet artiste
éminent, qui fait honneur à la Belgique. Il loi donna la
série des Apêtres et des Saints particulièrement honorés
dans le diocèse, qui se dressent en pied aux fenêtres du
haut-chœur; mais ce sont surtout les vitraux légendaires du
pourtour absidal, que l'on peut appder son œuvre et son
œuvre capitale. — En effet, il est l'auteur de tous les sujets
des nombreux médaillons qui décorent les quatorze ïeaé*
très du r ond-poinl, et où sont décrites l'histoire de la Sainte
Vierge et celle des SS. Piat , Eubert et Cryeole^ Eleuthère^
Médardy Achairej Éloi et Mommolin, fondateurs ou propa^
gateurs de la foi dans l'ancien diocèse de Tournai; et il a
gratifié nos Bulletins de la description qu'il en a faite lui-
même. (1)
Les (rente-six médaillons de la vie de îa Sainte Vierge
(1) YoirBuU., tomes VI, IX, XII, XUI et XIV, et aussi réunie en
un Yol.| chez Gasterman, 1871.
- 19 —
ont été composés d'après l'Évangile et les rcerts les pins
constants de la tradition y tels que Je moyen âge les avait
représentes h Bourges et ailleurs. — Là n'était pas la diffi-
eulté. — Mais pour nos saints apôtres, tout était à créer, et
il fallait une érudition peu commune , une connaissance
approfondie de nos origines religieuses, dont les Bollandistes
ne sont pas parvenus à débrouiller entièrement le chaos.
Notre savant confrère ne s'est pas effrayé de ces difficultés,
et grâce à son immense labeur, nous possédons aujourd'hui
écrite sur les parois de notre Basilique l'histoire la plus
complète^ la plus autorisée et la plus épurée , autant du
moios, qu'elle peut l'être, par les règles de la saine criti-
que, de la vie et des miracles des huit Saints illustres qui
ont fondé l'église de Tournai.
Ce bel ouvrage, qui intéresse tous les prêtres et les fidèles
du diocèse, aura sa place désormais dans toutes les biblio-
thèques et dans les familles chrétiennes, et il apprendra à
mieux connaître et à invoquer plus assidûment ceux qui
furent nos Pères dans la Foi.
Pour ce qui concerne S^ Piat en particulier, notre auteur
eut l'inappréciable bonheur d'assister à Touverture de sa
châsse, qui se fit à Seclin, en 1855, en présence de l'arche-
vêque de Cambrai et des évéques de Tournai et de Gand.
Cette reconnaissance des reliques, à laquelle il présida^ et
qu'il fit avec la plus minutieuse attention, apporta de nou-
velles lumières, pour décider que c^est Seclin, et non Char^
très, qui possède les restes de l'illustre martyr, et toutes les
pièces de ce grand procès sont exposées et savamment dis-
cutées dans l'appendice, à la suite de l'explication du
vitrail, ainsi que la question de l'épiscopat de S^ Piat, dont
il établit la négative.
Il proeède^ avec la même science, pour les autres légiendcs,
— 20 —
et il n'a admis dans ses médailloas que des faits établis par
le tëmoignagnc des meilleurs auteurs.
Nous ue pouroQS nous dispenser de parler ici du travail
artistique de ces verrières et de payer à Thabile artiste qui
les a confectionnées, le juste tribut d'éloges qui lui revient.
— Les mosaïques sont d'une beau lé et d'un éclat qui rap-
pelle le faire du XUl* siècle , au point que des juges com-
pétents s'y sont mépris et ont cru se trouver en face d'œu-
vres anciennes r
Ces justes éloges sont certes bien de nature à dédomma-
ger l'artiste des critiques, dont il a été l'objet, de la part de
certaines personnes , étrangères au goût et aux idées du
moyen âge. Elles auraient voulu voir plus de dessin et de
perspective dans les tableaux. Mais alors on n'aurait plus eu
des verrières du XIII* siècle, mais du X1X«; ce qui pourrait
se tolérer, jusqu'à un certain point, dans une église gothique
bâtie de nos jours , mais nullement dans un édifice, à qui
l'on doit rendre sa décoration primitive, et surtout dans une
cathédrale de Tournai, que nous voulons revoir, telle que
le XIII" siècle l'avait faite, et pas autrement.
A cette époque, on ne connaissait pas le modelé dans le
dessin, et tous les personnages d'un sujet semblent se trou-
ver sur le même plan ; mais il faut le dire , l'artiste n'avait
pas en vue de faire des tableaux achevés; ils ne constituaient
pour lui qu'un accessoire, des ornements de détails, dans
unemosaîque de verre, destinée à faire ressortir les beautés
de l'architecture et qui avait tout son prix, dans Tagence-
ment et l'éclat des couleurs. Au XV* et au XVI' siècle, ce
fut te contraire, la beauté du fond fut sacrifiée ; les figures
et le lieu de la scène envahirent tout l'espace disponible
et les peintres-verriers produisirent non plus des mosaï-
ques , mais de véritables tableaux de chevalet.
Fallait-il sortir dç ces traditions et créer un genr^ inconnu
/
/
— ai-
de nos ancêtres? Fallait-il , pour le dire plus clairement ,
détacher sur ces fonds graves du XIII* siëde, des médaillons
dessinés et coordonnés avec la perfection du XVP t Mon-
sieur Gapronnier, qui est un dessinateur hors ligne, le pou^-
yait facilement , et il a donné des preuves de son savoir-faire
à cet égard , dans les belles fenêtres qui représentent la
légende des hosties miraculeuses , aux bas-côtés de la nef à
S^'Gudule. Hais des peintres et des hommes compétents,
auxquels il s'est adressé pour prendre conseil, ne l'ont pas
pensé : il a exposé devant ce jury, dans son atelier, un
carton , où il sacrifiait ainsi aux exigences du vulgaire , et
tous ont été unanimes, à le rejeter.
Les peintures murales et les vitraux n'étaient pas les
seuls ornements des parois du temple; on appendait encore
aux murailles de magnifiques tapisseries, qui ont fait la répu-
tation d'Arras dans les siècles passés, quoique cette ville ne
fût pas la seule des Pays-Bas, qui produisit de ces ouvrages
et que Tournai, Audenarde, Bruxelles, etc., pussent riva-
liser avec elle. Il nous reste à la Cathédrale de beaux
restes de ces tapis , entre autres ceux qui furent donnés par
le chanoine Toussaint Prier, chancelier de Philippe-le-Bon,
et qui représentent les légendes de S^ Piat et S^ Éleuthère ,
et d'autres , moins précieux , qui proviennent de l'évêque
Charles de Groy.
Au sujet de ces tentures. Monsieur Voisin fit une étude
complète de la matière et il publia sa Notice sur les Tapisse-
ries de Tournai (i) , suivie d'un essai sur les Haute-lissiers
de Tournai (2).
La première notice est accompagnée d'une planche en
(1) Bulletin^ tome IX. pp. 213 et buit.
(2) Même yolume, pp. 247 et suiy.
BULLETINS T. XVI •
— 22 —
chromolithographie, où l'on voit S^Piat, préchant aux
Toumaisiens , qui donne une idée du charme et de la pier-
fection de ces tapis. Elle est due, au talent de MM. Yasseur,
qui , pour le dire en passant, sont venus si souvent et si
puissamment en aide aux publications de notre rq;retté
confrère. Ces deux notices sont écrites avec la science ordi-
naire de leur auteur. Du reste, il n'était pas étranger à cette
matière , quand il l'aborda; il avait fait une étude spéciale
des étoffes et des tissus du moyen âge et il entretenait des
rapports d'amitié et de correspondances avec l'un des archéo-
logues les plus compétents en cette matière, Mgr Bock, cha-
noine d'Aix-hi-Chapelle , qui lui communiquait^ses décour
vertes et ses écrits.
Mais déjà en 1850, il avait donné dans nos Bulleiins (1)
la description de la chasuble de 5, Thomas de Cantorbéry^
qui repose au trésor de la Cathédrale, et rien n'y manque
en fait de science iconographique et liturgique. Monsieur
De Caumont et d'autres auteurs en ont fait leur profit et
l'ont souvent citée depuis.
Enfin en 1867 à la suite de la description des Châsses de
SoignieSf il nous donnait sous le titre modeste de Note ,
la description d'une tapisserie trouvée dans la fierté de
5. Landry, et remontant au XI siècle. (2) Pour établir Tâge
de ce tissu, il le compare à la fameuse tapisserie de Bayeux,
qui date de cette époque , et pour expliquer le sujet fort
énigmatique des mains étendues , des oiseaux aux ailes
iplogées et des bustes^ il déploie la même érudition et
cette rare sagacité que nous lui connaissons.
(1) Tome II, pp. 25 et suiv.
(2) Bulletins^ tome XII, p. 154.
— 23 —
Passons maintenant & la Sculpture et aux arts secondaires
qui en dépendent, pour les représentations en relief.
La Cathédrale et les Monuments de Tournai ne sont guère
riches pour la statuaire ^ et ce n*est pas chez nous qu'il faut
chercher cette multitude de Saints et de légendes , qui sem-
blent animer h. l'intérieur et surtout à Textérieur, les grands
monuments de France et d'Allemagne. A part les bas- reliefs
des trois portails de la Cathédrale, qui nous sont parvenus
incomplets et mutilés, nous ne possédons que bien peu de
chose. Ces sculptures, pour la plupart minées' par le temps,
ont été décrites, autant qu'on l'a pu, par M. d'Anstaînget par
M. Renard. Monsieur Voisin s'efforça donc de compléter leurs
indications , en faisant des recherches sur les statues les
plus modernes du grand portail (1). Il trouva que les statues
de S. Piatj de 5. Éleuthère et des Évangélistes avaient été
placées au commencement du XYII*^ siècle, et que la grande
statue du pilier, appelée if .-D. des Malades, avait été faite
en 1589 par les soins et des deniers du doyen Malcotte. —
Un autre travail sur JV.-D. La Brune (2) , nous apprend
que cette vierge n'était pas antérieur non plus au XVI* siè-
cle; et il opinait à voir dans la statue assise , en marbre ,
aujourd'hui au-dessus de l'autel du côté sud du transept, la
célèbre Notre-Dame Flamenghe , objet du culte et de la
vénération de nos aïeux.
Dans une petite notice sur une poutre sculptée du XVI*
siècle, qui ornait une maison canoniale (5), démolie depuis
peu^ et où nous trouvons son érudition ordinaire pour dé-
(1) Bulletins^ tome XIY, p. 271.
(2) Bulletins j tome XUI, pp. 26 et suiv.
(3} L« maison dite de S. Éleuthère ; rae des Ch*
-. Î4 —
ehiffror un sujet tout^-fait neuf et original , il déplore les
innovations païennes de la Renaissance et les funestes ten*
dances de cette époque, où le profane voulait partout sup«
planter le sacré, (i) Aussi c'est avec une bien autre satisfac-
tion et par une sorte de compensation, qu'il découvrit , vers
le même temps , dans la chapelle du cimetière de Binche ,
qui date de la même époque, une réminiscence de la scène
si religieuse et si pittoresque de la dame macabre^ complétée
ici par Yarbre à la fleur de la Mort (allusion au fruit de
mort du paradis terrestre.) Il avait vu le même arbre à la
cathédrale de Trêves, bien des années auparavant, et
grâce à ce rapprochement qu'il trouva dans sa mémoire^ il
enrichit l'Iconographie d'une précieuse découverte. (2)
L'étude des Ivoires gravis est une branche importante de
Vleonographie chrétienne : car à cause du peu de profit à
tirer de la valeur intrinsèque de cette matière, elle a échappé
bien mieux que les œuvres d'or et d'argent, à la rapacité des
destructeurs, et nous avons le bonheur de conserver en ce
genre des objets bien précieux et d'une haute antiquité. Ici
encore le trésor de notre Cathédrale se distingue et oflfre à
l'admiration des connaisseurs deux plaques du IX* siècle ,
qui servent de couvertures à un Evangéliaire. Monsieur
Voisin s'est chargé encore d'en faire la description (3) :
c*est à notre avis, avec la notice sur la Croix de S. Badilon^
qui nous occupera tout à l'heure , Técrit qui donne le mieux
l'idée de sa profonde érudition , de ses recherches multi-
pliées et de cette rare sagacité dans l'application de ses lectures
et dans les déductions neuves, savantes qu'il savait en tirer.
Il sut conclure de la forme des feuilles et des enroule-
(1) BuUeHnê^ tome XV, pp. 128 et shIt.
(2) BuU,^ tome XIV, pp. 78 et miv.
(^) Tome ly des BuU,^ pp. 284 et soi?, et tome XIY, p. 900.
— S3 —
ments, de la manière dont la scène du crucifiement et ses
accessoires sont représentés, des costumes de S. Nieaise et
de ses acolytes , et en parliculier du manipule de ces der-
niers, la preuve certaine de l'âge de ce travail, et tout cela
est appuyé sur les autorités les plus irréfragables et puisé aux
sources les plus pures de la science.
La riche collection d'ivoires du iRf usée Fauquez devait
aussi attirer son attention : Il signala à H. le professeur
Reusens le Crucifiement, du X« siècle, qui a fait le sujet d'une
intéressante étude de cet auteur, dans le fascicule de la GiUie
de S. Luc, concernant les monuments de Tournai : une plan-
che photographiée accompagne cette dissertation. Pour lui,
il se réserva la description de plusieurs autres de ces ivoires,
qui lui parurent remarquables à divers titres, (i)
LsiSphragittique (2) ou science des sceaux, donne souvent
de précieux renseignements, et c'est ce qui nous a valu trois
beaux articles, le i«<^, sur une charte Ôl Evrard Radou^ que la
forme du scel lui fait rapporter au ^ châtelain de ce nom et
à la fin du XII« siècle (3); le 2«, sur le sceau de l'évêchi au XIII*
siècle (4), et le 3«, sur le contre-scel detoffUial au XII*
siècle (5).
La science du Blason lui était également familière et il
promit (6) de nous communiquer la série des Armoiries de$
évêques de Tournai. — Ce curieux document^ qui n'a pas vu
le jour, devra se retrouver dans ses manuscrits et il sera
utile de le rechercher et de le publier. (7)
(1) Bull., tome XIV, pp. 267 et suiv,
(2) De (J^pOLytÇj sceau,
(3) BuU.y tome m, pp. 226 et rniv.
(4| Bull.^ tome VU, pp. 343 et rak.
(5) Bull,, tome IX, pp. 206 et raW. ^
(6) Buji., tome in, p. 165.
' (7) Nous ayons en effet constaté qu'il s'y trouYe<
— 26 —
li s'occupa beaucoup également d'Or/iivrmc Religieuse. —
Monsieur Descamps s'était chargé de décrire ce que nous
avons de plus précieux en ce genre, la CMsse de S, Eleu-
Ukère.{\) Monsieur Voisin traita de celles de N.-D. tXdes
Dammseauxi (î) Cette double notice est complète et con-
tient des détails fort intéressants.
n se rendit à Soignies pour étudier les deux ch4sses qu'on
y conserve y et nous rendit compte de l'état déplorable au-
quel les avait réduites un orfèvre de Bruxelles en i803, sous
prétexte de restauration. (3) n nous donna également la
description de celle de l'Hdpitâl de Lessines, qui est du
XVII* siècle, si pas , pour ce qu'elle vaut en elle-même , du
moins comme objet de comparaison et pour nous montrer
jusqu'à quel point on avait alors perdu les bonnes traditions
du moyen âge et jusqu'où le mauvais goût était descendu. (4)
Pour la petite châsse de S» Ghislain , qui est un bijou
du XI^ siècle, il s'était fait lui-même , pour ainsi dire,
orfèvre ; et il fournit à Monsieur Lîagre le dessin des rin-
ceaux , qui avaient disparu, et lui donna les meilleurs con*
seils pour la restauration des émaux précieux qui la déco-
rent : il nous en a laissé une savante description (5).
Il nous reste à parler, en ce genre, de deux croix qu'il dé-
crivît , celle de S. Badilon (6), et celle d'Ogy (7). La pre-
mière est un travail de l'époque mérovingienne (VI° ou
VU* siècle), par conséquent antérieur même au saint abbé
(1) Mém.y tome I, append. à V^alter de [HorTÛ,
(2) Bull, tome Yt, pp. 102 et suiy.
(3) J?tfl/., tome XII, pp. 164 et suiv.
(4) Bull,, tome Xn, pp. 233 et suiy.
(5) BulL, tome YI, pp. 234 et suir.
(6) BulL, tome XI, pp. 233 et suW
(7) Bull,, tome XII, pp. 239 et 8uiv« et tome XIII, p. 60.
— 27 —
de Leuze, et Tua des plus curieux spécimens de cette épo-
que reculée» que l'on connaisse.
C'est à la science de notre éminent confrère qu'est due
cette découverte : la description qu'il en a donnée, qui a fait
sensation dans le monde savant, est une preuve nouvelle de
sa vaste érudition, et nous engageons vivement toutes les
personnes qui n'ont pas assez connu notre auteur et serai<mt
peut-être tentées de trouver nos éloges outrés , de lire cette
dissertation; elles seront convaincues de tout ce que nous
avançons. La description du Crucifix d'Ogy n'a pas, à beau-
coup près la même importance, mais c'est encore une belle
étude, où il cherche à élucider d'une manière très-ingënieuse
un point resté jusqu'ici sans explication, la forme crénelée
des couronnes qu'on donnait parfois, au moyen âge, au Sau-
veur crucifié, quelquefois même à la Sainte Vierge, (i)
Il nous a encore laissé des notes sur les Dinanderies (2)
de la Cathédrale, et en particulier sur le Monument d'expo-
èition des châsses qui servait de contre-retable.au maître,
autel (5) ; enfin il fit un extrait du catalogue de TExpostion
de Malines pour ce qui concerne la ville et le diocèse et le
compléta d'un grand nombre d'objets qui n'avaient pu y
figurer (4).
On pourra encore recourir utilement plus tard à son his-
toire du Trésor ancien de la Cathédrale, aux cinq inventai-
res ^ de diverses époques, qu'il en a publiées (5). Ce travail a
pour complètement la citation du manuscrit de Dufief^ de
(1) La Vierge de Téglise des De%ue-Acren^ près Lessines.
(3) Objets mobiliers en cuivre, ainsi appelés de la ville de Difianioii
florissait cette industrie.
(3) Bull^ tome XI, p. 37.
(4) Bull, y tome X, pp. 234 et suiv.
(5) Bull.^ tome XI; p, 287.
— 28 —
la Bibliothèque de Bruxelles , que Monsieur Du Mortier,
fils, avait déjà donnée dans son oifvrage sur les monuments
de Tournai (i), et dont Monsieur Voisin publia de nouveau
le texte, exactement collationné sur l'original, et avec des
commentaires et des notes explicatives. (2) Nous devons
encore signaler ici les notes sur les travaux exécutés à la
Cathédrale de 1615-1711. (3) Mais tout ceci rentre déjà
dans rhistoire proprement dite de la Cathédrale, dont nous
allons maintenant nous occuper spécialement.
% IV. SbS RECHEBCHES sur L*HI8T01RB de la CàTHÉOlULE.
Monsieur d'Anstaing a consacré le second volume de sa
Monographie de la Cathédrale , à i^istoire des évéques et
du chapitre. — Cette partie historique de son livre n'a pas
à beaucoup près le mérite de la partie architecnographique;
elle renferme bien des inexactitudes et des lacunes ; mais
enfin, ce travail ne date que depuis quelques années; il
sera à refaire plus tard : pour le moment on ne peut avoir
la prétention que de le compléter, faute de documents suffi-
sants pour le refondre entièrement. Mgr Voisin l'avait com-
pris ainsi et il n'avait en vue que de fournir des notes com-
plémentaires à cet ouvrage et de préparer des matériaux
pour ceux qui viendront après nous.
C'est au moyen des chartes qu'on a refait l'histoire du
Moyen Âge, et c'est rendre le plus grand service que de re«
chercher et de publier celles qui concernent les biens et les
droits des chapitres et des abbayes ; elles fournissent sou-
vent les renseignements les plus sûrs et les plus précieux.
(1) BulL\ tome VUI.
(2) BulLj tome Xm, pp. 338 et iuît.
(3) Bull.j tome XV, pp. 277 et 310.
— 29 —
Pour la cathédrale, après la charte de Ghilpéric, le plus an-
cien et le plus important document sur les droits du chapitre^
c'est la double confirmation de ses possessions, donnée, laV*
en ii08, piir le pape Pâschal II , et la â*> en 1190, par
Clément IIL — Ces deux bulles, qui éclairent tant de points
de rhi^ire locale, étaient restées inédites et c'est aux soins
de notre confrère qu'en est due la publication, dans des
Analectespour servir h l'histoire Religieuse de Be]gîque;elles
sont accompagnées de notes explicatives , qui portent sur-
tout sur les noms des localités qui y sont renseignées. (1 )
Il donna également les chartes de Melle , d'iferquegies et
de la Vacquerte (à Velaines), trois seigneuries que le chapi-
tre possédait dans le Hainaut, — elles sont suivies de celles
de Fouille et Basteleur , à. Obigies , terres de l'abbaye de
S. Médard; vient ensuite la déclaration des droits sei-
gneuriaux de l'abbaye de S. Martin, à Buissenal , et enfin
l'analyse de Vénumération des biens de Tévéché par Ferry
de Cluny (2). C'est une de ses œuvres les plus impt)rtantés,
et nous voyous par ses notes et ses savantes explications ,
combien l'histoire des institutions du moyen âge lui était
connue et familière. Ici comme dans ses études archéolo-
giques , il avait dû être son maître à lui-même, car cette
partie si intéressante de la science historique, qui seule
donne la clef et l'intelligence de notre histoire nationale, a
éié bien négligée jusqu'ici, même dans nos Universités et
depuis le bel ouvrage de Rapsaet , nous ne savons pas qu'on
ait publié quelque chose de complet sur la matière.
L'histoire de nos évêques demande également des éclair-
cissements et des développements, qui occuperont plus tard
(1) Analectes^ tome IV, pp. 265-275.
(2) B»n,^ tome YII, pp. 154 et 318.
Bulletins t. xvi.
— so-
nos érodits, il fnat res{>ërer. Mgr Voisin a ouvert la voie en
donnant ukie notice sur un salut etaéié prélat, peu coimu
lusqtt'îei, et qui méritait bien de l'être Vendevilie , qui' eut
te gloire d'être le p^omotdar de l'otile .iwstttuthin du Sêmû
naire iè la Propagande à^Rouie (i) et dur Mondeur de
Choiseul que ses controverses avec Bo^uet ont rendu cétè*
bi^. En commençant son étude «ur ce prélat du siède ée
Louis XIV, il croyait n'avoir affkîre qu'à un gallican , mais
il acquit bientôt la triste conviction qu'il avait donné dans
le jamsénlsfB^ > et qu'il eut ntva^ son dergé de Totnmai fes
plus graves difficultés à cet égard. C'est une page nouvelle
ponr rbistoîre de cette secte trop fameuse, qui a fait laiM
de mal à l'Église, (â) II avait déjà donné dans les ÀnakeiES
de Louvain, le Rapport de Cbojscul au souverain Pontife,
«ur l'état de son dioèése, faisant suite, dans le même re-
isheii, à un Bàpport du même genre de l'évêque Franç$is
Vilain. Notre bonorable Président, Monsieur Dn Bos , u
btenvotUn ajouter au travail sur Choiseul la nombreuse
série des publications de cet évéque et des livres imprimés
ëlofs pour réfater ses erreurs.
ËMiffin comme renseignements d'histoire contemporaine ,
9gt Voisin a eu la bonne idée de réunir ce qu'il a trouvé
ilans les papiers de Tévêché sur I^vêque Rhn. (5) Pour
fairo suite à ces notes, il nous avait promis un trav«ii sttr
Mffir DetpHanque ; il est achevé, et nous pourrons te pubUer
Jitim peu.
11 laisse encore, inédite, la liste complète de tous les oha-
(1) Bull. y tome VI, p. 149, et HÊém.j tome X.
(2) ffii/l., t. Xfl, pp. 174 et ïuiy.
(3) Au tome IV, p. 154, BulL^ il nous le montre au conoile de Paris,
«t au tome XIV p. 245. Il donne des renseignements peu connus sur sa
vie et sa mort.
— 51 --
9011^ depuis iM6 ju$qu*à la $u]3ipre$fi)i<»i du chapitre en
1797. m s'était engagé à rqus la donner (I); nous la
i^lifireherenQ et nou4 eaiiérons Fiosérer à la suite de sa
séf te dea Arehidiaeres , qu'il nous a lue l'an dcrnieri et est
également dans ses papieart.
A.p<iopos de rarchitecture de la cathédrale, son attention
avait été atUrée sur deux personnages qui jouèrent un grand
ré le à f étranger, AUb$rt ou Albert^ d'Antoing, et Walter
de Â/QrUtgne : ils oyaient été tous deux élevés à l'école du
ofajapitre de Tournai, le premier au XI* siècle, le second
au XII, et ite développèrent au loin les prineipes de notre
éeole touroi^îsienne dans l'art de hâlir. Aiibert fut le fonda-
Ifiiur de l'ahbaye de ftolduc, dans le Limbourg, et la crypte
de ee monastère,, présente en effet la plus grande analogie
nvf» la nef de la cathédrale. Walter, devint évéque de Laon,
et il conserva toujours la plus grande affection pour l'Eglise
de Tournai, où il avait été nourri, disait-il ; ce qu'il faut
entendre du pain de la science , car il appartenait h la fa-
mille illustre des RadoUj et par son testament il fit plusieurs
legs au chapitre, en reconnaissance des bienfaits qu'il eu
avait reçus dans son enfance.
C^est sous son épiscopat que fut commencée la célèbre
cathédrale de Laon, et l'on est frappé de la ressemblance qqi
evste CAtre ia tour de notre église de S, Jacques et celles du
plus beau monument de la Franee en style de tr^nsjtion. (2)
Des recherches sur Jean et Simon du Portail , chanoines du
XtV'^ siè<île (5), sont également intéressantes, elles rectifient
qjudques erreurs d'Hoverlant et de d'Anstaing.
(1) Bull.j tome IV, p. 34. *
(2) La notice sur ce prélat est insérée aux Bull., tome XIY, p. 272,
et les notes sur Aiibert j tome XIY, pp. 93 et 205 et tome XV. p. 39.
(ô) Bull., tome X|, p. 37 et au tome XIII, p. 216.
-«- 52 —
Un autre chanoine, célèbre à d'autres titres , fat TobjeC
d'une notice dans nos Mimoirei (tome IV) : c^est le fougueux
ligueur Jean Boucher , qui avait été curé de S*-Behoit à
Paris et dut s'exiler, k cause de ses violences contre la per-
sonne d'Henri IV. Par la faveur du roi d'Espagne , il devint
chanoine et archidiacre de Tournai, malgré l'^ipposition du
chapitre, dont il ne sut jamais acquérir les sympathies.
A la même époque vivait notre vieil hisloirieif, le cha-
noine Cousin : c'est encore au s^èle de notre confrère ,
que nous devons la nouvelle édition de ce précieux ouvrage,
qu'il a accompagné de notes et d'une vie de Fauteur.
C'est à tilre d'originaire de Frasnes et de chanoine de
Tournai que Nicolas de Leuze (1) a attiré son attention. Ses
recherches sur Tévéque Choiseul lui ont fourni également
des renseignements sur un autre chanoine Faure de Cari"
gnan , officier protestant converti par ccprclat^ et qui devint
président du séminaire, (â)
Nous n'avons pas rencontré dans nos publications sa
notice sur V Ecole du ehapitrCy qu'il avait promise à l'origine
de notre société ; (5) si nous la retrouvions, elle serait bien
à sa place à la suite de son beau travail sur les PetitS'clercSj
ch&raux , musiciens , vicaires , etc., Inséré au tome VIII ,
BulL, p. 62 et suiv.
Un coll<%e existait a Padoue sous le titre de N.-D. de
Tournai , et une bourse pour les diocésains , y fut fondée.
Mgr Voisin se rendit lui-même en cette ville, dans le cours
d'un de ses voyages en Italie , et il réunit dans une notice
tout ce qu'il put recueillir sur cette fondation et sur cet éta-
blissement. (4)
(1) BulLj tome Vn p. 323, et tome IX, p. 119.
(2) Bull., tome XII, pp. 265 et suiv,
(3) BulL tome Ilj p. 215.
(4) Bull., tome VI, p. 296.
- 55 —
Termiaons celte nomenclature des hommes du Chapitre^
en signalant la notice sur une petite confrérie, dite de la
Transfiguration y dont les membres étaient presque tons
chanoines. (4) On peut encore rattacher à notre église-mère,
où ila dâ être formé, un saint personnage^ du nom à'ïïel-
dentare , fondateur de la célèbre abbaye d'i4rroti(iise, au
diocèse d'Ârras* Hovcrlant se borne à citer le nom de ce
tournaisien célèbre, et Mgr Voisin a fort bien fait de réunir
tout ce qu'on a publié depuis sur ce saint person-nage. (2)
Les cérémonies en usage à la cathédrale doivent occuper
également une grande place dans son histoire, et nous
devons à notre savant coofrère quelques * documents bien
précieux sous ce rapport : c'est ainsi qu'il édita quelques-
uns des Drames liturgiques qu'on représentait dans notre
église aux principales fétcs de l'année.
Rien de plus poétique et de plus touchant que la ma-
nière de rendre sensible la scène de VAnnonciaîion, telle
qu'elle était représentée à la cathédrale jusque vers le mi-
lieu du XVII* s. et nous engageons vivement ceux qui
auraient des préventions contre les Mystères du moyen
âge, à lire, dans nos Bulletins, la manière charmante et
digne en tous points, avec laquelle on mettait en scène la
Vierge Marie et le divin Messager. Tous ces précieux ren-
seignements sur les petits drames liturgiques , tels qu'on
les exécutait à Tournai, serviront en même temps à l'his-
toire des Mystères , qu'on n'a'fait encore qu'ébaucher jus-
qu'à ce jour. (5). Il y a joint quelques belles hymnes
propres à notre égtise , et pour les amateurs de musique
(1) Bull. y tome III, pp. 139 et suiv.
(2) Bidl. tome XV, p. 47.
(3) Bull, lome YI, p. 261 et tome VIII, pp. 31 et 113.
- 54 -
sacrée, une mcsie du Xlll* «iède, que Ufweur de Cotise-
maker a bien voulu traduire av€e la ii6lfttk)iii9#4«rèe' (i)
On peut eacoi*c rappcHto à rbiitotr'^ dea aJri^«Mmîte de
la cathédrale, lou étude lur l'çffnmde dw ^isr^eê par le
Magisljrat, le jour de la Chào^daur (2) k$ oj^r^ndcaà N.*I>»
la Flamande {^) les vins présentés à la Procession (4)^
eufia les détails inédiis G«nceriiaiit la teDU# du eéfi^M^
chapitre de k TQi$on éCOr en 1531 (^ et un très-bon article
9iir V0vg^9^ ks clwhts et le mriWm de la cathédrale. (6)
Une N'Qt^ sur les frais à sap(>orter par le c^lei|fé Belge
pour te Cmûte de TrerUe^ et une invitation prcesaote tto
Ch«rlefr-Quint à révoque Charles de Crey 'de ee rendre à
cetie asaembiéej ont été préoieusemeot reeueilUes par
Mgr Voisin, comoie intéressants l'histoire relif ieose de la
Belgique (7). Mais à ce point de rue, il a surtont bien mérilé
de la religion et de la patrie par la publication de cinquante
lettres inédites de PhOippe //, du prinM de Parme et du
caxd. Oranveltê à uo $ire de Boumau^illef plus connu soua
fe nom de ffuron de Câpres, sur les aflbires politiques eit
religieuse du tan^s^ On sait quelles importantes déaw<^
vertes Monsieur Gacbard a laites sur cette période de notre
histoire, que les protestants et lea philosophes se sonjt plu à
travestir;; combien d'erreurs il a pu rectifier sur les hommu»
et les choses de notre grande révolution religieuse du
XVI* siècle \ les lettres au baron de Câpres trouveroo;! leur
{ï) Jfatf ., tome YIQ, pp. 100 etwiiT.
(2) BulL tome Vin, p. 184.
(3) Bull, tome XII, p. 326.
(4) Bull, tome XV. p. 174.
(5) Bull, tome VKI, p. 6.
(6) Bull, tome XIII, p. 7.
(7) Bull.^ t. i¥, p. 174 et t. Xtll, p. 303.
-- 3S —
place à la safte des truTaik du doeie et emiseiencîeiix ar-
eliiviste. €^t ea reeherehaiili des renseigntnieislê sur le
sèment <)ue le ehapiM crut pouvoir prêter eii 1578 avx
Etats-Généraux de liûUanie^ mi^tres sldn de Tounoaiv
qo'il eut la bonfie fortune de retrouver ces lettfies, si hité-
ressailtes. (1)
Il eut ëgatement Theureuse chance de tomber sur une
larde de lettres inédites de F^iteAm, concernant un pmeès
soutoiti par des paroisses du Haioâ4it-Franç»s, contre les
fi^teiltions de ia obambre du clergé du Hainaut Espagnol,
q«î siégeait A Sons : elles noas révèlent en rillusftre arche^
véque de Cambrai une science administrative, et noe eMenlc
ides afhireseonteMknseS) cpi'eA ne lui avait pas soupçonnée
jnsqu'ieif et qui prouve -^pie rien n'était étranger à eepufe*-
jans génie qui brille au premier rang parmi les ^élébrltéis
éa règne de Louis XIY . (8)
Nous nous arrêterons ioi pour clore la longue énuméra»
tion des écrits de notre éminent confrère sur sa ciière catlié-
drale, qui, comme on le vslt, ftrt le constsfnl otyjct de ses
^redberehes et de ses ëtudes^ lHou^ devons ee^endsfnt encore,
nefât'^ce q«'«ne mention, IrqnMqiied opuscules qalt)iil trait
h l'hi^Mre de la ville ; nous Signalerons donc, pour teiminer
son histoire de Pabbaye dn Saulchoir (3) , sa notice sur
l'abbaye de S.^Nicéîm des ' Frés^ autrement dite de S>^
Méâard(4), quelques détails sur le thajdtred^Af^eing
avec une charte de *i!294 (5), et en dernier lieu une* triple
ri^rfWa
(1) Voir, MimoirM, t. lY, p. 128; et Bull, t. III, p. 300.
i^ U4m^ t. IV, pp. 1 «« MÛ¥.
(3) irti//.,toineX,p. 100.
(4) Bull., tomeXY, p. 147.
(5) Bull,, tome YI, p. 130.
— 36 —
relation du $iége de 1745 cl dcJa bataille de Fanteftoy (i),
complétée par l'intéressante notice sur le CluUeau de Fio-
rival d BamegnieSi où fut logé à cette époque un des grands
seigneurs de la suite de Louis XV (3).
Chose assez singulière! de ce manoir j qui pouvait recc*
voir un pareil hôte, il y a à peine un siècle, il n'existe plus
la moindre trace sur le sol, et les anciens du village ne se
rappellent pas même de l'avoir jamais entendu nommer.
Ce ne fut donc pas sans les plus grandes difficultés que
Monsieur Voisin put en rétablir la topographie est arra-
cher à un irrémédiable oubli ce château fort de l'ancien
Tournaisis.
Tel est, en résumé, le bilan de ce que notre si regretté
confrère a fait pour les publications de la société ; nous
avons eu la curiosité de compter ses articles dans la table
qui suit cette notice, et nous sommes arrivé au chiffre ex-
traordinaire et bien éloquent de cent et trente communica-
tions, parmi lesquelles, nous l'avons vu, figurent plusieurs
travaux soignés et de haute érudition.
On peut dire qu'il a été rame de la société, et si elle a
rendu quelquie service à l'histoire locale, depuis vingt-cinq
ans qu'elle existe, si elle a jeté quelque lumière nouvelle
sur les annales de notre chère et illustre cité, c'est à lui
qu'en reviendra surtout le perpétuel honneur;
Pour nous, qui fumes ses confrères et ses amis, les
témoins de son infatigable activité et les confidents de ses
savantes élucubrations, nous lui devions ce juste tribut
d'admiration que nous nous sommes efforcé de lui payer
dans les pages qui précèdent.
(1) l?ti//., tome VII, p. 8.
(2) i?w//., tomeX, p. 78.
— 37 —
Pttîssent:^les ^ contribuer -à < le faire''appréoier;à'9a juste
valeur et à donner à sa mémoire le lustre qu'elle mérite
si légitimement.
C'est au point de vue de l'histoire locale et de la cathé-
drale, et comme membre de notre Société , que nous avions
entrepris de juger et de louer notre savant confrère. Il
collaborait également à la rédaction des Analectes de VHiS'
ioire Religieme de Belgique f et il donna dans les Bulletins
de la GildedeS. Thomas et S. Lucj plusieurs bons articles
liturgieO'arehéologiques ; nous laisserons aux comités qui
dirigent ces publications le soin de payer comme nous à leur
éminent eollaborateurle tribut d'éloges et de reconnaissance
qu'il a si justement mérité. Pour nous qui appartenons à sa
société de prédilection, et qui avons profité dans une si
large mesure du fruit de ses travaux y nous sommes heureux
devoir ^ris l'initiative, cètrime c'était notre devoir; puis-
sions-nous ne pas être resté trop en^desso^s de notre sujet !
' N'otfs téhnhterons maintenant notre travail par la nofiien-
elature <de tous ses 'Articles et communications dans l'ordre
•outils stfntiâiprimésilans 'nos' ^ti^/e(fns et Mémoires^ on
pourra de la sorte facilement y recourir au besoin.
BULLETINS T. XVI.
— 58 —
LISTE DES ÉCRITS ET COMMUNICATIONS
insérés de son vivant dans les Bnlletins et Mémoires
de la Société historique et littéraire de Tournai.
Dans les Bulletins*
Tome IL
i. Letlre au C^" de Beauffort pour la conservation de
relise deBuvrines, p. 191.
2. Rapport sur une médaille mérovingienne trouvée à
Blandain, p. 228.
3. Notice sur une chasuble de S* Thomas de Gantorbéry,
conservée à la cathédrale, avec planche, p. 251.
4. Petite charte d'Arnould d'Audenarde, seigneur de la
Royére à Néchin, p. 3i 3.
.5. Rapport sur la notice de M. Toilliez, concernant le
jchâteau de Quaregnon, p. 527.
Tome IIL
6. Notice sur la confrérie de la Transfiguration et sur celle
deN.-D. delà Nive, à la cathédrale, p. 139.
7* Armoiries des évéques de Tournai (promesse) p. 16S.
Voir aussi BulL^ tome VI, p. 63.
8. Une charte d'Everard Radou III, p. 226.
d. Note sur la Sainte-Fontaine, p, 241. Voir aussi B^lL^
tome VI, page 17.
— 59 —
10. Note sur le serment exigé des ecolësiastiques à Tour-
nai , par les Etats-généraux de Hollande en 1 S78, p»
300, Voir aussi Mém. IV, p. 289.
Tome IV.
11. Liste des chanoines de Tournai de 1566-1797. (pro-
messe) p. 34.
12. Lettre sur la reconnaissance des reliques de S. Piat| à
Seclin, p« 35. .
13. Règlement de la bibliothèque du chapitre, en 1764,
p. SB.
14. Note sur la croix Morlighem, p. 121 •
18. Note sur les contributions payées par le clergé Belge
pour l'entretien de ses délégués au Concile de Trente,
p. 174.
16. Une lettre de Louis XIV à l'év. de Tournai, p. 183.
i7. Notice sur la chapelle S*-Ëloi, p. 224. Voir aussi Bull.,
tome V, p. 270.
18. Des tableaux de Rubens dans les églises de Tournai,
p. 266.
19. Notice sur l'évangéliaire du IX* siècle, à la cathédrale,
avec 2 planches, p. 284.
Tome V.
20. Une lettre du chapitre à Louis XIV pour se plaindre
d'une violation de ses immunités, p. 263.
21. Chapelle S'-Eloi, p. 270. (aussi, tome IV, n»17).
22. Relation du jubilé de Pierre Cottrel, p. 314.
23. Vins dont on faisait usage à Tournai au XVI* siècle^
p« 533.
— 40 —
Tome, Vh
24. Vitraux légendaires de la cathédrale » légepc^.de la
S'* Vierge I p. SO. (L'ensemble de ces descriptions
des verrières légendaires a été réuni en i vol. in-S** ,
Casterman, 1874.)
35. Note sur la construction de la sacristie de la cathédrale
en 1680, rectification d'une erreur de H. Renard, p. 47.
36. Planches d'armoiries des évéques de Tournai (inédil)i ^
p, 63.
37. Fiertés de.N.-D. à la cathédrale de Tournai, p. iOi.
38. Supplément de notes sur le cloître de Tournai, p. 427.
39. Plantation de Taigle, sur la place, dépenses, p« 129-
30. Histoire duchapitre d'Antoing^ charte de 1394, p.. 130.
31 . Notice sur Jean Vendeville, évéque de Tournai, p« 149.
33. Mobilier de l'église de S<-Ghislain et description de la
châsse émaillée, p, 334.
33. Ciboire (de l'emploi de ce mot), p. 352.
34. Drames liturgiques de la cathédrale, p. 36 1«
38« Notice sur le collège de N.-D. dé Tournai à Padoue,
p. 396.
Tome VII.
36. Documents relatifs à la bataiUe de Fontenoy et au siège
de 1743, 3 journaux du siège inédits, p. 8.
37. Des seigneuries du chapitre dans le Hainaut, chartes de
Helle^ Herquegies , etc., étude sur ces chartes, Vsn^
ticle, p.iSA; 3^ articlcip. 319; 3^ article, p. 337;
Table des mots^apciens, p. 31 5%
38. Droits seigneuriaux dçFal^bayeclç. S^-Martîni» ^Bui$-
send, p. 389.
39. Biens et rentes de révèché de Tournai sous Ferry de
Cluny, p. 396.
— 41 —
40. Notice sur Nicolas de Leu^e, p. 3S3.
4jl, Eti,ide^ sur le. sceau en iyoire di^ chapitre au XIl«
sièple, p. 345,
Tome VIII.
43. Chapitre de la Toison d*or de 1531 — divers documents
inédits^ p. 6.
43. Drames liturgiques (suite) — chant de Thymne de
Yenantius, p. 31 (voir aussi, p. 113.)
44. Règlement de la Bonne Maison del Val d*Oreq avec
commentaire, p. 57.
45. Recherches sur les Petits-clercs , enfants de chœur et
musiciens de la cathédrale — sur les grands-vicaires
et les vicariots -^ manuscrits^ de Pancienne école de
chant — messe du XIII^ siècle — hymnes et séquen-
ces, pp. 62-123.
Tome IX.
46« Les RçUgieux de S. Médar^ ^ la procession (question
de préséance), p. 1 7.
47* YitrauxJ^endairesy suit^ (S. Piat), p« 22 1, suivi dçs
pièee9.coi^rnant Fhistoirc de S. Piat»
48. Vitraux de Willemeau, description, p. 96.
49. Vitraux légen4aires suite,, (S. Chrysole et S. Ëobort)^
p. 103.
50. Nicolas de Leuze (suite) p. 119. (Voir t. VII, p. 323).
51. Mgr Hirn au Coocile de Paris, p. 154.
52* Fétf de Ifj^Chandeleur à la cf^^édniley contestation avec,
le magistrat, p. 184.
53. Notesur.an^nden.^contre-seel de l'ofiiciaL p. 205.
54. Notice sur^lesaneiennçs tapisseries, conservées à la
cathédrale avec planche, p. 213.
— 42 —
55. Les Haute-Lissiers i Tournai, p. S46.
56. Les miniatures d'un manuscrit de Thôpital S*^laeques
k Tournai, p. !287, suivi des pièces les plus importantes
extraites du cartulaire de cette maison.
57. Notiee sur la Halle aux draps (Grand'garde), p. Sâ9)
(en collaboration avec M. Bruyenne.)
TomeX.
58. Haute-lissîers, règlement de la corporation, p.iO, (voir
tome IX, p. â46).
59. Notice sur la Maison des Aveugles, p. 17.
60. Notice sur une fresque découverte à Braine-le-Comte ,
p. 42.
6i. Le château deFlorival, p. 78.
62. Notice sur l'abbaye du Saulchoir, avec portrait d'ab-
besse et plans, p. 100.
63. Notice sur les anciennes peintures murales de la cathé-
drale de Tournai et de SM}uentin, p. 165.
64. Abbaye du Saulchoir (supplément , p. 217) même
tome, p. 62.)
65. Vitrail de l'Immaculée-Conception à la paroisse, p. S26.
66. Objets d'art du diocèse , exposés à Halines'et autres,
p. 254.
67. Châsse des Damoiseaux, sa conservation en 1578*
Tome XL
68. Les Dinanderies de Tournai. •— Les chanoines Jean et
Simon Du Portail, p. 57.
69. Relation d'une visite au village de Mortagne, p. 58.
70. Peinture murale à Wiers, avec planche, p. 110.
71. Couvent des Récollcts, acte de vente en 1798, p. 140.
— 45 —
72. Deux tableaux de l'église de Ghoy, p. 145.
75. Description du triptyque de Frasnes-lez-Buissenal , lé-
gende de S. Jaoques, p. 149.
74. La pierre des Davesnes, à S*-Jacques, p. 187.
75. Calendrier de 1775. — Nomenclature des œuvres d'art
dans les églises de Tournai à cette époque, p. 194.
76. Le monastère de Leuze et la croix de S^Badilon, avec
planche; p. 235.
77. Le trésor de la cathédrale, divers inventaires, p. 287.
Tome XIL
78. Antiquités romaines trouvées à Willemeau, p. 16.
79. Note sur une Histoire de Tournai manuscrite, p. 29.
80« Note sur Mgr de Fleury, archevêque de Cambrai, p. 55.
Z\ . Notice sur Monsieur le Vicaire-général Descamps, p. 58.
82. Sentence judiciaire^ prononcée contre un clerc par
Tofficialité. — La prison de Tofficialité, p. i06.
85. Notice sur l'église de S^Jacques et projet de restaura-
tion, avec planche^ en collaboration avec M. Bruyenne,
p. i39.
.84. Notice sur les deux châsses de S' Vincent à Soignies,
et note sur une ancienne tapisserie trouvée dans la
châsse de S^ Landry, pp. 154 et 161. (i)
85. Documents pour servir à l'histoire de M. de Choiseul,
évéque de Tournai^ pp. 169, 172 et suiv.
86. Note sur deux reliquaires de l'hospice de Lessines,
avec planche, p. 255.
87. Notice sur le crucifix d'Ogy, avec planche, p. 259.
88. Préface de la nouvelle édition de Cousin, et notice
biographique sur cet auteur, p. 251.
(I) Ce dernier travail aussi publié dans les Bull.^ des Commissions
royales d'art et d*archéol. do Belgique.
— 44 —
89. Notice sur le chanoine Faure de Carignan, p. 465.
9b. Vitraux légendaires (FesSverr. deS. fileuth.) p. 279.
9i. Documents sur M. de Gfaoiseul (suite) p. 309.
92. Offrandes* à N.-D. la FhmaYnie par le O de Flanidre
et les' Gantois, p. 33!$.
Tome XJJI.
93. Notes sur l'orgue, les cloches et le carillon de la ca-
thédrale avant la Révolution, p. 7.
94. Note sur la statue de W.*D. la Brune, p. S6.
95. Documents sur M. de Ghoiseul (suite), p. 27.
96* Vitraux légendaires de la cathédrale, (les deux ver-
rièi-es deS» Médard) , p. 31.
97. Note sur i. Cousin. — Additions à la notice sur le
christ d'Ogy, p. 60.
98. Notice sur l'église de S^Nicolasdu firuilleet la cha-
pelle de S^Pancrace, avec 5 planches, p. 173.
^. Notes sur Jean et Simon du Portail, p. 216 (Voia
aussi fiuff., JT/, p. 37.)
iOO. Série avec analyse des chartes concernant l'anciea
diocèse de Tournai, extraites du 2«vol. des chartes de
bélg^ique'par Waùters, p. 240.
101. Lettre dé'Chàrles V à'Tévéque deTournaî, p. 303.
402. Travaux exécutés à la cathédrale au siècle dernier,
p. 306.
4^3. liaïtose de la cathédrale par leMàistre d'^Anstaîng,
avec notes de Mgr Voisin, p. 319.
404. Notés extraites du niàn'uscrit de Diifief, p. 338.
T&meXIV.
'403. Liste chronologique des monuments et objets d*art de
Tournai, p. B«
406. Note sur les autels aticiens, p. 24.
— 45 —
i07. Noie âur les travaux de restauration de la cathédrale,
au moyen âge, quêtes à ce sujet, p. 51.
108. Chapelle du cimetière de Binche; sculptures, la danse
macabre et la fleur de la mort, avec planches, p* 78.
109. Documents sur l'histoire de Tabbaye de Rolduc, p. 93*
110. Notice sur Ailbert, chanoine de Tournai, fondateur de
l'abbaye de Rolduc, avec planche, p. 205.
111. Mort et funérailles de Mgr Hirn, p. 245.
112. Les ivoires du musée Fauquez, avec planches, p. 357.
113. Note sur quelques statues du grand portail de la cathé-
drale, p. 271.
114. Notice sur Walter de Mortagne, évéque de Laon^
p. 272.
115. Note sur les tableaux des deux Fourbus, conservés à
Tournai, p. 289.
116. Note sur i'évangéliaire de la cathédrale, p. 300. (Voir
aussi BulL, t. IV, pp. 287-314.)
117. Vitraux légendaires (S^Achaire; S* Eloi ( 2 verr. ],
S* Mommolin), p. 305.
Tome XV.
118. Addition à la notice sur Ailbert, (t. XIV, p. 38.)
119. Notes sur la vie du Bienheureux Heldemare, p. 47.
120. Le paganisme dans l'art, à l'époque de la Renaissance,
avec planche, p. 128.
121. Note sur un tableau de la cathédrale, p. 141 •
122. Notice sur l'abbaye de S'-Nicolas-des-Près, p. 147.
123. Vins présentés à la procession de Tournai, p. 174.
124. Notes sur les travaux exécutés à la cathédrale de 1615
à 1640, p. 277.
125. Note sur l'ancienne croix triomphale de la cathédrale^
p. 257.
126. Les épitaphes de la cathédrale, (promesse) p. 309.
BULLETINS T. XVI. 6
— 46 —
iâ7. Notes sur les travaux exécutés à la cathédrale, (1641
à 1666, (suite, voir même toI. p. 377 et 510.) Ce tra-
vail va jusqu'à l'an 1711 , nous publierons la suite
au tome XVI.
Volumes des Mj^moiees.
Tome IV.
lâS. Lettres inédites de Fénelon, pp. 1 et suiv.
139. Notice sur le chanoine Jean Boucheri avec portrait,
p. 100. (Voir aussi BulL^ IV, p. 129.)
130. Lettres inédites (50) de PhOippe II, du Prince de
Parme et du Gard. Granvclle au sire de Boumonville
(Baron de Câpres) et une lettre du chancelier Foncq
au chapitre^de Tournai (1578-1985) p. 154.
4
Tome VI.
131. Le cloitre de Tournai, avec planches, p. 49. (Voir
aussi i9ttU., VI, p. 127.)
1 32. Rapport sur le travail de H. le capitaine DejardiUi sur
le château de Burbant i Ath, p. 106.
— i.
— 47 —
£LOGE FUH£BRE
OB
MONSEIGNEUR LE VICAIRE-GÉNIÉRAL VOISIN
PKÉLAT DOMESUQUI DE SA SAINTETE , ETC. ,
PBONONCiS DANS LA CATHÉORALB DE TOURNAI, LB 8 JUIN 1872,
Par Monseignear PONCEAU, Vicaire-Général.
Dum Umftuê habêmuê , operemur bonum
ad offifi«#, masimê auiem ad damêiticos fidei,
. Gal. VI, 10.
Messieurs ,
Depuis plusieurs années, le diocèse, de Tournay est bien
douloureusement éprouvé. Nous avons fait des pertes nom-
breuses dans le clergé paroissial et d'autant plus sensibles,
que la mort moissonnait dans les sommités , et souvent,
prenait ses victimes dans la force de l'âge mûr, et même
dans la vigueur de la jeunesse. Hais cette année devait être
particulièrement désastreuse pour le chapitre de cette
cathédrale. C'est dans nos rangs que la mort frappe aujour-
d'hui, et à coups redoublés. Les tombes de MM. Dujardin et
Jonnaert , d'heureuse et sainte mémoire , sont i peine
fermées, que deux autres s'ouvrent d'une manière aussi
— 48 —
soudaine qu'inattendue. Il n'y a que quelques semaines,
en voyant M. le chanoine Choppinet plein de vie et d'une
santé qui défiait toutes les fatigues, nous nous promettions
que rinspection diocésaine, qu'il exerçait avec tant de dis-
tinction et de succès, jouirait, pendant de longues années
encore, des fruits de son zèle, de son expérience, de son
talent et des qualités aussi aimables qu'éminentes dont il
étaif doué ; et voici qu'une maladie impitoyable, malgré les
soins les plus habiles et les plus dévoués, nous l'enlève
tout à coup, et l'arrête brusquement dans son honorable et
si utile carrière. La triste nouvelle de cette mort prématurée
était i peine connue, qu'une autre, plus affligeante encore,
éclate comme un coup de foudre, et met le comble k notre
douleur.
Monseigneur Voisin, le digne vicaire-général du diocèse,
notre vénérable doyen, ce prêtre selon le cœur de Dieu, cet
administrateur si habile, ce savant éminent, succombait
aussi, loin de nous, et au moment où, après de longs jours
d'inquiétude, sa situation nous permettait enfin de déposer
DOS alarmes, et d'ouvrir nos cœurs à la plus douce espé-
rance. mort, que tu es terrible 1 et comme tu te plais à
confondre nos pensées^ à tromper notre attente et à nous
montrer la fragilité de notre existence ici-bas i Nous comp-
tions voir bientôt ce cher et vénéré collègue reprendre ses
nobles et importants travaux, et nous voilà réduits à ré-
pandre avec nos prières, nos larmes sur son cercueil! Dieu,
Messieurs, est le maitre de la vie et de la mort. Ses décrets
quelque sévères qu'ils nous paraissent, sont toujours ado-
rables ; acceptons-les avec la soumission qu'ils méritent, ea
répétant, quoique le cœur brisé, le mot de la parfaite rési-
gnation : Dieu nous avait donné ce bien-aimé et si estima-
ble confrère, Dieu nous Ta enlevé, que son saint Nom soit
béni!
- 49 —
En achevant cette funèbre cérémonie, nous voudrions
Messieurs, pouvoir prononcer devant vous un éloge digne
de la vie si belle et si bien remplie de notre vénérable défunt,
digne des vertus, des talents et des grandes qualités qui le
distinguaient, digne aussi des services signalés rendus par
lui au diocèse. Mais cette tAclie ne fût-elle pas au-dessus de
nos forces, qu'elle nous serait encore impossible, sousTem-
pire de l'émotion qui nous oppresse. Vos cœurs et vos sou-
venirs. Messieurs, suppléeront k notre insuffisance et
complèceront le trop faible hommage d'affectueuse recon-
naissance que nous adressons à une mémoire bénie, au nom
de notre révérendissime Evéque, que la douleur empêche
de se trouver en ce moment au milieu de nous, au nom du
Chapitre et de tout le clergé du Diocèse, pour lequel Mon-
seigneur Voisin a été constamment un modèle et un guide
aussi sur que dévoué, au nom de la religion et de la çcience
qu'il a tant aimées, et si bien servies.
Faisons donc quelques moments violence à notre douleur,
car si, en face de cette tombe^ notre bouche ne pouvait se
résoudre à s'ouvrir, ces voûtes séculaires, ces arceaux, ces
galeries, ces verrières, tout ce noble et majestueux édifice
prendrait la parole à notre place, et seul il suffirait à faire
l'éloge de l'homme éminent que nous pleurons. N'est-ce pas
à lui surtout que notre antique cathédrale doit d'avoir re-
couvré, en partie du moins, sa beauté primitive, altérée par
les ravages du temps ? Depuis plus de trente années, Mon-
seigneur Voisin a consacré i cette restauration une étude
approfondie, une sollicitude incessante, un amour filial.
Nous l'avons connu autrefois, fils affectueux et tendre pour
sa mère selon la nature. Quand il l'eut perdue, il sembla
reporter sur la cathédrale toutes les affections de son âme :
il l'aima, il la cultiva, il l'honora comme une autre mère.
Ahl certes, avant de nous être enlevé, pour aller reposer
^
— î» —
I
à l'ombre de eet autre monument qu'il a fait construire a •
Willemeau, ses restes mortels devaient être rapportés ici : ,
le fils devait une dernière fois recevoir les bénédictions de
la mère. Nous avions un dernier hommage à rendre à Tin-
teliigent restaurateur ; et lui-même, sans doute, il tressaille
dans sa tombe, et il éprouve une vive consolation d'oifrir
encore une fois à Dieu et à Notre-Dame, le glorieujL fruit
de ses labeurs et de sa constance. Soli Deo Hanor et glorià^
c'était sa devise et la fin de toutes ses entreprises : la
gloire de Dieu, la splendeur du culte : Domine^ diUxi deca^
rem domus iuœ. — Avec quelle joie sa foi si vive lui fai-
sait remonter le cours des siècles et toucher, pour ainsi
dire, au berceau du christianisme, en étudiant les divers
âges de la cathédrale i Dans sa pensée, elle n'était rien moins
qu'une magnifique et irrécusable démonstration de la perpé-
tuité de l'Eglise.
Tels étaient les nobles sentiments qui animaioit et soute-
naient son zèle. Du sein de l'église-mère du diocèse, nous
l'avons vu, ce zèle^ rayonner avec le même éclat et la même
activité dans le diocèse entier.
Dès 1857, il commença à prendre part à l'administration
sous le nom d'archiviste. En 1844, il succédait au vénérable
H. Dupiéreux comme vicaire-général. Qui ne sait les qua-
lités remarquables qu'il a déployées, dès ce moment jusqu'à
sa mort, dans l'exercice de ses importantes fonctions ; les
connalssanees profondes et variées dont il fit preuve, sa droi-
ture, la fermeté de ses principes et de ses vues, sa prudence,
son amour pour la discipline, sont dévouement aux intérêts
soit temporels, soit spirituels des paroisses ? Qui pourrait
énumérer les services de tout genre qu'il leur a rendus,
familiarisé comme il l'était avec les matières administratives,
dans lesquelles il égalait les jurisconsultes eux-mêmes? Si
cette partie était son élément favori^ il était loin de négli-
— 51 —
ger les autres branches de la science ecclésiastique. Dans la
section des conférences diocésaines qu'il présidait, il se
montrait à la hauteur de toutes les questions, soit d'Écriture-
Sainte, soit de dogme, soit d'histoire, soit de liturgie. Il les
étudiait à fond ; et plus d'une fois, il enleva tous les suffra-
ges, par la supériorité et la lucidité de ses vues.
Où donc Monseigneur Voisin alla-t-il puiser cette vaste
érudition? Comment parvint-il à se former un fonds si
riche, un trésor en quelque sorte inépuisable^ d'où il tirait,
h volonté et selon les besoins, nova et vetera, des choses
nouvelles et anciennes, comme parle le divin Maître? Ses
études classiques à Toumay et à Soignies, son cours de
théologie au séminaire, avaient eu un plein succès, il est
vrai. Mais enfin , il n'avait pu y donner que le temps ordi-
naire, et dès qu'il eût reçu l'onction sacerdotale, en i825,
dans sa vingt-troisième année, on s'était hâté de l'employer
dans le saint Ministère. Il fut successivement vicaire à Eile-
zelles, curé à Willemeau, puis à S^Nicolas-en-Havré, ii
Mons. Partout, dans ces paroisses, il rencontra ce que
cherche le bon prêtre, une grande moisson d'àmes à culti-
ver et à recueillir, au prix de ses travaux et de ses sueurs.
Commeut donc trouva-t-il le moyen et le secret de déve-
lopper en lui ces facultés et ces talents qui devaient faire de
lui une des colonnes du diocèse, le collègue et l'émule du
vénérable M. Descamps, d'immortelle mémoire, et enfin,
pour tout dire en un mot, le soutien et le bras droit de
notre digne Evéque, dont le coup d'œil si sûr avait su dé-
couvrir de loin la perle précieuse?
Ah ! Messieurs, le texte sacré que j'ai cité en commençant
nous rend pleinement raison de ce phénomène. Peu d'hommes
ont mieux connu le prix du temps; peu l'ont fait valoir
avec une intelligence plus éclairée des devoirs du prêtre et
lies besoins de l'époque. Admirablement secondé par une
— 52 —
mémoire heureuse et uae pénëtration peu commune, Mon-
seigaeur Voisin n*a jamais perdu une parcelle de son temps ;
il ne connut ni relâche^ ni trêve. Pour tout délassement, il
allait à sa bibliothèque, à ses archives^ à ses chartes, à ses
vieux manuscrits ; il visitait quelques anciens monuments,
interrogeant chacune de leurs pierres, de leurs ruines, de
leurs derniers vestiges mêmes. Il suit pas à pas la marche
de la législation et les progrès de Tarchéologie, il fonde ou
soutient la société Littéraire et Historique de Toumay, la
Gilde de saint Thomas et saint Luc. Ce sont Ih ses récréa-
tions et ses divertissements; nobles récréations, glorieux
divertissements, par lesquels il attachait, non pas tant à
son nom qu'au diocèse et à la religion, cette renommée de
science et cette considéra tipn dont le clergé ne peut se
passer, de nos jours surtout I Cependant il embrasse et
mène de fi*ont une foule d'affaires plus compliquées les
unes que les autres, et suflBsantes pour absorber l'activité de
plusieurs hommes. C'est ains^ on peut le dire sans hyher-
bole, que sa carrière mortelle bien que bornée hélas ! i
soixante-dix ans, a valu pour le diocèse un siècle entier.
Personne ne lui contestera ce mérite : il a su doubler ses
années.
N'allons pas croire pourtant que cet amour du travail,
quelque ardent et continu qu'il fut, caus4t le moindre
préjudice, en Monseigneur Voisin, au soin que tout prêtre
doit à sa propre sanctification. Le prêtre, en lui, n'était pas
moins exemplaire, que le savant et l'administrateur n'était
estimable. Quelle simplicité et quelle modestie ! Il rougissait
de devoir se produire; une sorte de timidité et d'embarras
contrastait, dans sa personne et son discours, avec les bril-
lantes ressources qu'il trahissait à son insu. Les distinctions
et les honneurs viennent comme l'assaillir et le surprendre,
retiré dans son cabinet. Il s'en étonne^ il en est conftis. Créé
^ 58 «-
éoëtévtt en Ihéoldgie âerOnhréf^UlS dh Lwfftift, honoré de
la croix de chevalier de l'Oi^d^e de Lëo^old, élevé k la prélâ-
ture romaine, il 8*huttiilie dé la bientdlllibce illiï&itéii,
selon lui, dont il est l'objet : 4 G'e6t le diboèse^ tfeèt tousi
Messieurs, disait-il dans une retraite ecdië^iéstiqué à Bonne-
Espératice, que Pie IX a touIh hdoôt*er dans mft pdrdonne.
Je suis simplement chargé de pmet Vbité décoràtfoii. > tt
ces paroles n'étaient pas une Mioti dans la bouche de ee
digne prêtre. Nous pouvons sans crainte l(|î appliquer la
louaà^ décei*née par rEgli^è à ses ptus sbtnts âiinfe^éS :
Qui piuSj prudem, humilis^ pudictiSj
Sobriam duxU sine lahe vitam^
Donec humanos animavit aurœ
Spirilus arius.
11 avait en partage une piété extrêmement tendre ; cent
et cent fois, nous Pavons remarqué^ un seul mot de Dieu,
une réflexion pieuse,' le succès d'une œuvre qui intéressait
la religion, les épreuves et les malheurs de l'Eglise, la nou-
velle d'un scandale surtout, l'attendrissaient jusqu'aux
larmes. Car sous des apparences quelque peu sèches, parfois
rigides, il possédait un cœur singulièrement délicat et affec-
tueux, ardent de zèle pour Jésus>Christ, plein d'une filiale
tendresse pour l'auguste et immaculée Mère de Dieu, très*
sensible à l'amitié, très-dévoué pour ses confrères.
Hélas! et tout cela, 6 mon Dieu, vous nous le ravissez
tout d'un coupi Vous avez jugé qu'il était mûr pour le
Ciel; vous avez trouvé que )a journée de ce laborieux
ouvrier était comble. Pour épurer ses mérites, vous l'avez
jeté dans le creuset de cruelles souffrances. Le mal s'était
enraciné dans ses entrailles. Pendant plusieurs années, il le
dissimula et le combattit avec une rare énergie. Mais hélas !
il se déclara avec une violence affreuse. Les trois ou quatre
BULLETINS T. XVI. 7
•dernières semaines de cette existence précieuse n'ont plus
été qu'un martjnr et une agonie, soufferts avec humilité,
line résignation, une douceur d'agneau.
Le sacrifice fut consommé.
Mon Dieu! nous nous inclinons avec notre vénérable
Eréque devant vos adorables et impénétrables décrets.
Achevez, Seigneur, achevez de purifiez au plus tôt cette âme
si chère, des taches inévitables de Thumaine fragilité, et en
ia mettant en possession de vos récompenses, daignez nous
accorder à tous la grâce de profiter, comme elle, du temps
^i précieux et si fugitif de la vie.
— 58 —
SiAirCE DU mm !•* FÉVEOR 1872.
M. F. Du Bus , atni prisideni.
M. Jules Wacquez , secriîaire.
lie procès-verbal de la séance da mois de janvier est
communiqué par le Secrétaire )r rassemblée qui en adopte
la rédaction.
OUVRAGES OFFERTS.
Mémoires de la Société Dunkerquoise pour P encourage-'
ment des sciences, des kttres et des arts i869-i870, quin-
zième volume.
»
— Compte rendu des séances de la Commission royols
d'histoire ou Recueil de ses bulletins , troisième série*
— Bulletin de l'Académie royale des sciences ^ dts\leHres
et des beaux-arts de Belgique, 40* année, â* série, tome 52.
— N«« 9 et 10. — N* ii. — N'^ 12.
— Reloue de numismatique belge ^ B* série, tome IV,
première livraison.
— Revue catholique, nouvelle série, tome septième,
i^ livraison. — 1 5 janvier i 872.
— Causeries d'un octogénaire. Suite aux tablâtes lié-
geoises par Alb. d'Otreppe de Bouvette , 4* livraison/^—
Janvier 1872.
— Bibliographie nationale publiée par V Académie royale
des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique,\Xome
premier (l'« et 2* partie), tome deuxième {V et 2* parlic)>
tome troisième (l'* partie).
r^ W r-
Yoir les notices sur^aint-Achaire ouAcairCi érCqoede
Tournai et de Noyon , dans la première moitié du VII*
siècle. -— Saint*Aibeirl ^6 h Bspt^ki, prè9 in Tournai en
1060. — Philippe d'Arbois, éréque de Tournai en 1350. —
Augustin, cinquième ëyéquf» é» Tpumtit «il VI* si^clfS* —
Pierre d'Aussay ou d'Auxy, évéque de Tp^npmi en 4378.
— Albert Auverlot, magistrat de Tournai, ne en 1762. —
Baldéric, 42* évéque de Tournai et de Noyon 1099-1 il 2.
•^ Pofiquiqr de la Oarre^ «asi^tral ei écrivain né à Tournai
sur Jl9^.fi04u tXV* M^ici^. i-r WfiM Brisseau» médcAÎo mSIàr
bre de la seconde moitié du XVII* siècle. — JLean Bildiiely
Buchel ou Buchiau, évéque de Tournai, natif de cette ville,
mort en 1266. — Jeande de Cambry, religieuse à Tournai
en 1604 , auteur de plusieurs écri^ remarquables. —
Pierre 4^ Qmbry | bio^rapbe^ ^é à Tournai au XVII*
siècle. — André Catule, écrivain latin , cha^Qiqe de la
cathédrale de Tournai,. né à Helchiq, vçrs lb86. — Denis-
Benoit-Joseph baron' de Gazier, trésoriçr-{|énéral àçs filnaa*
ces, né à Tourna!, le 21 mars 1718.
Il est procédé k un scrutin secret pour le Mnouveltement
^ buraaijf • ^«t étus ;
H. F. Du Bus, aioé, Président;
Ifgr. le Vipaine^'fénérai Voisin, Vioe-Président et
Trésorier;
M* le Comie de DiÉnovcnfiii f Bibliothécaire ;
M. V^m V09i Bihliptbécaîf e^djnlnt ;
H. Jules Wagqubz, Secrétaire.
M. Tfibbé HuGUET communique une table analytique de
4 groft volumes manuscrits, extraits des archiTes de rÉv4-
r'
-* 8r —
êhé par l'bistoriograpbe ée France Godefiroy, 4a temps de
Choyseul. €e document préejéox sera publié à la suite de
ee'comple-readuy préeëdë 4'uiie note de M. Hofruvr, qui
en expliquera rorigine et f importance*
M. Justin BaoYpifKS signale )e ebèieau de Baussu comme
ëianl très-remarquable. Il possède sur cet édifice des docu-
ments trés-intéressants dont on pourrait profiter.
Mgr Voisin, donq^ lecture d'ujae élude sur- le matlre-
autel de la cathédrale d^ Tgurçai.
La séance est le?ée«
Nous devons à Tobligeance de Monsieur le marquis
De Godefroy-Hénilglaise l'important document qui va
suivre :
Monsieurle marquis deGodefroy, qui babite Paris, estle
descendant des %ixt9,n%% Godefrey^ qui brillent d'un si vif
éclat dans Thistoire des lettres françaises.
A l'époque de la conquête de la Flandre, en 4668 ,
Louis XIV envoya à Lille son bistoriograpbe,Dent8 Godefroy,
pour y compulser et mettre en ordre tous les titres et pa-
piers d'un intérêt bistoriqo^^ Cç WfW\ vil^t égalnneqt à
Tournai et puisa dans les arebivesdie TËvêché toutes les
pièces de quelque valeur pour l'bistoire; ce recueil forme
quatre grps voluqie in-folio, encore aujourd'hui en la
possession de la famille Godefroy.
U est bien probable qu'Hue copie^DftViiilélé laissée à
Vivèchij mais c'est à Bruxelles que le dëpAt des archives
épiscopales se trouve actaellemeat et nous n'avons pu véri-
fier si cette copie y existe encore.
Nous considérons donc comme une bonne fortune de
pouvoir publier 1» table analytique de ces quatre volumes ;
nous l'éditons sur le texte qui a été recopié, il y a un siècle,
par Denys-Joseph Godefroyi petit-fils de lliistoriographe,
et père de Monsieur le Marquis aetueL
Denis-Joseph Godefroy possédait le château du Haut-
pont, à Néchin, et c'est en cette résidence d'été qu'il
écrivit en 1767 la table qui nous occupe.
TABLE '"
DE QUATRE GROS VOLUMES IN-FOLIO , (2) INTITULÉS
EYEGHÉ DE TOURNAI
PREMIER VOLUME. (3)
n se trouve d'abord & la tête de ce volume une table alpha-
bethique des villages qui composent les douxe anciens
doiennés de l'Eveché de Toomay , avant l'érection des
nouveaux Evechés des Payft-Bas.
(1) Fait â Néchin dans l'été de 1787.
(2) Ds sont tous quatre dam ma bibliotbiqae. ^-^ [Cm dêWf nûf9ê
êoni •» margey de Ut main de l'auteur),
(3) Nous laissons le texte tel qa^il est orthographié ; nous n'ayons
pas cru doToir suppléer la plupart des accents qui ont été négUsiés
dans la rapidité de l'écriture.
— 8» -^
Doienné de Tournay Fol. i
3> de Helchin» • « . • 3
)> de Lille 5
» de Seclin 7
> de Courtray • 9
» deGand. 11
> de Waes « 15
» d'Audenarde • • IB
. » de Aollers 17
> de Bruges .19
d'Ardenbourg 31
d'Oudeoboorg 25
Remarques sur le droit de fuream et eulcitram qui se
trouve entre les titres de FEveque de Tournay. . 25
Mémoire pour prouver le droit de visite et la jurisdic-
tion de M. TEveque de Tournay sur l'hôpital
Comtesse* • • • • 29
Lettre de. (1) • • • Evoque de Tournay & M. Denis
Godefroy.
Pour la jurisdiction de TEveque de Tournay sur Tab-
baye de S^Amand 37
Explication du dessein de ce recueil 37
S'ensuivent les titres eonceruans les abbayes
S'-Amândi abbâtb : 1** Ceux qui regardent l'abbaye de
S^Amand , divisés en trois laiettes , toutes trois
étiquetées, if OAMtonum SancH Amandim
Première laiette, ab anno 681 ad annum 1644. • • 45
Cet inventaire n'a pas été fini.
Papiers et titres par lesquels il se voit que l'Eveque de
Tournay est en possession immemorialle de pren-
(1) Hr de Gboiteul.
— 60 —
di*e â soy et aux droits de son eveehé , l€& biens
meubles délaissés par. les prestres et eurés bafttards
et illégitimes , ou biea de tous autres pi^eti^ de
son diocèse decedés intestat et sans dispésition
testamentaire , - et qu'il est en outre , en droit de
prendre l son profit les revenus des bénéfices liti-
gieux • • • • . 4 . • S7
Explication de Finventaire raisonné des titres de
î'Ëvecbé de Tournay , pour ce qui regarde et con-
cerne les eveques 77
Suite des titres de TEvcebé de Tournay* • . • * 83
Inventaire de la laîette portant pour inscription : Diffi-
rems «I oectHls «b M. PEvequé de Taurnm/ , eonfre
plusieurs ehàpiths et abbayes en yemercd , el bf
subsides açeéMis aux Êvéques dudk Tournay.
On y a mibcequi eoneà^ne les visites de plusieurs
églises et les droits de Visitation et procuration
deus à càlise d'ioellei aVee les comptes des subÉidn
accordés aux EvequeSi a leur avènement a Fdpis^
copaté •••••••^*é*'«.k iftS
Laiette» Temporel de FEveché de Teiumaij.
On y a mis les lettres royaut qui ordonneikt qiie le Tiem-^
porel de FEvecIié de Tournay, ressortira au Bailtage
de Vèïmandois, ses rappoifts et debombrémens flnte
par tes Evéqués a * eause de leur tempérel aux
Princes souverains* : un vient relie en parebemin
contenant la reeette générale dad. Eveèbé : le re^-
connoissance des droits de triùutkie et foulques
{mleitra et /lif^a), ordonnanèes touchant les répara-^
tions de FEvèohé et a ta charge de qui elies sont, ^
visites des lieux a ce sujet , titres concernant la
maison de l'Eveque a Paris et a Bruges, union de
quelques maisons et jardins a la maiso^n Bpkcepalei
— 61 —
recoDDoissance d'une ke\ï\ùie{Eehoppe) mise contre
les murs de TËTeché et l'échange de partie du eime-
tierre de S'^Nicaise de Touifnay contre «ne place
joignant le palais Epîscopal 139
Inventaire de la laiette aiant pour inscription Sinoie»^ 14i
Table du contenu en ce recueil de titres et affaires
conoernaiisles Eveques et l'Eveché de Teurnay , par
H. Denis Godefroy, conseiller historiographe du Roy.
Le 1" titre est de 1i4S, ces pièces sont oopiées dans
le Tolume 148
Il y en a 198.
Recueil historique , ecclésiastique , de quantité de
copies» transcrites sur les originaux conservés et
distribués en diverses layettes dans le trcsor des
chartes de TEveché de Tournay, de lettres, titres et
actes concernant l'ancienne étendue dud. Eveché ,
la jurisdiclion et Tauthorité de ses Bveqiies , leur
droit de nomination et patronage à divers bénéfices
de leur diocèse , reglemens d'hôpitaux et àutrcà
lieux, fonctions, immunités et privilèges ecclésiasti-
ques dans retendue de leur ressort, accords et
transactions sur quelques différends ou procès , fon*
dations de bénéfices , revenus et emolumens ^ et
telles autres matières et sujets eccicsiastiques. . . 205
Divers inventaires de titres de l'Eveché de Tournay. • 207
Table du contenu en ce recueil de titres et affaires
concernant les Ëveques et l'Eveché de Tournay.
Le i« titre est de 1077 209
Recueil historique, ecclésiastique de quantité de copies
transcrittes sur les originaux consei^és en diverses
laiettes dans le trésor des chartes de l^Evéché de
TourOay, de lettres, titres et actes, concernant l'an-
cienne étendue de l'Eveché, la déclaration dés bene-
BULLETINS T. XVI &
— ^2 ^
fiées situés sous chacun des douze doiennés qui te
composoient autrefois I etc., etc., etc 245
Le tout transcrit sur lesd. titres et collationnë par
moy, etc.^ cte., et signé D. G. {Denis Godefroy),
en novembre 1674 247
Titres servans à prouver la jurisdiction des Evoques
de Tournay , tant dans leur église cathédrale qu'en
plusieurs autres de leur diocèse, contre les préten-
tions des chapitres^, etc. .•••••••• 2K7
Titres concernant l'obligation des doiens de Teglise
Cathédrale de Tournay, de présenter l'élection faite
de leurs personnes aux Evoques 4ud. Tournay,
pour en obtenir la confirmation et de prendre d'eux
le soin des âmes des suppôts d'icelle 280
Titres touchant les provisions de l'archidiaconé de
Tournay , confirmées par l'Eveque Maximilien, en
1620 à Jean Boucher, qui a été mis en possession
par TEveque au refus du chapitre 285
Titres concernans la jurisdiction des Evoques sur Tab-
baye de S^-Amand et plusieurs chapitres séculiers
de son diocèse 287
Accueil historique, ecclésiastique de quantité de copies
transcrlttes sur les titres originaux conservés dans
diverses laïcités dans les archives de TEveché de
Tournay , do lettres^ titres et actes , concernant
l'ancienne étendue dud. Eveché, sa distribution eu
douze doiennés , la jurisdiction tant spirituelle que
temporelle, etc., etc., etc.
Le tout transcrit et collationné sur lesd. titres origi-
naux par moy, etc«, et signé D. G. (Denis Godefroy). 295
Table du contenu en ce recueil de titres et affaires,
concernant les Evoques et TEvechc de Tournay.
Le !«' titre est de i2»5. 297
— 65 -
Immunitës eccJesiastiqucs 303
Saccession et biens meubles des prêtres bastards. • 505
Testaments des ecclésiastiques. 507
Perception des fruits des bénéfices esquels ceux qui en
sont pourveus ne résident pas « . id.
Jurisdiction ecclésiastique id.
Abbaye de Cysoing, différend entre l'Archevêque de
Cambray et l'Eveque de Tournay 5i&
Condamnation de la proposition de M* Jean Petit ,
intitulée, la Justification du due de Bourgùgne. • 531
Recueil de fondations de bénéfices situés dans toute
retendue de l'ancien diocèse de TEveche de Tournay,
qui ont été faites depuis environ quatre siècles.
Distribuées suivant Tordre des douze doiennés qui
composoient autrefois cet Eveché. . • . . . 535
Doicnné du Tournesis , . . • 537
de Lille 539
deSeelin 550
de Courtray 55f
de Roulera 540
d'Oudenarde 544
deGand 545
de Waes .556
de Bruges 560
d'Ardenbourg 566
d'Oudenbourg 571
Recueil de fondations de bénéfices situés dans toute
l'étendue de l'ancien diocèse de l'Eveché de Tour-
nay , depuis cinq a six siècles • • 577
Doienné de Tournay et Tournesis 579
» deHdchin 585
> de LUIe 384
» deScclin 586
— «4 —
DoiéDaé de Courtray 387
> . d« GsDd 996
» deWaea MU
> d'OndoMrde MS
• . de Rollers «9
■ de Bruges 412
* d'ArdeDbourg 431
h d'Oudenbourg. 429
Répertoria litteranmi inaerlplMum ia tribiu tibris
peTgameai super CaodatimihuB b«iMScisrQm et
luribai EpiscopatUB Tornaeensla coofeetis, «1 finmo
proniMr reperloriau liOeraram iorra scriptarun
in quodam regislro aeu libro pcrgameai super hoe
coBt^to iocipieals ngàtrum parpatuum.
S* Répertoria littnarumcODcerDeiKîuBi jars Spis-
oopatas Tornacensis , ia quibus fit procoassa per
Archidisconatus incipiendo ab Arcbldiaconatu Tor-
nacenti, deiude annectendo de Gandenii et deinde
de Brugenai.
3' Ponïtur repertorium litterarum fondalioais
beneficiorum et aliorum acioram tan^MFe quo
cçcleaiffi Tornaceasi, prefaerual Ludovicas do Tre-
mauîlla et loaoaes de Tbasiaca, scriptOTHiH in quo-
dam Ubro pei^ameai ineipiente Uaivtrmp-aentes
Utter(a,ete 437
Sequitor ei^o repertorium primî tîbri.
In ArdhidiiOMala Tornacoiri . . 49t
In AnbidiÎBeoData Oandimii 469
1b Arcbidiaconatu BnigoiBi SIS
Bapertorium lUteraruni joriam et alîquornm oobmp-
aeatïuDi Episcopatum TornaeeDScm iurri acripto-
vam in registre pergameoi ineipiente, fia^iMnim
— «5 —
la Arehidiaconatu Tornaeensi SK5
In Arehidiaconatu Gandensi 601
In Archidiaoonatu Brugeosi. 617
Repertorium lîtteratum, sive cartarum fondationis
beneficiorum et Qliorum actorum temporibus quibus
ecclcsiœ Tornaeensi prœfuerunt dominas Ludovicus
de Tremouilla, et Joannes de Thosiaco, et quarum*
dam aliaram infra scriptarum în quodam libro per-
gameni incipientei Universis pre$en[es litteras
inspeeturis, etc.
In Arehidiaconatu Tornacenis 633
In decanatu Gandensi 657
» Wasiœ. . ^ ....... . 669
» Rollosiensis 673
> Ardenburgensi. • • , 681
» Brugensi 693
> Oudcnburgensi 725
Munimenta et Jura communia dominum Episcopum
Tornacensem et totum Episcopatum ac jurisdictio-
nem concernentia.
Le l*' titre est de 1462 * .... 729
Repertorium de litteris, libris, registris et aliis juribus
Episcopatus Tornacensis existentibus in loco The-
saurari» domus Episcopatis Tornacensis de man-
date reverendi Ferrici de Glugniaco Episcopi Torna-
censis factum per me Walranum de Beauffremezi
clericum dictœ curiae Episcopalis notarium anno
1470.
1^ decanatus Tornacensis et Tornaeensi 717
» Helchinicnsis 837
n Insulensis 841
> Sccliniensis 857
» Gortracensis «861
— «« —
decanatus Aldcnardensis . 877
9 Gandensis » * • 885*
n firugensis 897
FIN DE LA TABLE DU PREHIER VOLUME.
Apres suit une table alphabétique des villes, TiUages, chapelles, etc.,
Aommés dans le cours de ce Yolume.
— 67 —
TABLE DU SECOND VOLUME.
Table du contenu en un Registre en papier contenant
85 pages touchant les droits et hauteurs de H.
TEveque de Tournay.
Cette table est dans le 2« vol. fol. 145. . . . Fol. I
Titres et inventaire des registres des scelleurs de
FËvechë de Tournay et de la recette et dépenses
par eux faite en l'exercice dud. oJGce depuis 1354
jusfjties i385.
Le dernier compte finit en i568.
Les scelleurs font recette de l'emoluraent du sceau, des
dispenses et publications de bans , des reconnois-
sances deues pour différentes grâces accordées, des
amendes encourues par les infracteurs , des pré-
ceptes et ordonnances, des reconciliations, etc., etc. 17
Division du diocèse de Tournay en douze doîennés
faite par H. de Vendeville, Eveque de Tournay, le
22 }uin 1589.
Doienné de Tournesis — 31 paroisses» Quenoy 20 paroisses.
S»-Amand — 17. Vavrin — 22.
Helchin — 20. Courlray — 20.
Tourcoiu — 10. Menin. — H.
Roubaix — 17. Seclin — IÇ.
Lille! — 11. Carvin — 15.
Fol. 21
Table générale des Intitulations des cent registres
reliés en 1677 concernant TEveché de Tournay
depuis plusieurs siècles.
— 6« -^
Au devant de chacua registre eu partieulier i] sera
'a propos d*écrirc un îhvcnlaîre des titres princi-
paux et pièces plus considérables qu'ils contiennent,
afin d'en pouvoir tirer phis facilement l'utilité re-
quise dans les occurences 25
Index Regisiri Jurium Episeopàtos « i^ ». * . 43
Table du contenu en lin registre intitulé jnra Efi^co-
patus 85
Papiers et titres par lesquels il se voit que TEveque de
Tournay est en possession îmmcmorialle de prendre
a soy et aux droits de son Evecbé les Biens meti-
bles délames par leè prêtres et cures ïiastards et
illégitimes ou bien de tous autres prêtres de son
diocèse decedés intestats sans disposition testamen-
taire et qu'il est en outre en droit de prendre a son
profit les revenus des bénéfices litigieux et vacans
t/tftmmeen 1665. • 101
Dépendances des douze anciens doienncs de TEveché
de Tournay avant l'érection des nouveaux Evechés
des Pays-Bas, mises en ordre alphabétique. . .121
Table de divers titres et actes concernant M'* les Eve-
ques de Tournay, depuis 5 a six siècles en ça.
Cette table et les 58 pièces dont elle est composée sont
aussi dans le S« volume de cet inventaire rangées
Wus le même numéro fol. 1"* et seqtibus . . . .145
Liste des inscriptions mises sur les layeltçs de TEveché
de Tournay 161
Avis touchant l'ordre qu'il semble qu'on (Icvroit tenir
dans la disposition des archives de l'Eveché de
Tournay, par M. D. Ciodefroy. . .> . . . . 165
Inventaire des laïcités du Ohartier de Toornav.
C'est le même qui est cy devant fol. 161 173
— «9 —
Explication de Tlnventaire raisonne des titres de
l'Eveché de Tournay pour ce qui regarde et con-
cerne ies Eveques 181
Suite des titres de TEveché de Tournay.
C'est une table assez détaillée de plus de cent pièces
dont la première est une chronique des Eveques
depuis S^-Piat jusqu'à Maximilien de Morillion,
mort le 27 mars 1387 193
Inventaire de la laictte ayant pour inscription Synodes.
La première liasse des Synodes est depuis 1341 jusques
1600.
Cette table contient dix liasses 261
Inventaire de la laiette aiant pour inscription, Tent"
porel de VEveché de Tournay,
Les lettres pour faire ressortir TEveché au Baîllage de
Yermandois, les dénombremens etc., etc. . . . 263
Table de la laictlc intitulée différends et accords de
l'Eveque de Tournay contre plusieurs chapitres et
abbayes en général^ et les subsides accordés aux
Eveques • 277
Les premières pièces sont des visites faites en 1313
de plusieurs Eglises., Procès contre S^ Donat de
. Bruges, et S. Pierre de Lille. Cette laiette contient
douze liasses.
Table de deux layettes aiant pour inscription : Diffe-
rens et accords entre l'Eveque de Tournay et son
chapitre. L'une marquée de la lettre À et l'autre de
la lettre B. depuis 1344 jusqu'en 1660.
Ces deux laiettes contiennent plus de 300 pièces . . 281
Il y a un récit de ces dijfTerents qui finit 313
Table des Titres qui concernent les abbayes.
Saint- Amand : l"" L'abbaye de Saint Âmand en trois
layettes étiquetées Monasterium Sancti Amandi.
BULLETINS T. XVI.
— 70 —
•Cette table ne eontient que 20 pièces. • . • . . 405
L'abbaye de S^ MarUfi de Toumay.
Cet inventaire contient plus de 80 pieœs • • . .413
L'abbaye de S^ Nicolas des prêts, autrement dite
S^ Mard, (S*-Medard) a Tournay 458
Cette laiette contient soixante dix pièces.
Cysoing : L'abbaye de Cysoing.
L'Inventaire de 4ieiie laiette est aussi dans le volume
particulier de l'abbaye de Cysoiug, Elle contient
près de cent pièces 449
Chapitre de Lille : dans la laiette Chapitre de Lille.
Visites, Procurations, Procédures, Exemption de FE-
vcquc, Présentations etc. Elle contient près de
cent pièces. • . • 475
A. Laiette, Prévôté de Lille.
PREvotii De S' Pierre a Lille : Fondation , Accord entre
le Prevot et les doien et chapitre, Collation des béné-
fices, la Magdelaine érigée en paroisse, Dominicains,
etc., etc.
Letires de Placet des Arcliiducs de 1620 quoiqu'il ne
soit pas fait mention dans les Bulles du droit du
Prince : inventaire des titres de la Prévôté,
Registre : Prévoie de Lille^ (j'en ai une copie que j'ay
augmentée de titres autentiques).
Cette laiette renferme plus de cinquante pièces. . . 489
Dans une laiette intitulé : Doienné de Lille :
Fondations a S^ Etienne, visites a S^ Maurice, a S* Sau-
veur, hôpital, etc.
Cette laiette contient environ trente pièces. . . ^ 497
Une seconde laiette, Doienné de'Lille^ cotté B.
Denombremens des biens , des cures et bénéfices du
doienné de Lille, fondations de chapelle, etc., etc.
Elle contient plus de 50 pièces 505
— 71 —
Laiette iBtitttliSe, chapitre de Seclin.
Beliqaes, foadations, chapelles, résidence des cbfr*
noines, punition des suppôts, dédicace, etc. etc. • 509-
1677. 28 Septembre a Toumay. Lettres de Jeaa Gea-
naro doien de la cathédrale de Toumay et de Gilbert
de GhoiseuI-Duplessis^Praslin par lesq^^Ues il» unia*
sent une prébende caxKmiale dcSecIin a la cure dui*.
lieu et ce a la requête de Gbarles Castillon pasteur
de la ville de Seclin ••«•••.... 510^^
La laiette intitulée chapitre de Courtray eontien^t la vi-
site des maisons do& chanoines, le différend des
doien et chapitre contre les Etats généraux, les no-
minations, élections, conGrmfttionB et sermens de
fidélité des doicns do lind. église^ les différons et
accords entre les suppôts d^icel^ et autres papiers .
tant en françois qu'en ffamand, etc. etc.
Elle contient 41 pièces 517
Harlebekb. Deux laiettes intitulées Chapitre d'Harle-
beke A et l'autre B. Privilèges donnés a Feglise
d'Harlebeke^ dixme de Houscron, visites, différend
entre le chapitre et TEveque de Tournay, jurisdic-
tion, etc., ete 529
Gand. La laiette la ville de Gand.
On y a mis ce qui concerne les églises de S^ Bavon,
S' Pierre, S^' Pharailde, la paroisse de S^ Jean, le
couvent de S^ Jérôme, et Jooriscamp, les abbayes
et monastères de filles, les hôpitaux et paroisses
de ce district, et le différend entre TEveque de Tour-
nay et les Brigitimes de Tenremonde. . . Fol. 573^
Bruges. Laiette aiant inscription Bnyes.
Elle contient ce qui concerne les églises de S* Donat,
Notre-Dadie, S' Sauveur, S** Walpurge, S* Jaques
et S^* Croix, les abbayes de S' André; et d'Ëechout
— TS —
a Bruges, de S* Pierre a Oudenbourg, de Douest,
de Douxval, de Lunebeqae, les abbayes de filles et
monastères de S' Tron et de Moerkerke, de S'* Go-
delive près de Guistelle, le monastère d'Oostbourg,
les hôpitaux de la Poterie, de S^ Obert et du S' Es-
prit a Bruges, celui de S* Jean a Ardenbourg, celui
deThourout, les pauvres dixlmoreghemetc, etc. SOS
Deux laiettes intitulées, Tune Vhospital d'Overleye et
Y auire hôpitaux et monastère de Courtray . • . 6Q1
Laieiie subsides eeelesiastiqtm 617
Penombrement. 1629. 7 may : Rapports et dénombre-
mens des biens temporels de TEveché de'Tournay
tenus en fiefs des princes souverains des Pays fias
rendu au Royd*Espagne, Ârcbiduc d'Autriche, etc.,
par Maximilien de Gand (Vilain) Eveque de Tournay.
Il est dans le 4« volume fol. 817 633
FIN DE U TABLE DU SECOND VOLUME.
Il y a à la fin une Table alphabétique des villes, bourgs^
ebapelles. Eglises etc., contenus dans ce volume.
— 75 -
TABLE DU TROISIÈME VOLUME.
Table latine de cinquante huit pièces qui sont copiées
après ; comme cette table est très abrégée et latine
j'ay jugé a propos de la faire plus détaillée ainsi que
pour tous les titres qui sont dans ce volumo et le
suivant Fol. I
Hôpital de Seclin 1248. A Lyon, la cinquième année
du Pontificat d'Innocent 4. Bulle de ce ineme Pape
adrc<isée a i'£veque de Tournay et au prieur des
Dominicains de Lille, de reformer tant dans le chef
que dans les membres ce qu'il y avait a reformer
a Thopital de Seclin, qui venait d*etre fondé par
. . • comtesse de flandrcs 17
EvEQUE DE Tournay. 1212. La treizième année du Pon-
tificat d' Innocent.,*, , a Latran^ le douze des calendes
de Juin, Ce Pape confirme a TEveque de Tournay
la jouissance paisible de Veglise de Eynes et si
quelqu'un ose le troubler dans cette possession il
encoure Tindignation de Dieu et de S. Pierre et
S.Paul 21
Imp. dipl. Belg. 1. 2. fol. 7d5.
Orke. 1186, a Tournay^ la 14« année de la Conseera--
eration d'Evrard de d*Oisy, Eveque de Tournay (il
est mort en 1191). Lettres de ce même Eveque par
lesquelles il ordonne que les habitants de la ville
de Orke lui paient tous les ans deux deniers a la
S. Rémi, et dix sols au jour de la nativité du Sei-
gneur et plusieurs autres redevances, dixmcs, etc.,
etc, 25
— 74 —
LrCHTERVEL&B. EVEQDE DE TOURNAY AbBB DE S. fiBRTIIf.
1198. A Donay le 4< des ides de mars. Lettres de
Pierre, ministre de l'église d'Arras et de Raoul, ar-*
chidiacre d'Ostrevant, pris pour arbitres dans un
différend qu'il y avait entre Etienne, Eveque de
Tournay et Jean abbé de S. Bertin, touchant Tau-
tel de Lichtervelde que Tabbé disoit avoir acheté de
laiques etl'Eveque appartenir a la manse episcopale :
l'accord est dans ces lettres*
L'abbaye de S. Bertin jouira et tiendra perpétuelle-
ment dud. Eveché, lad. terre de Li ch ter veldev> sauf
le droit de l'Eveque, seavoir reserve les synodes et les
eoutumes de la chretienneté {summatis sinodis) au
cens annuel de sept livres monnaie de flandres.
lad. abbaye paiera cette redevance a Gérard Gh' et
Aelia sa femme, de qui ils avaient acheté cet autel,
tant qu'ils viveront, et après leur mort elles retour-
neront a l'Eveque. Cette transaction est signé de
beaucoup de personnes qui toutes ont promis de la
faire observer . ^ 39^
1217. ci Courtray^ la sixienne ferie après 5. Bar-
nabe. Jeanne comtesse de flandres et de hainaut
mande a Wautier de Gourtray d'envoîer dans les
biens de l'Eveque de Tournay et surtout a la
dixme de flissenghem quelqu'un de sur, pour en
avoir plus de soin et repondre sûrement des de-
niers 33
Id. 1218. la veille de S. Donat a Bruges. J. doien de
Bruges et Wautier de Gourtray déclarent avoir été
preseus quand Pierre surnomorié de Ghune a donné
de bonne volonté la dixme de flissenghem a l'Eveque
de Tournay, en reconnaissant n'y avoir aucun droit. 37
— 75 —
DixvB A GoMmBS. DiXHE DE Gavre. 1224. Janvier, a
Toumay dans la chapelle de S. Vincent. Bauduin
S' de Gomioes déclare avoir vendu de consentement
de sa femme et de Bauduin son fils aine a Wauticr
Eveque de Tourhay , toute la portion de dime
delghavere, savoir la troisième partie de la dixme de
Gqmines, pour liO livres nionnoie de Sandres. . 41
Différend, S. DoNAT A Bruges. 1224. A S. Orner y le
dimanche après S, Pierre- aux - liens, Philippes^
doien et P. Wahelin, chanoine de S. Omer nommés
par le siège apostolique et choisis pour arbitres
pour décider la querelle qu'il y avait entre Wauticr
Eveque de Toumay et le doien et chapitre de
S. Donat a Bruges, au sujet de la jurisdiclion. 11 a
été résolu que quand TEveque vicndroit a Bruges a
la fête de S. Donat il officierait a Teglise de S.
Donat • .... 45
Imp. 2» vol. des dipl. Belg. 990.
Chapelle du Plouich. 1227. Royer, châtelain de Lille,
donne après sa mort au chapitre de Seclin sa cha-
pelle du Plouich , et quand elle aura été quinze
jours sans que led. chapitre y nomme, la collation
appartiendra a l'Eveque de Tournay 49
Le Plouich est dans la forest de Phalempin a 5 lieues
de Lille, et estoit l'ancien château des Ghatelains de
Lille.
S. Paul. S. Gilles. 1259. juliet, la §• ferie avant
la division des Apôtres. Bauduin abbé et tout le cou*
vent de S. Pierre de Gand approuvent le compromis
qui avait été fait entre Henry, doien de Waes, Eus-
tache de Belzele et Arnoul tle Vavrc prêtre pour un
différend qu'il y avait entre l'abbaye de S. Pierre
et Wautier Eveque de Tournay, au sujet des Patro-
— 76 —
nats des églises de S. Gilles» S. Paul etc., il a etë dé-
cidé que le droit de patronage des églises de S. Paul,
de tous les Saints et de S. Gilles appartiendroit a
Teveque, mais que TEveque et Tabbaye jouiroient
ensemble du droit de Patronat et la dime de Teglise
de S. Gilles (Dixme était la S"' gerbe) réservée la
portion congrue du curé : quand Teglise de S. Gilles
vaquera ; ils nommeront le curé alternativement,
mais l'abbaye, nommera la première fois.
Kebisekew. Frassene. Il y parle aussi de Tcglise de
Kemsekwe et de vingt sols qu'on donnait annuelle-
ment au curé de Frassene •.'.... 53
Waishodstier. 1241 may. Compromis entre Gilles,
chanoine de S. Donat et Jean de Lcns et Nicolas
de Bruges chanoines de Tournay nommés par Wau-
lier Ëveque de Tournay et Thomas comte de flandres .
et de hainaut et Jeanne sa femme, touchant une
difficulté qu'il y avait entre eux au sujet de la
jurisdiclion de la terre de Waismoutier qui appar-
tenoit a l'Eveque : ces arbitres décident que le comte
Thomas aura tant sur les hostes de TEveque que sur
les autres la Justice du sang : quant aux autres
justices particulières (de melleiis, de falso pondère,
et mensura, Cervisia, pane, elle sera égale entre
le comte et l'Eveque. Quant a releclion de sept ma-
gistrats qu'il doit y avoir dans cette paroisse, le
eomte et TEveque doivent envoler chacun une per-
sonne qu'ils jugeront a propos p(»ur faire le choix
des echevins conjointement avec le curé du
lieu : Ce compromis contient aussi plusieurs autres
clauses • ... 57
1S41. Juin, Thomas, eomte de flandres et de hai-
naut et Jeanne sa femme confirment et approu-
— 77 —
vent les lettres cy dessus conteDi&t le eompro-
mis au sujet de Waismoutier et qui y sont iiisé«*
rées • f 1
RoussELABR. 1243. La veille de V Assomption de la.
Fterjfe. Wautier eveque de Tournay décharge Gos^
suin de Housselaer (de Roilapîo), de quinze livres
monnaie de flandres qu'il était tenu de donner au
curé de Rousselaer (de novoRollario) a condition
que le curé actuel en jouiroit sa vie durant « fol. 69
4243. AousU Maître W de Gand, chanoine et officiai
de Tournay déclare que Willaume, chevalier do
Mooske, a vendu a Waultier eveque de Tournay,
tout ce qui lui appartenait tant en maison, olleu,
revenus, etc. dans la paroisse de Wasemoutiermo'ienr
nant soixante dix livres monnoie de flandres et qu'il
a promis de faire ratiûer cette vente par sa femme,
en présence des echevins de Wasemoustier. • . 73
Wasemocstier, 1246. La 3« ferie après l'octave de la .
Trinité» L'oilicial de Tournay déclare que Bauduin
de Moorske Ch' et sa femme, Jean de Thidenghem
et Bealrix sa femme ont vendu a Wautier eveque
de Tournay, ce qui leur appartenoit tant Gef, que
allceu, dans la paroisse de Wasemoustier, promet-
tant de n'y avoir dorénavant aucuns droits ... 77
1286. Juillet^ le lendemain de toetave de S. Jeanr.
Baptiste^ a Tournay. Lettres des Prévôts, Jurés,
Echevins, etc., de la ville de Tournay, par les-
quelles ils confirment un accord fait par M* Jean de
Flati^^doien d'Orieans et chanoine de Laon , et
Willaume de Hangest, bourgeois de Montdidier, en»
voies du Roy de France pour se terminer un diffe^
rend qu'il y avait entre lad. ville et Michel, Eveque
JIULLBTINS T. ZVf. iO
— 78 —
de Tournaji tottchant le droit de battre monnaie
dans la ville de Tournay.
L*Eveque peut faire battre et forger monnoie dans
la cité, mais avant d'avoir cours^ il doit la faire
porter aux Echeirîns de lad. ville qui examineront
si elle doit avoir cours ou si on doit la fondre.
Il y a encore plusieurs articles.
Cette lettre est imprimée dans les diplômes Belgi-
ques, 1. 3) fol. 421, sous le seel de Michel de
Varcnghiem, Eveque de Tournay 81
Hôpital a Oudbnboorg. 1247. Mars. Accord entre
Wautier, Eveque de Tournay et les Echcvins d*Ou-
denbourg par lequel il est convenu qu'on ne pourra
recevoir personne dans l'hospital d'Oudcnbourg, ni
pour l'administration des biens, et qu'on ne pourra
donner aucunes prébendes aux pères, aux sœurs, et
autres sans leur consentement commum . • . . 89
Hôpital a Dah. 1249. Juillet. Lettres des Echevins et
de la communauté de la ville de Dam, par lesquelles
il en dit, qu'attendu le mauvais état des biens et les
revenus modiques de Thopital de S*« Marie a Dam^
on n'y mettra aucun (verecundus) ni (vere-
cunda).. , et qu'on ne recevra ni frère ni sœur,
jusqu'à ce que cela soit réduit au nombre de cinq.
Le choix des (verecundus).. est laissé aux Eche-
vins et celui des frères et sœurs à TEvcque de Tour-
nay.
On n'y en recevra point, passé ce nombre, que les
revenus de Thopital ne soient augmentés.
Ils en établi différentes personnes pour veiller a la
conservation de leurs biens qu'ils rendront compte
a Teveque \ 9S
I
— 7» —
CoMiRES. La 9* ferie^ avant la division dei Apotr^é.
Accord entre Wautier, Eveque de Tournay et Bau-
duin S' de Comines et Bauduin.son premier fils,
touchant la justice que TEveque de Tournay préten-
dait avoir sur ce qui lui appartenait tant dans la
Tille que dehors.
Cette pièce est imprimée en latin , sous le sceaa de
Bauduin Sf de Gomines, dans le 3* volume des dipL
belg. â, pages 1231. .. * • 97
CoHiNES. 1250. La 2* ferie avant la division des
Apôtres. Le même Wautier déclare qu'il n'y a pas
d'autre avoué que le comte de Sandres pour les
terres qui luy appartiennent dans la terre de Co«
mines, et dans les canonicats et biens de Feglise de
Comines, qui sont a sa collation, excepté une seule
chapelle que Baudouin de Comines Ch' et son fils,
lui ont donné en aumône et entremis dans les mains
de Marguerite comtesse de Flandres et de Hainaut.
Cette pièce est imp. dipl. Belg. 1. 2, fol. 1234. Fol. i09
1d. Prébendes. 1290. La $« ferie, aprestla fêlé de
S, Jacques et de S. Christophe, Juillet. Marguerite
comtesse de Flandres et de Hainaut confère a TEve-
que de Tournay du consentement de Bauduin de
Comines Gh' et de son fils, et de plusieurs autres per-
sonnes y nommées le droit de nommer aux prében-
des, et canonicats qui sont a collation dans la ville
de Comines, et confirme l'accord fait entre led. Eve-
que et le Sg' de Comines, touchant la justice qu'ils
avaient respectivement dans lad. ville et dans les
environs.
Cette pièce est comprise dans la pièce imp« des
dipl. Belgiques, Tome 2. fol. i23i. , Fol. US
HoueHiN. i25S. Le lundy après S. Laurent. Mai^^ae-
rite comtesse de flandres et de hainaut conseai qmt
— 80 —
pour termiaer le dëbal qa*il y avait entre elle et
Waatier, Eveque de Tournajr, pour scatoîr de qui
etoit tenu le fief de Mouscin (Mouchin), iU ont cboi-*
sis des arbitres y nommés, a la décision desquels
ils se rapporteront • • * • ISI
Maison de Cambb. 1251. Le Samedy après S. Mathieu.
Wautier Eveque de Tournay donne pour toujours
a Renier Leskcmcul et Marie sa femme, une maison
appellée (franca camba) près du puits de Bau-
duin de Leauwc^ pour 7 1. monnaie de Sandres
de revenu annuel et un denier tournisien de cens
a la S. Remi^ pour la sûreté de laquelle rente ils ont
obligé enfers led. eveque plusieurs parties de biens
qu'ils ayoient a Chierch, paroisse de S. André, près
Tournay •.«*•••. 135
Patronat a Houtbm« liBl. £a6« ferie après F Epi-*
phanie. Wautier eveque de Tournay promet et s'obli*
ge de nommer pour le personat de Houtem après la
rmort de Mattbiçu de Audenarde a qui on avait
donniS ce bénéfice, un prêtre a qui il assigne quiuae
livre» de reyenu qui sera tenu de dire la messe tous
les jours dans l'église de Houtemon dans la chapelle
de Daoiel de Maghues, chevalier et d'aider pour le
service divin de la paroisse quand il en sera requis.
Il est dit dans ces lettres que Daniel de Maghues
Ch' et Olivier son fils avoient donné led. Personnat
aud« Eveque et ses appartenances tel que le frère
de Daniel, chanoine de Lille, le possedoit et qu'il
etoit tenu en fief de Blarguerite comtesse de flaii-
dres et de hainaut., lesquels Daniel et son fils avoient
fait serment pour eux et les successeurs de ne trou-
bler en rien led. Ereqae et ses auccesseors dans
cePersonntt . l%9
— 81 —
fiBKEFiCB A HoiTTBttii. 1891. Fetrier. Marguerite com-
tesse de flandres et de hainaut, conGrme ta donation
cy dessus du Personnat de Houthem^ en faveur de
Wautier, Eveque de Tournay, par Daniel de Moske-*
lincs^ chevalier, Olivier, son fils aine et Jeanne sa
femme, et déclare qu'ils ont abandonné led. person-
nat, entre les mains de différentes personnes : Mar-
guerite exempte led. Wautier et ses successeurs de
tout le service de féodalité qu'ils lui dévoient a rai-
son dud. Patronat ..... 153
DixME DE Saint Gbnest (Saint Génois) Chapelle de
Helchin. 1251. Femer. Royèr deCoienghien, cheva-
lier, décharge et exempte pour toujours de tout ser-
vice de fief la dixme de Saint^enest (Sancti Génesii)
qui avait été vendue a Wautier, Eveque de Tournay,
par Jean de Sceilimbroch, Peronae sa femimè et
Jean son fils, pour 10 1. monnoie' de flandres :
Celte dixme avait déjà été vendue aud. Wautier par
Wanto de Mauroft et Yolende sa mère, maïs elle ne
pouvoit Tetre attendu la minorité dud. Jean de
Sceilimbroch : elle etoit tenue eh fief dud» Royer et
etoît destinée pour la chapelle de ïiekhin* • • • 197
HoNNEVAiN. DixiiB A Frelinghien. 1354. £a £2eK:tteNM
ferie après la convershfide S. Paul. R doyeù
et le chapitre de Tournay donnent a toujours a
W..., Eveque de Tournay, leur maison de ffênne^
veng avec les appartenances et dépendances, en
échange dequoy led. Eveque leur donne les fruits
de la dixme de Frelinghiem jnsqu'i 40 1. touraoia;
si elle vaut d'avantage, les frais paies, ils seront obli-
gés de rendre le surplus a FËveque, si au contraire
l'Eveque sera obligé de leur r^idre jusqu'à cm*
curreoee dead. 40 K tournois IW
— M —
CoMiiiBS. 1255 OM environ ^ a Auvigny^ le cinquimne
des kalendes de novembre^ la 2* année du Pontificat
Jf Alexandre Bulle de ce même Papequi confirme
et approuve la donation faite a Wautier, E?eque de
Tournay, par Baudoin sire de Comines et Baudoin
son fils aîné chevaliers, du Patronat de lad. église
et du droit de nommer les prébendes et bénéfices
de cette église : laquelle donation a été faite en pré-
sence de la comtesse de flandres et de hainaut. Ces
lettres sont insérées dans la bulle soos la date de
la 2* ferie, avant la division des apôtres 1250 à Lille.
Imp. I. 2. fol. 1230 des dipl. belg. . . . • .145
ViiiAGB d'Espibrrb. 1257. Juin. Amoul sire de Hor-
tagne et cbatelain de Tournay promet d'être cau-
tion pour Royer son frens ch% [sire d*£spierre qui
avoit fait hommage a TEveque de Tournay du Wi'^
nage d'Espierre qui valoit 50 1. parisis, a moins
que ce vinage ne lui fut otë par un traité qu'il devoit
faire avecRàouli son frère et Huon, ch' châtelain de
Gand 149
PBifiTBMctBR A Tournât. 1257, La veille de FAssomjh
Hon. Wautier, Evoque de Tournay, ordonne que le
canonicat de Willaume de Brigardes (du consente-
ment du doien et du chapitre) sera doresnavant
rempli par un prêtre, qui sera le grand péniten-
cier de Tournay, lequel aura douze semaines de
vacance par an : il sera obligé d'assister comme cha-
pelain quand TEveque officiera, ou messe ou vespres
etc. La formule du serment de ceux que l'on rece-
vra pour remplir cette prébende y est insérée. • 15S
Hôpital a Rodenbourg. 4258, La 5« ferie avant la
nativité de S. Jean^Baptiste. Accord entre Wautier
Eveque de Tournay et les echevins de Rodenbourg
~S5 —
au sujet de Thopital de 5. Jtan a Badenbcurg par
lequel il est dit que
Les Echevins de Rodeuboui^ pourront nommer sept
personnes des deux sexes pour régir les affaires de
la maison sous les ordres des administrateurs.
L'Ëveque et les Echevins pourront nommer ehaeun
deux personnes pour avoir soin du temporel dud.
hôpital.
On ne peut recevoir que six personnes tant frères 'que
sœurs dans led. hôpital^ lesquels seront a leur choix
et a celui des administrateurs. Et autres articles. 1S7
Abbaye DE DouxwALLB ZoETBNDAELs. 1269, Le lende^
main de S. Vincent. Janvier. L'humhle abbë de
Douxwal ou Zoetendaele et son couvent prient l'Eve-
que de Tournay de confirmer une vente qu'ils ont
faite de dix livres de rente*pour paier leur^dette.
Cette abbaye a été supprimée par une bulle [du pape
Grégoire 13, en iS84et leurs biens ont été donnés
au collège des Jésuites.
Imp. I. 3, fol. 252 des dipl. Belg. (ils etoient cha«
noines réguliers de Tordre de S. Augustin du dio-
cèse de Tournay a présent de celui de Bruges • .161
Bois de Bbeuze. i2Q9. Avril. Jean de Chatillon comte
de Blois et sires d'Avesncs dit a l'Eveque de Tour-
Day qu'il veut bien tenir de lui le bois de breuze
qu'il avait acheté de Jean de MortagnCi a tel ser-
vice de fief que Hues d'Antoing le dira. • • • . 165
Pateonat de Rousselaer, 1275, Le jour de Pexalior-
tion de 5^* Cr(nx. Gossuin Oppidamus de Gand et
Sgr de Rollario (Rousselaer) donne a Philippes,
Evoque de Tournay, a toujours la collation de Feglise
de Rousselaer et consent qu'elle soit donnée a Siger
dit Hoefelakeo 169
— «4 —
WiPPBf. i91i. Àoust. Jean sîrede Hortagne et châ-
telain de Tournay déclare avoir donné.en fief et
hommage a Pierre de Guignies ch' les Wines , Fi-
viers et les Chingles de Wipp^j et lui permet d'ac-
quérir sans service iO 1. de rente dans les paroisses
de Biandain et de Froienne . ••••••• 473
Id. 1277. Décembre, Le même Jean de Mortagne dé-
clare avoir charge Sohier de Haudion son baillif
d'adbériter l'Eveque de Tournay des viviers et des
écluses de Wippes que Mes. Pierre de Guignies lui
avait vendu. . • • 177
Sbclin. 1277. La2*ferie après S. Matthieu. Ar.....
Prevot et le doien et chapitre de Seclin accepteni
la donation qui leur a été faite par Philippes, Ëvequo
de Tournay (dont les lettres sont Ici insérées sous la
date du lendemain de S. Matthieu 1277) de la pré-
bende dont les Evoques avoient coutume de jouir
dans leur chapitre, se contentant de recoToir pour
la procuration de sa visite de lad. église cent et douze
sols tournois • • • , • . • 181
HoNNEVAiiiG. 1277. Jfars. Jean sire de Mortagne et
châtelain de Tournay fait scavoir qu'il a vendu a
FEveque de Tournay a tenir perpétuellement et
iretaulement toute la justice qui lui appartenoit sur
son manoir de ffonnevain et sur toutes les apparte-
nances et appeodances et sur les terres à labeur,
dont les abouts sont désignés et qui contiennent
environ 28 bonniers, et les Winiers de Wippes.
Marie de Gonflant sa femme confirme ces lettres . • 185
HoNiiBVAmç. 1278. AvriL Le même Jean de Mortagne
déclare avoir vendu a TEveque de Tournay tout ce
qui est repris dans les lettres cy-dessus a HonnOi*
yaiag moien^ant 1501. tournois qu'il a reçu dud.
Evoque. : . fol. 189
— 8» —
CTSOiNfi. 1378. À Rome, UH* des Calendes de May^
la première année du Pontificai du Pape Nicolas 3.
Bulle de ce Pape a l'Eveque, au Doien et a Henry
Tuebout,chanomecleParis,paF laquelle il leur mande
de s'informer et de décider sur la difficulté qu'il
y a^ait entre l'Eveque de Tournay et l'Archevêque
de Reims sur ce que ce dernier pretendoit avoir
droit de visite dans le Monastère de Cysoing^ ordre
de S^Augustin^ diocèse de Tournay*
Il dit aussi dans la Bulle que si pat* haine, faveur, ou
crainte, les témoins cités se dérobent a la citation,
ils les contraignent a rendre témoignage par la cen-
sure ecclésiastique • • . • f9S
Bre0zb. 1279. May. Jean de Chatillon , Comte de
Blois et Sire d'Avesnes nomme Jean Hazart , son
Châtelain de Brabant pour faire hommage a l'Eveque
de Tournay, de son Bois de Breuze. (Breuze est un
hameau de Cisoiog) (i). Voir cy-dessus, au fol. 165. 197
Justice Souveraine 1286. Le mercredy^ après Pâques
fleuries. Lettres de Jean Halings, Prevot de S*-
Quentin et de Hibemont, par lesquelles il déclare
avoir fait remettre en sa présence par Watier de
Nivelle, Bailly des hoirs de la demoiselle de Morta-
gne, Chatellaine de Tournay a Etienne de Suissy,
envoie de l'Eveque de Tournay , les prises que les
officiers de lad. demoiselle a voient fait a Coqueriau-
mont et a Marcain injustement', parce que TEveque
comme seigneur et souverain a seul droit de faire
rendre la justice a lad. châtelaine SOI
(1) Cette note du copiste ut fautive , Breuse est un bois très-
inconnu 4 une demie lieue de Tournay.
BULLETINS T. XVI H
ditleBel, lojr 4e AnMe, coùlifiiie tÊà «Mèrd fift
entre la Prevot, litfé|.et Edievits ds Tottrttiy, él
rSteqM dtad. fies» tndiaat le dfoit 4e kilift
monnoie*
Cet aœord y est inwré eo datedefSMyletattdd&eiii
de ToeUfc S* ieui^Biptiste, il est cj-devtnt M. M.
Imp. T. 5, foU 421 , di|rf. Beig S05
Cbapitib db Sbcliii. 1288. La «ûmme ferie apm I^
vocavii me. Accord entre Midiel, Sireqne de Toor-*
nay et les Doiea, dnpitre de TEglise de SeeUn, an
SDJet d'une sentence interlocntisîlne qni Avoit été
rendue par Lambert de Thon, officiai de Tonmay, i
l'înstanee de Wiliaume Kempe, cbanolne de Seclin,
con^ laquelle sentence led. Chapitre aveit appeW
au Pape qui leor arolt donné pour juge Hngues de
Bappaumes délégué par le Do^n de Lille : pour
mettre Gn, a cette dîscassîoni ils regardent tontes ces
elioses comme non aTennes et sont comme ils etoient
avant toutes ces difficultés^ • • • • . «^ . 217
Abbatb db Montbose. 1290. Lé jour di Sie^-Marguê^
rite. Beatfix, humble abbesse et tout le eourent de
MoQtrose, près Wasemonstter (Mentis rosarum)
prient TEveque de Tonmay de consentir a la reeep*
tion qu'ils avoient faite d'une jeune fille de Gand. • 221
Chapelle a DoDBEfeLB. 4261. ta veille de la frifliiê*
Aoeord entre Miche), Ereqttede tournayet V. Ddien
et le Chapitre de S^Donat a Bruges, ^ar lequel lift
nomment des arbitres, au jugement desquels lift
promettent de se rendre pour terminer une diffi-
eolté qu'il y^avoit entre eux au sujet d'une nomina-
tioti de éfaàpelle A l'Eglise de Dudxeèle, dtùeesë de
Tournay, qu'ils prétèâdôièht être en droit de
Mmmer 225
— w —
ïù. iS9|* iAi" fkrUg,pÊH SàrBwmbà. îm Bomo
et GhiipUr? ^ rJEgiiw ik Tournay pvomfttCDt et
foo^nt.ent.qu^ U difficulté cjr-dessiis entre Hichd,
Eveque de Toara«iy et II... Doien et la Chapiire ée
S^D<>9a( 4q Bruges 0dit jugée. ....•« 339*
1291. £a tieîl'e d^ 'S^^tmofi 0l de ^/ude. Le P^en
de S^^Dout^ A Brttge$ et J. de Hurd , ch«aoîne de
Touruay, arbitrf^de lu difficulté cy-desfus pour
une cl^pell^ a I>ud^9]e9 (urevoyeut }iuqu'& la PurN
fication de la Vierge , le terme ou cette difficulté
de?oit être jugéç. .••«•«..». 235*
Accord. Evscq^ de Tourna^ Echevins. 1293. AParis^
lejetidjfapre9 k& Brandon$. (l)OrdonQaDee faite par
Philippe le Bel, Roy de France, touchant les diffîçul-*
tés qu'il y avoit entre J, Eveque de Toumay et lea
Prevot et Ecbeviu9 jurés de lad. ville, qui avoi^A^
eovoîé a la cour pour finir tous ces debatç, FEveque
y etoit pour lui du consentemeot de son chapitre
et Jacques dit B(outon$ çt Ittîchçl de froiçanç etoient
les députés de la yille, qui ont été ju^és par plu-
sieurs personnes nommées par le Roy,
Bbguine^. LTveque aura droit de nommer la maiUçs^e
des Beghines et y exercera tout ce qui regarde lo
spirituel et les Echevins ce qui regarde le ^mporçl.
MoNNOiE. On rendra a l'Ëveque de Tournay Ig mjQnnoie
qui y a cours, parce qu'elle est fausse et qu'elle
n'est pas d'un poids juste.
L'Eveqqe aura dans sa maison episcopale toute sa jus-
tice haute, moienne et basse, seul çt sans la parti-»
eipation de3 Echevins*
(1) i^ dimanche de Carême, aînaî appelé d*une coutume ai^penii'
ticuie de courir dani let campa^^net avec des torcMei enflammées.
— sg —
Il y a encore plusieurs autres articles qu'il seroit trop
long de rapporter et dont plusieurs ne yallent pas
la peine de l'être • 297
DixKE D£ CouBTRAY. 1299. Jonvier. W. Doien et le
Chapitre de Tournay, déclarept que W. Eveque de
Tournay, pourra les rembourser, quand il voudra,
de la somme de 654 1. monnoie de flandres qu'ils
lui avoient prêtée pour acheter une dixme dans la
paroisse de Gourtray, de Henri dit Rusing, de Hou»
them, laquelle dixme led. Evequeleur aroit donnée
jusqu'au remboursement. 245
Aqueduc ne la Maison Episcopale. i3i9. Le mardy
47 avril. Les Prevot, Jurés, Echevins et Gouverneur
de la ville de Tournay déclarent ne vouloir porter
aacun préjudice a l'Eveque quand ils ont fait refaire
et appareiller le pavé du conduit de Tcau courant de
la maison episcopale 249
i320. MarSy a Paris. Echange entre Philippes 5 dît
le Long, Roy de France et l'Eveque de Tournay.
L'Eveque donne au Roy l'hommage et la faculté de la
Chatellenie de Tournay que la demoiselle de Mor-
tagne, châtelaine dud. Tournay, tenoit en fief dud.
Eveque :
l'hommage de l'avouerie de Tournay :
Les forages des bierres dont led. Eveque jouissoit dans
la ville de Tournay :
La justice qu'il avoit dans la ville d'Orque et celle sur
22 bonniers de terre, près de la potence , excepté le
fond qui reste a l'Eveque.
L'Eveque donne de plus au Roy l'hommage de franc
martel el omnium eampstn^m :
La prisée de la fausse monnoie et celle dont le poids
n'est pas juste :
~ 89 --
La maison de S^-Piat :
Toute la justice qu'il avoit dans la ville de Tournay,
excepté dans la maison episcopale :
Et tous les reyenus qu'il avoit dans la ville de Tournay.
Le Roy lui donne en échange de tout cela a perpétuité
avec haute môienne et basse justice, plusieurs terres
et rentes situées a Wes. — Les rentes a Lezennes.
— Les rentes a Esquermes, il amortit toutes ces par-
lies et veut qu'elles jouissent des' mêmes libertés et
franchises que les autres parties de FEveché.
La donation de l'Eveque de Tournay est en latin et
celle du Roy en françois. • • • 253
Bailliage de Verhandois. i 552. Mars , à Paris.
Philippes 6 dit de Valois, Roy de France, veut que
les lettres de Philippes 5 dit le Long, insérées dans
celle-ci| en date de i519, dans l'Âbbaye Royalle de
S*^-Marie, près Pontoise, soient exécutées : elles or-
donnent que TEveque de Tournay et ses Vassaux
ressortiront au Baillage de Vermandois 28t
Arghidiaconat. 1556. Le dernier aoust. Accord entre
André, Eveque de Tournay et Jean , archidiacre de
lad. église, par lequel les droits et émoluments ap-
partenans a l'archidiaconat sont réglés. • • • • 285
Id. 1556. Le 5 septembre, Le Chapitre de l'église de
Tournay. Les Doien et Chapitre de cette église ap- '
prouvent l'accord cy-dessus 295
Droit de visite Harlbbeke. 1556. La 6* ferie après
la nativité de la Vierge. Le Prevot, Doien et Cha-
pitre de Harlebeck approuvent les lettres d'André,
Eveque de Tournay (qui y sont insérées en date de
1556, le lundy après l'Assomption de la Vierge, a
Helchin), par lesquelles ils conviennent que sur une
diflSculté qui avoit été meue entre led. Eveque et
~ w —
Chapitre ao sujet du droit de procurQti^n àc^ ^W
Eveqoes par les ^Upea q«'ilf Tisjtiçat t W Chfipitw
don^era aud. Eveque» a la prenûere visitCi pour
son joiepx aveneoient, vingt livres parisis, moiinoie
de Qaadrea et pour \e$ autrçs visites 10 livres.
L'Eveque peut y avoir aussi sa nourriture pendant
son séjour « . • . • 397
Id. DnoiT w PftocuaATion.» CooaTaAv. Même daU.
Le Doien et Chapitre de S^« Mariç a Gourtray ap^
prouvent les lettrea d'^ndr^, Eveque de TQurpay, de
même date et de mente teneur que les précédentes
W sujet du droit de Procuration due aux Eveques
par le$ Eglises qu'ils viaitenl. • ... $05
S'-YAAaTs Badvin» Pnoiavm» $an$ date. Pieee qui paroit
n'avoir pas etd copiée tn entier par laquelle on voit
une sentence rendue par le Pénitencier de Tourpay
et Wiilaume dit le Veau, arbitres pour juger le
différend qu'il y avott entre l'Eveque «t rArchidia**
tre de Tournay et le Doien de Chrétienté de Lille,
et le Conv^Qt de S^Vaaat à Arras, par laquelle sén^
tence il est décidé que quand rArobidiaere de Tonr^
nay et le ïMm de Chrétienté iront visiter Us egtiw
de Baupinet de Prommj les oesisiers de ces villagea
devront loger et noMirir Icad. visiteurs selon ruaage. HZ
Icy finissent les 58 pieees dent il a été fait mention
ai| commencement de ce trojateme volume»
Rente ANNQEt'i'K. 1179. Lettres de PhUippes , Comte
de Vermandois touchant le rachat fait par l'Bvegne
de Tournay, de sept livres de rente annuelle qu'il
' devoit a Bauduin de Wase pour le prix et somme de
25 marcs une fois payés. . . . . • • . .817
S^Sau?«db a BftUGsa. Sam date. Lettres de Gérard,
Eveque de Tournay, par lesquelles H fait savoir a
- ♦! -
Thien^, «eîgneûi^ ié Wase, qu'il à assigné Sûf Ih
prêtres de â^-Sauveur de Bruges, les sept livres de
rebte qu'il devait a Bodin, clerc de Barale, pendant
sa vie, dont la moitié de voit se payer a la fe(e dé
S*-Bavon et Tautre moitié a traques !S2i
Harlebë&b, prëbende. Sans date. Robert, Prévost de
fEgliSe d*Harlebeke donûe a Gemrd , EveqUe de
Tournay et a ses successeurs a perpétuité, une pré-
bende dans son Eglise, a conditions que TEveque y
nommera un ficaire (vicarius) pour faire son service
a l'Eglise, moichnant trente sols 32S
Autel de Courtray. Sans date. Thierry, Comte de
Sandres, Sibille sa femme et Bauduin son fils don-
nent a Gérard , Eveque de Tournay fautel de
Courtray, qu'Arnoul d'Audenarde, qui le tenoit en
fief dud. Comte, lui avoit remis, mais dont il s'etoit
réservé les hommages de ceux qui relevoient de lui
et qui ne appartiendroient point a l'Evoque, a
moins qui! ne les achetât ou qu'on ne les lui don-
nât en aumône « . 329
ExcoKHUNicATidN CoûRTRAf. 4200. Jcaii dé Alcnlile,
chapellain de S*-Marie a Courtray mandé a l'Official
de Tournay, qu'il a fait exécuter et publier la seo-
leàce d'excommunication prononcée contre Pierre
Becq; s'il y a quelqu'un qui malgré cette sentence
y contrevienne, il lui fera scavoir, • • • . • 535
Eenoam, lÊGLiSE DE Eynes. 1205. JanvicT. F... Archi-
diacre, J.... Doien et WlMaume, chanoine d'Arras,
nommés par le Pape pour arbitres d^un différend qu'il
y avoït entre Gossuin, Eveque de Tournay et Wau-
tier, abbé et les moines d'Eenham , pour scavoir a
qui appartenoit l'église de Eynes , Fabbé a déclaré
n'y avoir et prétendre auèuns droits.
Imp. dipl. Belg. T. 3. fol. 1308 535
— «2 —
NoTRB-DaHB A COOBTRiT. RkiHB DBS CbAROMBS. 120...
Pièce qui n'a point été entièrement copiée , conte-
nant les statuts et règlements faits par Gossuin ,
Eyeque de Tournay touchant i*£tat et le Régime des
Doyen et Chanoines de TEglise Collégiale de Notre
Dame de Courtray, et la correction des délinquants
en lad. Eglise 341
Id. 1210. Février. Lettres du Procureur de flandres
et de hainaut, touchant le droit qu'a FEveque de
Tournay de conférer deux prébendes dans Teglise
de Notre Dame de Courtray 549
FiJRCAM ET CuLciTRAH. 4217. /tnimer. Sous Gossuin ,
Eveque de Tournay : Etat des personnes qui doivent
a l'Eveque de Tournay le droit de furcam et cul-
citram.
C'est a proprement parler un droit de Giste {Gisti).
Voir vol. !•' fol. 23 551
DixME A Flissenghek. 1218. À Lille y le mardy après
S^'Pierre et S^-PauL Jeanne , Comtesse de flandres
et de hainaut mande et ordonne a Willaume de
Stades, de mettre en prison, a Bruges , plusieurs
personnes y nommées et autres pour avoir injurié
ceux qui ont mis obstacle a ce que G..., Eveque de
Tournay, perçut son droit de dixme a Flissenghem ,
et de ne les en faire sortir sous bonne caution et
quand l'Eveque jouira tranquillement de sa dixme. 365
lo. 1218. A S^'Guislain j le lundy dans Voctave de
P Assomption delà Vierge. La même Comtesse maude
et ordonne a André, son Baillif de Bruges et a
Willaume de Stades de faire mettre en prison plu-
sieurs personnes qui troubloient l'Eveque de Tour-
nay dans la jouissance paisible de sa dixme de
Flissenghem. « ., . . 367
— 95 —
Id. 1218. Juillet^ le iamedy avant les vigihs de
St« Marie-Magàelaine. Lettres passées par devant
W , Prevot de Bruges et Chancelier de Sandres, 5
de caution donnée par plusieurs personnes a TEve*
que de Toumay de la somme de 48 marcs et de 27
marcs et demi (le marc faisant 55 sols et 4 deniers)
pour la part de la dixme dud. Eveque a Flissen-
ghem, Cetle somme devra être paiée en trois termes,
scavoîr a la naissance du Sgr, a la Purification de
la Vierge, et au jour de Pâques ' . 569
In. 1218. La veille de ^'DonaL Willaume Senechal
du Châtelain de Bruges^ fait scavoir qu'en sa pré-
sence Pierre surnommé Ghuna a déclaré n'avoir
aucuns droits sur la dixme de Flissenghem ti qu'il
abandonne a l'Eveque de Toumay^ le droit qu'il
pouvoit yavoir • 371
Id. 1218. A Lille^la 6* ferie après la décollation de
S^-Jean^Baptiste. Mandement très exprès de Jeanne,
Comtesse de flandres et de hainaut^ a Guillaume de
Ostkca et a André Bailly de Bruges, de faire empri-
sonner ceux qui troubloieot l'Eveque dé Tournay ,
dans la possession de la dixme de Flissenghem , sous
peine de récupérer sur eux les dommages que led*
Eveque en pourroit souffrir 581
Id. 1218. A S^'Ghielainj la 2<> ferie après l'Assomp"
tion, La même Comtesse réitère les ordres qu'elle
avoit donné cy-dessus et au même sujet de la dixme
de Flissenghem ....«• 38S
Id. 1219. A Courtray, le 1" dimanche d'aomt^ M. de
Harnes mande a André Baillif de Bruges de la part
de la Comtesse de flandres d'établir aux frais de
l'Eveque de Tournay, des sergens de lad. Comtesse
BULLETINS T. XVI. 12
— w —
four garder «t lever la dixme liud. Eveque a
Fliflseogbem. . M5
]d. iSi^- iotofp ia 3* /«rie avant rAuomfUim de la
Vierge^ Lettres de l'achat fait fiar Jeao de Gbeisera
de la dâme^ des droits appartenant a l'Eveqoe de
Touroay, a Fliisenghetn (proeter leges Episeopi)
pour la somine de eent mares et 23 1. a payer en
trois termes, scavoir a TEpiphanie du Seigneur, a la
Purification de la Vierge, et am dimanche de Mue"
rkordia iomini ; le marc étant de 33 sols et 4
deniers. . 395
Strbs. 1220. À Tùumay, dans ta trésorerie ^ aouet.
Accord fait entre Wautier, Eveque de Tournay et
Ar^oul de Landes , seigneur d'Eynes, par lequel ce
dernier cède a TEveque du consentement de ses fils
tout le droit qu'il avoit a la collation des prébendes
de Teglise d'Eynes.
Imp. i« vol. dipl. Belg. ((A. 411. fort tronquée. . 395
DiiHBS DE Wasb. 1221. £a 6*/ene avantla nativitéS^^-
Marie, a Thamise. Siger, châtelain de Gand déclare
qu'en sa présence et celle de plusieurs personnes y
nommées Bauduin de Baisela, chevalier, son parent,
a donné a Wautier, Eveque deTournay, tout le droit
qu'il pretendoit avoir sur les dixmes de Wase |
scaVoir de £ooi^e, de Waeemoustierj de ffelversek,
de Behehy de Tkitroie, de itupe/monde , de Buisek
et autres que led. Eveque possedoit, ied. Baudoin,
après avoir eu l'absolution, a juré sur l'autel , le
corps du Seigneur et les saintes reliques a Thamise,
qu'il ne redameroit jamais rien dans lesd. dixmes. 401
DiXMB OB Flissbnghbh. 1222. Conon, abbé de Eechout^
Guinaume, Prévost de Bruges et plusieurs autre
font seavoir qu'en leur présence^ Jean de Pôle, Roger
~ tï —
son frère» S...r9 fflame de Jean aGavtfudc leur
mère, Henri Rigett et Ogîfye: b» femme , et BanduiO'
de Gaieka^ oiat renoneé de leur bonne teLooti eu
droite et preteations qu'ils pouf oieni avoir sur la*
dix»»e de FliêiBnghienf et l'ont ad jtiré sur les sainteB'
Evangiles. « • 40S
FCiisaENGHBM. . HouTALBA. 1224. La ki^ fevie après 9^
Catheritiey à ^ André près de Bruges* Gérard ée^
Roden déclare qu'en sa présence Jean de Bigghiv
a promis de s'en tenir au jugement de l'Evecfue de
Tournajr, pour les diNiits qu'il atoit sot la dixme
de Flissenghem et pour les difficultés qu'il avoit
avec Boidekin de Flissenghem; s'il ne tient pas le
jugement, led. Jean de Biggha donne a l'Eveque, du
consentement de Wesir son frère, la dtime de
Houtalha qui etoit tenu dod. Gérard de Roden. • 407
Sentence RsvoQDJte* S'-Donat a Bauges. iSSIt. Aj^rU^
Bruges. W., abbé de S^André près de Bruges
mandes Pfa....^ Doien, obaiitre et P. Wasselm,
cbanoîne de S^-Omer, que par l'antorité des lettres
qu'ils lui aroient envoies ainsi qu'a Vckbi d^SeehôuM
dans l'octave de S^Pierre et de S*-Paul, il révoque
la sentence de suspension que FEveque de Tournay
avoit porté contre les Doien et Chapi^e de S^-
Donat a Bruges. . ». ..•..••.. 4*1 3
DiPPBRCNS. Dboit db PROCuaiTioi?. 1^8, fil 4* fetie
endedans le jûur de Paquesi W... , arcbidiacre
d'Anvers, Th^.., arcbidiacre de Brabant, et R....,
Doien deGambray, envoient aux Doien, Chantre et
Pierre Wasselm , chanoine de S'-Omer , une Bulfe
du Pape Bénorius (y insérée, donnée a Latran, le ii
des nones de décembre, la 8* année éer son* Pbntiff-
cat, ee qui revient ) adressée auxdl archidiik
— »« —
cre et Doien, par laquelle il leor est enjoint de
terminer le différend qu'il y avoit entre l'Eveque
de Tournay, et l'abbé de S^Thierry de Reims, le
Chapitre de S'-Donat a Bruges et plusieurs autres
des dioeeses de Tournay et de Reims, touchant le
droit de procuration deu par les . abbé et Chapitre
au susd. EYeque. . . . • 41 Sf
L'Etequb de Toubnat. S^-Donat a Bruoes. 1225, d
S^^Gmer, la 3« ferie après Quasimodo. Assignation
donnée a l'Eveque de Tournay pour le samedy de
l'Ascencion pour proposer ses exceptions dans sa
difficulté contre le Doien et Chapitre de S'-Donat
de Bruges, pour seavoir le jugement par le Prevot
de Bruges et le Prevot de Chrétienté 42t
S'-DoNAT A BauoEs. 1225. Avrils a Bruges. Lettres de
Willaume, Doien de Chrétienté de Bruges, a Ph...,
Doien, chantre et P Wasselm , chanoine de S^-
Omer, par lesquelles H leur fait seavoir qu*il a reçu
leurs lettres y insérées ; données a S*-Omer, la 4*
ferie après Oculi mei, 1224, qui lui mandoient de
finir la difficulté qu'il y^avoit entre l'Eveque de
Tournay et le Doien et le Chapitre de S^Donat de
Brugesi( led. Willaume leur mande qu'il ne peut
révoquer la suspension de l'Eveque et la sentence
d'excommunication qu'il avoit portée contrele Doien
de S*-Donat, sans que le Prevot de Bruges avec qui
il devoit juger, y soit présent, et aiant appelle
l'Eveque 42S
EvEQUE DE Tournai. S*-Donat de Bruges. i2S4-122S.
A S^Omer, lait* ferie après Oculi meî. Acte par
lequel des Doien et Chapitre de S^-Donat de Bruges,
demandent que l'arrêt et saisie de leurs biens faits a
la requête de l'Eveque de Tournay soit levé avec
- w —
despeos ; la difficulté etoit que le dimanche apretf
Toctave de S*-Martin , l'Eveque de Tournay ctoit
venu a leur église a Bruges et avoit demandé son
droit de visite, deux mois après il fit citer deux
chanoines pour se trouver a Tournay ou ils n'ont
pas voulu aller ; TEveque leur écrivit de lui envoler
60 sols pour son droit de visite, ce qu'ils n'ont pas
voulu faire. Peu de tems après, TEveque vint a
Bruges et maoda au Doien et Chapitre qu'il ne vou-
loit venir dans leur église , ils repondirent qu'il
serait le maitre de prêcher et de faire tel office qu'il
voudroit, mais de ne faire aux chanoines aucunes
corrections, par ce que leur Doien etoit chargé de ce
soin. L'Eveque fit suspendre les chanoines, s'empara
de leurs biens et leur fit deffendre l'entrée de l'Eglise,
immédiatement après Pâques > ils demandent la
levée de cette saisie de leur biens 429
Id. 1225. Dans Voctave de S^-Jean-Baptiste. Assigna-
tion donnée a l'Eveque de Tournay pour le lende-
main de St-Pierre aux liens, a S^*Omer, contre le
Doien et Chapitre de S'-Donat a Bruges . . • 435
Id* Le 9 des Kalendes d'aatistj la 8* année du Ponti-
ficat d'Honorius. Bulle de ce même Pape au Doien,
chantre et P..., chanoine de S^Omer, diocèse de
Therouanne , par laquelle il lui mande de décider
sur la difficulté qu'il avoit entre l'Eveque de Tour-
nay et le Doien et Chanoine de S^-Donat a Bruges,
et de condamner aux dépens ceux qui auront appelle
injustement » • • ^3K
Sentence. Eveque de Tournai. S*-Donàt de Broges.
1225. Le dimanche^ après S^Pierre aux liens.
Lettres de Ph..., Doien et P. Wasselmi , chanoines
de S^'Omer, par lesquelles la difficulté qu'il y avoit
— 9S —
entre Wautier, Eveque de Tournay el le Doien eC
^ Chapitre de S*-Donat a Bruges, est décidée de cette
façon. Quand l'Eveque ira a Bruges, le jour de S*-
Donat, il pourra y célébrer Toffice divin et il aura
la même part que les autres chanoines et pourra
assister au réfectoire avec les personnes qui rac-
compagneront; s'il fait aussi le service Tapres-diner,
on lui donnera 40 sols, mais dans ancun autre jour
excepté celui de la première visite ; si l'Eveque de
de Tournay ne peut faire consentir son Chapitre a
cette sentence, le Chapitre de Bruges n'y sera plus
sujet, s'ils le veuUent. Ces lettres sont scellées des
sceaux de TEveque , de TEglise de S'^Donat et des
arbitres 443
LiMiTBS nu DiOGBSB. A Latran^ le aeeond des noneê
d'avril^ la 5» année du pontificat de Grégoire.,..,
Pape» Bulle de ce même Pape, adressée aux Evequea
de Cambray el d'Arras, par laquelle il leur mande
de mettre fin et terminer les difficultés qu'il y avoît
entre l'Eveque do Tournay et l'Eveque de
(trajectensis) touchant les limites de son diocèse. 447
Avoué DB Tournay. i^5k. Novembre^ le Samedy après
TousêainL Compromis fait par Ansiaus, ehevalier et
avoué de Tournay, par lequel il se met entre les
mains de Waùtter, Eveque de Tournay et promet
devant plusieurs personnes en passer par tout ee
qu'il voudroit pour une difficulté qu'il avoic avec
led. Eveque touchant soixante livres de blancs et
d^Artisiens qu'il demandoit.aud. Ansiaus. • • .449
AvouERiB ni TouRNiY. i534. Juin, le Samedyapree
l'ÀscBmiany ett la chapelle de l'Eveque a Tournay^
Sentence rendue par Jean l'arehidiacre , Watiers, le.
Tresdrief; Willaiime archidiacre dç flandre^, Att^
— 99 —
noîûe ée Totlrafty, Btitidouîn li Karous de Auroe,
AUrd Maire de Hekhîn, Ch' Evrare de le Yigne et
Libers de le Cost, homme de fief de Watier, Eveque
de Tournay, .a son profit, comme Ansiaus avoué de
Tournay, qui le condamne a pater aud. Eveque deux
cent livres parisis pour le marché de l'avouerie de
Tournay qu'il avoît acheté 451
Différend. Limites du diocbse. i255. Xe 48 de^Kalén*
des de juillet^ la fietivieme année du Pontificat de
Grégoire. Bulle de ce Pape a Fabbé de Smilles, au
Doyeu de S^Lambert, et a Willaume chanoîoe de
LiegC) par laquelle il les nomtne pour prendre
connoissaDce et mettre fin a des difficultés qu'il y
ayoit enUe TEveque de Tournay et ceux de(trajee-
tenfiis) , Gambray et Liège, touchant les limites,
les dixmes et autres droits de son Eveehé. • « . 457
Chapelle de H^lchin. Dixue de S*-Genois. 4236. Juin,
Wautier,Eveque deTournay donne en augmentation
de. biens a la chapelle de Helcbio, la dixme ëe
S'-Genois (Sancti Genesn) qu^il avoii «ehétée de
Roger de Bossut Ch'' (de Boseo) et plusieurs autres
parties y détaillées; et il la charge d'y dire la messe
tous les jours ci d'assister a l'église paroissiale les
jours d'office divin ; les dimanehes aucuns habitants
d'Helchin et autres ne peuvent venir entendre Ul
messe dans cette chapelle, et sont obligés de l'en*
tendre a leur paroisse. Ces charges sont faites selon
le principe de l'evangilc ; qui non laborat non man-
ducet • . . . . 469
DiXMB DB Flissenghem. 4357. La 2* ferie aprei S^
André. Eustache Baillif de Bruges deelare qu'en sa
présence et celle des Echevins do Anne y nodmiÀ
Wàutief fils de Nieolas de Weins a juré de ne poa«
voir rien prétendre el réclamer dans la dtxtne de
Flissenghem^ d'en laisser jouir tranquillement l'E-
veque de Touroay, plusieurs de ses parents y nom-
més jurent aussi la même chose 465
Id. i237. La 6" ferie après S. André. Lettres de B....
Doien de Gbretienté de Bruges par lesquelles il dé-
clare aussi qu'en sa présence led. Wautier, fils de
Nicolas de Weins a promis et juré la même chose. 467
8^* Walpurgb à Bbugbs. Chapelle a S*-Sauveur.
4239. Le dimanche avant la Magdelaine. Thomas
et Jeanne Comte et Comtesse de flandres et de Hai-
naut consentent que W...,£veque de Tournay, érige
leur chapelle de S^* Walpurge de Bruges en paroisse
et ils lui accordent la collation pour luy et ses suc-
cesseurs : led. Eveque leur donne en échange la
collation d'une chapelle dans l'église de S^-Sauveur
dont il etoit patron • 473
Rbdbvancb AimuBLLB. Wasbmoustibr. 1239. La 6* ferie
avant Octi/t. Sentence rendue par M" Pierre Du-
chesne, chanoine et oflSeial de Tournay contre Bau-
duin de Morsche Ch% a la requête de Hugues de
Sainghin, Baillif de l'Eveque de Tournay, au sujet '
d'une redevance annuelle de 6 deniers et une obole
monnoie de flandres, et dont il devoit plusieurs
années aud. Eveque pour des terres situées a Wase-
moustier tenues dud. Eveque 475
Abbaye de S. André a Brugbs. Dixhbs de Coleswerf et
ViNiNAHAED. 1242. Juilkt. Accord fait entre W..«
Eveque de Tournay et W.... abbé et tout le couvent
de S. André près de Bruges, touchant les difficultés
qu'il y avoit entre eux touchant les dixmes de Wini-
namaed et de Coleswerf près de Houtalba et de
Fliesenghenij par lequel la dixme de Coleewerf
— 101 —
appartiendra aud. Etreque et a ses successeurs et
l'autre a lad. abbaye et a toujours 481
Nouveau RoLLERS. 1242. La veiUe d$ l'Assomption de
la Vierge. Wautier,Eveque de Toumay déclare que
Gossuinde Rollers Ghatelaia de Gand et ses héritiers
ne seront plus tenus de paier aud. curé du nouveau
Rollers f quinze livres monnoie de flandres qu'il lui
paioit jusqu'à ce que les revenus eussent pu valoir
cette somme et lui donne le droit de conférer lad.
cure et U |;arde dans lad. Eglise du nouveau Rollers. 485
Ghapbllb A TouRCOiivG. 1242. La 2* ferie après V As-
cension. Lettres de Wautier, Evoque de Tournay,
contenant plusieurs ordonnances faites par led.
Evoque touchant les charges d'un chapelain dans
l'église de Tourcoing dont il etoit le patron . . • 485
DixHE d'Esquerhbs. 1243. Le jour de la ToussamL
Jeanne, Comtesse de flandres et de liainaut mande a
son Baillif de Lille d'adheriter selon les loix, W...,
Evoque de Toumay dans la dixme de la paroisse (de
Schelmis) i'EsquermeSjqu'il avolt achetée de Jean de
Haya chevalier et qui etoit tenue d'elle en fief, la-
quelle dixme elle exempte pour toujours de tout
service féodal 495
lo. 1245. Novembre. Adheritement donné par Thomas
Baillif de Lille a W.... Evoque de Toumay d'une
dixme a Esquermes et dans son personnat qu'il avoit
acheté de Jean de Haia €h' et Usilia sa femme et de
Jean son fils aine, aiant appartenu a Jean du Moulin,
pour 390 livres monnoie de flandres, laquelle dixme
etoit tenue de la Comtesse Jeanne qui lui donne
exempt de tout service féodal 493
HouppuNBS. DiXMB. 1248. La 6* ferie après la Magds"
laine* G... prieur de Houplines aiant l'administra-
BULLETINS T. XVI. 43
tion des, biens de Fabbaye de..... (Saaeti RasoU)
donne et cède a l'Evec^ue de Tournay le droit qu^ii
avoit sur une partie de dixioe au yillage de Houjh
plines que led. Eveque avoit achetée de WiilauDue de
Harlebeke et de sa femme ..•••••• 501
S^-PlBBRE DE GanD. WaVRB. DlXMBS. HOPITÀL COVTBSSB
A LiLiB. i248. A Ehnare^ la â" ferie avant les Ba^
meaux. Accord fait entre l'ETcque et le Chapitre de
Tournay, et Tabbé de S. Pierre de Gand, qui met
fin aux différend qu'il y avoit entre eux touchant
différentes dixmes novâles des noUTClles paroisses
de Wavre et de Ofmonskerke^ près de Bodetibourffy '
et dont rSveqde de Tournay avoit donné ane partie
a l'hôpital comtesse a Lille : il est réglé dans cet
accord les parties de dixme qu'ils doivent avoif
chAemi respectivement et avec les aboots. . . • SOS
Pré a Hblomiii. Saiivt Gbivois. 4349. Lavetilede tous
k$ Saints* WiUaume Gh' et Sgr de Avelghem donne
adheritemen^ Wm Eveque de Toori^ay, d'un quar-
tier de pré gisant a Helchin et d'une somme giMnte
aud;. lieu de HelehÎD et Saind-Gehois, qu'il àVmt
achetés de Hugues de Annes Ghi*, de Heile sa fedume
et de Jean leur fils aîné, lesquelles parties etôîent
tenues au fief dud. Hugues et les donné actuelle^
ment exemtes de tout serviecfr feodatx . . • , M5
Id. 1249. i^ovsm6re. Lettres de TOfficial de Tottrilay
touchant la yetite de ce quartier de p^é cy-dessus . 517
Ghapitrb db Gourtrat. 1249. Le samedy^ après FAs*-
eentian dU' Seigneur. Wautier, Eveque de Tournay,
donne des statuts et reglemens aux Doien et Chapi-
tre de.Gourtray, fixe le tems de leur résidence, de
leurs Tacandes, des revenus des prébendes, et des
règles particulières des vies des chanoines ^ et en
— iÔ8 —
verHi d'une Bulle du Pape Innocent.... y inserëe
donnée a Lion le jour deis Ides d'oetobre, la S*' année
de 8oa pontificat 521
BONNIEBS DE TeRRE. PiERRE DE LiLLÉ. 1260. Lq 5*
ferie âpres Oculi met. Ph , Doien de Chrétienté
de Lille, fait scaroir que Pierre de Lille et Margue-
rite sa femme ont werpi entre les mains de W....,
prêtre de Seclin , et Henry Eslreloy, clerc, au nom
dud. Eveque , deux bonniers de terre. .... 555
Hommage de Froyenne. Blandain. Honnevâins. 1250.
La 4" ferie après le dimanche de la Résurrection.
L'Offîcial de Tournay déclare qu'en sa présence
Colard de Orke, Jeanne sa femme, Colard son fils
aine, et Pierre ont reconnu avoir vendu a FEvcque
de^Tournay, ["pour .la somme de 17 livres arlois ,
l'hommage de Alard de Froienne, Chevalier et ce
qu'il tenoit en fief dud. Colard; led. Âlard a fait
aussi hommage aud. Eveque de plusieurs terres qui
lui appartenoient a Blandain , Honnevaing et
Froienne 555
Chapitre de Courtray. 1251. La 5« ferie après la
Purification de la Vierge, Lettres de W...., Eveque
de Tournay , confirmées par Marguerite, Comtesse
de flandres et de hainaut, par lesquelles ils nomme
les prébendes de l'Eglise Collegialie de Courtray qui
doivent être conférées aux prêtres, aux diacres et
aux sous diacres, et ee du consentement du Doien et
Chapitre de lad. Eglise 541
Personmat de HouTflBM. Iâ51. La 6* ferie après
l'Epiphanie. Lettres de W...., Eveque de Tournay,
par iasquelles en conséquence de la cession a lui
faite par Daniel de Maglives et Olivier son fils du
persoonat de Houthem avec ses appartenances, ilpro-
— 104 —
met d'eUblir, opres la mort da possesseur du béné-
fice , un seeoad prêtre qui aura quinze livres du
bénéfice et qgi sera tenu de dire la messe dans le
château de Houthem ou dans l'Eglise paroissiale,
toutes les fois qu'il en sera requis par les héritiers
dud. Daniel de Maglives btë
Chapelle de Hblchin. Paroisse a Tournât. 1251.
Dans Voctave de la Purification de la Vierge. LJettres
de Waûtier , Eveque de Tournay, par lesquelles, du
consentement des Doien et Chapitre de Toui'nay, il
transfère sa chapelle de Helchin, après la mort du
bénéficier, dans la ville de Toumay , pour l'y eri*
ger en paroisse , ce qui depuis a été fait sous l'invo-
cation de S^*-Marie-Magdelaine 549
Chapelle de Hblchin. Dixme de S^enois. 1251.
Dans Poctave de l'Epiphanie, Lettres de l'Official
de Toumay qui contient l'agreation faite par Jean
de Stelimbroch, de la vente de la dixme de la pa-
roisse de S. Génois faite a TEveque de Touraay
par Wauch de Mauroit, (vitricus) sa grand mère, du
consentement de Roger de Coyenghem Ch' de qui
lad. Dixme etoit tenue en fief, laquelle vente avoit
été faite à son préjudice étant alors mineur d'ans, et
qu'il confirme ainsi que Perone sa femme et Jean
son fils aine, déclarant de ne jamais y rien préten-
dre-: laquelle dixme avoit été donnée a la chapelle
d'Helchin. Voir cy-dessus fol. 157 551
Usuriers. 1254. A Bruges^ kSamedy avant le Diman-
che, isti sunt dies. Marguerite, Comtesse de flandres
mande a Adam Thojecta chanoine de de ne plus
se mêler d'affaires des Usuriers et qu'elle en a remis
la connoissance a l'eveque de Toumay «... 557
Chapitre de Courtray. 1254. La 3* ferie après S. Eue.
Les Doyen et Chapitre de Notre Dame de Courtray
reeoDnoisaeDt devoir et s'obligent de payer a Bau-
doin, Chapelain de leur église, 50 livres monnoiede .
flandres pour emploier en achat de rentes au profit
dé sa chapelle 5S9
Chapitre db S' Donat. Droit db visites. 4254. A. Wa^
zemmesj le Samedy après Pâques. Jean Lodemar
chanoine de S. Donat a Bruges et envoie du Doien
et du Chapitre de cette Eglise pour exécuter le juge-
ment qui avoiteté porté sur la difficulté qu'il y
avoit entre eux et l'Bveque de Tournay, jure et pro-
met que dans la première visite que l'Eveque vien-
dra leur faire a Bruges ils iront au devant de lui
processionnellement comme a son joieux avènement
et que dans les visites qui suivront la première ils
seront tenus de lui paier ce qu'il est marqué dans
ces lettres et selon la taxe que le Pape en a donné. S67
Id. 1257. Le Dimanche de Qtiasimodo. Les Doien et
Chapitre de S' Donat de Bruges, confirment et ap«
prouvent les lettres cy-dessus de Jean dit Lodemar,
leur confrère, aW Evoque de Toornay. . 571
S^-DoNAT DE Bruges. 12,57. La 5® ferie avant Quasi^
modo. Procuration donnée par les Doien et Chapi-
tre de S^-Donat de Bruges^ a Jean de Lodemar, leur
confrère, pour traiter et accommoder tous les diffe-
rens qu'ils avoient avec l'Eveque de Tournay. , • 573
Patronat. Paroisse de Lohbardie. 1258. Le dimonr-
manche ou l'on chante Isti sunt dies. Lettres de
Gilles de Tescrep dit le Chien , par lesquelles il
déclare que pour finir les differens qu'il y avoit
entre loi , et W.... , Eveque de Tournay , ils ont
choisi Jean, Doien de l'Eglise de Furnes et Gilles ,
Doien de Chrétienté de Bruges pour arbitres et au
— i06 —
jagement desquels ils promet de se rendre, s'tto ne
sont pas de même avis , il choisit pour troisième
arbitre Gilles , Prevot de S*-Pierre de Doaay , le
point de diiBeulté etoit de seavoir a qui devoit ap-
partenir le Patronat de la paroisse de Lombardie. S75
Id. iâ58. Le iamedy ou Ton chante Sitientes. Lettres
de Jean , Doien de rEgiise de Furnes et de Gilles,
Doien de Chrétienté de Bruges , par lesquelles ils
adjugent a Wautier , Eveque de Tournay , la colla-
tion de TEglise deLombardic, comme patron, Gilies
de Tescrep dit le Chien , présenteront aud. Eveque
et a SCS successeurs les gardiens de lad. paroisse
que TEveque sera tenu d'admettre s'ils sont juges
capables 581
Les lettres ey-dessus y sont insérées tout au long.
Assignation DE Douaire. Bois de Weis. 12S(9. Janvier.
Lettres d'Ansiaus d'Aigrement Ch', avoué de Tour-
nay, confirmées par Rénier son fils, par lesquelles il
reconnoit avoir donné en mariage a Boussarde sa
femme, mil livres tournois, pour lesquels il lui
assigne quarante deux bonniers de bois a Weis ,
tenus de la Comtesse de flandres 589
1270. La 6« ferie avant S^Vincent. Le Doien et Cha-
pitre de Tournay donnent consentement aux lettres
cy attachées et scellées de sceaux de J , Eveque
de Tournay et de M , Comtesse de flandres. . 593
Il n'y a point de lettres qui aient aucun rapport a
celles-ci.
1260. Mars. Chirographe passé par devant des Bche>
vins y nommés par lequel il est dit que la maison
Monnart le Carlier que Hoc de Popoele tient près du
Marché des Vadies, doit a Teglise de S^^alizte,
5 sols parisis da rente.
Il n'y est pas fait mention de ville 59S
— i07 ~-
RcjHB. Obkb. i270« Avril, Jean châtelain de Toornay
et sire de Mortagne assigne a Jean Ëveque de Tour-
naj dix livres tournois a prendre tous les ans sur sa
terre de Rume jusqu'à concurrence de quarante
livres pour le dommage fait aux sujets dud. Eveque
dans la terre d'Orke par Willaume son frère, lesquels
doivent être paies après le sire de Diestre. . . 601
Beguihage d£ Bruges. 1270. Janvier. Lettres de J...
Eveque de Tournay, scellé du sceau de M... com-
tesse de flandres et du sien, par lesquelles il conte
que la collation des bénéfices du Beghinagc de
Bruges appartient a Marguerite, comtesse de flandres
et de hainauty a Guy son fils et a leurs successeurs,
et la collation de la chapelle qui sera desservie a
S'-Sauveur a Bruges, a FEveque de Tournay; si
quelqu'un veut y fonder encore quelques chapelles
la collation appartiendra a FEveque et a ses succes-
seurs.
Je crois que la lettre cy-dessus page 595 repond
a celle-ci * 60?
DixMB DE Frelinghem. 1275. La 6^ ferie après
S^'André. G...., Doien et le Chapitre de Tournay
prient M , Comtesse de flandres et de haînaut
de les exempter de tout service féodal pour la dixme
de Frelinghem qu'ils venoîent d'acheter de Wil-
laume fils et héritier de Jean Desprets de Frelin-
ghem et dont ils avoient été adherité par Michel
de le Deosle Baillif de Lille. . 609
Patronat de Rollbrs. Roussblaer. 127b. Le jour
de tExaltatiùn de S^^Croix. Gossuin, châtelain de
Gand et seigneur de RoUers renonce a tout le droit
qu'il avoit a la collation de la cure de Rolierd, en
faveur de Philippe, Eveque de Tournay, et consent
— 408 —
que Siger de Haefelaken qne l'Eveque y avoit
Dommé ait la cure 611
Chapellb de la Macdelainb a S'-Pibrre a Lille. 1277.
La ^^ ferie après S^yicaist. Lettres passées par
devant TOfficial de Tournay, par lesquelles Jean de
Mesplace, prêtre, chapelain de la Magdelaine dans
Teglise de S^Pierre a Lille a reconnu devoir a Jean
le Monne..... (Armigtro) de Philippe Evoque de
Tournay, 28 florins d'or, par lesquels il s'oblige lui
et ses biens et son revenu de la chapelle • . . .617
Excommunication Jean Begk. 4278. LejourdeS^Pierre
et de S^'PauL Un curé de Courtray mande qu'il a
mis a exécution (a TOfficial d^ Tournay) son mande-
ment de publier de nouveau la sentence d'excommu-
nication portée contre Jean Becq 624
Sentence d'Excommunication. 4278. La veille de
S^Piene et S^-Paul. L'Official de Tournay envoie
aux prêtres, chapelains du diocèse de Tournay et
particulièrement a ceux de TEglise de Gourtray, des
ordres de prononcer une nouvelle sentence d'ex-
communication contre Jean Beck , de la prononcer
dans TEglise et quand il y aura beaucoup de
monde, et contre ceux qui lui donneraient aucuns
secours soit en manger, boire , feu, eau et autres
choses nécessaires a la vie, tant qu'il subsistera
dans son excommunication 625
A la Vieille vilky aux nones d'aoust^ la neuvième armée
du Pontificat de Nicolas. Bulle de ce même Pape,
par laquelle il mande a Jaques dit Gastaingue , ar-
chidiacre de Liège , de connaître du troubleret du
degat fait sur les terres de l'Eveque de Tournay par
Hugues Dufour et Robert de Peuly des diocèses de
Gambray el de Noion €29
— 109 —
Ghapblle a S^-Sàuvevr a Bruges. 4281. La deuxième
ferie (xvant le jour des Cendres» Philippe^ Eveque de
Tonrnay interprète, a la faveur de Gérard de Gand,
ehapelain d'ane ehapelle a S<-Sauyear a Brages, cer-
taine ordonnance qu'avoit fait Waatier son prédé-
cesseur, touchant les charges de lad. chapelle qui
etoient de chanter la messe tous les jours dans le
ehœur da lad. Eglise et y joint un autre chapelain
appelle Gérard de Bredene pour faire le service
altematÎTement. « é 631
EspiERRE. 1282. Le dimanche après S^-Denis. Jean
Despierre, Gh' reconnoit devoir a l'Eveque de Tour-
nay et s'oblige de lui paier dans l'Octave de Pâques
prochain vingt livres parisis, qu'il lui avoit prêtés et
pour lequel il oblige un bois qui lui appartient aud.
Espierre que TEvêque pourra lui acheter s'il ne
paie pas dans le tems prescrit 657
RuMiLLiEs. i284. Le jour de S^-Marc VEvangeliste»
Wautier , sire d'Ainghien , commet Thierry de
Howes, Ch' etSohier de Ramulot pour requérir
son droit en la Cour de l'Evéque de Tournay, au
sujet d'un fief a lui appartenant, séant a Rumillies,
et des autres fiefs qui en mouvoient 64!
S*-NicoLAS DBS Prêts. Lembrbcbies. RAMEcaorx. iâ82^.
La S® ferie après la Circoncision* Le Prieur et Con-
veat de S^f ieolas des Prêts près de Tournay donnent,
par le conseatement et avis de M«... Eveque de Tour-
nay, de l'abbé de S^Hartin et autres, a Jean de
LeQs, leur ancien abbé tous les prêts, terres, ete.
qui leur appartenoient a Lembreehies paroisse de
Ramecrois , pour en jouir pendant sa vie, et s'il
prend avee lui quelqu'un de levyrs confrères il aura
BULLETINS T. XVI 14
— no —
deux prébendes telles que les autres chanornes ont
accoutumé d'en avoir 643
^HoMiiAGB* 1285. Le mercredi/ après S^Philippe. Guy
de Ghatillon comte de S*-Pol commet Jeau de Biau-
quesne Baillif de Lens, pour se transporter vers
M.....vEvequede Tournay, qu^il appelle sire, pour
lui faire hommage en son nom de certaine terre
qu'il ne nomme pas et qu'il tenoit dud. Eveque. . 649
'Moulin à Helchin. i286. La nuit de la Tousêaint.
^Pierre de Erbaudenghien et Catherine sa femme
vendent a Michel, Eveque de Tournay , pour 80 liv.
tournois dont ils ont été paies , un moulin situé
devant leur maison de Jerpenghien près du chemin
de Helchin , ils promettent sous l'obligation d'une
amende de cent livres de jie faire construire eux
ni leurs héritiers un moulin a une lieue de cet en-
.droit en-deça de l'Escaut 651
Id. 1286. Février. Lettres de l'Official de Tournay,
pardevant qui il est dit que la vente du moulin cy-
dessus s'est faite aud. Eveque, et ils .promettent de
ne jamais venir a l'encontre sous peine de l'excom-
munication 657
Abbaye de Tronchiennes. 1288. La 5* ferie après
S^'Bfatthieu, M et tout le couvent de l'abbaye
de Tronchiennes , ordre de Prémontré, reconnott
que Philippes, Eveque de Toumay s'estoit volon-
tairement et de grâce spéciale obligé a promouvoir
aux ordres les Religieux de lad. Abbaye et que cela
ne peut prejudicier a aucuns de leurs droits res-
pectifs. ... 9 G6S^
£vBQUB DE Tournât. Chapitre de Tournât. S^Bavon a
Gand. Dixhes novales. Hôpital Comtesse. 1289. La
3r ferie après POctave d€ S^'Pierre el de S^-PauL
— iil —
Lettres de M...., Eveque, Doicn et Chapitre dé'
Tournay, des Maître, frère et sœars de Thopital
Comtesse a Lille, d'une part etTabbë et couvent de
S^Bavon a Gand, ordre de S'-Benoist, diocèse de
Tournay , par lesquelles , pour terminer les contes-
tations qu'il y avoit entre eux touchant les dixmes'
novaUSf sauf l'accord fait entre eux touchant les
dixmes de Vlsle de Cadsant et des terres voisines ,
ils nomment M<> Jaques , archidiacre de Gand et
Hugues de Oestburg, chanoine de Tournay , pour
l'Ëvequc et ceux qui etoient de son parti, les moines
de S'-Ba von nomment Banghelin moine et Willaume
Cliebaut clerc, et nomment tous de commun accord
pour cinquième Henri archidiacre de Tournay, pour
examiner bien toutes ces difficultés et en rendre un
jugement qui doit être fait le jour de S^^Remi iâ90;
ils promettent tous de se soumettre au jugement
qui sera rendu a ce sujet. • • 667
CoAPELLE ▲ DuDzEELE. i29i. Laveille delà Trinité.
Accord entre Michel, Ëveque de Tournay et le Cha-
pitre de S'-Donat de Bruges, par lequel ils nomment
des arbitres pour terminer une difficulté qu'il y
avoit entre eux, au sujet d'une nomination de Cha-
pelle a l'église de Dudzeele.
Voir cy-dessus , page 225. ...••.. 671^'
Id. i291« la^ferie après S*'Bamabé. G , Doien
et le Chapitre de Tournay donnent leur consente-
ment, en tant que cela ne portera aucuns préjudices
a leur Eglise , au compromis mentionné es lettres
précédentes fait entre M , Eveque de Tournay
et les Doien et Chapitre de S^Donat de Bruges. • 683*
iD. i291. laveille de S'-Simonet S''Jude.^Y ,
Doicn de S*-Donat de Bruges et Jean de Muro, cha«>
)
Dokiede Toornay, arbitres dans la diflGicuIbé de/ci
chctpelhde Dudzeek^ proragent leur compromis
jusqu'au jour de la purification de la Vierge* . . MS
SAuvBGAaof • Protection. Frange. 1293. Ifavembrê^ d
Melun* Lettres de Philippes 4 dit le Bel Boy de
France, par lesquelles il donne sauvegarde et pro-
tection spedalle a l'Eglise, aux Bteque et Chapitre
de Toumay et veut qu'ils soient toujours sous la
proteotion immédiat des Roy s ses successeurs en la
couronne de France 687
Imp. ordonnances des Boys de France, tom. Il, fol. B74.
1297. Novembre, d Gand, Mandement de Guy, Comte
de Flandre et Marquis de Namur, aui abbés de
Anchin , Marchîennes , S^Bertin , S^Winnocq ,
S*-Bavon , S<-Pierre de Gand , S^ Amand , de Ham ,
de Hasnon, de Hufflegliem, de lui paier. • . .
fpellîcias, Botas et 20 sols) qu'ils étoient tenus de
paier tous les ans a sa Chancellerie , le jour de la
Toussaint W9
Tiré du Rcg. des Chartes cottë 7, fol. 198^ verso.
1 297. La 3« ferie avant la eanversion de S^-PauL
Ecrit donné par Nicolas de Soissons, Jean de Guise,
Gérard avoué de Nivelle, et laques de Charniers,
Procureurs de Guy, Comte de Flandres, aux archi-
diacre de Hainaut , Jean de Marie , chanoine de
Cambray , et a Jean, abbé de S*-Aubert a Cambray,
au lieu de Jean , archidiacre de Cambray, juges
délégués par le Saint*Siege pour examiner les diffi-
cultés qu'il y avoit entre le Comte de Flandres et
Jean, Evoque de Toumay , au sujet d'une maison
dans le diocèse de Toumay qu'ils pretendoient tous
deux leur appartenir : les juges nomment la 2« ferie
après le dimanche on Ton chante invocavit me, pour
entendre les parties ' . . 697
— i«5 —
Justice de Helchin et S^-Genois. 4231. 1501. La 4^
ferie avant S^Gregoire. — Accommodement fait
par Wautier , Prevot de Seclio et Thrcsaurier de
Touraay, Cille de Aigremeot, Châtelain deTour-
nay^ Bauduin Garo, Sgr de Rume et Hellio, Sgr de
Sainghin, pour les difficultés qu'il y avoit eu entre
feu Gossuin , Eveque de Tournay, ei Thierry de
Monnes etBauduin, Châtelain de Tournay, toudiant
la justice de Helchin et S'-Genois.
Cette pièce est fort embrouillée et mal ccritc je la crois
del25i. 708
CuAPELLE A Tournât. 4305. La seconde ferie après
S^'Denis. Vidimus de TOfficial de Toarnay, des
lettres de Guy de Boulogne, Eveque de Toumay
du même jour, dans lesquelles il en est fait mention
d'autres données par son prédécesseur Evoque , par
lesquelles il amortit eertaines rentes données par
Jaques, Chanoine de Toumay , pour la fondation
d'une chapelle dans FEglise de Toumay, a chaîne
de 60 sob de relief et d'en faire hommage aud.
Eveque. 713
Clercs btraugers. A Àvigmn, le second des nones de
décembre f la 5"» année du pontifical de Clément 3.
Bulle de oe Pape, dans laquelle est un accord fait
entre André Cardinal Prêtre du Titre de S'^-Su-
zaone, Eveque de Tournay , pour lui et son Eglise
et rofficial de Tournay d'une part , et Ifi Doien,
Chapitre et Tresaurier de lad. Eglise d'autre part ,
touchant la punition des Clers étrangers qui com-*
mettent quelques fautes dans l'Eglise de Tournay. 717
Ardenbourg. 4312. Onzième indication, le S février j
la 8«« année du pontifical de Clément 5 , dans
Vliôtel^de-Ville d'Ardembourg^ Lettres des Bourguc-
— 114 —
maistre, Echevins et Jean de Glaerhoud, syndic de
la ville d'Ardembourg, diocèse de Tournay , par
lesquelles ils font scavoir qu'ils sont convenus de
donner a l'Eveque de Tournay, 500 grands denierà
d'or, le denier d'or valant S5 gros tournois, pour
dédommagement de ce que plusieurs personnes de
leur ville avoient fais sortir de force et même
avoient fait mourir plusieurs clers tonsurés qui
etoîent dans TEglise de S*-Bavon qui est dans la
même ville 733
Id. i3i2. Acte de Jaques Hugo^ notaire de Ardem-
bourg qu'il a veu, signé et fait les lettres cy-dessus
de la ville d'Ardenbourg. 745
Chapelle à Cysoing. 1316. Apres l'odave de la Ptirt-
fication de la Vierge. G , Doien de l'Eglise de
Tournay, Vieaire-general de G , Eveque dud.
lieu y confirme une fondation de chapelle dans
l'Eglise de Gysoin, faite par Jean, abbé et Guillaume
de Cysoing clerc, exécuteurs testamentaires de dame
Marie de Harnes, dame de Cysoing et de Claircrive. 747
Chapelle ▲ Cysoing fondée. 431 6, Xa3« ferie après
l'Epiphanie, Jean, abbé de Cysoing et Guillaume
de Cysoing , clerc , prient Guillaume , Doien de
l'Eglise de Tournay , Vieaire-general de l'Eveque ,
de confirmer, de son authorité ordinaire, une cha-
pelle qu'ils avoient fondée en l'Eglise de Cysoing ,
pour le repos de dame Marie de Hames, dame de
Cysoing, dont ils etoient exécuteurs testamentaires,
et avec les biens de lad, Marie.
La confirmation est cy-dcssus 754
Aqueduc de la Maison Episcopale. 1319* Mardy M
avril. Les Prevot, Jurés et Echevins de la ville de
Tournay, déclarent ne vouloir causer aucun pre->
— 115 -^
Judice a Guy, Eveque de Tournay, quand ils ont
fait refaire et rappareiller le payé du conduit de
Teau courant de la Maison Episcopale 759
Maison dbs Anciens Prêtres a Tournay. 1532. ^a
5<> ferie après l'Epiphanie. Lettres de Guillaume ,
Eveque de Tournay, par lesquelles il déclare que
doresnavant personne ne pourra être reçu dans la
Maison des Anciens (ementortiifi) Prêtres à Tournay,
fondée par TEveque Wautier , et ce du consente-
ment du Chapitre, qu*il n'ait desservi quelque cure
du diocèse au moins pendant deux ans, ou qu'il
n'ait pas de quoy vivre décemment. . • • . 7G1
AccoAo. Eveque. Archidiacre. i336. Le dernier aousU
Accord entre André, Eveque de Tournay et Jean,
archidiacre, par lequel ils terminent plusieurs
diiferens qu'il y avoit entre eux, touchant plusieurs
droits dus a l'Archidiaconat.
La Guria de l'Archidiacre, sa Jurisdiction, sont unis a
FEveché de Tournay, les émoluments du sceau qui
appartiennent aussi a l'Archidiaconat seront actuel-
lement a l'Eveque qui sera tenu de lui donner 250
livres tournois par an, pour les emolumens appar-
tenans a l'Eveché^ sont pour les registres, pour
l'audition des Comptes , et l'Archidiacre en aura le
tiers.
L'Archidiacre pourra aussi demander a l'Eveque la
copie des comptes qui l'intéressent pour les émolu-
ments et autres et l'Eveque sera tenu de les lui
montrer.
Il y a encore plusieurs autres articles dans cet accord
qui a été fait du consentement du Chapitre. • • 765
Wasemoustier. Accord. Justice. Magistrat. i34i.
Juin. Thomas, Comte de fiandres et de hainaut et
— Ii6 —
Jeanne Comtesse sa femme, confirment les lettres j
insérées en date de may i34i , de Gilles , Doien de
S'-Donat a Bruges, Jean de Lens et Nicolas de Bru-
ges, chanoines de Toumay , nommés arbitres du
difierend qu'il y a voit entre lesd. Comte et Comtesse
de Sandres et W , Eveque de Tournay, tou-
chant la justice a Wasemousiier : il est dit dans
ces lettres , que la justice du sang , tant sur les
manans de l'Eveque que autres appartiendra au
Comte.
Les difficultés qui arrivent] au sujet du faux poid et
mesure, cervoise , pain, (de mellecis) appar-
tiendront aux deux parties et en commun, quoi-
qu'il arrive même effusion de sang.
Ce qu'il proviendni des ventes , des changemens, des
mouvances de l'Eveque, des contrats entre les hostes
de l'Eveque et du Comte appartiendront a l'Eveque
seul ; mais il appartiendra seul au Comte quand ce
seront de ses sujets, ou qui contracteront entre eux
ou avec les étrangers.
11 y aura sept Echevins dans la ville de Wasemoutier
qui seront esleus par un homme probe que le Comte
et la Comtesse enverront pour cet effet, ainsi que
l'Eveque , ils nommeront les Echeviiw de concert
avec le curé; s'ils ne sont pas d'accord, le Comte en
nommera trois des hostes de l'Eveque qui en nom-
mera trois des hostes du Comte, le septième sera
nommé par le curé.
On les changera tous les ans, le jour de S'-Jaques et
de S*-Pbilippe. 773
Cbapbllb db Rdhbs. 134S. A WasemmeSj le sept
juin. Jean, Eveque de Toumay, nomme Jean de
Hanyel, prêtre a la chapelle de Rumes, dans la
— 147 —
maîsaD de nobe homme Guillaume de Mortagne
Sgr Temporel de Dossemés , dont il a le droit de
patronat, qui etoit vacante par la résignation de
Adam de Buri 781
Voir cy-dessous, fol. SU.
Annoeulin. Sinode. 1349. La 3<^ ferie après le diman-
che Lœtare. Lettres de Jean , Evoque de Tournay,
par lesquelles il dëeide, que sur les difficultés qu'il
y avoit entre les Paroissiens et £che?ins d'Annœul-
lin (a trois lieues de Lille) d'une part , et le Doien
de Chrétienté de Lille d'autre part , le curé.du lieu
de concert avec les Echevins, pourront instituer le
Sinode dont ils feront part au Doien de Chrétienté. 785'
Indulgence. 1349. A Reims^ k jour de la eonversim
de S^Paul. Les VicaireS'-generaux de Jean , Arche-
vêque de Reims , envoient a l'Eveque de Noion, une
Bulle du Pape Clément 6, y insérée, donnée a Avi-
gnon, le i5 des Ralendes de septembre, la 8" année
de son pontificat, dans laquelle Bulle il y en a encore
une dud. Clément, insérée, donnée a Avignon^ le
6* des Kalendes de février, la première année de
son pontificat, par laquelle il accorde aux habitans
du diocèse de Reims et de ses suffragans, une grande
indulgence tous les cinquante ans , Boniface huit,
son prédécesseur en aiant accorde, une pour cent
ans 789
Préséance au Sinode. Abbé de S^-Mabtin. Abbé de
S'-Amand. 1351. Cinquième indiction^ le ^6 mars9
la dixième année du pontificat de Clément 6.
Lettres de Philippes d'Arbois, Evoque de Tournay,
par lesquelles il décide une contestation qui s'etoit
élevée entre l'Abbé de S*-Martin de Tournay et
Fabbé de S^-Amand qui pretendoicnt avoir la pre-
BDLLETINS T. XVI. i^
— uz —
imiere place , après l'Evcque, quand il tettolt 6mi
iSinode ; il est réglé <)u^ils auront chaebn lear année
la première place après i'Ëveque ; et que pour cette
année l'Âbbé de S*-MartLn aura la première « Ces
lettres sont données en présence de plusieurs efaa-
noines, archidiacres, etc., qui ont signé. . .. . 801
Intbrbit levé. Visite du IHacESB. 45!(â. Cinquieine
indiction^ 5 ami, la dixième année du ponJHfie^t de
ClemmtSf a Avignon, Guy, GardiAal, E?eque de
Porto et de S^''-Raffine , permet a Philippe d'Ar^
bois, Eveque de Toiirnay, sur la representatioa
qu'il lui avoit fMt, de faire la yisite de son diocèse
et ce qui etott dud. domaine de lean , illustre Roy
de Pranee^ malgré i'intérdit que le Papeavmtmis
sur la Flandre de sa propre authoritë. . . ». 807
CHÀPftLLB k BrcMES. 1555. La 4* fàrie avani S^Btttntdni.
J., Dbicn de Chreiiometé d'Helchtn, mande a Jeaik,
Evoque de Tournay, qu*il a mis Jeimdit Haûyel, en
peissessiDQ d« k chapelle qu'il lui «Voit donné, dans
la tnaisen dé Guilkume^lc Hortagoe, Ch<^ a Bûmes.
Voir oy^^dessus, page 781 , la nefilinà^tioa de l*ËveqMe
a celte chapelle^ dud. lean dit Hafnyel^ le 7 juin
1345. Ainsi erreur de date » 811
ABBAtTK BB Peteghbm. GfTEiS d'Oobkb. Dixite d'OncKB.
1356; Le samedy après le dùnanehe de Lœtare*
Lettres de Henry de Puthem , licencié en droiA
Ganon, Jean Graoman, curé de S'*-Miirre a Gaod
et i^ Arnoul de Rieephoost , àuvé d'Esoancifléi
dioicese ée Càmbray, nommés arbitres pour d^ider
la contestation qu'il y a?oit eàtre Tabbaye de Pele-
ghem près Audenarde et le cui^é d^ Odeke, par le^-
-quelles it est deéidé que k Dixme de6 somonceS. de
râpes (ou navets) qui se perçoit dans la paroisse de
OdikOi. appartient a r£f;li9Q 4ucl. Odeke et au eurc-
de eoUe Eglise a toujours ; il y a dans ces lettres un
acte Avariai dooné au Qfooasiere de Peteghem ,
devant la fenestre de fer, le 17 avril 155(1, par le-»
quçi le coQYent et l'abbaye de S*^-Claîre a Petegbem
et U^ curé de Odeke, ont nomipé les personae^ cy-
de$$iis pour décider cette eonteslalion cl ont promis
de s'en rapporter ce qolls jugeront, il y a aussi
d'autres lettre^ de 4356. La 6' ferie après S^Micolas,
adressées a Philippes , Eveque de Tournay , par J.,
Doien de Chrétienté d'Âudenarde, par lesquelles il
lui demande, au nom desd. parties eontestantes ,
qu'il approuve et ratifié le jugement qui sera porté
par les arbitres nommés. ........ 815^
La confirmation de i'Eveque est ey^apres^ fol. 8^.
HoMH4aB. AncuipuGONAT. i^o7. Dixième tndiciiQn% le
Sjuilht^ la 5'' année du pontificat d'InfMcmt^.
Acte notarial, passé devant plusieurs chanoines y
nommés, de Thommage fait par Tfaomajs le Tour-
neres, archidiacre de Tournay, a l'Invemrable
Philippes, Kveque de Tournay, a qause de sa dignité
d'Archidiacre dans cette Eglise» 829^
Double de ces lettres. .«.•...••• 85S
EcHEviNS DB GAffn. ^XQOHiiufiicATiON. 1397. l^^ mars.
Jean Blankard, curé de Gand , mande a Philippes,
Eveque de Tournay, qu'il a été trouver (en vertu
du mandement de TEveque qui est ey-apres) , tous
les Echevins de la ville de Gand , qui y sont nom-
més, et qu'il les a absous , les aiant entendus a con-
fession, puisqu'ils avoientrevoquél'editqu'ilavoient
donné contre sa j.urisdiction • 837
Id. 1357* S6 février^ a Tournay. Philippes» Eveque
de Tournay, mhndc a Jean Blankart, maître en
théologie et Doien de Chrétienté de Gand , de lever .
— 120 —
rexcommunicatioD, lesEchevins delà ville de Gaod
qu'ils avoient eu eu Tertu des statuts de Reims
et des Sinodes de Tonrnay , pour avoir rendu un
edit ou il ctoit deffendu a tout habitant de la ville
de Gand d'avoir recours a l'Eveque et a son Officiai,
pour cause civile et personnelle; mais que la con-
noissance leur en appartenoit auxd. Echevins de
Gand ; et lui mande de les absoudre, après avoir
entendu leur confession, parce qu'ils avoient révo-
qué cet edit 839
SiNODE Provincial db Noyon. 1557. Février. L'Offi-
cial de Tournay^ mande au Doien de Chrétienté de
Gand, aux abbés de S^Pierre et de S*-Bavon, aux
prieurs, couvents, prêtres, curés, et dans la ville
de Gand, qu'après un avertissement qu'ils feront
aux Echevins de lad. ville, d'excuter et faire exécu-
ter le Sinode Provincial de Noion et en conséquence
de faire cesser l'office divin, et sous peine d'excom-
munication pour les prêtres et autres qui exécute-
roient cette sentence avec négligence, et cette
sentence est prononcée parce que les Echevins de
Gand avoient prononcé un edit public , par lequel
il etoit deffendu a tout bourgeois et habitant de
recourir a l'Eveque ou a son Officiai pour cause
civile et personnelle : cette sentence aura lieu
jusqu'à ce que cet edit sera révoqué. .... 845
Abbaye de S^- André près de Bruges. 1358. A Tour-
nay,lei\ aoust. Philippes, Eveque de Tournay,
confirme les lettres de l'abbé et du couvent de S^
André près Bruges, au sujet de l'administration de
leurs biens et revenus : l'Eveque se reservant de
changer, d'augmenter, diminuer, de son authorité,
comme il le jugeroit a propos.
Les lettres sont cy-apres, fol. 861, ,..'.. ,855
— 121 —
ÂBBÀYB DE Petëgheu. Gitré d'Odeke. 1558. i^' mayf
a Tournay. Philippes, Eveque de Tournay , con-
firme et approuve Taccord qui avait été fait entre
l'Âbbesse et couvent de Peteghem, près Audenarde,
ordre de S^^'-Claire et le curé de TËglise d'Odeke. 85^
L'accord est ey-devant fol. 815.
Abbatb de S^-AndréI paes BrIges. i558. 7 Juilkt^ la
6« année du pontificat d'Innocent 6. Lettres de
Henry abbé, du Prieur et autres moines de Tabbaye
de S'- André près Bruges, par lesquelles ils sont con-
venus, d'abord que le couvent jouira de tous les
biens qui appartiennent a l'abbaye et qui regardent
la nourriture des moines, l'abbé y nommera un
receveur, et jouira de deux prébendes.
Le couvent jouira de tous les biens qui leur appar-
tiennent dans la paroisse de Ghistellcâ.
L'abbé jouira de tous les biens appliqués pour Tbabil-
lement du couvent et rendra compte tous les ans a
l'abbaye, et sera tenu de donner au Prieur pour son
prieuré dix livres parisis tous les ans, etc. . . • 861
Voir cy-dessus la confirmation de l'Eveque fol. 855.
Chapitre de Codrtrat. 1560. 16 octobre. Lettres du
Doien et Chapitre de Courtray, par lesquelles ils
conviennent que si un*cbanoine vient a mourir et
qu'il ait résidé a son Chapitre l'année de sa mort
depuis la S'-Jean-Baptiste, ses héritiers et exécuteurs
testamentaires jouiront des distributions journalières
selon l'usage. La confirmation cy-dessous fol. 885. 875
Reliques. S*-Ba VON. 1560. 16 Octobre.Philippes, Eveque
de Tournay mande et ordonne que l'on célèbre a
Gand et dans les autres paroisses du decanat de
Chrétienté de Gand un jour qu'il indique, au deux
des noncs de décembre, et que Ton s'abstienne
— 122 —
pcn.daut ce jour de tous les œuvres senriles, et oe v
cause des reliques d'une vierge et roavtire que l'on
a trouvées a l'Eglise de S*-Bavon a Gand . . '. , 879
Chapitre de Gourtray. 4561. Le Pénultième de 8ep^
tembre^ a Toumay. Philippes, Eveque de Touniay,
confirme et approuve les lettres du Doien et Gha*
pitre de Gourtray, touchant la perception de leurs
prébendes et les distributions journalières . . . 885
Elles sont cy-dessus fol. 873.
Magistrat de Tournât. Ghapitrb de Tourivat. t362.
26 Novembre. Arrêt rendu au Parlement de Paris,
sous le roy Jean, par lequel il condamne les Prevet,
Jurés et Echevins de Tournay a prêter serment t«as
les ans le jour de S<B-Lucie dans le Chapitre de Tour-
nay en présence des Doien et Chapitre, et les con-
damne en plusieurs autres points de difficulté qu'ils
avoient ensemble et qui sont insérés «dans ce long
arrêt, et condamne lesd. Prcrot aux dépens . • 88S^
Abbaye de S'- André. 1562. 8 May, a Totmujiy. Philîp-
pes, Eveque de Toumay, notnmeJean Vemaecbtea
moine de l'abbaye de S^André près Bruges, coadja-
teur de lad. abbaye pour régir et administrer les
temporel de lad. abbaye au lieu et place de H...,
abbé qui etoit vieux et infirme, duquel téÉiperel il
sera tenu de rendre compte tous ies ans a l'abbé et
aueouvent. • • • • 909
Doien ds Tournât. Soin des ames. 1362, ^^ février ^
la première année du pontificat d'Urbain §• Phr-
lippes, Eveque de Tournay, donne et commet a
Bonaturs-Thomasi qui venoit d'être nommé Doien
de l'Eglise de Tournay, le soin des ames de toutes
les personnes qui composent lad. Eglise et de celles
dont les Eveques sont dans l'usage de lui donner le
«oio, il y a, a la fia une atlesiation de Jean de Nazard
de.Soney^ notaire de Gambray, qui deelare avoir été
preseot a la eonfection de ces lettres 913
Eglisb PB S**-Walbuiigbs a Bruges. 1562. 22 septem-
bre, a Tou^ay» Lettres de Philippes, Eveque de
Tournay, au sujet de la eontestation qu'il y avoit
entre le curé et dii chapelains perpétuels de TEglise
de S^WaliMirges a Bruges, et d'autres chapelains de
lad, J^lise, tatichant la perception et le partage des
distributions journalières.
Ces lettres sont fort longues, il y a d'abord une cédule
ou requête présentée a l'Eveque au nom des dix cha-
pelains nommés dans eesd. lettres avec les fonda-«
teurs desd. cbapelles, leurs charges et leurs rétri-
butions, par laquelle ils les prie de les laisser sub-
sister dans leur communauté et de ue leur fako
aucuns procès sur leurs titres qu'ils avoieot perdus
malheureusement dans une incendie ; il y a encore
d'autres lettres dud. PhUij^es, du 10 dec. 1361,
adressées au Doien de Chrétienté de Bruges , au
même sujet , l'Eveque prononce et ordoane après
différentes informations faitesi qu'il y aura corn*
munauté de biens , de revenus, entre led« curé et
lesd. chapelains, il ordonne» encore plusieurs choses
qu'il seroit trop long de détailler 9^17
S^DoNAT A BauGBS. Daoit de ViSkTE. Justice. 156â,
Frf^ment de kttres contenant Taecord entre Phi-
lippes, Eveqoe de Tournay et le Chapitre de S'-
Donat de Bruges , touchant le droit de visite de
l'Eveque dans leur Eglise : les conditions de l'accord
sont que l'Eveque fera quand il lui plaira la visite
du Chapitre de S*-Doaat.
Le Chapitre aura droit de jurisdiction pour le civil et
criminel sur toutes les personnes attachées a leur
Eglise , a moins que si quelqu'un n'etoit de lad.
Eglise après le délit commis, pour lors la connors-
sance en appartient a TEveque et autres articles
touchant les droits de FEveque et du Chapitre.
Il y a des procurations du Chapitre de S^^Donat pour
finir raffaire et ils confirmeront ce que les procu-
reurs auront fait et d'autres approbations et rectifi-
cations dud. accord) de la part de TEveque , des
Chapitres de Tournay et de S^-Donat. .... 935
Chapitre de S^-Pierre a Lille. 1395. La 5* ferie après
le Dimanche de miséricorde. Lettres de J., Evèque
de Tournay, contenant un accord fait entre lui et les
Prevot, Doien et Chafntre de iS^Pierre a Lille, pour
finir une difficulté qu'il y avoît entre eux touchant
la présentation et l'institution des Chapelains, des
chapelles fondées et a fonder dans les Paroisses ou
Eglises ou ils ont le droit de patronat.
Dans les Eglises et Paroisses ou ils ont patronat, le
Chapitre est obligé de présenter a TEvequeles Clers
qui doivent être nommés a des Chapelles fondées
depuis quarante un an ou qui le seront dans la
suite, mais pour celles qui le seront avant ils peu-
vent les nommer eux mêmes sans présentation.
On excepte dans les quarante un an marqués cy-dessus,
les ehapelles de S^-Etienne^ de S'-Maurice, de S^-Ni-
colas de deux Pots, des fieghines, de Halluin, de
Broch, de Fiers, de Verlinghem, de Wervy, dont
la correction doit appartenir a l'Evoque ainsi que
les autres Chapelles.
Quant aux Chapelles de S«-Pietre, de S'^-Marie et d'Es-
quermes fondées, ils ne sont pas tenus de présenter
. les pourvus a TEveque 949
— 125 —
CHAriTRE DE S^^PlBBRB i GaSSEL. CvRÉ D*HeDEGHBM.
DiXMES KOTALES. 1565. La veille de S^-Bamabé^ 10
Juin^ lu première année du pontifical d'Urbain 5.
Sentence de Bînde de Piles de Florence, chantre et
chanoine d'Ârras et de Tournay, et de Jean Hau-
wiels avocat a Tournay, nomniés arbitres^ en pré-
sence de l'abbé de S'-Vaast, du différend qu'il y
a?oit entre leDoien et Chapitre de S'-Pierre a Cassel
diocèse de Terouane et Henry de Puthem, curé de
Hedeghem, dioce&e de .Tournay^ concernant les
• dixmes novales de lad. paroisse; par laquelle il est
décidé que led. curé et ses successeurs jouiront des
deux parties de la dixme des novales de sa paroisse
de Hedegheni,nioiennant une rente annuelle de dix:
livres parisis monnoye de Flandres qu'il fera aud..
Doien et Chapitre.
11 y a dans ces lettres qui sont très longues d'autres^
pièces qui y ont rapport, entre autres les lettres de
1562, 10 sept^ du Doien et Chapitre de Cassel, par
lesquelles ils nomment plusieurs personnes de leur
chapitre pour plaider leur cause, la conGrmation
de Philippes, Evoque de Tournay, et de plusieurs
autres et notaires en présence desquels ces lettres
ont été faites 957
Abbaye de S*-Martin a Tournay. Prieure db S'-Amand
PRES Thouroot. Diocèse de Noyon. 1564, 21 aoust.
lettres de Pfailippes, Evoque de Tournay, par les-
quelles il prononce et juge selon les informations
par lui faites , que le Prieuré de S*-Amand , près
Thourouf, diocèse de Noyon est dépendant de l'ab*
baye de S'-Mariin a Tournay et de la manse abba-
tialle.
L'Eveque a fait ses informations et prononce en vertu
Bulletins t. xvi. 16
tl'inic Bulle, insérée dans ces lettres, donnée a Avî*
gnon, le 16 des Calendes d'aoust 1364, par Urbain ^,
adressée aud. Eveque et par laquelle il lui demande
d'informer et de décider cette question ; ces lettres
sont signées de beaucoup de personnes , et confir-
mées par des notaires qui ont mis leurs actes a la
fin.
la fondation de ce Prieuré en lt05, par Bandry,
Eveque de Noyon et de Tournay est imprimée t. 5,
fol. 315 des dipl. Belg ' • « . 981
S*-NicoLÀS DBS Prêts a Todrnay. 1363. 9 novembre^ '
a Tournay. Lettres de Philippes, Eveque de Tour-
nay, dans lesquelles il est dit qu'étant allé faire la
visite du Monastère de S'-Nicolas des Prêts , près
Tournay y ordre de S*-Augustin et aiant demandé
selon l'usage a Jaques de Lens , abbé et Jean de
Salchel, prieur , si toute la maison etoit bien réglée
tant pour les offices que pour autres choses , a
quoi ils repondirent que tout àlloit très bien, un
chanoine régulier de cette Eglise nommé Jean
Deeani a dit a TEveque que celte maison etoit très
mal réglée par Tabbé et le prieur, qu'on en depen-
soit les revenus en luxe et magnificence , et
•qu'apeine ils avoient leur nécessaire, en consé-
quence l'Eveque a ordonné qu'il seroit fait des in-
formations par devant l'Official pour constater ce
fait, l'abbé a dit dans son interrogatoire que ce
Jean Deeani avoit abjuré,
li'Eveque déclare qu'après avoir vu l'interrogatoire
(qui n'est pas inséré dans ces lettres)^ ce qui a clé
annoncé par Jean Deeani se trouve faux, que l'abbé
est innocent de ce qu'on avoit avancé contre lui et
qu'il fera ce qu'il pourra pour faire rétablir sa répu-
tation et les biens dont on l'avoit privé. . • . 993
— 127 —
Eglise de S^-Sàuveuh ▲ Baucss. 1365. 20 juillet, a
Tournay» Lettres de Philippes, Eveque de Tournay,
par lesquelles il ordonne et décide des difficultés
qu'il y avoit dans l'Eglise de S'-Sauveur a Bruges,
diocèse de Tournay^ touchant quelques messes et
fondations, pour lequel objet les Recteur et Beoe-
ficiers lui avoicnt écrit des lettres insérées en date
du 9 juillet 1565, signées de tous les bencficiers. 1009
Bulle. Eglises violées. 1 564. A Avignon, le iO des
Kalendes de septembre, la deuxième année du pon^
tificat d'Urbain 5. Bulle de ce Pape, adressée a
l'Eveque de Tournay, par laquelle il lui donne le
pouvoir, pendant deux ans seulement, de bénir ou
faire bénir par un Prêtre {reconciliare valens) les
Eglises et les Gimetierres des Eglises qui auraient été
violées par l'effusion de sang ou de semence {pro
effusione sangtUnis vel seminis violatœ). . . . 1017
Melsele. Dedicasse. 1564. 7 Avril, a Tournay. Phi-
lippes, Eveque de Tournay, accorde au curé et habi*
tans de la paroisse de Melsele, a leur prière et
recommandation, un jour de dedicasse pour leur
Eglise, le premier dimanche avant la nativité de la
Vierge, et de pouvoir faire une procession avec les
croix et reliques, et une indulgence de quarante
jours a ceux qui auront été confessés, communies et
auront fait du bien a l'Eglise ....... 1019'
Wez. 1566. 8 Aoust, Lettres d'acquisition faite par
M' l'Eveque de Tournay , d'un héritage a Wez. . lOSS^
Abchiducoftat de Gand. Hommage. Laurent de Paya.
1566. l"*' Novembre. Philippes, Eveque de Tournay,
reçoit la foy et hommage que lui fait Jean du Ghesne
ehanoine de Tournay, au nom de Laurent de Paya,,
chanoine de Tournay et archidiacre de Gand^ dont
— i28 —
il doit procureur, pour \ei, archidiaconat dont ii
peut jouir Tespaee d'un an a dater de ces présentes
pour la perception des fruits de son archidiaconat.
Les lettres de procuration données par Laurent de
Paya, a Toulouse, le 5 octobre 1366, dans la maison
dud. couvent, a Jean du Ghesne et Jean Héron
prêtres, pour percevoir les fruits de son canonicat
et de son archidiaconat et faire les devis nécessaires
pour cet objet, sont insérées en entier dans ces
lettres 1029
ARCHlDIACOIfAT DB GaND. HoHMÀGE PRÊTÉ. 4567.
27 May. Acte notarial par lequel il est dit que Lau-
rent de Paya, chanoine de Tournay et archidiacre
de Gand a fait a TEveque de Tournay, foy et hom-
mage pour son archidiaconat, qu'il avoit fait précé-
demment par procureur, en cette forme, qu'il sera
fidèle a Phillppes, Eveque de Tournay et a ses suc-
cesseurs, qu'il n'assistera dans aucun conseil ou il
sera question^ de faire perdre la vie a quelqu'un,
qu'il conservera les droits, libertés et possessions
de son archidiaconat, qu'il ne révélera pas les secrets
de la cour de l'Ëveque et qu'il fera comme ses pré-
décesseurs, TEveque Ta admis et reçu aud. hommage
après lui avoir donné le baiser de la Paix, . . 1057
Haisox des Anciens Prêtres a Toornat. 1567. 3 Sep^
iembre. Philippes, Eveque, Bonnatursius Doien et le
Chapitre de Tournay consentent et accordent que
Odard de Assegny prêtre demeure toute sa vie dans
la maison des anciens prêtres a Tournay et qu'il ait
soin des biens de cette maison, comme tous les
proviseursanciens, sans aucuns salaire, en faveur de
quoy il a donné a lad. maison cent francs d'or • 1041
COUPAGNIBS, SOCIÉTJÊS, CONPRAIRIES, DEFFBNDUBS PAR UNE
Bulle du Pape. 1411. OctobrCj a Paris. Charles 7,
— i29 —
Roy de France fait scavoir qu'il y a dans le Trésor
des €hartes de la S'^-Chapelies a Paris, les Bulles
suivantes du Pape Urbain 5, données a Massilies, le
7 àes ides de may, la cinquième année de son pon-
tificat (1367), par laquelle pour remédier aux abus
qui se commetloient journellement dans le royaume
de France dans les sociétés, compagnies, etc., il
ordonne qu'aucun ecclésiastique ou séculier n'entre
dans ces Compagnies où on fait un capitaine, un
connétable et où il y a une bannière ou drapeau ; il
déclare que ceux qui resteront dans ces compagnies
ou y entreront de nouveau seront excommuniés et
leurs biens mis en interdit ecclésiastique, laquelle
excommunication ne pourra être levée qu'a l'article
de la mort et par le Pape même; il prive de tous
privilèges, libertés, immunités, etc., les villes,
bourgs, villages, etc., ou il y aura de ces sortes de
confrairies, déclare inhabiles, jusqu'à la troisième
génération, de posséder aucunes dignités, office^ ou
bénéfices, les descendans des personnes qui contre^
viendront a cette Bulle : absout les vassaux des coa«
trevenaas du serment de fidélité qu'ils leur doireoft,
il veut qti'ils soient déclarée infâmes, qu'on ne les
puisse appeler a témoignage^ qu'ils ne puissent faire
de testament tiy hériter, que les fils et neveux, jus-
qu'à la troisième génération, ne puissent avoir
aucuns honneurs mondains ou ecclésiastiques, que
leurs maisons soient désertes, qu'on les abbate et
qu'on ne puisse lés rebâtir, depo^ les capitaines^
connétables, caporaux, etc., de ces confrairies de
tous les honneurs, dignités, etc., qu'ils pouvoient
avoir : si quelques beneficiers ou autres restent dans
ces sociétés, les collatcurs des bénéfices peuvent les
— 150 —
donner et conférer a d'autres, et si les collateursr
n'en disposent pas, le Pape s'en attribue et reserve
la collation, etc. etc i04^
Imp. ordonnance des Roys de France, tom. iO fol. 158.
Cette pièce est en entier dans mon gr. recueil.
Sociétés, Compagnies. 1411. ^ Paris^ 18 octobre j dan»
Rassemblée générale de l'université tenue a S^-Âfa-
thurin. Le Recteur et l'université de Paris prient
l'Eveque de Tournay de faire publier et observer
scrupuleusement dans son diocèse la Bulle du Pape
Urbain contre les sociétés, et ce après avoir été
décidé par toute la faculté de Paris, parce que ces >
compagnies etoient autant d'ennemis du Roy et
pouvoient troubler It Royaume et empêcher que la
tranquillité n'y règne 1061
Benbficb a Dons. 1568. 22 juin. Sentence de l'Official
de Tournay nommé juge dans cette partie par Phi-
lippes, Evcque de Tournay, sur une diflSculté qu'il y
avoit entre Jean de la Porte, prêtre et Nicolas Eghe-
ric clerc, touchant la nomination du bénéfice a Dons
ou OEdonCf par laquelle led. Jean nommé par le Pape
n'y a aucun droit et qu'il appartient a Nicolas
Egheric qui y avoit été nommé par Ingbelbert En-
ghien Sg' de Nivelle a cause de sa femme, le béné-
fice aiant été fondé par un seigneur de Nivelle. 1069^
VlLLB DE COURTRAY. HOPITAL NoTRE-DaME. AcCORD.
1568. 25 octobre. Lettres de Louis, Comte de Flan-
dres, de Philippes, Eveque de Tournay, des Prevot
et Ecbevins de Courtray et de la Prieure et sœurs
de l'hôpital Notre-Dame de Courtray, par lesquelles
ils confirment une ordonnance qui avoit eté-pro-
nonce par M* Sohier de le Beque, Prevot de Harle-
heke, H'« Roger Bœtelin, Ch' et Sire Lambert-
i
— 431 —
Bromand, secrétaire, député dud. Comte et par
Jean de Melsele, promoteur, et Henry de Heere,
clerc envoies dud. Eveque pour terminer les diflS-
cuUés qu'il y avoit entre la ville et Thopital de Cour-
tray, par laquelle ordonnance il est dit que le Comte
de Flandres, l'Eveque et la ville de Courtray devront
nommer chacun un preud'homme, par devant qui
la prieure et les receveurs dud. hôpital rendront
compte des biens dud. hôpital. Le Prevot et la
prieure nommeront chacun a leur tour un pain aud.
hôpital, dont le Prevot nommera te premier et pré-
sentera le pourvu a la prieure qui le fera recevoir
a la manière accoutumée : quand la prieure vien-
dra a manquer les religieuses de Thopital la nom-
meront avec le conseil des trois preud'hommes.
S*il y arrive dans led. hôpital quelques différends, les
trois preud'hommes le jugeront ou TEveque de
Tournay, pour le spirituel et le Comte de Flandres
pour lé temporel. • • 9 i075
Première MESSE A Dàm. 1568. 6 Ifovembre, a Bruges.
Accord par devant notaires et autres personnes entre
Nicaise de Clerc et Nicolas de Plassche, par lequel,
du Conseil de Jaques de Uffenzele Doien de Chre-
tienneté de Bruges et Jean Reynevance, curé de Dam
et autres, ils s'arrangent entre eux pour les jours
ou ils devront dire chacun la première messe dans
l'Eglise de Dam 1085
La confirmation de l'Eveque de Tournay est cy-
dessous fol. 1107.
Vente de terre a Pecq, Estaimbourg et Leers. 1 598. 25
juillet^ dans la chapelle de S^-'Vincent a Tournay.
Lettres d'adheritement donnée par Jean sire de
Lauwart, et Jean sire de la Plasche, Echevins du
— 152 —
Roy9*-pour les allœues du Tournesis, a Philippe d'Ar-
bois, Eveque de Tournay, de plasîeurs parties de
prés et de bois situées dans les villages de Pecq,
d'Eslaimbourg et de Leers, vendues par noble hom-
me Jean dou Sart, Ecuier, fils de feu noble homme
M' Gilles, sire du Sart, Cb' son père du consentement
de noble dame Marie de BriffueJ, dame de Sorjel, de
Parppes et de Florench, sa tante, pour la somme de
886 florins et demi d*or appelles frans-boids et suffi-
sans d'or et de poids de cinq le Roy de France et
deux sols tournois, lesquelles terres sont francs
allœues - . 1091
Voir cy-dessous, fol. 1111.
Previere mbssb à dam. 1568.1*' décembre^ a Jottrnay.
Confirmation de Philippes, Eveque de Tournay , de
raccord cy-dessuS| page 1085, entre deux chapelains
de Dam par lequel ils s'arrangent entre eux pour
dire la première messe tous les jours dans lad.
église de Dam 1107
Ventb a Pecq, Etainbodrg et Lebrs. 1568. 24 /u»^
let. Jassart de Montreuil, Baillif du Tournesis et de
Hortagne pour le Roy de Franco consent que l'adhe*
rilemeot ey-dessus fol. 1091 en faveur de TEveque
de Tournay ait lieu, et lui en donne l'oetroy • . 1111
Nouv^u DOisaifé de Sbclin et ses villacbs. 1569.
A Tournay f le 27 may. Philippes,£veque de Tour*
nay^ nomme Jaques de Haila prêtre curé de Chemy,
Doien du aouveau doienaé de Seclin, et le compose
des paroisses de Attiches , Annevelin, Annœulin,
AotrœuUes, Avelin, Alennes^ Bersées, Bauvin et
Prouvin, Camphin, Carvin/Cbemy, Gamin, Fretin,
Falempin, Gondecourt, Herin, Houplin, Hecfain.
Mops-en-Pevele , Marque -en- Pc vêle , Meurchin ,
— 155 —
Merignies, Noidles, P«ronne, Pont^a-Vendin^ Se-
din, Thumerîes, Vahaignies, Templemars, Tourmi-
gnies, Wattignies et Wavrin^ qiill démembre da
doienné de Lille parce qu'il devenoit trop peuplé et
trop nombreux 1115
Maison à Lille. Especb db Couvent. 1370. i** février ^
a Toumay. Philîppes, Eveque de Tournay, fait sca-
voir a toutes les personnes de son diocèse qu'il y a
dans la ville de Lille, près des frères mineurs, sept
femmes ou environ qui vivent ensemble, pauvres et
de bonne vie, gagnant, du travail de leurs mains» ce
qui leur est nécessaire pour la vie, en aiant soin des
malades e( ensevelissant les morts et qu'il les prend
sous sa protection et mande au Doien de Chrétienté
de tenir ta main a ce qu'elles soient immédiatement
sujettes a rEveehé et de ne recevoir personne dans
cette maison que de son consentement. • . . 1119
Accord. Eveque de Tournât. Prevot de S^'-Marie a
Bruges. Collation de Bénéfices. 1572. 5ti juitij a
Tournaj/j la deuxième année du pontificat de Gré^ .
goire IL Accord entre Philippes, Eveque de Tour-
najr et Jean de Hertsberghe, Prevot de l'Eglise de
S**-Marie de Bruges, touchant la difficulté qu'il y
avoît entre eux pour la collation des chapelles dans
les Eglises paroissiales de S^Gilles et de S*«-Cathe-
rine a Bruges, par lequel ils sont convenus que le
Prevot aura le droit de conférer les Chapelles dans
l'Eglise de S'^-Harie, sauf la cure dont la collation
appartiendra a TEveque : la collation des cures de
ces deux paroisses appartiendra au Prevot qui s*en
reserve le droit de présentation.
La collation des deux premières chapelles dans ces deux
bulletins t. xyi. 17
— 154 -^
églises appartiendra a l'Eveque sur la présentation
du Prevot, elles autres aud. Prevot il2S
Sentence. Dixmes yoiturêes. Port d'armes. i57â.
8 février en la cour du Baillage du Vermandois^
Sentence rendue par Tristan du Bos Gh' sire de Fa-
mechon fiaillif de Vermandois, par laquelle pour
terminer les difficultés qu'il y avoit entre le Procu^
reur du Roy de la souveraineté de Tournay et les
gens de justice de l'Ëveque et du Chapitre de Tour-
nay, il ordonne que toutes les dixmes qui se voltu-
rerontsans fraude avant le soleil levé ou après le
soleil couché, ne doivent être prises ni arrestées par
les scrgens du Roy. Si des personnes armées vont
sur les terres d'un haut justicier et qu'ils soient pris
par un sergent, on doit les rendre a la réquisition
du haut justicier : si plusieurs personnes sont trou-
vées aiant armes a la main pour assiéger ou nuire,
pour lors la connoissance en appartient seule aux
officiers du Roy « 1131
Restitution d'un homme pris pour avoir des armes.
1372. Le dernier marSj a Barges, Acte notarial, par
lequel il est dit que Allard le Maire sergent du Roy,
a remis entre les mains des officiers de l'Ëveque de
Tournay, Golard de Melle qu'il avait pris a Barges
sur les terres de la jurisdiction de l'Eveque de Tour^
nay parce qu'il portoit des armes » . . « . 1155
Arbayb d'Eechout. 1374» 13 septembre, a Tournay.
Philippe, Eveque de Tournay, confirme et approuve
les statuts et autres choses contenus dans les lettres
de l'abbaye de S^Barthelemy d'Eechout a Bruges, j
ordre de S*-Augustin diocèse de Tournay . . 1139 i
Id. 1374. 12 septembre, a Bruges. Nicolas abbé et
toute l'abbaye d'Eechout sont d'accord de diminuer
— ISB —
le nombre des religieux, qui etoit de dix hait, a'
quinze, tant pour les pertes qu'ils avoient souffert
que pour la modicité de leurs biens et la chereté
desviyres . • • • il4î
lo. 1374. 6 septembre , a Toumay. Philippes, Eve-
que de Tournay confirme et approuve l'accord fait
entre l'abbé et le Couvent de S*-Barthelemy d'Ee-
chout, et se reserve lui et ses successeurs la facqlté
d'ajouter, d'interpréter et de corriger cet accord
quand il le jugera a propos 4147
Abbàyb d'Eechout ▲ Bruges. 4374. 4 septembre. Acte
passé par devant notaire , contenant l'accord fait en
sa présence et de plusieurs autres personnes, entre
Nicolas abbé, d'une part et les religieuses de l'abbaye
de S*-Barthe]emy d'Eechout a Bruges, ordre de
S^Augustin d'autre part, par lequel ils conviennent
que l'abbé en recevant les biens de l'abbaye n'y
entrera pour rien que pour la portion qui lui sera
assignée, qu'il ne pourra vendre ou aliéner les biens
de lad. abbaye sans le consentement de tout le cou-
vent, qu'il tiendra tous les règlements qui ont été
faits précédemment entre l'abbé et le couvent ; si
l'abbé fait des dettes, le couvent n'est pas tenu de
les payer ; si l'abbé fait quelque chose contre ces
conventions, il peut encourir la peine de la priva-
tion de sa dignité abbatialle : ils prient tous unani-
mement l'Eveque de Tournay de confirmer cet
accord . , . 445f
ToNLiEu DU Sel. 4376. ^ avril. Jugement de Tristan
du Bos, Ch' seigneur de Fammechon, Bailly de
Vermandois, qui condamne Roger de Cuinghien a
paier tous les ans a l'Eveque de Tournay, un muid
de sel sur le tonlieu d'une razicre de sel qu'il per« .
^ ISC —
çoit stfr chaque ûef de sel qui passe la rivière de
TBacaot a Tournay iiB9
Id. 1376. S8 avril» Lettres passées par devaDt le
Bully de Vermandois au même sujet 4161
Wase. Pbiupks d'Arbois. i576. Waotier, Doiea
de Chrétienté de Wase, déclare qu'en sa présence
Hugues, eurë de Verrebrount, ka administrateurs
et autres paroissiens de lad. Eglise ont promis de
dire et faire, dire tous les ans pour Philippes d'Ar«
bois, Eveque de Tournay, des messes, parce qa'H
leur ayoit donné la permissien de faire une proce»^
sion et des indulgences 4167
Restitution d'un paisonKiBR. 1377. 9 octobre* Tris<«
tan du Bos, Ch% seigneur de Rainceval, Bailly de
Vermandois, ordonne que Hannequin Regnanlt qui
av(Ht été pris sur la Jurisdiction de Wez^ appart^
nani a rE?eque de Tournaj, lui seroit restitué en
paiant l'amende de 60 sols 1171
Justice a HoifNByBira. 1377. 9 octobre. Ordonnance
de TrisUn Dubois , €h' Sg' de Fameohen , Ballly de
Vernuindois , par laquelle il est dit que ia justice
que TEveque de Tournay, avoil fait mettre a Honne*
veng y reateroit , comme haut justicier, le Procu*
reur du Roy duTournesis s'y étant opposé en disant
qu'il n'y avoit dans le Tournesis que quatre sei^
gneurs haut justiciers sçavoir , oeux de terres de
Mortagne, Tournesis , Rume et Warcoing. . . 1173
Baillif a Orkb. 1379. 2 février, Pierre, Eveque el
les Prevot et Jurés de Tournay , donnent comntission
de Qaillif de leur seigneurie commune a Orke, a
Jaquemin Gollet • • . .1179
SbRHBUT de FIDELITE PRETé A i'IifEQUE. 1579. SO
février. Acte notarial dans lequel il est dit que dans
— 157 —
la ehapelle de S'^Viacent de la maison Bpîscopate
de Tournay, tes Pretot, Jurés et Echevîns ont prêté
sennent et fidélité a l'Eveque de Tournay et promis
de conserver et ne jamais enfreindre les privilèges
et immanités de toutes les Eglises de Tournay ,
lequel serment y est inséré ainsi qu'un serment par-
ticulier de Pierre li Muysis, Prevot dé la Cité et de
la ville. . il81
Charob p'Aiies AU DoiBN. 1380. 25 may. Acte passé
devant notaires , par lequel TEveque de Tournay ,
donne a Henry de Briardc^ Doien du Chapitre , la
charge et le soin des âmes des personnes attachées
a TEglise et aux paroisses de la ville de Tournay. ii91
Bannissement. Jugement de l'Opfici alité. 13822. La
8» ferie après h jour des âmes. Sentence de TOffi-
cialîté de Tournay, qui condamne Wautieir de
Planke, clero, non marié, au bannissement perpé-
tuel de la ville et diocèse de Tournay, et confisque
ses biens au profit de TEveque, pour avoir assassiné
et tué Jean Groul, frère de Siger Groul , clerc , il y
a dans la même pièce différentes informations et
plaintes de ce même SIger a ce sujet 1193
Reddition de Comptbs. 1383. 18 aetis^ Pierre, Evoque
de Tournai, déclare avoir examiné le compte Richard
Cognate, prestre, curé de S^-André près Tournay,
receveur temporel de TEveché pour les années 1381,
1383 et 1583, pour raison duquel compte il le lient
quitte lui et ses successeurs. 1307
Punition des clercs. 1383. 14 aoust. Lettres de
Pierre, Eveqoe de Tournay, par lesquelles il pro-
met entretenir l'accord fait entre ses prédécesseurs
et le Doien^ Chapitre et Trésorier de son Eglise,
touchant la punition dos Clers qui faisoicnt des deliets
— 158 —
dans cette Eglise : Cet accord fut fait au sujet de
Jaques li barbieres qui avoît blessé jusqu'à effnâon
de saag, Pierre Doukesne, clerc 1209
Abbatb db S'-Nicolas des Prêts (S^-M^oard) ▲ Tournât.
1383. 27 juin. Lettres de Pierre, Ereque de Tour-
nay , par lesquelles, a la requête de Jaques abbé et
du couycDt de S^-Nlcolas des Prêts près Tournay,
qui y est insérée , et selon l'avis de plusieurs per-
sonnes et de Tabbé de S'-Martin de Tournay , et
après informations faites par Guillaume Amald Offi-
ciai il permet aud. abbé de demeurer sur le mont de
S*-Medard a Tournay où ils avoient d'abord été fon*
dés et de s*y transporter avec les reliques, orne-
mens, etc., qui etoient dans l'abbaye de S^-Nicolas,
et autres choses 1215
CoRB DE Zble. 1584. La 5« ferie après Finvention de
laS^'Croix* Alard, abbé d , diocèse de Colo-
gne, présente Jean de Sioai pour être nommé et la
cure de Zèle vacante, dont il etoit le patron, et du
diocèse de Tournay 1231
Prisonnier rendu. 1385. 12 avril» Tristan duBos,
Ch' Gouverneur des Baillages de Tournay, Morta-
gne, S<-Amand, etc., déclare que l'emprisonnement
par Willaume de Bouchigay , lieutenant du Gou-
verneur d'Henrict Pourret pris pour port d'armes
sur les terres de l'Eveque , a Barges, sur le chemin
qui mené de S*-Maur de Huy Sempierre a Tournay
ne peut porter aucun préjudice a l'Eveque. • • 1233
Justice de l'Eveque. 1390. 2 février. Arrêt de la
Cour de Parlement de Paris , rendu pour terminer
le procès qu'il y avoit entre l'Eveque de Tournay et
Henri Dave Prevot, Jean Cottrel juré et autres Eche-
vins de Tournay qui avoient emprisonner les offi-
/
— 150 —
ciers de M' l'Eveque qui alloient exercer la haute
justice sur les terres a lui appartenantes, par lequel
arrêt il est dit que les officiers de TEveque pourront
mener dans Tournay leurs prisonniers pour être
transportés d'Helchin a Touruay ou de Tournay &
Helchin • . . . . i259
S^-DoNÂT ▲ Bruces. 1392. 27 janvier. Lettres de
Louis, Evoque de Tournay, par lesquelles il promet
aux Doien et Chapitre de S*-Donat de Bruges de les
garder dans la possession des privilèges , franchises
et libertés, qu'ils avoient conformément aux traités
faits entre eux et les Evoques ses prédécesseurs, au
sujet de l'exemption qu'ils pretendoient de la juris-
xliclion de Tordinaire, ........ 1S55
JHN DE LA TABLE D0 TROISIÂME TOLUVB.
^9
— 440 —
TABLE DU QUATRIÈME VOLUME.
Prisonnier. 4407. Le pénultième novembre^ a PariSj
en parlement. Arrêt du Parlement qui annolle un
appel interjette par TEveque de Tonrna}% d'une sen-
tence ou appointement rendu par le Bailly de Tour-
naj, sur la demande faite par led. Eveque,d'un
nomme Lîevin, prisonnier dans les prisons du
fiaillage de Toumay , pour être sa cânse traitée par
devant les officiers dudit Eveque. • . • FoK 1
TatsoRiBR DE Notre-Dame. Hoopplin lès-Sbclin.
Hommage. 1409. 22 juin^ a Toumay. Lettres de
Jean Destrainquerque^ Ecuier Baillif de l'Eveque de
Tournay, par lesquelles il Icye la plainte et la sai-
sine par loy qu'il avoit fait sur le fief de Houpplin
près SecUuy appartenant a noble homme Guillaume
de Ghalenton , Chanoine et Trésorier de l'Eglise
Notre-Dame a Tournay, parce qu'il n'avoit point fait
foy et hommage a l'Eveque pour sond. fief et sa
dignité de Trésorier qu'il tenoit de luy , laquelle
saisinne il levé parce qu'il lui avoit fait foy et hom-
mage. . . . 9 . . 3
Archidiaconat. Hommage. i4i0. 5 mars, a Pam. Acte
et formule y insérée du serment de foy et hommage
prêté par Jaques de la Trimouille, Chanoine et
Archidiacre de Tournay» a cause de sa dignité d'Ar-
chidiacre y 15
Double de la pièce cy-dessus 15
EvECHtf DE Tournât. Eveché de Camrray. 1410. 1*'
matfj a Gand. Acte passé par devant notaires , par
— 141 —
leqael il est dit que Maitre Guillaume Arnaldi Cha-
noine et Officiai de rEveehé de Tournay et vicaire
du diocèse et Siger Vaye , promoteur dud. diocèse
et Procureurs de TEveque, se sont plaints a Pierre
d'Ailly, Eveque de Gambray, de ce qu'il avoit fait
des fonctions episcopales dans la ville de Gand, qui
etoit toute entière du diocèse de Tournay et le prient
de remettre les choses dans TEtal ou il les a trouvées
ou qu'on s'en plaindroit et feroit exécuter a cet
égard tout ce qui avoit été ordonné précédemment
qu'un Eveque ne pouvoit faire aucunes fonctions sur
les diocèses étrangers.
Cet acte est approuvé par Lievln Baudekin, prêtre et
notaire 21
luRisDiGTioN. 1411. 22 deeembrey a Tournay. Lettres
des Prevot et Jurés de la ville de Tournay, par les-
quelles ils consentent et déclarent que la restitution
faite par eux a TOfficial de Cambray^ d'un nommé
Jean Delekiese dit Motc de Rassoncamp, qu'ils
avoient fait mettre dans leurs prisons pour crimes,
délits et maléfices et le refus qu'ils avoient fait de
rendre led. prisonnier a l'Official de Tournay , ne
porteront aucuns préjudices a la jurisdiction spiri-
tuelle de l'Eveque de Tournay 55
Double de la même pièce 37
S^-DoNAT A Bbuges. 1411. Le deux des Idea de juin^
a Rome^ la deuxième année du pontifical de Jean 25.
Bulle de ce Pape aux Beneficiers de l'Eglise de
S*-Donat a Bruges, diocèse de Tournay, par laquelle,
a leur requête, il leur accorde et permet a eux et
leurs successeurs de jouir, en résidant, de ces distri-
butions journalières qui se font pour certains bene-
BULLBTINS T. XVI 18
fices ecclesiaatiqttes qu*iU ont obtenu selon la BUIe
du Pape Boniface ft * .... 41
JasTiCB* Clbrg a Glbrg. Laïc a Laïc. i4i2. 20sep^
tembre^ a Melun. Lettres de Jeaù » Duc de Bourgo-
gne, Comte de Flandres, par lesquelles il mande an
Souverain Baîlly de Gand, Bruges et Ypres, et a ses
autres officiers de son pays et comté de Flandres^
d'empêcher que ses officiers troublent en rien la
jurisdiction qu'avoit FEveque, ou ses vicaires et
autres officiers^ sur tontes les aetions personnelies
soît do clerc a clere oti a laiq, ou de laicq eontrela^ci}. 45
Hôpital de Harlebbck. i4i5, 9 fetrier^ a Tournay»
Lettres de Jean de Tboisy, Eveque de Toumay, par
lesquelles il commet Henry de Zwavenaende PretrOi
administrateur de l'hôpital de Harlebeck. • • • S5
Hôpital de S*-Nicolas. i4i4. iâ fwvembre a Tour-
nai/. Lettres du même Eveque , par lesquelles il
commet sœur Agnes Bcrnysers professe de Thopital
des pauvres de S^Nicolas a Courtray, Maitresse et
Gouvernante pour le Spirituel et le Temporel dud.
lv>pîtal .••«•« 57
Maison des Angiëns Prêtres a Tournât. 1414. 25 no-
vembrCy a Tournay. Jean Eveque deTonrnay nomme
et commet Gulard des Aubeadx chanoine de Tour-
nay, conjointement avec les autres députés du Chapi-
tre, administrateur de la Maison des anciens Prêtres
de Tournay 61
Arghidiaconat db Gand. 1414. i5 octobre^ a Tournay.
Acte c|e rhommage et serment de fidélité prêté a
l'Eveque de Tournay par Jean de Brouke ou de Ber-
leke archidiacre de Gand, pour raison de son archi-
diaconat * • • 6S
Argbidiaconat de Bruges. 1414. 2 septembre^ a Tour-
— 143 --
nay. Acte de rhommage çt serment 4e fidélité
prêté a Jean, Eveque de Toorpay, par Guillaume
Bernard, chanoine au nom et eonuBe procunwir de /
Gaillaume, Gardinal-Pretre du Titre de S'-Marc et
arcbjdiacre de Bruges par raison de 900 Ârcbidia-
conai ()9
PROcuaiTiON. 1414. 19 fuin^ a Bologm» Guillauine, '
CardinaUPretre du Titre de S^Marc donne pouvoir
a Henry Carpentini, Guillaume Amaldi, Uevin de
BleeLei Gulard de Albell^, Hugues Lutin, ti autres,
tant chanoines de Tooraay, de Camhray qu'autres,
etc., de recevoir pour lui tous les bénéfices sécu-
liers, réguliers, dignités, patronats, etc., qui lui
appartenoient dans oe pays, ainsi que son archidia-
conal de Bruges, diocèse de Gand et de faire a ce
sujet toutes ohQses nécessaires 77
Thiblt, 1415. 15 am/ awint Paque$ a Thielt. Acte
passé par devant notaires, par lequel II paroit
qu'après information faite sur ce que les officiers
de Jean, Eveque de Toumay, s'etoieat plaints de ce
que les Echevins de lad. ville les avoient maltraités,
cela n'etoit pas vray, mais que le frère du pcocureur
de TEveque Tavoit été pour causes étrangères. • . S9
Justice. Gonnoissangb des Clbucs. 1416, lSjam?i>r,
a Paris. Mandement de Charles 6 Roy de France
au Baillif de Touroay et Tournesis de ne pas jnotles-
tés Jaques et Martin Lamin frères et Jaquemart
Lanseil Clercs du diocèse de Tournay que l'on disoit
coupables de la mort de Jean CoUebare, Clere, et de
ne pas avoir la eonnojssaoce des Clercs du diocèse
qui devoit appartenir a TEveque de Toumay • « 89
SiNone X TevBNAY. 1416. Certificat de ce qui s'est passé
au Sinode de rJBveché do Tunrnay tenu du tcms de
— 144 «-
r£veqoe, Jean de Thoisy , le 5 m^y i4f6 , rendv
par les Vicaires de TEvechë en aoust i469, on se
Toit le rang , et la préséance observée entre les
abbés du diocèse.
Nota les abbés de S'-Marf in de Toarnay et de S^-Amand
'assis en rang plus honorables que les abbés de S^
Nicolas des Prêts (dit a présent S'-Marc ou S*-Mé-
dard) parée qu^'ils sont placés a droite le plus proche
du siège episcopal, et les abbés de S^Nicolas et die
Phalempin qui soDt du raeme ordre scavoîr cha-
noines de Tordre de S^Augustin, placés a l'entrée
du Chœur, plus éloignés de i'Eveque que les autres. 9t
Chapitre de S^-Donat. 1416. 2 avril. Acte ou accord
entre Jean,Eveque de Tournay et lesDoieu et Cha*
pitre de S^-Donat de Bruges, par lequel si les bene-
ficiers du Chapitre de S^Donat jouissent de quel-
qu'autres beneices dans le diocèse de Tournay, ifs
sont tenus de présenter a TBveque quelqu'un capa-
ble de remplir le Bénéfice a sa place, selon la Bulle
du Pape Jean 33 dont il est parlé cy«devant, fol. 4i
de ce volume.
Sentence infirmMb. i4i5. 15 avril ^ avant Pâques^ a
Paris. Arrêt du Parlement de Paris sous le Roy
Charles 6, rendu sur un appel interjette par Jean
de Hornut, clerc du diocèse de Tournay contre les
Prevot, Jurés de la ville de Tournay qui avoient
rendu une sentence contre led. Jean de Hornut a la
requête de Marc Yillain, Ingherrand de Soltenghien
et Pierre Hostelart, laquelle sentence est infirmée
comme rendus par juges incompetens et n'aiant au-
cune espèce de jurisdiction sur les Clers du diocèse. iO&
Chapelle Episcopale de S^Vincent. 1419. Le trois des
Id& de juillet j a Florence, la troisième année du
— us —
pontifical du Pape Martin 5. Bulle de ce même
Pape, par laquelle il accorde a Jean, Ereque de Tour-
nay, qae la chapelle de S*-Vincen( qui est dans sa
maison Episcopale a Tournay ne puisse être confé-
rée par lettres apostoliques quand elle vacquera. i2f
Mariagb DBCtARiî NUL. i42i. 51 mars a Gand^ dans ta
maison de Simon Utenkove châtelain de Gand. Sen-
tence rendue par Jean, Eveque de Tournay, par la-
quelle il déclare nul et invalide le mariage contracté
entre Nobles et puissantes personnes Philippes de
Maldeghem Chevalier et Marguerite fille de Gérard
de Guis(elles Chevalier veuvede Daniel de Masmines,
parce qu'ils etoient doublement parens au quatrième
degré et leur donne la permission de se marier
ailleurs pourveu que ce ne soit point avec des per-
sonnes de la même famille, condamne et taxe led.
Philippes a paier soixante livres monnoie de Flan-
dres et lad. Marguerite a quarante livres et a paier
les frais du promoteur et antres faits a ce sujet :
les personnes présentes a cette sentence sont les
abbés de S*-Pierre et de S*-Bavon, Henry Goethals
Doien de Liège, Jean de Colsbrouc , Prevot de S^*-
Pharailde, Nobles hommes Félin de Steenhuyse, et
Guy de Ghistelle Chevalier et Jean de Broghe, Con-
seiller du Duc de Bourgogne Comte de Flandres et
plusieurs autres 12S^
CouRTRAT. 1422. i6 juillet^ a Courtray, Philippes, Duc
de Bourgogne Comte de Flandres mande a l'Eveque
de Tournay, qu'il a pris en ses mains un prisonnier
dont la ville de Courtray s'etoit emparé et que l'E-
veque demandoit comme étant clerc du diocèse,
qu'il espère faire finir cette affaire a la satisfaction
de l'Eveque et le prie de lever Texcommunication
— 146 —
qu'il a?oi( porte sur les Echeviiis de la ville de
Courtray • IS7
EcHBViNS DE Gano. EKEGUTiOff. 1433. 9 aouiî^ a Ypres.
L*£yeque de Tournay commei Jean de Gulsbrouck
Prevot de S^ Pharailde de Gand et le Doien de
Chrétienté de Gand pour s'informer et prendre
connoissanee de ce que le fiaiilif et les Echevtns de
Gand a voient fait décapiter le sept de ce mois Gabriel
de Vatene leur prisonnier, que FEveque avoLt rede**
mandé comme clerc, et leur promet de leur par«-
dooner eette offence pourvu qu'ils promettent de ne
plus rien faire de semblable contre la justice de
TEveque 459
EcHEVizfs DE Bruges* Justice . Vibrob 0'Arobmbouro.
Pelerihage. 4423« 3 seplem6re, la cinquième anses
dupomtifieat de Martin 5. Aete passé par devant
notaires, par lequel Hadulpbe , Prevet de S^Donat
a Bruges , Nicolas Scaercolf , Doien de Gbretienneté
et Jean de Galeide, Garde des Seaux de i'Eveebé a
Bruges, absolvent au nom de Jean, Evoque de Tour-
nay, les Bourgmaistre et Eebevins de Bruges de
roflense qu'ils avoient commise envers lui en punis-
sant et bannissant Lievin Neuyts de l'ordre des
frères bermites de S^A^^ustin et Jean Hemoe prêtre,
laquelle punition devort regarder la justice ecele-
Elastique del'Eveque comme étant dans son dioeese s
Cette absolution se fait parce qu'ils oïA fous promis
ensemble et séparément de ne plus faire chose pa-
reille a l'avenir et a condition qu'ils iroient tous
avant la Cete de la Toussaint faire un pèlerinage a la
Vierge Marie de Ardembouif et ]eeux qui n'iroient
pas seroient tenus de donner aux pauvres une au-
mône de vingt gros motaoie de flandres. . • • 445
— 147 -
1d. Mêmes lettres «?ec une eedole du Magistrat de
Bruges, en françois, qui est leur soumission et leur
exeuse a l'Ereque iS3
Festc de S^Geoross a Gakd. 1423. i*^ décembre, a
Lille. Lettres de l'Eveque de Toornay Jean^ par
lesquelles, il ordonne que l'on célébrera doresna-
vant dans la ville de Gaad, la feste de S^-Gcorges,
martir^ le jour de sa mort qui est le neuf des Ca*
lendes de may ou le â5 avril , et que ce soit un jour
de fête dans la ville ou tout travail servile est
deffendu pour ce joor-la et relaehc quarante jours
de pénitence a ceux qui iront visiter la chapelle de
ce Saint qui est dans le cimetière de l'Eglise de
S*-Nicolas de lad. ville 161
«Ghanqblier de Tournât. Hommage. Dixmb de Spahille.
i435« 24 juilleî. Acte passé par devant notaire , par
lequel il est dit que Berard de Menile, Chancelier et
Chanoine de Tournay , a fait a Jean , son Eveque/
hommage et fidélité pour la diime du village de
Spahille, diocèse de Toornay, qui lui appartenoit
comme Chancelier 169
EcHBviïis BB 6Airf>4 Absolution. 4423. 23 août. Acte
notaîrial, par lequel il est dît que Jean de Culsbronc
licèntié Prevot de S'^'-Pharailde a Gand et Liévin
Seoop Doien de Ghretienneté ont absous au nom de
lIBveqoe de Tournay, les Baillif, Amman et Ecfae-
vins de la ville de Gand, qui avoient fait mettre en
prison et décapiter Gabriel de Wateoe , Clerc non
marié, quoique cela appartint a l'Offidal qui l'avait
refusé 2 lad. absolution faite après avoir demandé
pardon a TEveque. . « 173
Abbé obS^-Pierrb a Gand. 1423. 15 juitlet. Acte par
lequel Bussard de Mous qui avoit été élu abbé de
— 148 —
S*^Pierre de Gand recoanoit que, malgré les Bulles
qu'il avait reçu du Pape Martin 5 pour la confirma-
tion de son Election, cela ne doU porter aucun pré-
judice a l'Ëveque de Tournay a qui il doit obéissan-
ce, révérence et honneur, comme ses prédécesseurs
ont fait 181
Ck)URTRAY. Justice de l'Eveque. 1423. Le dernier juil^
letf a Lille. Acte par lequel il paroit que Jean de
Hove Ecuier et Olivier Vulf, clercs du diocèse de
Tournay, emprisonnés par les EchevinsdeCourtray,
et rendus a Jean, Evequede Tournay, par Philippes
Duc de Bourgogne, Comte de Flandres, ont été punis
a donner aud. Evoque et a sa justice cinquante livres
parisis monnoie de Flandres . . "I . . • .189
Voir cy-dessus fol. 137.
Id. 1423. Le pénultième de JuilleU Lettres au même
sujet par lesquelles TEveque de Tournay déclare
avoir reçu ces prisonniers et qu'il les condamnera
le lendemain selon leurs crimes 193
Id. 1423. 28 juillet. Acte par lequel Siger Comme-
lin, Doien de la Collégiale de Courtray , absout au
nom de TEveque de Tournay, les Ecbevins, y nom-
més, de la ville de Courtray, qui avoient été excom-
muniés pour avoir mis en prison et n'avoir pas voulu
rendre Jean Vandenbolve et Oger ou Olivier de
Wulf, Clercs non mariés, quand TOfficial de Tour-
nay les leur avoit demandé pour être jugé par la
justice ecclésiastique de TEveque. 197
Id. 1423. 2S juillet. Acte par lequel il paroit que
l'Eveque de Tournay a absout lui meine Judoc Eppe,
Prevot, Jean de Bode, Jean de Rentei et Willaume
de Waie, Ecbevins de Courtray, qui avoient été ex-
communiés pour les raisons cy-dessuset qu'il rend
a la communion des fidelles 205
— 149 —
Aechidiaconat de Bbuges. i425. li décembre ^ à
Lille, Jean, Eveque de Tournay, mande a Toussaint
Mercier, Prêtre Archidiacre de Bruges, dans l'Eglise
de Toarnay, que il lui accorde le delay d*un an
pour lui faire hommage de cet archidiaconat que
possédait auparavant Guillaume Cardinal-Pretre du
titre de S*-Marc et que luy avoit donné le Pape, et ^
lui laisse pendant ce delay d*un an la libre jouissance
des fruits de cette dignité d'Archidiacre. . . .215
Id. i4â4. Le i5...., a Rome. Pouvoir de Toussaint
Mercier, Ghambrier du Cardinal de S'-Marc, Archi-
diacre de Bruges, aJeanPochon, chanoine deCam-
bray, Guillaume Bernard, Jean de Wastines et
Michel Goye chanoines de Tournay et Slmphorien
Mercier habitant de Cambray, de faire hommage a
l'Eveque de Tournay de TArchidiaconat de Bruges,
du diocèse de Tournay que lui avoit donné le Pape
Martin cinq, par lettrée apostoliques d'un induit, et
d*en recevoir les fruits, et revenus. , « . . . 217
Id. 1424. A RomCy te trois des Ides de mars^ la sep^
tieme année du pontificat de Martin 5. Deux bulles
de ce Pape (sous le vidimus de l'Official de Tournay
du 13 Juillet 1428), la première adressée aud. Tous-
saint Mercier et par laquelle il lui donne l'Archi-
diaconat de Bruges, la seconde adressée a l'Eveque
de Tournay, par laquelle il lui mande qu'il a donné
led. Archidiaconat a Toussaint Mercier et que pen-
dant dix ans qu'il sera au service de Guillaume Car-
dinal de S'-Marc a Home il doit jouir de tous les
fruits, revenus, emolumens de cet Archidiaconat
comme s'il etoit présent et sans être obligé de ré-
sider 225
S^ Jacques a Bruges. Heures Canoniales. 1424, 27
Bulletins t. xvi. 19
— 180 —
-septembre, a WajtemmtSj près Lilh. Jleaai Eveqiie
de TourDay confirme et approuve la foAdation faite
par QiUes de Cassel, Joseph Befio, jet autres provi-
seurs de la mançe des pauvres daas relise cle
S^Jacques (Je Bru|^es, de sept heunes eaaooialeSy
sçayoir, matines, priin^s, tterce^, sextes, nooes,
vespres et con^Ù^s , dfios lad Eglise paroissiale de
S*" Jacques; les prdonnances. et reglejoieus pour la
distribution des emolumeqs exUre les prêtre^ liabi-
tués en lad. Eglise sont cooteiM^es dans m^e requête
preseptée aud. Evoque par le^d* proviseurs en le
priant de confirmer c^9 regl0mens et fondations. • 241
Limites d^s diocèses bb Tournât et j>u CUiifiRAY. 142^.
ilSjuilkL Lettres de Jaques, Prevot du Monastère àe
S^^-Marie de Watene, ordrB de S^Aujgustin diocèse
>de Terrpuane^ nommé par Pierre Nards ^e Verailese
docteur en droit, chanoine a Rome^ Chapelain du
Pape Martin $, par lettres dud. Pierre y insérées en
date du 23 Décembre i425 a Rome, pour juger et
décider le différend qu^il j ayoit eptre Jeaa^ £ve<{ue
de Cambray et Jean ]Sveque de Tournpy, sur ce que
le fleuve de TEscaut separapt les deux dioe^ses»
l'Eveque de Tournay avpit f^it de l'autre cpté de
TEsciiut des fonctions qui n'etoient réservées qn'a
l'Eveque djocesain« par lesquelles lettres ied. Pré-
vost oblige lesd. Evpqups a envoier devant lui 4e$
personnes pour ei^aminer la contesti^tion. . • . 257
S*- Jaques a Baui^ES. 1424. Copie non entière des lettres
cy-dessus fol. 241, touchant la fondation dçs heures
canoniales en l'Eglisa paroissiale de S^Jaques a
Bruges 281
Chapitre ob Seglin. Fornications. Concubinage^. 1484.
5 octobre f a LUU. Jean ^ Evoque de Toarnuy et te
Doieo tt Cbflpi(r6 àe S'-Pia€ a Seelîn, confirmenf
la eedule de l'accord fait entre eux et y inséré, sor
le différend qa'il y avoit entre eux pour la correc-
tion des Chanoines et Chapelains de lad. Eglise , it
est dit dans cet accord que led. Chapitre a reconnu
que l'Eveque etoit leur prélat^ jtige ordinaire et
supérieur immédiat, et que Doien , Chanoines et
. autres beneficicps dans lad. Eglise y sont sujets.
Que rEveqâc peut faire vigiles dans le Chapitre et y
punir et corriger les personnes qui auroient manqué.
Le Doien et Chapitre peuvent knposeir ufie peine,
punir les Chapelains, ficaires et Beneficiers quî
mànqiieroient a' lear devoir, et peuvent juger de
toutes les . querelles^ verbales qui arriveront entre
lesd. Beneficiers ainsi que des menaces.
Les Doien et Chapitre connoitront aussi dies crimes
de fornications simples et concubinages et pourront
les punir au nioins^ qu'un* mois après , l'Eveqtie
pourra les punir si la punition n'est pas suffisante.
La connolssance des crimes, tels que le vol , Phoui-
micide, le sacrilège, iHuceste, etc., appartiens
dra a FEveque et autres articles peu essenCiefs. . f98
JoRismcTmN OB l'ëvequb. 1427. SO janvier. Arnoul
de Hekeamp) Ecuier du R^y, Baillif de Totirnay et
Toumesis , mande que par l'ordonnaDce publiée a
Maire et S^*Amand de ne traire pcrâonné en cause
que par devant juges laiques , il i^'a pas prétendu
prejudicie^a la jiiribdiction de l'Eveque de Toornay. 502^
HoiiAfiBDE l'Aachidiacorat DE B^AOGBs. i438. 8 Aoust,
Acte passé par devant notaires de Fhommage fait par
Michel Goye.aii nom et comme procureur de Tous^ ^
saint Be Allier, a PËveque de Tournay, par raison *
de la dignité d^archidtacre de Bruges 307
— 432 —
Succession d'un Bâtard ^ curé a Bruges. i43i. S sep-
tembre. Âcle devant notaires dans lequel est inséré
un accord entre Jean, Ei^que de Tournayet les
Bourgùemaistre et Echevins de Bruges, qui preten-
doient avoir tous deux la succession de Thierry
Clément Prêtre bastard curé de SWaques a Bruges,
par lequel ils déclarent être tous deux contens de
ce qui s'est passé entre eux a ce sujet 5iS
Archidiaconat DE BauGjEs. i43i. Lettre de Guillaume,
Cardinal du titre de S^--Marc, par laquelle il prie
Jean, Evoque de Tournay, son ami de ne point faire
saisir les revenus de TArchidiaconat de Bruges
qu'il avoit resigné a Toussaint Mercier et sur lequel
il s'ctoit réservé une pension de laquelle il ne pou-
voit plus être paie si on en saisissoit le revenu, et dé
recevoir par procureur l'hommage dud. Archidia-
conat 521
Archidiaconat de Gand. i43i. 28 juin. Acte de l'hom-
mage fait a Jean, Evoque de Tournay, par Etienne
Vivien, archidiacre de Gand dans l'Eglise de Tour-
nay pour raison de son Archidiaconat 32S
Archidiaconat de Bruges. 145i . iO septembre^ a Rome.
Lettres de Toussaint le Mercier, archidiacre de Bru-
ges, par laquelle il prie l'Eveque de Tournay de
différer le serment de fidélité qu'il devoit lui prêter
en personne pour son Archidiaconat de Bruges ou
de lui permettre de le faire par procureur et de lui
laisser percevoir les emolumens de son Archidia-
conat parce qu'il faisoit une pension au cardinal de
S*^Marc qui le lui avoit resigné 329
Id« Hohmage. i431« i5 iepiembre. Acte notarial de
l'hommage et du serment de fidélité prêté a Jean,
Evoque de Tournay par Toussaint Mercier, archi^
diacre de Bruges a cause de son Archidiaconnat. . 531
— 183 —
Archiduconat de Tournât. Hommage. 143â. 6 avrils
le Dimanche de Pâques. Acte notarial de l'hom-
mage et du serment de fidélité prêté a Jean, Eveqae
de Tournay par Jean de Thoisy, archidiacre de Tour-
nay a cause de son Archidiaconat 537
Chapelle a la Maison de la Ville de Gourtray. 4434.
Le 8 des Kalendes de fehvrier^ la quatrième année
dupontificat d'Eugène, Bulle de ce Pape par laquelle
il accorde aux Prevot et EchevinsdeCourtray d'avoir
dans leur maison Echevinalle un autel portatif pour
y dire a Voix basse la messe et autres offices tous
les jours excepté les dimanches et fêtes .... 341
Suppôts de S^Donat a Bruges. 4438. 26 février. Accord
entre Jean de Thoisy, Eveque de Tournay et les
suppôts et beneficiers de TEglise coUegialle de S'-
Donat a Bruges» au sujet d'un différend qui etoit
entre eux pour la résidence de ces suppôts de S'-
Donat dans les Eglises du diocèse de Tournay,
esquelles ils possedoient des bénéfices et dont ils se
pretendoient exempts.
Il est dit dans cet accord que les beneficiers attachés
aud. Chapitre et possédant dans le diocèse des béné-
fices a charge doivent présenter a l'Eveque des per-
sonnes capables de le remplir, en paiant au Doien
de Chrétienté 40 sols parisis monnoie de Flandres
chaque année. Si ces bénéfices sont sans charge,
ceux qui les desiroient devroient paier au Doyen de
chrétienté 20 sols par an ; cet accord ne doit durer
que sept ans parce que l'Eveque ne veut point as-
treindre ses successeurs a le tenir 343
Indulgence. 1439. 6 avrils a Lille. Jean, Eveque de
Tournay accorde vingt jours d'indulgence aux per-
— i54 —
sonnes qui ^H^tant confessé feroient les ouvrages
spécifiés dans les lettres jointes a celles-ci •
Ces lettres ne sont pas dans ce recueil. . • « • . 3S?
JURISDICTION DE l'EvEQUE. ACTIONS PERSONNELLES ECCLE-
SIASTIQUES. i440. SO février f a Bruges, Lettres de
Philippe , Duc de Bourgogne , Comte de Flandres ,
pa^ lesquelles il mande au Souverain Baillif de San-
dres et autres barllifs particuliers des villes , de ne
point troubler FEveque de Tournay dans la juris-
diction qu*il pouvoît avoir tant sur les clercs que
sur les laies, sur les actions personnelles. • • . 355
4443. 3 octo6re. Pierre de Rassoncamp, sergent du
Baillage de tournay fait scavoir au grand Baillif de
Tournay, qu'en conséquence de ses ordres et a la
requête de TEveque de Tournay, il a signifié a sire
Hierome du Mortier , Prevot de la ville, Michel de
Horent Maieur , Simon de SMvenois, Maire des
Eswardeurs , de Perceval GaHois, Doien des Métiers
et a Jaques a le Gambe^ Procureur de lad. ville de
Tournay, les lettres du Roy cy-dessous et lui mande
les réponses que le Procureur de la ville lui a faites. 365
Pbivïlbgbs de l'Eveque. 1443. 5 octobre ^ a Paria.
Lettres de Charles 7 Roy de France , par lesquelles
il mande an sergent de faire Venir devant le palais
E^iscopal les Prevot, lurés, Echevins de la ville de
Tournay qui avoient fait emprisonner les chartiers
qui avoient mené du vin dans led. Palais du cru
dud. Evoque ; et de les faire s^ortir et d'empêcher
doresnavant que pareiTIe chose ne se fasse.
La signification de ces lettres est ey-dessus. • . . 373
BENEFICIEES DE S*-DoNAt A Bruges. i447. 20 mat/.
Confirmation de Faceord frit ey^dessus , entre Jean
de Thoisy , Eveque de Tournay et les suppôts de
JusTicB PB l'EvBQUB. 1448. 45 ovriV, a Parie, Lettres
de Ch&rle9 7 Roy de Fraoce, par lesquelles il mande
au Parlement de Paris, de poursuivre et avoir répa-
ration des Prevot et Jurés de Touniay, de ce qu'ils
avotent fait emprisonner et exécuter des Clercs non
mariés et ce au préjudice de l'Eveque de Tournay^
qui devoit en avoir la connoissance S8{$
Archimagonat db Bruges. i45i. 47 aotist. Arrêt de
Jean, Sgr de Proisart , Chambellan du Roy, Baillif
de Tournay et Tournaisis qui remet a quinzaine de
payement le procès qu'il y avoit entre Gilles d'Es-
cornay, Prevot de Harlebecque et archidiacre de
Bruges en l'Eglise de Tournay demandeur, et Jean
Descamps, Pierre Chon et Pierre de Velengues deffen-
deurs, touchant le rev^iu et l'argent touché de cet
Archidiaconat : il est fait mention dans cet arrêt de
plusieurs pièces de procédure données de part et
d'autres * . . 389
StiPPOTS DE S^-DoNAT A Bruges. 14Sâ. Lvndt il juillet.
Accord entre Jean Lomdin Officiai et Nicolas de
S^Hilaire^ Chanoines et Vicaires-généraux de Tour-
nay et Cilles de Beversiuns, Chanoine de S*-Bonat à
Bruges, au nom des beneficiers de lad. Eglise, con-
tenant la même chose qpie les accords faits ey-devant
entre feu Jean de Thoisy, Evoque de Toiiraay et les
benefieiers de S^Donat.
Les aecords sont cy-dessus , fol. 345 et 577. . . . 401
ABBAyB DE S^-Bavoh prbs Gand. 4457. Le 6 dee kalenr-
dee de juin^ 25 may, a Remet la irmiens^ armée du
pontificat de Calixfe. Bulle de ee Pape, par laquelle
il mande a l'Eveque de Tournay qu'aiant oté a Wil*
laume l'abbaye de S<*Bavon près Gand , pour les
fautes qu'il av(ût faites, il donne l'administration de
— 156 —
i'Ëglise de S'-Donat a Bruges et prolongatioa de cet
accord pour cinq ans.
Cet accord est cy-dessus, fol 343 377
lad. abbaye a Jaques religieux de S'-Pierre près
Gand et de lui donner la bénédiction usitée en pa-
reil cas , • 409
GmLLAUHE FiLLASTB EvBQUB DE TouBHAT. 1460 OU envi-
ron. Mémoires et Instructions de Guillaume Fillas-
tre nommé a TEveché de Tournay par le Pape Pie 11%
ensuite de l'admission de Jean Ghcvrot, E?eque dud.
Tournay, pour soutenir ses droits aud. Eveché a
rencontre du Procureur du Roy qui au nom de
Charles 7 Roy de France, s'etoit opposé a la jouish
sance dud. Eveché par led. Guillaume qu'on pre-
tendoit pourveu contre les reglemens de la Pragma-
tique sanction.
Ce Guillaume Fillastre etoit bâtard , ses lettres de légi-
timation .sont enregistrées au reg. des Ch. cotté fol.
dans la chambre des comptes du Roy a Lille.
Il etoit Chancelier de l'Ordre de la Toison d'or et a
donné au public un ouvrage a ce sujet 413
1d. Guillaume Fillastre. i46â« A Fabbaye de S^&iti-
veur de Clugny^ diocèse.... le 6 des kalendes d'aouêt^
la quatrième année du pontificat de Pie â. Bulle de
ce même Pape» par laquelle il mande aux Evequcs
de Cambray et de Terrouane qu'il a nommé Guil-
laume (Fillastre) a l'Eveché de Tournay et de lui
faire faire sa visite, condamnant a la censure ecclé-
siastique les personnes qui s'y opposeroient • . . 441
Id. Excommunication. 1462. ^Àoustj a {Monte-
eUnio aretinensis diocesis in domo suœ restdentiœ).
Alvare, Eveque de Soissons, mande a tous les abbés,
prieurs, prévôts, etc., qu'en conséquence d'une
— 167 —
Buile du Pape Pie itou a lui adressée, ils fasseni pa«
blier et arertir que dans quinze jours de la publics»
tioB de celte Bulle et de ces lettres j Içs personnes
qui se seraient emparé des biens» fruits^ revenus
appartenans a Guillaurae . connue Eveque de Tour«-
na y, les lui rendent ou tiennent avouer leurs fautes;
s'ils ne les rendent pas, ils sont excommuniés.
La Bulle du Pape Pie 2, qui y est insérée, en date de
4463, le quatre des Kalendes d'Âoust, donnée a
Tabbaye de S^^Sauveufi ordonne aud. Eveque et a
l'Archidiacre et Trésorier de Cambray de faire pu-»-
blier contre les personnes qui auroient pris du reve*
nu dud. Eveque et les excommunier 445
Id. 1462. Le lit des Kalendes d'aoust^ a Vabhaye de 5*-
Sauveur diocèse de...* la quatrième année du Ponn
tificai de Pie 3, Bulle de ce Pape insérée dans la
pièce cy-dessus. •..••• 42nr
Justice. Mouvcaux. Lahbbrsàrt. DiFLoaiTioiis. 1461^.
5 S§piembiiBy a Paris. Lettres de Louis li, Roy de
France, par lesquelles il mande a son premier hui»*
sier au Parlement de faire comparoitre par devant
la justice de Antoine Dailli Cbr Sgr de Varennes,
de Mouveaux et de Lambersart , a Mouvaux, Jean
Zadelare Officiai de Tournay ci autres officiers de la
cour de l'Eveque pour les faire déporter en faveur
dud. Seifpaeur de Mouvaux de toutes les poursuites
qu'ils avoient faites contre Miehault le Père qui avoit
défloré Jehennon de Grimaupont, de Chrétien le
Comte qui avoit défloré Jehennon Carette et de Mar-
tin le Père qui avoit défloré Bertrix Deslueux dite
Descamps, dont la connoissance appartenoit au Sei'*
gneur de Mouvaux comme habitans de sa terre. • 46 1
Id. 1465. 45 Sef^embre. Jean Wattepaste sergent du
BULLETINS T. XVI. 20
— 1î» —
Roy' aa baillage d*Ainiens, Prévôté de Beauqoesne,
mande au Baiilif d'Amiens qu'il a signifié les lettres
cy-dessus et que l'assignation a été faite a Houvaax
près de Bondues 468
Prisonihbr. 1463. 5 Janvier^ a Paris. Arrêt du Parle-
ment de Paris qui annulle l'appellation faite tou-
chant une difficulté qu'il y avoit entre Jean le Han
prisonnier en la Conciergerie du Palais et d'autres. 477
Réfugiés. Baisieux. Tressin. GoDYBaNAifce de Lille.
i468« 7 Mars. Appel interjeté par le Procureur
du Duc de Bourgogne contre Jean de Zadelare Offi-
ciai de Tournay qui avoit donné des Monitoîres
pour laisser, jouir des Immunités de l'Eglise Gérard
Dubus et autres du même nom bannis criminelle- .
ment du Royaume de France et qui s'etoient réfugiés
dans les églises de Baisieux et de Tressin, lesquels le
Procureur du Ducen la gouvernance de Lille, Douay
et Orcbics vouloit prendre pour les juger. . . . 481
SiNODB ▲ Tournât. 1416. 5 May. Certificat de ce qui
s'est passé au Sinode de l'Ëveché de Tournay tenu
du tems de Jean de Thoisy Evoque, rendu par les
Vicaires du diocèse, en aoust 1469, où se voit le
rang et la préséance, observée entre les abbés de
S'-Martin, S'-Amand et S^-Nicolas des Prêts. . . 489
Voir cy-devant pareille pièce.
Canonigat de Tournât. 1475. 21 Aoust. La deuxième
. année du pontificat du Pape Sixte quatre. Guillaume
Evoque de Tournay nomme M'« Sigeri Maître es arts
et licentié en théologie chanoine de la caihedrale
de Tournay, qui avoit été recommandé par l'univer-
sité de Paris et présenté par la faculté de théologie.
Ce titre copié de la main de mon grand père est dit
avoir été tiré sur un livre en parchemin qui contient
— 159 —
les actes du Chapitre de Tournay depuis le 3 Âoust
4472jusqu'au28Nov. U74 495^
Succession. Fbrry de Clugny. i483. iâ février.
W Guillaume de Clugny Sgr de Montclon Maitre
des Requêtes, se faisant fort de W Barthélémy de
Clugny, son frère, Archidiacre d'Autun, donnent pou-
voir a M* Jean Hermetis Promoteur de la Cour spiri-
tuellede Tournay, Jean du Havenon avocat du Roy,
et Jaques du Vivier promoteur de flandres, pour
recevoir, demander tout ce qui leur poovoit revenir
de la succession de feu Ferry de Clugny Cardinal et
Evoque de Tournay^ leur oncle 497
1d« 1485. 17 février , a Tournay. Ëustaçhe Savary,
Cbr. Sgr. de Warcoing, d'Antrœuiles Chambellan
du Roy, lieutenant du Baillf de Tournay interine
les lettres de bénéfices d'Inventaire accordées le 14
novembre 1485, la première année du règne de
Charles Roy de France, en faveur desd. Guillaume
et Barthélémy de Clugny frères et neveux de Ferry
de Clugny, Cardinal et Evequc de Tournay pour la
succession de leur oncle 501
Id. 1482^. 25 may. Acte notarial de la revocation de
la procuration donnée par M. Hugues de Clugny,
Cbr. Sgr. de Tousonguion a noble homme Jean de
Clugny, estantde Champetiielloa et Pierre Regnault,
laquelle procuration avoit été donnée pour recouvrer
la succession de M' Ferry de Clugny , Cardinal et
Evoque de Tournay, frère dud. Hugues de Clugny. 509
Procubation donnée pour REGIR l'Eveché. 1497. 4 avril
a Paris* Lettres de Louis, Evoque de Tournay, par
lesquelles il nomme Guillaume de Chardonnet Prêtre
Prieur du couvent de...» (de Doyaco) diocèse de
ChartreSi son Vicaire légitime dans son Evcché de.
— 160 —
ToumajTy lui doQtM) pouvoir de gérer les afihires de
IZpiscopati d'en recevoir les Revenus, de conférer
les Ordres, de consacrer le Saini Gresme et gênera-
lemenl toutes les fonctions attachées a son Eveché,
même des cas réservés ordinairement aux Eveques. SIS
Louis Pot, Bvbqui db Tournât. — Abbb db S**Amand.
ExcoHicofitCÀTtoif 4499. 3 sspfem6re, a Paris, Lettres
de Germain de Ganoy, Conseiller au Parlement et
Ghamrine de Paris, nommé juge et commissaire avec
les abbés de S*^-Genevieve et de Saint M agloîre, par
le Pape Alexandre 6, par sa Bulle y insérée, don-
née a Rome, le douze des Kalendes de may 1499,
par laquelle Bulle il leur mande diibsoudre de Tex-
eommunication portée contre Louis Pot, Eveque de
Toumay, etc., par lesquelles lettres led. Germain
aiant fait assigner différentes personnes y nommées
déclare contumace Pierre Rike, abbé de S*-Amand
en Pevéle, casse toutes les censures qui avoient été
portées contre led. Eveque, Louis Pot, ote l'interdit
qui avoit été mis sur les Eglises et absout le même
Eveque , le Chapitre, Prevot , Jurés et peuple de
Tournay, Guillaume Chardonnet , Paul dcLandas,
Pierre Cotterd , Nicolas de S^-Genois Chevalier M
autres personnes.
Cette pièce esi curieuse, elle est trop longue pour
en faire l'extrait dont elle aurait besoin et d'ailleurs
je crois qu'elle est peu correcte S35
SiMODB. Mémoire contenant un projet ou formulaire
des oereÉionies a observer a l'ouverture et a la tenue
duSinodede Tournay ^ • . B49
Punition db hauvais propos. 1302^ S4 may, û Matines.
Phiiippes, Duc de Bourgogne Comte de Flandres,
mande et ordonne a ses Baillift de Gand, Ipres, etc..
— i6l —
de s'informer de toutes les personnes tant ecclésias-
tiques que séculières qui tiendroientde mauvais dis-
cours et propros scandaleux touchant le différend
de TËveque de Tournay , et de les faire prendre et
punir selon le cas et les faire mener a leurs dépens
au château, de $57
EvECBti DE Tournât. Différend. i502, a Borne, i*'
may, la dixième année du pontificat de Alexandre 6.
Bulle de ee Pape, par laquelle il mande & Louis Roy
de France qu'il envoie Louis Pretrc-Gardinal du
Titre de S^^'-Agathe pour terminer les differens
qu'il y avoit entre Pierre Kike, Eveque de Tournay
et Louis Pot, Eveque de Leictoure S61
Id« i50ây a Paris f onze juillet. Lettres de Louis 12
Roy de France, par lesquelles il mande aux Baillifs
de Vermandois ^ d'Amiens, de Beauquesne et aux
Gouverneurs de mettre a exécution les arrêts diffe-
rens qui avoient été rendus en faveur de Louis Pot,
Eveque de Tournay contre Pierre Rike, religieux de
S^Amand qui pretcndoit avoir été nommé aud.Eve-
ché de Tournay et contre ceux qui le soutenoient.
Il paroit par cette pièce et celle cy-dessus que Pierre
Kike, religieux de S^-Amand avoit été nommé h
l'Eveché de Tournay par 1er Pape et que Louis Pot^
Eveque de Leictoure y avoit été nommé par le Roy
et que cela a formé beaucoup de contestations. « . 565
Nomination d'Officiers. 1505. À Tours , ^H juillet.
Charles de Hautbois nommé a TEveché de Tournay
nomme Pierre Cotterel Vicaire gênerai du diocèse
et confirme TOfficial, le Promoteur, les Procureurs
fiscaux et autres officiers de sa jurisdiction, lesquels
avoient été nommés par feu Louis Pot, Eveque de
Tournay 573
— 162 —
Accord. iS09. A Gand, 8 may. Accord entre Maxi-
iiiilieD 1 Empereur et Charles 3 son petit-fils d'une
part et Charles de Hautbois Evoque de Tournay
d'autre part, touchant le débat des jurîsdiction des
deux parties.
Copie informe 577
Copie correcte de la même pièce de la main de Jean
Godcfroy mon grand-pere. . . ... • . .601
Sentence CASSÉE. Lo0i3 GuiLLARD. 4516, S2 avrils a
Paris. Lettres de François I Roy da France- par
lesquelles il ajourne au Parlement' de Paris le
Bailli f de Tournay et les Prévôts et Officiers et £che-
vins de la ville de Lille a la requête de M* Louis
Guillard pourveu et administrateur de l'Ëveché de
Tournay contre qui ils avoient rendu une sentence. 609
Id. Empereur -assigné au Parlement de Paris. i5i6.
25 avrily a Paris. Le même François I ajourne a
comparoitre au Parlement de Paris TArchiduc d'Au-
triche, comte de Flandres, Pair de France (Charles
5 empereur) et d'amener avec lui les officiers de son
conseil a Gand et l'abbé de S*-Michel d'Anvers, pour
casser et révoquer les torts faits par led. Conseil et
l'abbé de S'-Michel a Louis Guillard pourveu et ad-
ministrateur de r£veché*de Tournay sur sa jurîs-
diction Ecclésiastique 617
Id. Conseil de Gand. i516. 8 may. Rapport fait au
Parlement de Paris par Josse de Hessin sergent au
Baillage d'Amiens de la signification faite des lettres
de relief d'appel obtenues par M« Louis Guillard
pourveu et administrateur de l'Eveché de Tournay
le 6 May, a M^* Clair Utenhove Ch' Président du
Conseil de Flandres a Gand et autres conseillers de
lad. chambre, et de la réponse a )ui faite. • • .621
— 165 -
Id. Echbvins de Lille. 1516. 21 may^ a Paris. Fran-
çois premier mande au premier huissier du Parle-
ment de Paris de mettre a exécution les lettres de
relief d*appel ey*dessus du 22 avril par devers les
Echevins de Lille qui avoient fait la difficulté de les
recevoir 625
Id. 4516. U septembre , a Parie, Nouvelle assignation
donnée par François premier aux Echevins de Lille
en Flandres 629
Archidoc d'Autriche vassal du Rot de Frange. 1520.
22 décembre, a Paris. Lettres de François premier,
par lesquelles il ajourne Gbarlesi Archiduc d'Au-
triche (depuis Empereur), a comparoitre au Parle-
ment de Paris, comme son vassal pour y rendre rai-
son des entreprises faites par luy et ses officiers au
préjudice de la souveraineté du Roy sur la ville et
Eveché de Teurnay 657
Id. 1520. 22 décembre ^ a Paris, François premier
mande et ordonne aux Prevot de Paris et Baillif de
Tournay de faire bonne justice aux parties assignées
dans les lettres précédentes et qui sont insérées en
entier cy-dedaus 645
Id. 1520. Samedy 22 Décembre. Lettres de Gabriel,
Baron et Seigneur d'Alegre, Garde de la Prévôté de
Paris, Commissaire du Roy en cette partie, par les-
quelles il mande au premier sqrgent d'exécuter le
contenu des lettres cy-dessus 659
Arrêt. Béguines de Gourtray. 1522. 25 aoust, a Ma-
Unes. Arrêt du Grand Cbnseil de Maliiies pour ma-
tières d'anticipation entre Jaques Van Thieit, vicaire
de Tournay^ curé de S^-Martîn a Gourtray et les
Beghinnes dud. Gourtray 665
Id. 1528. S décembre , la 6' année du pontificat de
— 164 —
Clément sept. Acte notarial dans lequel le même
Jaques Van ThicU promet s'en tenir a ee qu'il sera
décide par des proviseurs qu'il a nommés touchant
les di£BcuItés qu'il avoit avec les Beghinnes de Cour-
tray 665
Abbaye d'Eechoute et de Douxvallb. 1530, a Aome,
Katendes de deeembrej la 8' année du pantificai de
Clément 7. Bulle de ce Pape par laquelle il mande a
l'Evcque de (Wigonneusis) et aux abbés d'Ee«
choute et de Douxwaile du diocèse de Touroay,
qu'aiant appris par Charles de Croy, administrateur
perpétuel de l'Eglise de Tournay et des monastères
de S^Pierre, d'Afflgihem (Affliginiensis) et de S'-
Guislain, diooese de Cambray, que quelques per-
sonnes mal intentionnées font un tort infini a ces^ab-
baycs en se faisant donner par des actes, obligations,
testamens, les biens, revenus, meubles et im-
meubles, de faire publier dans leurs Eglises que les
personnes qui ont fait toutes ces choses et qui font
rentrer les biens de ces abbaies dans les manses
episcopales, viennent Tavouer aud. Cbaries de
Croy et lui en faire restitution 675
Pour la restitution des titres que quelques personnes
mal Intentionnées avaient enlevés, voir une ordon-
nance de Charles-Quint Empereur a ce sujet.
Préséance, Mémoire contenant divers raisons pour
prouver la préséance de l'Eveque de Tournay sur
les Eveques, suffragans de Cambray et de Malines. 677
Voir a ce sujet dans les diplômes fielgiques une
Bulle du Pape Pie 4 de 1865.
Id. 4565. 3 avril, a Rome^ la eixieme année du Pon-'
tificat de Pie 4. Bulle de ce Pape par lesquelles il esl
dit que quoique dans les lettres d'érection en Arche-
— 16» —
veché dé TEveché de Cambray d0iiiié0 par Paul 4
soD prédécesseur, Arras aoiC Dommé le premlor
Eyechë safEragant, cela ne deit prej4idîcier en
rieo aux àaires Evechés qui oat toujourt le mette
droit 681
Imprimée t, S. fol. i556 des diplômes Belgiques.
Canokicats du TocRifAT. 1368. A RonUf aux ides de
juin^ la troisième année du pontifkat de Pie 5.
Bulle de ce pape, par laquelle H mande et ordomie
que les Ganonicats de TËglise de Toumay qui rs^
queront ne seront donnés doresnavant qu*a desgeua
nobles ou qui auront étudié dans une «nW^rftité
fameuse • • 685
Gilbert d'Oignies, sacré en i565, mort en iS74, etoit
alors Eveque de Tournay «
Vente a Orques* i571. 9 décembre. Lettres d'acbat
fait par Thomas Delobel, des tuteurs de Jean Ma-
rissal, fils mineur, de la moitié d'une maison, eour,
estable, fournit, jardin et héritage contenant demy
bonnier a Orques ^ . • • .689
Nomination a l'Ë veché de Touanay. i58â. En Portu-
gal^ le dernier de mars. Philippes 2 Roy d'Espagne
mande au PapeGregoire 15, qu'en conséquence de la
permission a lui accordée par le Pape Paul 4^ de
nommer aux Archevêchés et Evechés d'Allemagne
et de la Belgique ; il lui propose Maximilieii Moril-
lion, Prevot d'Aire et Vicairc-general de Malines
pour remplacer dans TEveché de Tournay, Pierre
PintaflouT, Eveque qui venoit de mourir, en le priant
de reserver dessus led. Eveché une pension de mil
florins pour fEvequede MiHdhourg et une pension
seisbIaMe pour le séminaire nouvellement établi a
Dmfay 701
Bulletins t. xvi. 21
— 166 —
CfliNOiNKS se PLAlGIfAIfT DE LEUR IIIStaE. 158S. iOjuin^
a Toumay. Lettres deMaximilien Doiea et du Cha*
pitre de l'Eglise cathédrale de Tonratayi dans les-
quelles ils se plaignent de leur misère et de leur peu
de re?enu ainsi que TEveque, parce que toutes leurs
terres sont depuis deux ans sans culture et que
toutes leurs maisons ont été ruinées au siège de
Tournay qui a Qté en septembre i 58i 705
Sbrhert. 1594. Formule du serment prêté par Michel
élu £T«que de Tournay 709
HiciBL d'Esnbs, Evbque de TouRifiT. 1 597. A JRome, ,
6 œtobre. Vidimus d'Asarcellus Vantes protonotaire
Apostolique^ d'une bulle du Pape Clément 8 y insé-
rée en date de 1597, a Romci le dix sept des Ca-
lendes d'octobre, la siiieme année de son pontiGcat,
par laquelle il confirme le choix qu'avoit fait Phi-
lippes 2 Roy d'Espagne^ de Michel d'Esnes, esleu
Evoque de Tournay ^713
Prbseangb. 4899. 41 décembre ^ a Gond. Lettre de
Pierre d'Amant Evoque de Gand a l'Eveque de Tou-
nay touchant la préséance qu'il prétend sur led.
Evoque de Tournay . 725
Id. 1599. 27 may. Certificats de notaires dans les-
quelles il est dit que aux obsèques de Philippes 2
Roy d'Espagne, l'Eveque de Tournay a eu la pré-
séance sur ceux de Gand, de Namur et d'Anvers. 727
Et deux autres certificats en 1622 l'un de notaires et
l'autre de Philippe de Merode comte de Middel-
bourg.
Id. 1599. 11 décembre. Protestation de Pierre Damant
Eveque de Gand contre Michel d'Esne Evoque de
Tournay a cause de la préséance que ce dernier a
— 167 —
eu aux obsèques de Philippes 2 Roy d'Espagne a
S<«-Gudule a Bruxelles 719
Id. 1599. 22 may. Autre certificat de ce que TEveque
de Touroay a eu la préséance aux vigiles ^et messes
pour le service de Philippes 2. ..... • 731
Droit dus Eveques. 1602. 28 juin et 1606. 20 aausf.
Deux déclarations de la congrégation des cardinaux
commis â l'interprétation du Concile de Trente en
faveur de Michel d'Esnes E?eque de Tournay qu'il a
droit de visiter son Eglise cathédrale et toutes les
Eglises séculières de son diocèse, même celles qui
sont ou se prétendent exemptes comme celle de
S^-Pierre de Lille, d'approuver les confesseurs, don-
ner permission de prêcher, instituer le concours,
même pour les Eglises qui sont du patronage de son
chapitre, publier des Indulgences etc 735^
Chapitre DE Harlbbeqce. Eveque de Tournât. 1617.
23 février, a fifand. Lettres de Guillaume de Cas-
tillo abbé de fiaudeloo ordre de Citeaux, et de Fran-
çois Delrio, Doien de S^-Bavon a Gand, juges délé-
gués par M. d'Âscagne Archevêque de Bar et nonce
du Pape dans les provinces Belgiqucs, pour décider
sur la contestation qu'il y avoit depuis longtems
entre les Eveques de Tournay et le Chapitre de
S^-Sauveur a Harlebeque, par lequel accord il est
dit que lad. collégiale sera soumise a Tordinaire de
l'Eveque immédiatement, et qu'il en fera la visite,
le Chapitre aura connoissance des choses criminelles
et civiles, par prévention, et n'en aura aucune des
crimes d'heresie, sacrilège, homicide, simonie, so-
domie , et dont la connoissance appartiendra a
l'Eveque.
Les pouvoirs et confirmations de Haximilien Vilain
de Gaad dit de Rafiseghem et da Chapitre d'Harle-
beke sont insérées dans ces lettres 7S7
Chapeub Càstrallb au Qdbsvot. 4618. 22 jonvisr, ou
Quesnayt liettres de Dom Jean de Robbes eomté
d'Apappes, Gouverneur de Lille, Douay et Orehtes,
par lesquelles il est dit qu'en présence de deux per^
sonnes nommées de sa part, M'* Louis de Maillj
Cb' S^duQuesnoy^ s'oblige lui et ses successeurs
pour Tentretien d'une chapelle eastralle fondée en
son château du Quesnoy sur la Deule le 8 Novem-
bre 1616 745
HoBT DE PfliUPPBS S. 1619. i4 avril f a Bruxelles.
L'Archiduc Albert mande a i'Eveque de Toumay de
faire faire un service dans son diocèse pour le Roy
d'Espagne Philippes 3 et le fairo recommander par
les prédicateurs • • 749
S^-F^iEiBB DE LiUE« Lettre du Théologal de Lille au
Pape touchant la visite de l'Eglise de S'-Pierrc de
Lille par I'Eveque de Toumay en i6i9.
Cette copie a été envoiée en novembre 1619 a TEve-
que de Toumay par le nonce Luc San Severin • • 755
SiNODE.-i619. 16 avriL Acte de ce qui s'est passé au
Sinode de Toumay ott se voit le rang de l'abbé de
S*-Hartin avant celui de S^NicoIas des Prêts. • • 761
Siège Episcopal* 1 630. 20 juin , S ei 7 aousL Extrait
du décret de la congrégation des Cardinaux commis
a l'Interprétation du Concile de Trente en faveur
' de M^ximilien de Gand a Villain Ëveque de Tournay
touchant l'usage du siège Episcopal au chœur de
son Eglise eathedrale : av^ le mandement du Nonce
es Pays-Bas pour l'cxeoution dud. décret et la rda-
tion des Notaires Apostoliques qui pnt insinué ie
susd, Mandement aux Doien et Chapitre dud, Tour-
nay 76S
— 169 —
SiNODB. 1621. !27 avril- Acte de ce qui s'est passé au
Sinode de Tournay tenu par Maximilien de Gand a
Villain Eveque de Tonroay 775
SiNODB. i622. Acte de ce qui s'est passé au Sinode
de Tournay. 781
Prescb/incb. 1622. 9 mars. Protestation de Maximilien
de Gaud a Villain Eveque de Tournay touchant la
presceancc de son Eglise sur celles suffraganles de .
Cambray, pour assister aux obsèques de TArcbiduc
Albert 789
Id. 1622. Mémoire contenant des raisons pour prou-
ver la presceance de l'Eveque de Tournay sur les
autres Eveques, suffragans de Gambray, contestée
aux funérailles de l'Archiduc Albert 791
SiNODB. 1625, 2J/at/. Acte de ce qui s'est passé au
Sinode de rEveché de Tournay ou il se voit que
l'abbé de S'-Martin a eu la presceancc sur Tabbé de
S*-Nicolas des Prêts 795
Sinode. 1625. 15 avril. Acte de ce qui s'est passé au
Sinode de rEveché de Tournay. 80t
Id. 1625. Sinode de l'Eveché de Tournay. ... 805
Id. 1626. 28 avril. Sinode de l'Eveché de Tournay. 809
Moulin a eau. 1628. ^10 février. Homologation d'un
jugement rendu au sujet d'un moulin appartenant
à l'Eveque de Tournay, gissant en la rivière de
^ l'Escaut sous le Pont-à-Pont a Tournay. . . . 815
Dénombrement. 1629. 7 may. Rapport et dénombre-
ment par Maximilien de Gand a Vilain , Eveque de
Tournay^ des biens temporels de l'Eveché de Tour-
nay tenus en fiefs des Princes souverains du pays. Il
est dans le deuxième volume de ce recueil fol. 6$3. 817
Reclusb A Lille. Capucines. 1650. 12 juin. Lettres
d'Anne d'Anchin abbesse et de Claude de S**Genoi8 ,
— 170 —
Prieure de l'abbaye de Messines, par lesquelles du
consentement de l'Eveque d'Ipre, elles accordent a
])«ii« Françoise Joseph de la Motte dite de fiarastere,
religieuse deTabbaye , une somme d'argent pour
pouvoir se bâtir nne petite maison et 'se rendre re-
cluse sous la règle et habit des pe&itentes Tufgai-
rement dites Capucines du tiers ordre de S^
François, près de sœur Jeanne Cambio aussi re-
cluse près S*-André au faubourg de Lille.. * . 897
Prbvoté de S*-Pierrb. 4630. A Rome , le six dés Ides
de febvrieTf la huitième année du pmtifieat de
Urbain 8. Bulle de ce Pape, par laquelle il nomme
François Vilain.de Gand a la Prevotë de S*-Pîerre
' de Lille, vacante par la nomination d'Engilbert a
l'Evechë de Namur. 901
Id. 1631. il eepiembre. Installation de Florent
Vandethaer , Trésorier de S*-Pierre, au nom de
François Yillain de Gand, nomme Prevot de S*-
Pierre : lad. Installation faite par Robert Imbert,
Chantre de lad. Eglise. 908
Id. 1631. € septembre et i6Z\. 9 septembre. Lettres
de Maximilien, Eveque de Toumay et de François,
Archevêque de (Csesariensis) au même sujet. 910
iNDULGEifCE. S^QuiRiN. 1658. 20 fsvrier ^ à Rome,
Bulle du Pape Urbain 8, par laquelle il accorde des
indulgences pour sept années, a ceux qui visiteront
^ l'Eglise de S*-Quirin a Tournay, le premier diman-
che de septentbre, jour delà fête. • . . . .915
Abbaye de S*-Mbdard. ("ragment d'une Bulle du Pape
Urbain 8, touchant Tabbaycde S^*NicoIas des Prêts,
ordre des chanoines réguliers de S^-Augustin, sous
le nom de St-Mard ou St-Medard, a Toumay. . .917
;
— 171 —
EiiTBaaBiinis dbs sécolibas dans us Raisons rbii-
61BUSBS. i649. A Aome, 17 may , /a cinquième année
du pontificat de Innocent 10. Lettres de Prosper
€a£Farell.us Protonotaire Apostolique, par lesquelles
il ordonne aux provinciaux, prieurs, gardiens, reli-
gieux de tous ordres, compagnies de Jésus, d'exeeu-
ter ou faire exécuter les décrets, ^rapportés en
extrait dans ces lettres^ touchant les enterremens
des morts dans les Eglises et maisons religieuses et
ce a la prière de FEveque et du Chapitre de Tour-
nay, des Doiens de chrétienté, et des curés dud.
diocèse 92i
Enterremens. 1649. À Rome , 2i juin. Le même Pros-
per €affarellus mande aux réguliers mendians et a
la Société de Jésus d'exécuter et faire exécuter les
décrets insérés en extrait daus ces lettres touchant
les enterremens des Morts dans les couvents. . . 935
Palais Episcopal. 1671. 8 may. Procuration de M.
Potier œeonome de TEveché de Tournay pour em-
prunter 20000 florins pour faire rebâtir le palais
Episcopal 94S
Avis de M. le Pelletier. 1675.20 décembre. Ad vis
rendu par M. Michel le Pelletier Intendant en Flan-
dres sur les differens meus entre le Magistrat de la
ville de Tournay appellaot et demandeur et M. Gil-
bei^t de Choiseul du Plessy Praslin Evoque de Tour-
nay Intimé et deffendeur.
Il est ensuite intervenu un arrêt du Conseil d*£tat
donné a S^-Germain en Laye^ le 28 Février 1676,
portant règlement sur le sujet de ces différends.
Cet arrêt est imprimé dans le recueil des edits et
reglemcns pour le ressort du Parlement de Flandres
in-4<' page 55.
— in -
Le dispositif 4e Tarrel est a la suite de cet atis.
fol. 1061 949
SoucHANTBBRiB. ^ Novembre j a Toumay. Transaction
sur le sujet de la ehantrerie et de la souscfaanterie
de l'Eglise catliedralle de Toornay entre le Chapitre
de lad. Eglise d'une part et W Vincent Ragot
chantre et chanoine de cette Eglise et Paul Martin
Grau aussi chanoine, pourvcu par le Pape de lad.
souchantrerie, d^autre part 106!>
FIN D0 QVATBlàHB ET DERNIER TOLUVE.
— 175 —
LISTE
ras BENEFICES DU DIOCESE DE TOURNAT.
Dimiejmr Doymnez avant PEreeîiim de» nouveaux evechés
PAR Philippe 2 Roi d'Espagne ek 1560.
VEvechi de Gand et celui de Bruges ont été démembris
de celui de Tourna}/.
DOYENNEZ.
i Touroay • . • .
. Pag. 174
â Uekhin •
) • a
17T
3 Lille • •
» • <
179
4 Seclîn
• «
183
5 Courtray .
» • <
185
6 Roulers. Rousselaer
• •
187
7 Audenarde
» • <
190
8 Gandy a présent Evechë <
1 • <
193
9 Waes
•
198
iO Bruges, a présent Evechë
•
JMO
il Ardembourg
» • . «
SOS
12 Oudembourg
» ' « 1
807
BULLETINS T. XVl.
32
— 47* —
BE6ISTRDH BENEFICIORUH TORNACENSIS DlfCBSlS
PBR DECANATUS ET COLLAHONES.
I. In iecanatu tomacesiu
—Deeanus eecleriê tamacemU.
Landas • *
•
•
ZXVllj 1.
Auchy •
.
.
XXUlj 1.
DecanuB et eapitulum ecdesie tomaeensiê
«
Blandaing •
•
.
liji.
Capellania ibidem
.
•
XTJ 1.
D0D8
•
•
xxuij L
Capellania ibidem
•
.
Capellania des wastines : redditas sunt alie-
mati| quia rex tenet
•
Espamg .
.
XX 1.
£r6 • • •
'.
XX 1.
Capellania ibidem.
«
xxuij I.
Houardrie
•
XIJ I.
JoUaing
•
• • *
XXIJ 1.
Lesdaing.
• *
xxuij L
Namaing.
> «
xc L
Orcbies.
• «
1 1.
Capellania ibidem Béate ■.
Harie.
xvj 1.
Ibidem alia capellania.
X 1.
Ibidem alia capellania
» .
Capellania bc^inarum.
«
XIJ I.
Wez.
•
XX 1.
Welvaing.
..
xl I.
Saceriotes
majaris aUaris.
AfS» . • •
•
.
xxviij L
Baissy.
.
.
• ••• m
XXUlJ 1.
Bourgiella.
«
.
xxiuj 1.
Capellania ibidem
•
.
xvij
1. xii 8.
— 17» —
Abbtti S" Amandi in pabula.
Lecelle. . . • ,
XZZTJ h
Rosut. • • . ,
1 XXUIJ 1.
Froimont. • • • .
XTJ 1.
Wîlkmiel. • . • .
XTJ 1.
Capellania ibidem de haudion
** *
XIJ 1.
Hertaing. • • . ,
XX 1.
Moussin .....
xl I.
Capellania ibidem.
XIJ 1.
Nivelle ....
XX 1.
Rongy ....
xxviiî 1.
Rome .....
xV 1. Tiii 1.
Capellania ibidem.
XTiij 8.
Capellania ibidem de cleppes
Rumegies ....
XXIUI I.
Stufl Martinus in S*» Amando
xl. 1.
Capellania ibidem Béate Marie
xijl.xyj 8.
Capellania ibid. S'^-Nicolai
XIJ 1.'
Capellania ibid. S*' Johannis evangel.
xvj I.
Capellania ibid. S^ Jacobi.
Capellania béate Marie leprosoram jaxta
Stum Amandum.
Capellanium leprosorum in ecclia.
Capellania S^ Nicasii
XIJ 1.
Thuns .....
ZIJ 1.
Taintegnies ....
• • • • «
XXUlj 1.
Briilon ....
• • • • «
XXUIJ I.
Abboi S^ Martini Toumacen
de.
Rsplechin
xl 1.
Samion (Saméon) .
xxxij 1..
Capellania ibidem.
xvj 1.
— i16 —
Abba$ S*i Peiri GandemU.
Hollaing. ....
Capellania ibid. redditus sunt alieoati
Bf uidle 8ur l'Eseaut.
Àbbas de Marchenis.
Bovri . • • 9 •
Abbas CisonienM.
BaisioD.
Capellania ibidem.
Boavinea. • •
Chereng. ,
Cobrieu.
Canfaing.
Cisoiog.
Capetlania de clerriea in ecclesia de Cisoiog.
Capellania de ma. •
Gruisons.
Genech. . '
loury.
Templuvia in pabnia.
Capellania Béate, Marie.
Capellania beati, Joannis Baptiste
Capellania alia ibidem.
Cieipellania in pabula cava.
Capitulum ÀfUhoniensA.
Lamaing. • • . •
Dominus de Wannechain Laicus.^
Waonecbalog.
XX I.
xi) I.
XX L
XYJ 1.
xxxj L
xxxiuj u
XX 1.
XX I.
xliriij L
XXUlj I.
xvj I.
XX U
— 177 —
II. In Decanatu HekhinensL — Ad eollaiioHem Reverendi in
Christo patris Domini Domini EpUcopi Tomacenm.
Honnep. • . • .
XXXT 1.
Capellania ibidem nova.
Helchin .....
XX I.
Capellania Ibideia nona • ,
XT K non tax.
Capdlaaia in Castro
XV I. non tax.
Torcoing. ....
xxxviij 1.
Capellania ibidem . • .
xuj I.
Decanus et capitulum ecdcM tomacensis^
Sanctns Leodegariua . . • •
xîvitj 1.
Hestrud «...
xxvij I.
Capellania ibidem
XUJ !•
Espierre. . • . <
xxvii] î.
Pech .....
xxnrj 1.
Capellania ibidem.
* • 1 *
XIJ 1.
Capellania du Biez. ' .
xij I.
Estaimbourg
xxvuj 1.
Bailleul.i
xxviij 1.
Capellania ibidem.
XX !•
Ramegnies. • • «
XX 1.
Luigne • • . . <
XXllj I.
Herseaux. ....
XX 1.
Roubaix • • •
xxxii) L
Hem sur la Harcq . .
xxxij U
SaUly .
xxj 1.
Willem ....
. xxxviij^ L
Conter ceçlesU tomoconm
Néchin • • • .
xxxvij I.
CapellaniA ibidem.
. XY L ma laxv
— «78 —
Hoipitalarius eeclerie tomacensis.
Warquoing .... xxij L
Capellania ibidem • . . x
1. non tai.
Saeerdotes majoris altaris.
«
Sanctus Genesius .
xxxviij 1.
Capellania ibidem . • . x
1. non tax.
Abbas 5^ Martini Tomacensis.
Mouscron . • • . xxiiij 1.
Capellania de Rames . • • xv L non tax.
Evregnies ... • . xliij 1. viij s.
Templeuve . • • • xlv L ij 8*
Capellania de le Cacheriez . • xvj 1.
Capellania CasCri de Daesemer a Tem-
pleuve. ....
Capellania de Rumea . ...
Estaimpuich • . • .
XVIJ 1.
xvj K
XVlj 1.
Abbas Cisaniensis,
Toufflers. ....
xix 1.
J<fV8* • • • » .
Capellania ibidem.
XVIIJ 1.
xxij 1.
Abbas S^ Pétri Gandensis
Auclenghien. . . . •
Capellania ibidem. . •
Âltapîppa. Haute rive.
BousBut. • . ...
• ••• 1
XXllIJ u
XIX I.
XVlj 1.
Abbas S^ Bavonis Gandensis.
Watpelos. ; ...
xxj. 1.
Capellania ibidem. . . . xv
1. non tax.
— 479 —
Àbbas S*^ Theodoriéi Remensis.
Dottigies.
Capellania ibidem.
Quinghien.
xlj I.
• xij L noo lax.
XXllj I.
Abba$ Hanoniensis.
Lecrs. • •
Capellania ibidem.
xxxij h
• XV i. non tax.
m. In deeanatu insulensL — Ad eollationem Reverendi in
christo patris et Domini Domini Epiaoopi Tornacênsis.
Lezennes.
Deuslemons
Capellania ibid Béate Marie.
Frelengbien
Wazemmes
Esquermes
Capellania Béate Marie ibid.
Houvaux.
Sacerdotes majoris altaris.
Vnus sacerdotum majoris altaris
XXXV 1.
XXX I.
XXX I.
XX 1.
XXX I.
XVllj 1.
Bondus •
• •
XXXV I.
Capellania ibidem
« .
XX I.
Prœpositus S^
Pétri insnlensis.
Stus Stephanus insnlensis •
. .
XXX 1.
Capellania prime misse .
• .
XX 1.
Capellania panehin
. •
• • • • 1
xuij 1.
Capellania bouvrie
• .
XV 1.
Capellania Campane scabin.
insul.
— f 80 —
Capellania Petronîlle
Capollania S^ Jacobi
In hospitali S^' Nicolai inter duos pontes
Capellania S^ Nicolai zega
Capellania S^ Eligii appell. Sauvage
Capellania Galet.
Sanctus Andréas •
Capellania de Cisonio
Sancta Maria Magdalena .
Saneta Catharina •
Capellania beguinaniai insul»
Deeanus et capitulum eeekâie S^ Pétri
Cara S^ Pétri in ipsa ecelesia
Sanctus Mauritius.
Capellania prime misse •
Capellania Béate, Marie •
Capellania Beati Stephani
Capellania D^î Philippi de Bassend
Capellania S^ Nicasii in hospital
Capellania alia du Remuée (?)
Capellania magistri Jacobi Capriord
Sanctus Salvator.
Capellania prime misse
Capellania S^ Nicolai
Capellania d^ Simonis de Anapia in hosp
tali S^ Salyatoris iosulctisis
Capellania leprosorum
Capellania S^' Trinitatis
RoRchin.
Lesqoin •
Fiers
Capellania de Kikeopois.
XVII] 1.
xvuj I.
XX 1.
• ••• 1
XXUIJ 1.
xxxij L
xxxj 1.
XXlj 1.
insulensis.
XX i.
XXXY 1.
XfUJ 1.
XXX 1.
XTJ L
*•* 1
xxj 1.
XV 1.
xiij L V s.
xvj 1.
xviij 1.
XXX 1.
XX h
— 181 —
Capellania de Mastaiag
Capdlania de Broquo
Anappe . ,
Marquette (à l'embouchure de la March
dans la Deule) «
Capellania ibidem.
Wambrechies (sur la basse Deule)
Qoesnoy (sur la basse Deule) •
Verlinghem . . • .
Capellania ibidem. . .
Lompret ....
Lambersart . • . .
Perenchies . . ; .
Premuques • • « .
Campingliehem ...
Sequedin ...»
Santés (sur le canal de Lille a Douay.
Lomme. . • • .
« • «
Capitulum eecleiie tomaemsis*
Marka juxta insulas (sur la Marek)
Capellania ibidem •
Wasqiiehal . • . . • .
Hellesmes . . • . '
Decanus ecclesie sicliniensts.
Croix ••••,•
Los • • . ' • . • '
Cantor sicliniensis.
Maisnil ••••••
Capellania ibidem • * . . •
Àbhas S'»' Pétri gandensis,
Aanetières . ...
BULLETINS T. XYI.
XX
XXXV
xxxi
xl
XV
xxvij
XXX
XXV
XXXV
xxij
XV
xvij
xjx
xxvij
XXVllj
r
• • •
XVllJ
xxvij
xxviij
xl
XV
xl I.
2o
— iW —
Àbba$ CtiomeMti.
«
Ascq ' ^ !•
Capellania ibidem • • . » .
AbhoA Sfi Qninf tnî in insulà.
Ânstaing . • • . • • • i^ul 1*
Àhbas S^ Eligii tfofiùmen$i$.
Radinghem xl h
EiMiuinghem • x^ L
WauviQ . . • • • • XXX 1.
Capellania ibidem . . . . . x»j L
Abbas Sa Basoli RemenM*
Houj^ines • - • - • • • xl K
ÀbbM de monte 9^ Eligiù
Ancvîn • xyiij I.
■
Capellania ibidem • • • • •
Abbatissa de Dènaing.
Hallènoes • . • • . • • xxx I.
Haubourdîn •••••• xx U
Capellania ibidem . • •
Prier de Fivid.
Fivia et fâches . • • « • xxiiij 1.
Prier de Englos.
Beaucamp Englos xv 1.
Dominue de. Reval hicue.
Capellania delemotte a Lambersart .
Dùmims de SAgny Laieus»
lîgnjr "^ '•
•
•
• •
— 183 —
IV. In deeanatu S0€ilinfenri od coUaiionem Beverendi in
ehristo patris et Doffitni Dnù Ejnsccpi Tornaeensis.
Wattignies ...... xx I.
Capellania béate marie îbid •
Decanus •ccleêie i»maeen»iê.
Templemars xxzj L
Capellania de Ramon
Capellania ced..(?) •
CapihUum udetie iornaeenêis.
Avelin xlviij L
Capellania ibidem xx 1.
Antreulle xxviij I.
Fretin IL
Peronne ...•.• xxv 1.
Cafritulum eeckiie seclinieMif,
Lesquin xxv I.
Seclin xxx 1.
Gondecourt xxij 1.
Astiohes xviij L
Tourmegnies xx I«
Thumeries. xxv 1.
Capellania de Wahaîgnies. • , . xvij 1.
Carnin xv 1.
Houplin
Saeerdotes majoris aUaris ecckM Tounum^ci.
Pont a-iWendin ..... xviij I.
Àbhas S^ Martini Tornaeensis.
Anneulin. . . . . . xxv I.
— 184 —
Capellania S'* Marie de Dons sita infra paro-
chiam de Anneulin de nov fundat
Allennes. . * . .
ÀbboB S^ Pétri Gandensis.
CamphiD. • • • •
Capellania ibidem ....
Carvîn. . • : ,
Ahbas S** Quintini in insula.
Singhin« • . • .
Capellania ibid. prime misse.
Capellania beati Nicolai, .
Capellania Castri.
Anvelin. • . •
Harka in pabula.
Noyelles .
ii66fi» S^ Eligii NoviomenHs.
Àbboi S^ Vedasti Atrebatensis.
Bauvin .
Capellania ibidem
Meurchin.
Herignies
Mons in pabula •
Abbas de Phaiempin.
Phalempin
Hevin
Capiîulam S** Amati Duatensis.
XX L
Ix L
XIJ I.
1. 1.
XXUlj 1.
XIIJ 1.
Xilj 1.
x?ij 1.
xxviiij 1.
XV I.
XXX 1.
Bercées .
XXX L
xix 1.
XVllj 1.
XXTÎij I.
XXX 1.
xxiij !•
xlvilj I.
XXX L
— 183 —
in
V. In decanatu curtracensi ad collathnem Rwerendt ,
christo patris et Domini dni Episcopi îornacensis.
Linselles .....
Gomines duo curati quilt .
Gapellania ibidem.
Item prébende de Gomines
Gapellania hospital.
Houtem juxta Gomines
Gappellania ibidem
HoUebecque ....
Item due prébende in ecclesia Gurtracensi.
Item scolœ Gurtracens* . ^ .
Gustodia S^ Martini curtracens. .
Gustodia de Houttem
Gustodia de HoUebecque .
XX
XXX
• •
xxvij
• •
XIJ
XXX
XX
XX
xl
XXX
Decanus ecclesie Tomacensis.
Belleghem
Aelbeke .
xxviij K
xl 1.
Decanus et capitulum ecclesiœ tornacensis.
Waregbem
Gapellania ibidem.
Derlicke ,
Gapellania ibidem nova .
xxviij 1.
xxxvij L
Sacerdotes majoris aliaris eccksie torn.
Fana Sanoti Elegiî
Olsene •
Abbas S^ Amandi in pabula*
Bisseghem
xix 1.
XYllJ J.
XXV 1.
— IM —
Àbbas S« Martini Tomaeetuis.
, *
Ledegbem. • •
Weydghem
Gheadelghem
Capellania ibidem nona
Capdlania de Biest
Lede* • •
Capclknia ibidem.
Cuerne •
Wiesbeke
Pana Sancti Bavonis
HuRe .
Abba9 S^
XXTij 1.
XXlj 1.
xxTiij 1.
XXXY I.
xxij 1.
xxTtij I.
XVllj 1.
xxii I.
xxvij 1.
XVllJ 1.
XXlj I.
••• t
XTIIJ 1.
xxvii I.
xxviij L
• • •
' Pdri gandenfis.
Ocdeghem ...
Capellania ibidem.
Derseighem.
Baerne juxta heUebe<q •
Abbas HanonimM.
Heniii • • • •
Dadizelie. • . • •
Abba» S^ Bartholomei IfwiomenM
BavicoTe. . • . •
Cornes flandrie in eeclesia euriraeensi confert prebendas.
Item marka juxta cortracum. • • xxx ].
Rodelghem . • xx !•
Capitulum eedesie Candatensis.
Rechem . • . . « xx K
Capellania de noTo fandat. . • xx I.
Capiivlvm eçdesie Sa Petriinsuhnsis.
Hallevin . . « . . xx 1.
—
♦87 --
-
Capelania ibidem .
XV 1.
Busbecque
XXXV h
Noyavilla
xvj 1.
RoDcq .
XXlj 1.
Gapellania ibidem*
XV 1.
Capellania de Rolengliem.
xix 1.
W»viq .
XX 1.
Ghelve •
xxxiij !•
Lauwe . . .
XXXV 1.
HaecMine
xxiij l.
Quelle •
1
XXX l:
Decanùs et eapitulum eccle. Curtraeen.
SanctDS Hartinùs Gurtracen. duo curati qlt. xv 1.
Oipèllania nova S'' Johannis.
Capellania nova hospitaL
i •
Decanui et eapitulum eeclesie hàrlebeceén. In sua eccle$ia
conferuntur xiij. cap. plenojure.
M
Harlebecca cura • • • . xx 1.
Zweveghem . .• . • xxvij 1
Hulste « " • . • • xxj 1.
Morsella • . • . • xxv 1.
Gapellania de RoUeghem in eadem parochia. xix 1.
Prepositus ffarkbeceen confert in dicta eeeksia xij
prebendas»
YI. Indecanatu Rolariemi dominus episcùpmnihil confert.*
Decanattis et eapittUum eecle tomacensis.
Stadën ..... xxxiiij 1.
Rosebecca. . • • • xxxj 1.
Morsiede. • . . • xx 1. xii s.
Capellania hospitàl de bievre . * • xxlxij L
Gapellania béate marie nôvà in Morsiede •
— 1«8 —
Saeerdotes majoris altaris,
Oeuighem
Gothem .
XXTJ 1.
XXXV 1.
Semipredendarius ecc/c. tornacen.
Ixix K
XXXV 1. ix s.
• • • • «
.xxnij 1.
XXV \m
xij 1.
I •
n*
»!«*••• « « • 1 *
»« »»♦ \
Deotreghem . . • •
Croulerghem ....
Abbas S^ Àmandi in pabula.
MarkcDghem ....
Hochlede. • • . .
Capellanîa ibid. béate marie
AbbiisS** Martini Tornacensis.
Paskendale
Iseghem . . • .;..<•
Emeighem
Beurene juxta Rolarium
Gapellania de verdegheer ibid. '
Waekene.
Capettania nova ibidem
Gapellania xj. vioginum in domo de Lem-
becque per Dominum Loci.
AbbiM S^ Bavants gandensis.
Grammene . • • . xix L
Abbas 5f'-^tco/at de praîis juxta pmac.
Heedighem • • . . xxv I.
Ghelvelt. . . . . xxviij I«
Abbas de Zunnebecque morinensis.
Rollarium ... • . xlv| I.
Gapellania bospital, ibid . . • xv 1.
xvj 1.
xlviij h
xxvij l.
iji.
XV 1.
ktx L ix s.
— 189 —
Capellania béate marie ...
Capellania. . . , ,
Capellania sancti Hichaelis
Capellania nova per Rogerium de Lîchtcr-
vel fundat in honore sancti Georgii.
Capellania sancti Jacobi de novo fundat : per
judocum de heemsrode.
Nova ecclesia .... xxix I. xij s.
Besselare . . . . x^^. ,^
Abbas S^ Bertini in 8*^ Odomaro.
^^^ xxix I,
0"^«n^ XXX I.
^^^^^^ xxxiiij I.
Abbas 5'» Pétri de Lobiis cameracensis.
Arcule xxviij 1.
Abbas Eynamensis cameracensis diocesis.
Rosbecca super' mandram. . . xx 1.
Abbatissa de MontrœuL
Hardoye xxx 1.
Capellania ibidem.
Dominus temporalis de muclembecque.
Capellania béate marie ibidem . . xxviij 1.
Capellania beati Nicolai ibidem . . xxj 1.
Dominus de Puihem,
Pulhem . . . . . XX I.
Capellania ibidem. . « , xx h
Bulletins t. xvi. 24
— 490 —
Cappellania Sti Pelri in loco de Zfvinvoet apud Wiêlk in
fundata per Gerardum du Done ad quam dictus Gerardu&
présentât prima vice et dominus de I^utbem preaentabit
derceto,
Decanus et Capituhim S^ Pétri insutensis.
Geits • • • • « XX h
Decanus et capitulum Harlebeccen^
Inghelmunster
Coolscarap
Molembccke
Gapellania nova beati Âmandi
Tielt UDUS curatus
Alter curatus
CapcllaDia hospital ibid.
johaoBes de KethuIIe capellania ibid.
Johannes de Valle capellania ibid
Jacobus capellania ibidem.
Capellania Stuvers eapelle in cadem padro<dii««
VU. In decanatu atdenardensi ad coUatimem Reverendi in
christopatris domini dni Episcopi tomacensis^
xxxj L
XYIIJ 1.
XXJ 1.
xxxiîj 1.
xxxij t.
XV I.
xvj 1.
Personatus de Eyne
Secundus curatus.
Dominus Jacobus de laroco
Magister Jo. de Muyse
Dominus Henricus de
Dominus Waltenis de Hagha
Capellania ibid. jo. de Valle.
Capellanus alius ibidem .
Ûiaconus ibidem •
Ix 1.
1 1.
1 1.
xl I.
xl I.
XXX 1.
XX I.
xvj I.
— 491
Subdiaconus ibidem
Houtem sancle crucis
Capellania ibideïn
Capelfânia ibidem tonos (?)
PersoDatus ibidem.
Ghiselbrechteghem
Wanedeghem
Due custodie in ecclesia de Eyne
Scolae ibidem . .
Ilem duae vicar : ibidem que sunt tempo-
rales ad nutuiâ revocant
Decaîius et capitulum ecclesk tornacensis.
XV L
xl U
xvj U
X 1.
XX ].
XXV ]«
XXT }«
Huerne .
Mullem .
Oedike .
Helseghem
Eecke
Ofetéghem
Ausdeghem
Zinghem .
Haspre •
: xxiiij 1;
;xxviii i^
XXV iij i«
.XX 1.
Abbas Su Pétri gandensU.
XXX I.
XXXVllj I.
XXXV I.
^6605 Su Bavonis Ganden$is.
XX 1.
XX 1.
Ahbas S^ Theodorici Remmiiè.
Moreghem
Worteghem
Warmande
Kerckove
Tiedeghcm
kxxv I.
• • • • M
XXlllJ 1.
xxîv L
XXIllj I.
• • • • m
XXIllj 1.
— i92 —
Abbas Su Nicolai juxta tomacum.
Indoedîghem .... xviij I.
^^^ xiiij 1.
Ahhas Corbiensis.
Husse • . . . .
Castre ..... xx 1.
Àbhatissa et conventus de Peteghem.
Prepositum de Peteghem . . . iiij j.
Cura ibidem . , . , xx 1.
Cornes flandrie
Personatus AldenardcDsis ... Jxx 1.
Aller cura tus . . , . jx l.
Aller curatus .... xl 1.
Aller curatus . . , . xl 1.
Dominus de Aldenardo.
Capellania Caslri aldenard. . . x I.
Dominis de Peteghem»
Capellania castri de Peteghem . . x 1.
Dominu$ de le Vichte.
Vichte . . . . . - XX 1.
Capellania de Werde . • • xv I.
Decanus et eapiiulum ecclesie laudunensis.
Nokere ..... xxiiij 1.
Curati de Aldenardo confcrunt quatuor capel-
lanias in eadem ecclesia valent. |qult. . xv 1.
— i9S —
Beverne juxta aldenardum.
Capellania dewon.
Capellania hospitalis aldenard.
VIII. In decanatu Gandensi.
Dominus episeopus confert bénéficia subsequentia
Bassevelde
Item due capellanie, quelibet
Lembecque.
Due càppellanie, quelibet . «
Oostecloo.
Nasareth.
Capellania ibidem.
Bach.
Capricke duo 6urati quilibet,
Capellania ibidem.
Scolas de Bassevelde.
Item castodias ecclesiarum predictarum qua-
rom melior valet.
Alie, valent. , i
Decanm et Capitulum eccle. Tornacm.
Kuesselare. «...
Ursele. . • , •
Zomerghem duo curati quilibet. •
Bethléem. . • , •
Meerendre. ....
Lederne S*i Martini,
l^estwinckele.
Waerscoet. ....
XIX .
X I.
Xlj 1.
1
XV
xl
XV
XXX
xxiii
XV
•• •
XVllJ
XXX
Sadertotes majoris aliarL
Zeuerne*
Vinct.
X vel xlj I.
e. solid.
xl 1.
xl h
xl 1.
xyj 1.
XXV 1.
XX 1.
XX h
XX I.
XXV 1.
XXY 1.
— 194 —
Semiprebendartus Tomoêeimê.
Léo justa Poukc. . • , xxviij ].
PouLe. • • . • . XV I.
Abbas S^ Martini Tomacensis,
Haeltre • . . • • xxx 1.
CapdlaDia îbideiù . . . xv 1.
Abbas S^ Pétri gan^nsis.
1*> Prot ecclesia sancti J(k gand.ires eurati
quilibet pro portioDO sua . • Ixx 1.
Capellaaie duarum primarum missarum
quelibet • ' . . • xv 1*
In ead^m ecclesia alie xxxij capellanie qu^
libet . . . • • XV I.
Item alia capcllania . . • xviij L
Item alie quinqae capellanie, quelibet • xiiij I.
Item alie due, quelibet • • . xiij L
Item alia capellania.
Item alia capellania
Item alie due, non tax.
Eccleêiam prot,
2» Duo Curati quelibet.
In eadem ecclesia xj capelli
Item aiie due
Item alie très
Ecclesia proK Smicti Nicolai gaudensis.
5* Duo curati quilibet ... iv. L
In eadem ecclesia capellania . « xx I.
Item alie cappellanie xiiîj, quelt . • xv 1.
Item alia capellania.
Item alia. * % • » x 1.
S** Jacobi gandensis»
xlj 1.
lij 1.
anie qh . xv 1.
xiiij 1.
X 1.
- 195 —
Item alia.
•
ix 1.
Item alis^f
•
xl 1.
Ecelia prot Béate Marie Gandeusis,
4'^ Unus solus curatus.
4**** 1
Imj 1.
In eadem ecelia Capellanîa una.
xix I.
Item octo capellanie^ quelîbet.
XV 1.
Item due eapellanie qaclibQt. .
xu:i.
Item alia capellania*
X I.
Item alia.
TIIJ 1.
Item alla.
• • • • *
im 1.
Buralia bénéficia.
5*" Desselberghine. .
•
xxy 1.
Staffelare.
9
xxj L
2}winaerde.
XX K
^weverghem
XX3| L
Wi^lrcm.
xviij L
AuiSene.
XX 1.
Baeale.
xvnj l.
Oleerem • •
XXT 1.
l40Yeiideghcm
XXXV U
Gapellania ibidem
•
Item alla capellania de Broucke.
XV I.
Abbas S^ Baronis gandensis.
i° Ecelia Sti Ghristophori unus solus curatus
xl I.
Ecelia S^ Michaelis gandensis suot curati
quinque
I^imus.
Ixx 1.
Secundus .
XXXV 1.
Tertius
XXXV 1.
Quartus .
XXXV 1.
Quintus . • ' <
»
XXXV h
496 —
In eadem ecclesia est eapellania.
In eadem ecelesia capellanie ix. queit
Item alie due capellanie quelt •
Item alla •
Item alie due, quelibet
Ecclia de Eckergem.
2* Unus curatus.
CapelIania ibidem
Due capellanie in hospitali lepros.
Item très capellanie quelt
Item alia eapellania •
Item alia •
Ruvalia bénéficia.
5» Waudelghem
Loosancti christ!
Desseldoncq.
Mendone .
Lathem •
Durle
Caneghem.
CapelIania ibidem
Rousloe .
Vinderhoute.
Poesele
Everghem.
CapelIania ibidem
Flosdeghcm
Septemqueseq
Abbcis Sa BerHni insto audomaro.
Rauslede .
CapelIania ibidem antiqua
XVI1J I.
XV I.
X 1.
ix I.
vij 1.
xl I.
XV I.
xxviij I.
XV I.
XH]J I.
X 1.
XV
xvij
• •
XVJ
XV
xxvij
XXV
XV
XXX
XXX
XV
1
XV
XXX
• ••
XIIJ
xl I.
XV L
Alia «pellania nova.
Item altéra capellania in carte de axpoele.
il&&af tronehimentis.
Astrue
Peteghem . . /
Hansbecke
Nivella
Voselare. •
Landq;heiii.
Tronobinium.
Abba$ S^ Nieobd in boseo.
fluesdeo
Laeme
Calken
Borchte
XV 1.
xtiij 1.
x?sg L
XX 1.
xxij 1.
XV ]•
xxj 1.
XX 1.
Xllj 1.
XX I.
XXllj I.
l.
CapihUum trajeeiefm.
Ixj I.
Prepoiitus S^ Pharahildts gandensis.
Confert inead eeclia. ix prebendas taeca-
tas in commani . . .^ cl.
Dùcanus et capitutum ipèita eede S** PharcJUUU confirunt
in ecelia sua capellanias sequentes.
Gapellania una
Item alie qoatoor capellanie» ^t
Item alia capellania •
Item alia
Item alie due qlt.
Item alia capellania
Item alla.
Item alie due qlt.
Item alia .
BULLBTIlfS T. XVI.
xix 1.
XV 1.
xuij K
xiijLxs. vj d.
xuj I.
xy I.
xj L
X I,
Tllj I.
S»
vij 1. X «.
Tjl.
V 1. XTJ S. X d.
Y I. X S.
XIJ 1.
XX !•
XY 1.
XIJ I.
XX 1.
XY 1.
XXX. !••
— 198
Item alia .
Item alia.
Item alia .
Item alia.
Capellania castri eomitis
Persona de Donze.
Donze : . . .
Capellaoia ;S*« €atharine ibid
Capellania S'* Marie
Persooa ibidem •
Meynghem
Lederae S'* Marie.
Cuslodia ibidem non taxata
IX. In deeanatu Waste ad colhUionem Domini tornaeenris.
Waesmunster
iBelsele •
Sancta Maria de Boseo '
Lokere .
Steene S*^ Johannis
Rupelmonde
Moesbecque
Sanctos Paolas .
Erubecke
Sinay
Custodia ibidem .
Bassele .
Sanctus Nicolaus .
Capellania ibidem
Stekcne
jStiu Egidius Yicissîm dnus Episcopus el
^bbas S^ Pétri gandeosis
1.
xl I.
XY 1.
xlYÎij 1.
XYij I.
XX I.
XX L
xl I.
XX ].
xl 1.
xl 1.
xl 1.
XXVJJ 1.
XXX 1.
199 —
Exarde, dominus toroaçensis pleno jure .
xi 1.
S^ Maria in chastinghem .
Stw Laarenlius in chaestînghem .
Capellania de vesledonc .
xvij 1.
Item eustodia S^ PauU
Custodia Sti Nicolai
Custodia de Stekene
"
Gustodia de Sinay
Custodia saneti Eligîî
Decanus et capitulum ecck. tomac.
Zwindrech ....
xxvj 1.
Sacerdotes majaris altam
Beveme ^ . . . .
Ixxv I. •
Semiprebendarius .
Heluersele ....
xv| 1.
Tielrodc .....
xxvj 1.
A hbas S*^ Pétri gandemis.
Beerlaer .....
XXX vj 1.
Kemsel .....
xviij I.
Melsele . . . « .
Ix I.
Onin. storum . . , .
XXX 1.
Item.castodias dictarum eccliarum.
Caluloe .....
XXX I.
Kieldrecht ....
c 1.
Bracene .....
XXXV 1.
Havendonc ....
XXX I.
Tamisia duo curati quilt .
1 1.
AhhoJè Sa Bavonis gandemis.
Moosseke
XX l
Huosberghioe
Oaenneere
Dackeoam
Abboê delobiit eamerae. dioees.
Hamme .
Il I.
XX h
XXT h
XXXY 1.
Abbas trtmchinienM.
Verrebroncq .... zxx 1.
Abba» vel prepasUus wardunen. eohn. dioces.
Zde
Capetlania ibidem.
Gremberghe
IL
XV 1.
zxvj 1.
X, In dêcanatu Brugemi ad efdbuionem B/^ Patris D^
Epi$. fom.
Eeelesia pro^ S^ Salvatoris Brugensis très
curati qailt
Iq eadem ecclesia capellanie una
Item alla capellania
Item quatuor eapellania quel t.
Item due capellanie quelt .
Diaconus •
Subdiaconus
Item très capellanie non taxate
Item quatuor capellanie, non solventes de-
cimam.
Item alla nova capellania fundata per domi-
^ellam Agnetem de Bouée ad altare S^
Eustaebii • . . •
Item alla capellania nora fundata per Rdum
Patrem Ep . •
Ix I.
1 1.
xl L
XXX 1.
XTIIJ 1.
XX 1.
— 201 —
Cofltodia in eadem ecclesia
Item scolas • . • •
Ecclesia prot. S^ Jaoobi unus curatus
Jofaes capellanas prime misse
Cappellania secunde misse.
Item una nova capellania non solvit deei*
mam » • • • •
Item capellania béate Marie magne non tax<
Item capellania Su Jacobi *
Pro^ ecclia S^ Walburgis unus curatus
Capellania ibidem.
Item alia capellania
Item alia nona nontaxata •
Sanctus Bavo juxta brugas
Sanctus Petrus juxta Dye
Vlisseghem
Custodia ibidem •
Jabcke duo curati qlt
Custodia ibidem •
Stalhille ....
Custodia ibidem •
Capellania ibidem
Capellania S^ Amandi in brugis.
Item nova capellania ad altare beati eligii
in dicta ecclia S^-Walburgis .
Abbas ^i-Ainandi inpabula.
Wioghene ....
AbboB S^ Pétri gandeniiê.
Zedelghem ....
Abbas Sa QuinUni in ingula.
Dam S** Marie duo curati qlt.
Ix I.
xxj 1.
xxj h
ut.
XX l.
xxL
zxr 1.
XXX I.
xlij 1.
Ix 1.
xxix I.
xl? 1.
1. i.
Ix I.
— 202 -
*
Capellania ibid. prime
misse
XVllj 1.
In eadem ecclia capellanie quioqae qlt
XV 1.
Capellania hospital
• • •
dira S*« Catharine in Dam
XXV L
Osikerkc duo curati
• *
cl.
Capellania una pinguis
xlvl.
Houcke •
%
XX I.
Muda
• 4
Ixiij 1.
Capellania ibidem
•
XV 1.
Weatcapelle
• 4
xil.
Capellania ibideqi
• <
XV 1.
Suelleghem
• «
xil.
Una capellania nova in
claastro aororum de
Masseborch
• i
• •
il66cu S^ Bertini in Sto auiomaro.
Lisseweghe très coratî
Item due capellanie solven. decimam
Coudekerke ....
Evocfaem ....
• • • ««Tv • 1
lUJ^XIX I.
zlT I.
XXIj 1.
Abbas 5^ Barthohmei in eeAo»(er
Meetkerke.
IV L
Abbas S^ Andrée juxta brugas.
Sancttts Andréas juxta brug. alias de straete
Houchauwe • • • •
Novum tempium • . • •
Abbalissa et canventus S*^ Trudonis.
Sanctus trudo ....
Capellania ibidem
xviij 1.
xlvij 1.
XXXV 1.
XV 1.
— 305 —
Abbatiêsa de Bourbourg.
Vessenase . « . . • Ixt K
Xlapellania ibid. S*< Marie
Cernes Flandrie.
Viota brugensis . • • • xi 1.
Item due capellania antiqae soluen. decim.
Capellania alia ibidem . . . xxxv I.
Item due capellanie nove non so|ven.
decim • . « . •
Item begadavam in brugis * . xviij 1.
Dominus de Assenbrouc.
Assenbrouc .... xxij I.
Dominm de Eyne
Capellania Su Pétri io brugis • . yj 1.
Prep08itu8 béate Marie brugensis.
In ecclesia sua confert octo prebendas
solven decimam . . • xl !•
Item sunt très eurati
Item capellanie antique solventes decimam
Item sex nove» non solven.
Sancta Catharina juxto brug.
Sanctus Egidius • • • •
In eadem ecclia très capellanie, non solven
deciiûam ....
Coolkerke ....
Zuzelles .....
Capellania ibidem.
Item ad nominationem scabinatus ville bra-
gensis habet prepositus béate Marie con-
fère Guram S^ Marie magne
Cura liospit. S^ Jo. brugensis
XX
1.
XXXT
1.
XX
i.
XX
1.
XV
1.
XXX
I.
xl
1.
— 904 —
PreporituB S^ Dûnafiam brugen. conferî in eadem eeelesia
frAtndoi.
Item eura S^ Donatiani
Ooncamp.
Capellania ibidem ona
Itemqualaor eapdi. lo eodeaiaStt
brageosis . • • .
Deeantia S^ Donoltam.
lYarB • • • • •
Rudderroorde «...
Zwenezeile • • • •
Deeanvs et eafUtdum Su Donaltam.
Prot. ccclia Sancte Crucis juzta hrug.
Duo curati • • ...
* #
Item due eapellanie. de novo fund^ non
solv decimam •
Dudzeele duo curati
Duo cappellanie ibidem •
Capellania St^ Laurentii juxta bnig
Ramscappella
Zuwenkerke
Sanctus Johannes supra dyc
Hautkerke duo curati
Scaerphont
Item capellania ibid. in bospit*
Item due capell. de noro fond, non 8ol?en
4ecimam.
Capellania S^ Auberti
Capellania do Poteria in
Wendunen
L(q[>bem • •
xzix I.
zl h
zlj 1.
••• •
XTIIJ I.
XXX I.
XXX? 1.
I.
xll.
XXX 1.
• ••• 1
xxtuj I.
hrl.
XVIJ 1.
Ixxl.
XXXT 1.
xrl.
I.
drl.
xlTl.
— 805 —
Sanctus HichMl JQxta brag. • . xlv h
Item omues capellanîas in ecclesia Sancti
Donatiani brugensis
Item capellania Sanctorum JobanDÎs et
Chrislophori . . * •
Item capellania Sancti Laurentis jnxta
brugas. • •
Dominus EpUcopus tomaeens et abba$ Sa Andrée jmia
brugas eonferunit vieiiêim ûîa bemefieia BubêequenHa.
Ghistella duo carati qnilibet
xl !.
Item cappellania ibidem .
XV 1.
Alia capellania . ' .
XX I.
Alla . •
XV L
Ilndem custodia . . . .
X \.
Norwest aliis znecote
1 1.
Ibidem caatodia . . • .
Xl.v
Ook€lliete . . • • •
XX 1.
•
Zande . . . • <
XVII j 1.
Cttstodia ibidem .
VIJ 1.
Horescate
XXV I.
Custodia ibidem .
. . vij L
PUsseghem . . .
xlij I.
Custodia ibibem .
XI. In deeanaim arimburgensi ad eoUaUanem dmim
Episcapi»
S^^ Georgius de Distele • • • ux U
S^i» Johannes in eremo ...
Stiu Laurentuis ia eremo . • •
Novum Rolarium • . . . xxx l. x s.
BULLETINS T. XVl. 20
— 206 —
Beruen
Abbas Sa Amandi in pabula»
Abbas 5ft Peiri gandensis
Osbourg duo corati qlt .
Item très capell. qlt.
Item capellanîa de Osboorg
Item capellania faoapital de Osbourg
Item capellania jo colue .
Item capellania fundata per Jacobum malin
redditus sunt alienati .
Item capellania beguinarum redditus sunt
alienati
Oost béate Gatharine
S^^ Baveo de Osbourg duo curati qlt
Oostmanskerke •
Groedecost
Gaternesse
Isendicke
Wattervliet
Hames . , • «
Berne S^ Nicoiai submersaest
Scoondike.
Capellania ibid, duc qlt .
Abboê 9* Bavoniê gandensis.
Eeclesia béate, Marie, aldeburgensis duo
curati quilibet • . • .
Capellania ibidem
Item capellanie XXV qlt
Capellania hospital . •
Capellania beguinarum redditus sunt alie-
nati .....
xl I.
IXVJ 1. XV 8.
XV l
XV L
XV !,
zxviij h
Ixv L
xl 1.
XXXV 1.
XXXV 1.
XXX 1.
XXX 1.
XX L
XXX 1.
XV L
Ixx 1.
xvij I.
XV I.
XV I.
— 207 —
Cdpellania fundata per Jacobum malin red^
ditus sunt alienati
Item alia capellania nova fundata pcr exe-
cut, m' relicte Baldui Razem
Ecclesia Su Bavonis ardenburgen duo cu-
ratiquilibet ....
Ixx I.
Capellania ibidem.
xvij !•
Item alie octo capellanie qlt
XV 1.
Item alia capellania
Xllj 1.
Item alia non taxata
Ecclesia S*« Crucis de Ardembourg
xxxij 1.
Bernardskerke ....
• • • • .
xuij 1.
Capellania ibidem
XT I.
Hëyle • . . . .
xnv >.
Hanckinswne ....
xl 1.
Capellania ibidem
xl 1.
Ecclesia béate Marie de Slusa valet
xl I.
Capellania ibidem
XVIJ 1.
Item octo capellanie qlt •
XV 1.
Item due qlt .
XVllj I.
Item très nove capellanie qlt
XV 1.
Alia capellania in hospitali leprosorum
Item in curti beguinarum capellan.
xvij 1.
Item due capellania qlt .
XV 1.
Ecclesia S^ Johannis de Slusa
xl I.
Capellania ibidem
XV 1.
Coedsaut .....
1 1.
Item due capellanie qlt .
XV 1.
Oostende in wlpe.
xl 1.
Vanekerke in wîpe
XX 1.
Raramersdorp submerse sunt
Westende in wlpe submerse sunt
Sto Margareta juxta Ardembourg .
XX 1-
Ahhoë Stt QmMitii inimula.
Laepseure • . * ;
XXX L
Capellania ibidem
XX I.
Moerkerke ....
xl 1.
Capellania ibidem . . •
xxij I.
Brieie in wlpe , . . •
XX I.
DeeanuB et capitulum eeck harkbeceen.
Adeghem. .
1? 1.
Maldeghem duo curati qlt
xItU
Ecolo, Ticissîm cum capitulo tornacen
xxxij 1.
i/vest • •
Capellanie ibidem très qlt.
XV 1.
Item alia capellania S^ Amandi . .
xvij 1.
Preporitus béate Marie brugensie.
Oedelghem. ....
zl 1.
Capellania ibidem
xxij 1.
XII. In decanatu oudenburgemt ad û(Mnfi(mem domtm
epiecopi tamaeensis.
Lombardie
Capellania ibidem
Item dominus Episcopus et abbaa S^ An-
drée juxta brugas conferunt vicissim ca-
pellanias prime et sccunde misse de
Oudembourg qlt, tax.
Capellania hospital ibidem
Moere .... «
Sande . . . • .
Zeuccote • . . • .
XXTÎj 1.
XXV 1.
XV I.
XXV h
xvij I.
xlvij I.
— 20» —
Oakenvlieie ; . . • xxj I.
Ghistella duo curati qlt . . xl I.
Abhas Su Amandi in pabula,
fiékeghcm. .... xxxij I.
Abbas S** Martini tomojcensis.
Zarvem .
•
•
X7 I.
Abbas Sti Peiri
gandensis.
Vladerzloe. ,
•
xl i.
Berst
•
xl 1.
Item due capellanie ibid qlt.
•
XT 1.
Item alia capcllania de berst
•
xxvij 1.
Reyem
•
XXX 1«
jjeK.e • • •
•
XX 1.
Score
•
• • • • .
XXUlj I.
Stuvinskerke
•
XX 1.
Abbas S^ Eligii noviomensis.
Werkine . . xvj !.
Abbas S^ Vedasti Attrebatensis.
Zerkeghem • . . • xxxix 1.
Capellania ibidem non tax
Abbas St( Ridiarii m Ponlino,
Stft Catharina west . . • xx 1.
Breedeo. .... xxv 1.
Abbas S^ Bertini in Sto audomaro
Coukelare .... xxv 1.
Bonnekerke . * . . xxij 1.
— 310
Lichtevuclde ....
x\ 1.
Ichteghem ....
Ijl.
Guerghem ....
XXXV 1.
Wcslkerke ....
XXXYÎj 1.
Royem • . . • .
XX 1.
Suellegherskerke.
XXXY 1.
Eltelghem ....
Ix 1.
Abbcta Ef/namemis eameracen. diocesis.
Cortemaer ....
XXV 1.
Uausame • • . •
XX 1.
Abbas S*^ Pétri oudenburgensis. *
Oudembourg duo curati qlt
XXX ].
Gapellania béate Marie îbid.
XV 1.
Zautforde. • . • •
XX ].
Cornes Namureemis.
Middelkerke ....
• • • 1
XVllj 1.
Oostende. ....
xxviij 1.
Sts Maria de streep
xxvij 1.,
Westende ....
xxvij 1.
Magister hospitalis S^ Johannis Jerosolimit,
LefiBoghem duo curati qlt.
XXV I.
Arlçbardi capellan. alias slipè
xl 1.
Maintekinsveere ....
XX 1.
Steene .....
XX 1.
Willekinskerke ....
xxxix 1.
Decanus et cajritulum S*^ Donatiani Brugerms.
Elemskerke duo curati ... 11.
Artricke ..... xxxv 1.
— 2H
l
as
SÉANCE DU JEUDI 7 HAKS 1872.
M. F. Dd Bus , aine, Président,
M. Iules Wacqubz , Secrélaire.
Le proeès-verbal de la séance précédente est lu et
approuvé.
OUVRAGES OFFEETS.
Revue catholique j nouvelle série, tome septième, 2* livrai-
son. — 45 février 1872.
— Messager des sciences historiques ou archives des arts
et de la bibliographie de Belgique ^ année 1870 , 1'® livrai-
son, année 1871, 4« livraison.
— Revue agricole^ industrielle , littéraire et artistique
de la société d'agriculture^ sciences et arts de Varrondisse-
ment de Valenciennes» — - Table des matières du t. XXIV.
— Bulletin de l'Académie royale des sciences^ des lettres
et des beaux-artê de Belgique^ 41« année, 2' série, tome 33,
n« 1.
— Bulletin du Comité flamand de France, tome V, n* 11.
— Juillet, août et septembre 1871.
— Atlas des monnaies obsidionaks et de nécessité^ 4* li-*
vraison. — Planches 31 à 40 et 4* cahier du texte.
CORRESPONDANCES.
M. Clément Lyon, sous-lieutenant au 12« régiment de
Ligne offre i la Société un exemplaire de son ouvrage sur
les iABlitaUoiiB piriitifiMi et MligieiiMB, rdatives i b Ville
Basse de Charleroi ; une lettre de remerciments lui sera
adressée.
Mgr le Vicaire-général VctsiR, eontinue la lecture de son
travail sur les autels.
M. l'abbé HuavBT dit qu'il a trouvé de nombreux et
importants documents sur Néchin, i l'aide desquels il espère
pouvoir faire une histoire complète de ce village. La notice
sur le château de la Royère dont il a donné lecture à la
dernière séance en formera un chapitre.
La séance est levée/
IH. ,ï; âii Biis.aiiîf,
— 213
NOTICE BIOGRAPHIQUE*
SUR MONSIfiUR
FrançeisJiMÛ- Joseph DU N8,
PRÉSIDENT DB LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE DE TOURNAI,
l«e par M. jr. irae^nes,
dans la séance du sept Août 4875.
Messieurs,
Lorsque notre société perdit le membre distingué qui en
était rame, quand Mgr Voisin fut enlevé par une mort
imprévue i la science dont on le considérait à l'étranger
même comme Tun des tributaires les plus zélés et les plus
capables, nous ne prévoyions pqs que six mois plus tard,
nous aurions de nouveaux regrets à exprimer, de nou-
velles larmes, dirai-je, à verser, sur une nouvelle tombe.
Oui, laissez-moi dire des larmes, car les hommes éminents
dont il ne nous reste plus hélas ! que le souvenir, ne méri-
taient pas seulement notre admiration et noire estime,
mais encore toutes nos sympathies , toute notre affection,
Mgr Voisin et M. le Président du Bus n'étaient pas seu-*
(*) Cette notice néorologiciue e«l mUe ΀Πpar anticipatioDi afin
qn^eUe puisae trouver place dans le présent Tolume.
BULLETINS T. XVI. 27
— 214 —
•
lement pour nous des collègues vénérés; c'étaient encore de
véritables amis.
Ils avaient l'un pour l'autre une espèce de culte; ils s'ai-
maient et ils s'admiraient comme nous les aimions et les
admirions. La mort du premier fit sur le second une im-
pression profonde. C'est avec une vive douleur qu'il nous
entretint de ce triste événement dans notre séance du mois
de juin 1872. Tout en déplorant amèrement cette perte
irréparable, M. F. du Bus , malgré son grand Age, résolut
néanmoins de faire tous ses efforts pour que notre société
à laquelle il attachait le plus grand prix n'en fut pas ébran-
lée. Et nous le vîmes, malgré ses quatre-vingts ans, faire
parfois un long trajet pour assister à nos séances qu'il pré-
sidait avec tant de dignité. Ce n'est que lorsque la maladie
vint clouer ce vénérable octoginaire sur son lit de souffrance
qu'il ne nous donna plus l'exemple de cette exactitude
remarquable qui était une de ses vertu;. Notre société
occupait cependant toujours sa pensée et ce fut par trois
fois qu'il «me fit demander de remettre la séance du 16 jan-
vier dernier, dans l'espoir qu'un rétablissement complet de
sa santé et de ses forces lui permettrait d'y assister. Hélas t
l'heure qu'il avait fixée pour se retrouver au milieu de nous
était l'une de ses dernières ; au moment où nous nous réu-
nissions, il était à l'agonie et sur le point de paraître
devant Dieu.
Beaucoup plus jeune que notre regretté président, et ne
l'ayant connu pour ainsi dire que dans nos réunions scien-
tifiques et littéraires, je ne saurai retracer convenablement
une vie si belle et si bien remplie, dépeindre la beauté de
ce caractère digne des temps antiques, la supériorité de
cette grande intelligence. La biographie que vous m'avec
prié de rédiger sera donc fort insuflBsante et fort incom-
plète. Permettez-moi d'en emprunter les principaux élé-
— âiS —
ments aux discours si remarquables qui ont été prononce»"
sur sa tombe par M. Charles Dereino, président du Tribu-
nal de premier e-*instance de Tournai, par M. le représentant
Barthélémy Du Mortier, et par notre honorable président
M. le Comte de Nédonchel. Le premier a dépeint le ma*
gistrat ; le second, l'homme politique ; le troisième a rap-
pelé les nombreux services que le savant a rendus à notre
compagnie.
Monsieur François-Louis-Joseph nu fius naquit à Tour-
nai le 22 janvier 1791. Son père, M. François-Joseph
du Bus, membre du conseil provincial du Toumaisis sous
le régime autrichien^, puis de la chambre générale des
comptes sous le gouvernement hollandais , était l'un des
plus savants jurisconsultes, et l'un des administrateurs les
plus distingués de notre ville. C'est sous son habile et sage
direction, qu'après avoir fait ces humanités au lycée et son
droit à l'université impériale de Bruxelles, où il obtint son
dernier diplôme à l'âge de 19 ans, il débuta en 1811,
comme avocat au barreau de Tournai.
Doué d'une conception prompte, d'un jugement sûr,
sérieux, appliqué, opiniâtre dans l'étude, il n'abandonnait
une affaire qu'après l'avoir mûrement examiné sous toutes
ses faces, qu'après en avoir approfondi les moindres dé*
tails. On conçoit facilement qu'avec de telles qualités il ne
tarda pas à devenir l'une des sommités du barreau tournai-
sien qui comptait cependant, à cette époque, des membres
distingués. Le 20 mars 181 9^ il fut nommé juge suppléant,
et le 4 octobre 1852 son éclatant mérite l'appela aux fonc-
tions si importantes de Président du Tribunal de première
instance, qu'il remplit avec supériorité pendant 35 ans,
c'est-à-dire jusqu'au mois d'août 1867, époque & laquelle il
fut, en vertu d'une loi nouvelle, appelé i prendre sa retraite
avec le titre de président honoraire.
Vmd en qneAs termes, son honorable Mcoessenr, M.
Cbaries Dereine a rendu hommage à son immense savoir
et à ses incompirables aptitudes en retraçant, auprès de sa
dépouille mortelle, sa belle et longue carrière dans la ma-
gistrature.
» Vous savez, Messieurs, de quel ëclat i\ a brillé et
iqudle fut sa réputation.
n Jamais réputation ne fut mieux méritée.
» Doué d'une intelligence supérieure et d'une mémoire
prodigieuse, traTailleur infatigable, se reposant de ses
travaux de chaque jour avec les poètes latins ses vieux
amis, avec les littérateurs et les historiens anciens et mo-
dernes qui abondaient dans sa riche bibliothèque, avec les
vieux manuscrits qu'il lisait couramment, il devait acquérir,
il avait acquis une immense érudition, et cette érudition,
jointe à sa science juridique^ en avait fait un jurisconsulte
accompli, Vir doctus juré periiuê*
» Sa tète était une véritable encyclopédie du droit mo-
derne, du droit romaiu, du droit eoutumier, et tout y
était classé dans Tordre le plus parfait.
1 Dans ses jugements, dans ses ordonnances, toujours
si complètes et si claires, et où il ne laissait dans l'ombre
aueun point digne d'être rencontré, on admirait, on admire
la science avec laquelle il exposait les faits, la vigueur et
la profondeur avec lesquelles il discutait les questions de
droit, et comment il savait démontrer et convaincre :
beaucoup d'entr'eux peuvent être offerts comme des mO'-
dèles à suivre. »
0a homme d'un tel mérite ne pouvait rester dans l'oublî
de la part de ses concitoyens ; la vie publique devait lui
être ouverte. Il fut nommé membre du conseil de régence
de Tournai le 8 mars 1825.
La bonté de son cœur, sa générosité bien connue, l'amour
— 217 —
*
et la'pratique de la charité que ses sentiments religieux Ihî
inspiraient en faveur des déshérités de ce monde, lui ouvrt.
rent les portes du bureau de bienfaisance dont il fut nommé
membre, puis président. C'est, on peut le dire, lorsqu'il
siégeait parmi les membres de cette administration qu'elle
atteignit le degré de prospérité auquel elle est parvenue.
Si des donations nombreuses, parmi lesquelles nous devons
citer celle faite par Mademoiselle Félicité Vifquin, vinrent
coup sur coup augmenter son riche patrimoine, il faut en
savoir gré aux hommes intègres, capables et dévoués qui
la composaient à cette époque. Il y eut dans la ville un
regret universel lorsqu'en 1860 M. F. Du Bus, accablé
d'occupations et commençant à sentir, si pas intellectuelle-
ment (il garda jusqu'à la fin de sa vie la plénitude de son
admirable intelligence), physiquement dumoins^ le poids
de l'âge, se vit forcé d'abandonner un poste ou il avait fait
tant de bien. En reconnaissance des nombreux et impor-
tants services qu'il avait, pendant 56 ans, rendus k la cause
des pauvres, ses collègues lui donnèrent le litre de Prési-
dent honoraire et le conseil communal s'empressa de rati-
fier leur décision.
Mais ce n'est pas seulement dans sa ville natale que
M. F. Du Bus était appelé à rendre service et à briller ;
un plus vaste théâtre l'attendait. Un esprit et un caractère
de cette trempe devaient nécessairement jouer un rôle
important sur la scène politique, prendre une part active
aux destinées do pays.
Il débuta par être élu membre des états provinciaux du
Tournaisis le i"» juin 1824. En 1830, loi'squ'éclata la ré-
volution qui mit fin au royaume des Pays-Bas pour consti-
tuer la Belgique en nationalité indépendante, il fut nommé
par le gouvernement provisoire membre du comité chargé
d'élaborer la constitution. Le 5 novembre de la même
— 218 —
nnnëe il fut appeië & faire partie du Congrès national et le
29 auût i83i le district de Tournai le choisit pour être
Tun de ses mandataires à la Chambre des représentante
dont il occupa Tune des vice->prësidences pendant iO années.
C'était l'une des illustrations de ce fameux banc de Tour-
nai que Ton montrait avec tant d'orgueil au parlement.
De i83i à 1848 période pendant laquelle il eut à rem-
plir un mandat législatif, il prit une part active i la di»-
eussion de toutes nos lois organiques ; bien souvent, il fut
chargé d'en revoir le texte avant la discussion. On le citait
comme l'un des légistes les plus distingués de la chambre.
— C'est en vain qu'à différentes reprises, on le pria d'acccp^
ter le portefeuille de la justice ou la place de procureur & la
eour de cassation. Son éloignement des honneurs et son
désir de rester à Tournai lui firent refuser ces offres bril-
lantesr
« Chacun, a dit Monsieur Barthélémy Du Mortier le jour
de ses funérailles, sait la part qu'il a prise i notre pacte
fondamental et aux travaux du Congrès, mais la grande
époque où il brilla^ du plus vif éclat fut celle de i830 à
1840, lorsqu'il fut question de sauver la liberté dont le
progrès avait doté la Belgique.
» La France avait sauvé notre nationalité en 1831. Elle
nous avait donné une reine, la vertueuse Marie-Louise,
dont le nom est si cher à tous les Belges, bès lors, on con-
çoit la pression que le gouvernement français pouvait
exercer sur nos affaires. Pour Louis-Philippe, nos institu-
tions quasi républicaines étaient un mauvais exemple, et
notre situation territoriale constituait un mauvais voisi-
nage. II fallait donc refaire la Constitution par les lois
organiques et enlever par ces lois les libertés dont le Congrès
avait doté la Belgique. Alors eut lieu cette grande lutte,
lutte de géants, entre le pouvoir et la liberté, lutte dans-
laquelle François du Bus joua un rôle immortel.
— 219 —
» C'est alors que du Bus apparaît comme Tuo des pre-
miers orateurs du Parlement. Nourri dès l'enfance par de
fortes études, partisan, comme nous venons de le dire, du
droit et de la liberté pour tous, on trouvait en lui l'union
d'une grande intelligence et d'un grand caractère auxquels
venaient se joindre une abnégation et un dévouement sans
bornes, qui lui firent refuser toutes les faveurs du pouvoir
pour rester simple, citoyen. C'était un caractère trempé à
l'antique, comme il en manque aujourd'hui dans la société.
Aussi quand il se levait pour détendre le droit et la liberté,
il fallait voir comme le silence s'établissait à l'Instant dans
ioute l'assemblée, eomme toutes les oreilles étaient atten-
tives pour recueillir toutes ses paroles, si fortes de dialec-
tique, si puissantes pour la démonstration de la vérité.
c Dans les questions religieuses , peu nombreuses à cette
époque, sa parole était acquise à la défense des droits des
catholiques et la vigueur de son raisonnement était la ter-
reur de ses adversaires, n
Ce fut la loi sur les incompatibilités parlementaires qui
en 1848, mit un terme à la carrière politique que M.
François Du Bus a remplie d'une manière si brillante.
Tel fut le magistrat, tel fut l'homme politique. Il nous
reste à parler des services que notre regretté président a
rendus à la société historique et littéraire de Tournai qu'il
présida pendant 26 ans.
Je laisse ici la parole à Monsieur le Comte de Nédonehel
qui me permettra sans doute d'emprunter une partie du
discours qu'il a prononcé sur la tombe de cet homme
éminent.
» En 1846, alors que dans d'autres villes de la Belgique,
se constituaient différentes sociétés savantes, Tournai son-
gea aussi à avoir son académie. M. François du Bus , le
savant et éminent jurisconsulte fut appelé un des premiers
— MO —
parmi les fondaleuvs de m eotpe des voldAtaîreft du (vai:ail
de la peosëe. Cette rëuMoa d'ëléuwats diveraëtaii destiaée
à utiliser ses aptitudes et aes ij^avaux par des étodes hiato-
riques, avchéok>gk|iMi et acieaiifiques* M« le présideot
du fiufi cooltibua à développer Tasaor que prenait alors
en Belgique le goût de ees études suit les diffiéceiUes braa-
ehes de uetre histoire nationale. Gomme président, car il
£ut élevé & ce poste dès la naissance de ceeorps siudioux,
il savait guider, encourager les premiers pas^dea oommen*
çants dans la can'ière des^ lettres; ses conseils étaient d'aur
tant plus fructueux, qu'il possédait TeatiâFe coi^noe da
<>e8 cdlègnes ; il prouvait d'ailleurs l'intérAt qu'il portait à
la Société, par la remarquable exaelitude qu'il montra à se
ti^euver aux séances de chaque mois.. Il suivait ses travaux
et indiquait par ses avis judicieux la meiUeure marche à
suivre el où devaient se porter les recherches et les. études
dans l'iatérél de rueîté générale.
1 Nul n'avait plus d'aptitude pour disigicar une société
de ee genre. Ses connaissances étendues, et variées, son
goût four la lecture el le travail ei son jugeoienl aolide
contcibuèrsnl puissamment à lui donner wtta manehe se-
Koase- el imporlante qu'elle* prit dès aaik origine; les 26
yohimes qpi^elln a publiés en sont In meilleure: preuve et
Vem peuffc conslater en toutes* cireemtaneeseombieB sûn.vé^
nérable président lui fut utile et dévoué..
> U, Ikk du Bas iSaisaii voir que Vémtnent magistrat
savait, dans les inteovalle» d* travaux phis importants,
uÉUiaer aea loisim et s^ooupcv aussi de-aeienoe etdlhialoûre.
Sou aptitude à saisir les côtés faibles, les oublis et les inifr-
tilités dans toute: eapiœr d'éertlS' qja'on souaiettaità'Son
appréciation, ses aperçus pkinSide juaLsss0'etidft¥éBléet
aaacottp*dmtl sûr et prompt^ rendaient ses ohasnatmas
ll*໫pr4cie«8as«i l!on s!en mppoetail d'isilkima en; tante
— 22i —
sûreté à ses lumières ; si Ton désirait coDnaitre son opinion;
c'était ordinairement pour s'y conformer.
» Président d'une société libre et composée d'hommes
d'études, dont plusieurs s'étaient déjà fait connaître dans la
république des lettres, il fallait tout le tact et l'autorité dont
jouissait M. François du Bus pour faire accepter , sans con-'
testation et sans crainte une critique modifiant une proposi-
tion hazardée, ou nécessitant une correction dans un travail
de ses collègues ; mais la confiance qu'on avait dans la rec-
titude de son jugement faisait ordinairement accepter la
remarque toujours bienveillante que |son autorité de prési-
dent rendait toute paternelle.
> Malheureusement les années s'écoulaient; mais , si les
forces diminuaient , les facultés de son esprit et la prodi-
gieuse mémoire de notre regretté président rendirent jus-
qu'à la fin de sa carrière, de véritables services à la réunion
scientifique qu'il présida tant que sa santé le lui permit. Un
travail utile et remarquable sur les produits de la presse
tournaisienne depuis son origine, nous promettait un aperçu
chronologique bien curieux et intéressant, quand malheu-
reusement la dernière maladie vint le saisir au milieu de
son ouvrage et interrompre pour toujours cette vie si labo-
rieuse et si pleine de mérite. »
Quelques mots maintenant de l'homme privé. C'était on
peut le dire, un beau type de loyauté et de franchise. La
droiture de son cœur, la chasteté de ses mœurs, son amour
pour le travail; l'élévation et la sincérité de ses sentiments
religieux en faisaient un véritable modèle pour l'homme
d'étude et pour le chrétien. Toujours simple, toujours mo-
destCi il ne voulait pas que l'on parlât de lui. En dehors
des travaux de sa vie publique, il a passé ses jours dans son
cabinet de travail au milieu de ses livres,, de ses chers livres
dont il faisait son unique délassement. Jamais il ne connut
BULLETINS T. XVI, 28
— 2ââ —
déplaisirs frivoles; il s^adonnait à la science dès la plus
tendre jeunesse. Collectionner de vieux et précieux manus*
crits, des ouvrages rares, des éditions remarquables et se
former peu à peu une riche bîHliothèque, voilà ce qui char-
mait ses quelques heures de loisir. Nulle vente de livres ne
lui échappait et lorsqu'il ne pouvait y assister lui-même , il
avait soin de remettre un catalogue annoté de sa main à
un mandataire intelligent chargé de faire les acquisitions
qu*il désirait. Aussi sa bibliothèque devint-elle Tune des
plus belles et des plus importantes du pays. On doit y trou-
ver un grand nombre d'ouvrages relatifs à l'histoire de
Tournai qu'il affectionnait particulièrement et surtout les
premiers produits de Timprimerie tournaisienne sur l'ori-
gine et les progrès de laquelle nous lui avions demandé de
faire un travail que nous n'avons pas été assez heureux pour
obtenir. Bien qu'il fut, comme on Ta dit, un véritable puits
de science et qu'il travaillait sans relâche, aussi modeste
dans son immense érudition que simple dans ses goûts et
cherchant toujours à s'effacer lui-même, jamais il ne put
se résoudre à faire publier le fruit de ses savantes recher-
ches, de ses laborieuses études. Tout ce que nous pâmes à
force d'instances obtenir de lui, c'est la nomenclature an-
notée des nombreux ouvrages de Gilbert de Choyseul ,
Ëvéque de Toumay qui fut imprimé dans le tome XIII de
nos Bulletins et tiré à part. Il a du laisser un grand nombre
de notices sur notre histoire locale , sur la bibliographie et
le droit, qui sont en possession de sa famille.
Ce vénérable octogénaire conserva jusqu'aux dernières
années de sa vie sans tâche, toutes les facultés de sa belle
intelligence. Il avait gardé une telle sûreté de mémoire
que, lorsqu'on citait devant lui,* comme cela est arrivé
souvent dans nos séances, le nom d'un personnage ou un
événement quelconque de notre histoire, il indiquait sans
hésiter la date y relative.
— 223 —
Qu'il nous soit encore permis de rendre hommage à
rhomme de foi, au ehrétien fervent, pour terminer eette
notice bien insuffisante en ëgard à celui qui en est Tobjel.
L'église catholique a perdu en M. François Du Bus un de
ses plus fidèles et de ses plus dévoués serviteurs. C'est pour
la défendre qu'en 1830, il se fil révolutionnaire contrôle
gouvernement des Pays-Bas qui opprimait nos libertés
religieuses, et jamais à la chambre il ne dévia de ce terrain
où il se sentait ferme comme un roc.
Jamais on ne l'implorait en vain pour les malheureux.
Aux aumônes privés, i) ajoutait une large participation aux
bonnes œuvres que la charité catholique a multipliée dans
notre ville,
La cause' du Saint-Père était une de celles qui lui tenait
le plus au cœur. 11 se fit gloire d'élre à la tète de l'associa-
tion de Saint-Pierre dont il présidait les. réunions avec
l'exactitude qu'il apportait partout, et il eut la douce satis-
faction de pouvoir réunir sur sa noble poitrine les insignes
de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand à ceux de l'Ordre de
Léopold dont il était commandeur.
Sa belle âme ne fut pas troublée aux derniers moments.
On le vit supplier son médecin de lui faire connaître com-
bien il lui restait de jours li vivre pour qu'il put se préparer
à mourir saintement; et lorsqu'il sut que sa fin approchait,
la prière ne quitta plus ses lèvres défaillantes. C'est le 16
janvier dernier vers minuit qu'il rendit le dernier soupir.
Il était sur le point d'atteindre sa 82<^ année quand il quitta
ce monde, emportant au tombeau l'estime, le respect et la
vénération de tous ceux qui l'ont connu.
— 224 —
SÉANCE DU JEUDI 4 AVRIL 1872.
M. F. Du Bus , aîné^ Président.
M. Jules Wacquez , Secrétaire.
Le Secrétaire donae lecture du procès-verbal de la der-
nière séance; la rédaction en est approuvé.
ouvrages offerts.
Bulletin de la société des antiquaires de Picardie, —
Année 1871.
— Annuaire de l'académie royale des sciences ^ des
lettres et des beaux-arts de Belgique 1872.
— Compte-rendu des séances de la commission royale
d*kistoire ou reci^il de ses bulletins, — Troisième série,
tome treizième, II« bulletin.
— Publication de la section historiqtée de l'institut royal
du grand-duché de Luxembourg» (Année 1870-1871)
XXVI (IV)
-r Bulletin de tacadémie royale des sciences, des lettres
et des beaux-arts de Belgique , M^ année, 2« série, tome 55,
n»2.
— Cartulaire de la commune de Namur^ recueilli et
annoté par Jules fiorgnet, archiviste de l'Etat. — Période
des contes particuliers (2118-1450) , tome I, 2* livraison.
— Envoi de Monsieur le Ministre de la Justice.
— 225 —
— TabiB chronologique des documents que contiennent
les dix-sept séries des analectes historiques publiées par
M. Gachard*
— Revue catholique. Nouvelle série, tome septième,
3« livraison. — 15 Mars 1872.
*— Annales de la Société d'émulation pour l'étude de
l'histoire et des antiquités de la Flandre. — Troisième
série, tome VI, n^ 5.
— Causeries d'un octogénaire. — Suite aux tablettes
liégeoises par Alb. d'Otreppe de Bouvette, cinquième
livraison, février 1872.
Monseigneur Voisin, donne lecture du commencement
d'un travail analytique du registre contenant les délibéra-
tions du chapitre au sujet des travaux faits à la cathédrale
et aux églises de la rive gauche de TEscaut de 1615 à 1711 .
Ce travail qui contient des particularités très-intéressantes
sera publié dans les bulletins de la Société.
M. Fabbé Vos communique ^'intéressante notice ci-après
sur un de ses honorables prédécesseurs, M. Louis-Ignace
Charles, ancien curé de Bruyelles :
» On connaît l'efFroyablc persécution que l'Eglise catho-
lique subit en France à la fin du siècle dernier. Plusieurs
historiens nous ont laissé le récit détaillé des noyades de la
Loire, des fusillades de Lyon, des massacres de Paris, de
Reims, de Mcaux, de Châlons, de Rennes, où les prêtres
— 226 —
périrent par milliers. Mais à côté de ces généreux chrétiens
qui scellèrent de leur sang la foi catholique, il y eut, pen-
dant la Terreur, une foule d'ecclésiastiques dont la vie fut
une série non interrompue de sanglants opprobres^ de
mortelles angoisses, soit dans Texercice de leur ministère
pastoral, soit au fond des prisons. Chaque jour ils crai-
gnaient d'être égorgés, et s'il est vrai que l'attente de la
mort est plus cruelle que la mort elle-même, quelles durent
être les souffrances de ces nobles victimes de la Révolution !
Ces anxiétés prolongées ne pouvaient être racontées que
par ceux qui les avaient éprouvées ; or, un bien petit
nombre de ces saints Confesseurs ont légué à la postérité,
ce que nous appellerions volontiers leurs Actes. Cependant
un de ces précieux récits nous a été communiqué, et il a
pour nous une valeur plus grande encore, attendu qu'il
concerne un de nos prédécesseurs, Louis-ïgnace Charles^
décédé curé de Bruyelles, au mois de Novembre 1855.
Nous devons cette faveur à M. Chotin, le savant auteur des
Etymologies du Hainauty ancien juge-de-paix à Antoing.
Cet honorable magistrat avait reçu des héritiers de l'abbé
Charles, MM. Baugniet de Bruxelles, des morceaux de
papier informes qu'il mit en ordre avec beaucoup de peine.
Il ne fut pas peu étonné de voir que ces feuilles volantes
contenaient la relation des missions du vénérable curé en
1795, i796 et 1797, et de sa captivité à Lille et k Douai,
jusqu^au 29 septembre 1799. Il trouva en outre plusieurs
lettres écrites de la prison de Douai par M. Charles à son
frère Dom Etienne, ancien moine de l'abbaye de Cambron,
et un opuscule intitulé : Dtgttus Dei, ou parallèle de Tem-
pire Romain avec l'empire Français on 1801. Les évé-
nements présents rendent ce travail plein d'actualité.
A ces documents M. Chotin ajouta lui-même des ren-
seignements biographiques que nous avons complétés
— 227 —
auprès de personnes dignes de foi. Parmi ceux que nous
avons consultés, nous devons citer M. Lcclercq, doyen
d'Antoing depuis 1851, M. Firmin AUard, de firu-
yelleS; aujourd'hui curé de Ville-Pommerœul, M. Mi-
chel Chavalle, bourgmestre de Bruyelles, M. Debouvry,
curé de Willemeau, M. Wagnon, médecin à An^oing,
depuis plus de cinquante ans. Tous les cinq ont parfaite-
ment connu M. Charles, et ont vécu, en quelque sorte, dans
son intimité.
Nous aimons à croire que notre publication intéressera
vivement le lecteur. Si Tabbé Charles ne fut point du nom-
bre des membres du clergé que la révolution française
moissonna, il ne mérite pas moins les hommages de notre
admiration, à cause de sa piété solide, de son attachement
inviolable au Saint-Siège, de son dévouement sans bornes
pour le salut des âmes ; il fut un intrépide témoin de la
foi catholique , apostolique et romaine. Il a donc droit
d'occuper une place distinguée dans cette longue galerie de
héros, qui est pour la vraie religion de J.-C. le plus beau
monument de sa gloire, comme un gage certain de son
immortalité. »
— 228 —
VIE
DE
L'ABBÉ CHABLES.
Chapitre I.
Naissance de M. Charles; son éducation; ses étu-
des ; il est promu au sacerdoce, nommé vicaire
h Orchiesy à Saint-Jacques à Tournai, desser-
vant à Saint-Sauveur à Lille ^ à Saint-Léger; il
se fait missionnaire.
Louis-Ignace Charles naquit h Tournai, le i4 Août 1757.
n était fils de François-Louis Charles et de Catherine-
Françoise Van Dalle. Son père, originaire de Champvent,
canton de Lucerne en Suisse, ayant quitté sa patrie^ à la
suite de contrariétés intimes^ entra dans un des régiments
hollandais, qui, h cette époque, occupaient la Belgique, en
vertu du traité des Barrières. Attaché à la secte protestante
dès ses plus jeunes années, on croit que, pour se marier, il
embrassa la religion catholique. Plus tard il obtint un em-
ploi à Toctrol municipal de Tournai, et, sur la fin de sa
vie, il jouit d'une pension de retraite en récompense de ses
bons et loyaux services.
— 229 —
Ces époux comprenaient que de la première
éducation dépend souvent l'avenir des enfants. Ils
s'efforcèrent d'inspirer à leur fils des sentiments chré-
tiens, confirmant leurs leçons par les meilleurs exemples.
Ces soins tendres et assidus portèrent des fruits. Louis*
Ignace manifesta de bonne heure une aptitude rare pour
les sciences, un goût prononcé pour la vertu. A l'âge do
douze ans, il fut envoyé au collège Saint-Paul (i) célèbre
par la solidité de ses études et par le grand nombre de sa-
vants qui en sortirent. Son esprit vif et plein de justesse,
son jugement exquis, la bonté de son cœur, lui gagnèrent
bientôt l'estime de ses Maîtres et l'amitiéde ses condis-
ciples, pour qui il ne cessa d'être un modèle d'édification.
Doué d'une mémoire heureuse et singulièrement fidèle,
Louis-Ignace fit en peu de temps ses cours d'humanités et
de philosophie. Pendant toutes ses études^ il développa de
grands talents embellis par un esprit de fol et de piété.
Son âme était restée pure au milieu des tempêtes que Tes-
prit malin soulève à l'époque critique de l'éveil des passions ;
Dieu voulut se réserver pour lui seul ce cœur déjà si cou-
rageux et si fidèle. Louis-Ignace se sentant appelé à la
vocation ecclésiastique, s'empressa de répondre k l'appel
divin. Encouragé dans ces dispositions par un iVère plus
âgé que lui, devenu dans la suite religieux à Tabbaye de
(1) Le coUége Saint-Paul avait été fondé fers 1S32, par le chapitre
de Notre-Dame de Tournai, qui réunit pour subvenir aux besoins de cet
établissement, ce qui restait du collège des fions-Snfiints, tombé en
décadence, la fondation de J. de Trouille, faite en faveur des cborattx
de la cathédrale, et diverses bourses fondées par des chanoines. Établi
d^abord rue du Four-Chapitre, ce collège fut transféré, en 1562, dans
une maison de la rue des Récollets.
Bulletins t. xvi. 29
— 250 —
Cambron, sous le nom de dom Etienne, il entra au sémi-
naire ëpiscopal de Tournai. (!)
Au sëpiinaire comme au collège, il montra beau-
coup de passion pour Tétude. Ses maîtres ne tardèrent
point à s'apercevoir qu'il deviendrait un jour un profond
théologien. Il tint en effet le premier rang parmi les
prêtres les plus estimés pour leurs connaissances de la
théologie morale et dogmatique.
Vers la fête de Noël de l'an 1782, Louis-Ignace fut promu
au sacerdoce. Il recueillit de son ordination un grand désir
de renoncer au monde, et de travailler à l'instruction des
fidèles. Quel esprit de zèle, d'onction et de lumière céleste
lui fut alors communiqué !
Jouissant auprès de ses supérieurs ecclésiastiques d'une
considération méritée, M. Charles fut nommé, au com-
mencement de l'année 1785, vicaire à Orchies, petite
ville située aujourd'hui dans le département du Nord,
en France.
Dès le début de sa carrière sacerdotale, M. Charles ré-
solut de ne point perdre son temps. Les heures qu'il
n'employait pas à la prière ou au salut des âmes, étaient
consacrées à l'étude des belles-lettres dont la connaissance
s'harmonise si bien avec le ministère des autels. La lecture
des chefs-d'œuvre de l'antiquité était au reste pour lui un
véritable délassement, et l'on aimait à l'entendre citer dans
ses discours de longs passages des meilleurs auteurs clas-
(1) Le séminaire épiscopal se trouvait alors dans TOrde-Rue (au-
jourd'hui des Sœurs de Charité) ; il avait été construit en 1687, par les
•oins de TEfèque de Ghoiseul du Plessis-Praslio. Cet établissement fut
Tendu i Tépoque de la Rérolution française, et sert aujourdliui dlios-
pice pour les Incuriblf s.
— 251 —
siques et ascétiques. Il faisait surtout ses délices du livre"
par excellence : De Imitatione ChrtstL Cet ouvrage immor-
tel de Thomas à Rempis fit pendant toute sa vie, mais par-
ticulièrement pendant son incarcération aux Écossais, son
unique consolation.
Nommé professeur au collège d'Orchies, il se fit chérir de
ses nombreux élèves par ses manières affables et préve-
nantes ; mais en même temps il se faisait craindre par une
sévérité nécessaire et raisonnéc.
Quoique fort instruit, M. Charles parut toujours humble
et modeste.
Recommandable par In pureté de se^ mœurs, par sa
charité vive et touchante, animé d'un grand zèle pour tout
ce qui regarde la Religion, ]e jeune vicaire d'Orchies fut
un prêtre digne des beaux jours de l'Eglise. Infatigable
dans Texercice de ses fonctions, il ne retirait de toutes ses
peines que la satisfaction d'avoir faft le bien et les jouissan-
ces que donne la vertu. Ainsi sa vie donnait le plus grand
poids à ses conseils et à ses exhortations.
Après s'être acquis le respect et l'amour de tous les ha-
bitants d'Orchies, M. Charles fut nommé, vers la fin de
i784, vicaire à la paroisse de SMacques, à Tournai, où sa
mémoire demeura longtemps en bénédiction. Il quitta cette
paroisse pour aller desservir celle de Saint-Sauveur, à Lille^
puis celle de Saint-Léger.
Jusque là, M. Charles avait vu couler ses jours dans un
calme profond. Mais Dieu, dont les desseins sont impéné-
trables , avait réservé à son fidèle serviteur un ministère
d'autant plus glorieux, qu'il était plus difficile et plus pé-
rilleux de le remplir h cette époque. Le jeune pasteur se fit
missionnaire. Plein de l'esprit apostolique, il donna des
missions dans un grand nombre de paroisses du diocèse de
Tournai. Frappés de Ténergie de sa parole, touches de l'âne-
— 2M —
tioa de ses discours, les pécheurs se eooTeitissaieiit en
faule» Llionorable M, Chotin boqb a dit avoir appris de
persoones qui ayaieot ëlë l'objet de la sollicitude de l'abbë
Charles, que ce saint prêtre reodit de irèa^rands serfices
à un nombre considérable de fidèles privés depuis long-
temps de tout secours spîriluol.
Attentif aux nécessités temporelles de ses frères, M.
Charles leur venait en aide avec une charité active et géné-
reuse. Sa main, comme son cœur, ne cessait de s'ouvrir pour
soulager tous les' genres d'infortunes. Aucun indigent n'a-
bordait en vain cet ami des pauvres; mais tandis qu'U
s'épuisait en bienfaits pour autrui, constamment austère
envers lui-même, il ne se permettait qu'une table où ré-
gnait la plus sévère frugalité. Sa nourriture était celle des
pauvres habiiants de la campagne ; il no demandait rien de
plus, et se réjouissait même de n'avoir pour se soutenirt
pendant les fatigues des missions, qu'une petite portion
d'aliments grossiers» Enfin, il n'avait pour se reposer qu'une
couche dure et sans draps, privation qu'il s'imposa jusqu'à
la fin de ses jours. H. Chotin, qui recueillit son dernier
soupir, s'est assuré de la vérité de ces fiiiis.
Sur ces entrefaites, la révolution éclata. Au nom de la
liberté, elle suscita contre l'Eglise catholique, d'abord en
France, puis en Belgique, une des plus terribles persécu*-
tions qu'on ait jamais vues. Les décrets contre les membres
du clergé se multiplièrent. Le i novembre i789, décret qui
met les biens du clergé à la disposition de la nation. Le 13
juillet 1790, Constitution civile du clergé. Le 36 août 1793,
Ici qui bannit les prêtres insermentés ou qui se sont ré-
tractés. Le 4 floréal, an I (33 avril 1795), loi qui con-
damne à la déportation les prêtres insermentés. Le 23
ventôse, an II (33 Mars 1794), co&fiscation, au profit de
la république, des biens des ecclésiastiques déportés. Le ti
— 255 —
fruetidor, an IV, (3S août 1796), loi qui excluait les parents
et alliés des prêtres insermentés de toute fonction civile.
Nous devons dire quelques mots de la Constitution civile
du C'hrgi. On donne ce titre aux décrets de rassemblée
nationale renfermant une nouvelle organisation de l'Église
de France. Cette constitution supprimait les cent trente-cinq
sièges épiscopaux existants en France, et créait, à leur
place, quatre-vingt-trois nouveaux évéchés, un por dépar-
tement, qui en formait la nouTcUe circonscription. Les
évéques et les curés étaient élus par les électeurs civils,
catholiques, protestants, juifs, n'importe. Chaque évéque
élu devait demander l'institution canonique au métropoli-
tain où au plus ancien évéque ; au Pape, il écrivait une
simple lettre d'avis et de soi-disant communion. Les cha-
pitres étaient supprimés; mais il y avait des vicaires épis-
GopauXi conseillers nécessaires de l'évèque. Enfin, tous les
élus, évéques et curés, étaient tenus de prêter serment à la
dite constitution.
. Par son bref du 10 Mars 1791 , le Pape Pie VI releva les
erreurs, les hérésies même dont celte constitution était
entachée. Par un second bref du 18 avril, le même Pape
condamna le serment, excommunia ceux qui l'avaient fait,
s^ils ne le rétractaient, frappa de nullité les élections, l'é-
rection des nouveaux sièges, et tous les actes de juridiction
des nouveaux élus.
Les vrais ministres de J.-C., préférant obéir à Dieu qu'aux
hommes, refusèrent de prêter le serment à la constitution
civile du clergé, et furent a{q^elés de là insermentés. Bien-
tôt les proaeripUons, les massacres se succédèrent sans in-
terruption. La guillotine fut en permanence ; les prêtres
qai ne périrent point sur l'échafaud furent déportés à Ro-
chefort, & Rhé, i Oléron, dans les déserts brûlants de la
Guyane, où ils trouvèrent une mort plus lente mais plus
amère.
— 254 —
A cette époque néfaste de l'histoire, que les événements
actuels menacent de faire renaître, M. Charles se distingua
par sou dévouement. Si son âme avait toujours été ÎDacces-
sible aux prestiges de Fambition, elle le fut aussi aux pro-
messes perfides des révolutionnaires. Uniquement occupé
du salut de ses frères, il les prémunit, par ses instructions
et ses conseils, contre les séductions de l'erreur.
Ses amis qui savaient l'apprécier, tremblaient pour
lui; il était aisé de prévoir qu'il deviendrait une victime
de la révolution. Tous le priaient de céder quelque
peu aux circonstances; mais lîii ne voulut ouvrir l'oreille
à aucune concession.
Un ami le rencontrant un jour lui dit : Votre résistance
à prêter le serment à la constitution vous mènera loin.
M. Charles répondit : c Dut-elle me conduire dans les syrtes
> de la Gctulie, dans les déserts de la Guyane, je préfère
» mourir que de prêter ce serment. »
Cependant Thorizoï s'obscurcissait de jour en jour,
l'orage approchait. Il ne put ébranler le cœur de ce juste.
On exigea enfin de lui le fameux serment. Les sophistes du
jour cherchèrent à l'égarer; mais l'intrépide confesseur
de J.-C. refusa de souscrire à un acte qui l'eût séparé de
l'Unité catholique. C'est alors qu'il dit ces belles paroles :
ff je suis disposé à tout souffrir plutôt que de prêter ce
> serment, si l'on ne me permet pas d'en excepter expressé-
» ment tout ce qui pourrait être contraire à la religion
> catholique, apostolique et romaine. »
Après la publication de la loi de déportation contre les
prêtres insermentés, M. Charles résolut de demeurer dans
le pays et de se rendre utile aux fidèles privés de leurs pas-
teurs légitimes. On le vit alors passer de village en village
pour administrer les sacrements, réconcilier les pécheurs,
instruire les ignorants, aider les malades à bien mourir,
— 255 —
îcélëbrer les saints mystères. Cette conduite réjouit son
frère Dom Etienne et ses amis, mais elle lui attira la haine
des incrédules et des schismatiques. Alors commencèrent
pour lui les jours de la persécution.
M. Charles nous a laissé la relation de ses missions. Il
va nous dire lui-même quelles souffrances il endura dans
«es courses apostoliques. Il nous racontera ensuite comment
il fut pris par les sbires révolutionnaires, mené à Lille, puis
à Douai ; à quelles mortelles angoisses il fut en proie pen-
dant une détention de deux années ; comment enfin il fut
rendu à la liberté. Rien de beau comme ce récit que Ton
croirait emprunté aux actes des premiers siècles de l'Eglise.
Chapitre IL
Première mission de M. Charles à Anstaing.
Chacun doit mourir à son poste : le soldat
pour son Roi, le prêtre pour son Dieu,
Je partis de Tournay, ma ville natale, le jour de la STa-
tivité de SWean-Baptiste de l'an 4795, à trois heures et
demie du matin, pour la commune d'Anstaing (i), France,
lieu qui m'était assigné pour y exercer le culte. J'étais le
(1) Anstaing, petite commune du département du Nord, sur la
Marque, i 9 kil. de Lannoy, 21 de LiUe, 44 de Douai. Anstaing, dépen-
dait ayant 1789 du diocèse de Tournai.
— 256 —
premier ministre qui allais desservir cette oommune, depois
la retraite de Tintrus, (i) certain Berteau, (S) religieux de
Saint-Saulve (3).
A moR arrivée, je fus trouver le secrétaire de la muniei-
palité, certain fermier^ qui, attendant un ministre, me
reçut d*abord comme un ministre légitime. M'étant enquis
près de lui de ce qui s'était passé dans le temple et daos le
cimetière, et qui aurait pu causer leur pollution, j'appris
qu'ils avaient été profanés, le cimetière^ il cause d'un ho*
micide qu'on y avait commis, et l'église, pour avoir servi
d'écurie, de caserne, à des hommes et à des femmes qui y
avaient couché ensemble. Je crus donc du premier devoir
de mon saint ministère de rebénir le tempICé
Au préalable, le clerc, qui avait prêté serment à la Cons-
titution civile, dite du clergé, dut le rétracter. Il prononça
avant la messe, et en présence de tous les assistants, la
formule qui lui avait été prescrite par le Vicariat, conçue
eu ces termes :je renonce au schisme* Les villageois qui ne
comprenaient point la signification de ce dernier mot,
encore nouveau pour eux, crurent tout bonnement que le
magister s'était recommandé pour les cires; l'amour^propre
de ce dernier n6 fut point Dtché de la lourde méprise.
Le lendemain, je procédai à la nouvelle bénédiction du
cimetière et de l'église, avant la célébration de la messe,
qui fut dite à huit heures. Je ne la fis point solennellement;
je sortis seulement avec le clerc, revêtu d'une aube et d'une
(1) On appeUe intrus celui qui est introduit, établi par force, par
ruse, contre le droit et sans titre, dans quelque dignité ecclésiastique.
(2) Avant ctt iatma, Anataing avait eo, dès 9791, ua «leur Gifies,
comme ouré ooostitutionneK
(3) Prêt Yalenoiennes.
— 257 —
étole, et je récitai les prières usitées devant la porte, pals
je rentrai, selon le rit, en achevant les prières et les cérémo-
nies. J'avais auparavant bénit Teau dans la sacristie; la
plupart des assistants jugèrent bien que c'était là une nou-
velle bénédiction de l'église.
Après les vêpres, ayant su que le Saint-Ciboire avait été
déposé par le clerc chez le citoyen Delmé, alors maire de
la commune, j'y fus, et le trouvai dans un coffre avec une
grande quantité d'hosties que je ne consumai pas ; on nous
avait si souvent parlé d'hosties^ empoisonnées, qu'il était
prudent de ne pas les employer.
Voici ce que je recueillis concernant le meurtre commis
dans le cimetière du village. Quelques scélérats ayant appris
que le propriétaire d'une ferme, située à quelques lieues de
li, devait passer en cet endroit, nanti d'une somme de 5000
livres, conçurent le projet de l'y attendre, et de s'emparer
de son argent. A la nuit tombante, ils aperçoivent un
homme, déjà sur le déclin de l'âge, venir à eux. Pensant
l'avoir reconnu, ils courent se cacher derrière les gros
arbres qui ombrageaient le lieu du repos, et à l'instant
même où le vieillard se découvre, par respect pour la Crois
du Calvaire, un des monstres lui assène sur la tête un rude
coup de bâton qui l'étend mort à ses pieds. Ils se préparent
aussitôt à le dévaliser; ils s'emparent de son havresac dans
lequel ils espéraient trouver les 5000 livres; ils n'y trou-
vent que quelques instruments; le malheureux qu'ils ve-
naient d'assassiner était un pauvre ouvrier serrurier qui re-
venait de son travail. Ils abandonnent avec horreur leur vic-
time encore toute fumante. Elle ne fut aperçue que le lende-
main matin par une vieille femme qui se rendait à l'église.
Les meurtriers surent, pendant quelque temps, se soustraire
aux recherches de la police, mais ils furent découverts
quelques années après, et portèrent, en expiation de leur
Bulletins t. xvi. 50
— 238 —
crime, leur tète sur réchafaud; car la main providentielle
qui nous gouverne, ne permet jamais que le crime reste
impuni, et la justice divine, pour être quelquefois lente k
punir, n*en est que plus grave et plus terrible ; Divina
enim ira plerùmque lento gradu procedit ad vindictam ai/l,
tarditatemque 9upplicii gratitate eompemaL Val. lib.
i. c. i.
Le dimanche qui suivit, après avoir assemblé , à la
sortie de la messe , les membres de la magistrature, je
fis une soumission générale (i), que le maire lui-même
(l) Nous Tenons de trouver dans une cartabelle de Tan 1795, écrit ^
de la main de M. Charles, le teite du décret auquel il fait ici aUusion.
Décret sor la poUce extérieure du culte.
Art. 1. Tout rassemblement de citoyens pour rexeroîoe ^on culte,
est soumis à la surveillante des autorités constituées.
Cette surveillance se renferme dans des mesures de police et de
sûreté publique.
Art. 2. Ceux qui outrageront les objets d^un culte quelconque dans
les lieux destinés à son exercice, ou ses ministres en fonctions, ou
interrompront par un trouble public les cérémonies reUgiensesde
quelque culte que ce soit, seront condamnés à une amende qui ne
pourra excéder 600 livras, ni être moindre de 50, par individu, et à
un emprisonnement qui ne pourra excéder deux ans, ni être moindre
d*un mois, sans préjudice aux peines portées par le code pénal si la
naturo du fait peut y donner lieu. — On verra par la relation de
M. Charles que les répubUcains forcenés d*Anstaing et des environs
sUnquiétèront peu de cet article du présent décret, et leur audace ne
fut point réprimée.
Art, 3. Il est défendu, sous les peines portées en Tartide précédent,
à tous juges et administrateurs, dHnterposer leur autorité, et à tous
individus d'employer les voies de fait, les injures ou les menaces, ou
pour contraindre plusieurs individus à célébrer certaines fêtes nli-
gieuses, à observer tel ou tel jour de ropos, ou pour empêcher les dits
individus de les célébrer ou de les observer, soit en forçant à ouvrir
ou fermer les ateliers, boutiques^ magasins^ ou de teUe autro manière
quQ ce soit.
Art. 4, Par la disposition de Tarticle précédent, il n^est point
— 239 —
et ses bons paysans ignoraient que je devais faire en
vertu d'un décret récent. Le canton de Lannoi (S), qui
dérogé aux lois qui fixent les jours de repos des fonctionnaires publies,
ni à Taction de la police, pour maintenir Tordre et la décence dans
les fêtes ciTÎqnes.
Art. ft. Nul ne pourra remplir le ministère d*aucun culte, en
quelque Heu que oe puisse étroi s*U ne fait préalablement, derant
Fadministration municipale ou l'a<yoint municipal du lieu où il Ton-
dra exercer, une déclaration dont le modèle est dans l*artiole suivant.
Les déclarations déjà faites ne dispenseront pas de celle ordonnée par
le présent article. Il en sera tenu registre.
Alt. 6. La formule de la déclaration exigée ci- dessus est celle-ci :
Le devant nous.... est comparu N.. (le nom et prénom seule-
ment), habitant à.... lequel a fait la déclaration dont la teneur suit :
a Je reconnais que Tuniversalité des citoyens français est le souve-
» raîn, et je promets soumission et obéissance aux lais de la repu-
» blique. »
Nous lui ayons donné acte de cette déclaration et il a signé avec
nous.
La dédaration qui contiendra quelque chose de plus ou de moin»
sera nulle et comme non ayenue. Ceux qui Tauront reçue seront puni»
chacun de 500 livres d'amende et d*un emprisonnement qui ne pourra
excéder un an, ni être moindre de trois mois.
Art. 7. Tout individu qui, une décade après la publication du pré-
sent décret, exercera le ministère d*un culte sans avoir satisfait aux
deux articles précédents, aubira la peine portée en Tartiole 6, et en oap
de récidive, il sera condamné à dix ans de gêne.
Art. 8. Tout ministre du culte qui, après avoir fait la déclaration
dont le modèle est donné art. 6, Taura rétractée, ou modifiée, ou aura
foit des protestations ou restrictions contraires , sera banni à perpé-
tuité du territoire de la république.
« S'il y rentre, il sera condamné à la gêne aussi â perpétuité. »
Ce décret a été porté le 6 vendémiaire an III (27 septembre 1794).
(2) Lannoi, petite ville du département du Nord, appartenait, avani
1789, au diocèse de Tournai. £lle est située à 12 kil. de Lille et 45 de
Douai.
— 240 —
comptait viugt-et*uoe communes, n^avait qu'un seul minis-
tre catholique. Dans la plupart des autres communes, se
trouvaient des intrus, de sorte que de quelque côté que je
me tournasse, je ne rencontrais, pour me servir de l'ex-
pression de répoque, que des Loups, ou de leurs élèves.
En ces jours-là, les mystères sacrés étaient déjà entre les
mains des apostats, et le schisme érigeait ses autels sacri-
lèges dans tous les coins de la France, Entouré d'ennemis
et d'impies, pour qui les temples, les autels et les choses
les plus sacrées n'étaient que des objets de dérision, je ne
pouvais m'adresser à personne pour obtenir la moindre
consolation, et pour implorer un appui contre leurs in-
trigues, leurs menées et leurs menaces furibondes ; je ne
m'étais jamais trouvé dans une position aussi désagréable,
aussi difficile. Pour rester ferme au poste qui m'était assi-
gné, et pour remplir dignement les devoirs qui y étaient
attachés, on voit que j'avais besoin d'un autre appui que
celui des hommes.
Je passerai sous silence toutes les injures dont je fus
accablé, les exécrations et les blasphèmes que ma vue seule
provoquait chez ces hommes grossiers et inhumains, qui
me menaçaient tantôt de me rouer de coups, tantôt de
m'ôter la vie : rien ne put m'effrayer sérieusement. Ce-
pendant, plus d'une fois je courus de grands dangers, ainsi
qu'on le pourra voir par les épisodes suivants de ma
Mission.
Depuis longtemps j'étais signalé à la fureur des ennemis
de la foi. Un dimanche que tous les habitants du village
s'étaient rendus dans une commune voisine à l'occasion de
la dédicace, un des coryphées de la secte impie, qui avait,
a-t-on dit plus tard, juré ma mort, mit à profit cette
circonstance pour exécuter ses projets criminels.
Ne craignant rien de semblable^ et ne soupçonnant pas
— 241 —
}c malheureux événement dont j*étais menacé ce jour-1&,
qui devait être pour moi le dernier de ma vie, j'avais,
comme de coutume^ célébré la messe et fait au prône un
discours sur FÉglise ou la mission des ministres; il y était
parlé du Souverain Pontife et de l'Evéque de Tournai, ou
plutôt, le Siège vacant (i), du vicariat de ce diocèse. Ce
misérable (2) qui ne fréquentait point l'église , avait eu
connaissance de mon sermon, par un de ses abominables
conjurés. Aussitôt il rassemble une vingtaine des siens,
ameute la populace qui se grossit sur ses pas, se rend vers
midi à la porte de l'église, va, vient, et fait garder les
issues. Alors il vomit mille imprécations contre moi, qui
catéchisais les enfants pour les prédisposer à leur première
communion.
Voyant que je ne cessais point mon enseignement, et
impatient d*as80uvir sa rage, il entre, comme un lion ru-
gissant dans réglise, en faisant beaucoup de bruit et de
tumulte, et suivi d'une foule de gens en haillons, armés de
bâtons, de pelles, de fourches et d'instruments tranchants;
il s'avance en blasphémant et l'écume h la bouche, vers la
proie qu'il destinait à sa fureur«.... Quel spectacle déchi-
rant s'offrit alors à mes yeux ! les enfants effrayés s'en-
courent et vont se cacher dans les confessionnaux, en
poussant des cris aigus. Deux seulement restent à mes
côtés et se disposent à opposer une digue à la rage de ces
(1) Le siège de Tournai était vacant par suite de la retraite du
prinoe deSalm etSalm, qui avait été nommé archevêque de Prague
en 1794.
(2) M. Charles a ajouté au sujet de ce misérable cette petite note :
c G^étaiit le domestique d*un meunier, qui avait nom Lescraignez. Je
puis dire qu'il fut pour moi, pendant tout mon séjour à Anstaing;
un véritable instrument de supplice. »
forcenés. Hélas I que la lotte est inégale, et qae feront ce»
mains débiles, ces bras obortites contre ces corps dnreîs
aux travaux? Seul je restai debout pour braver l'orage. Bfa
contenance déconcerte le brigand, et sans trop me troabler,
je lui dis : c Que venez-vous faire ici 7 retirez-vous, ne
profanez pas ces lieux saints par votre présence I » Mais le
forcené, loin de se retirer, franchissant quelques bancs qui
me séparaient de la fouie : « Tu viendras encore, me dit-il,
rebaptiser et remarier nos enfants et nos femmes ?» A ces
mots^ il s'élance sur moi, me terrasse et m'entraine, mal-
gré ma résistance^ vers la porte de Téglise. Là, il fait en-
tendre des cris de mort. On me saisit au collet avec des
hurlements effroyables et les cris : Qu'on le pende au mou-
lin ! On m'accable d'outrages, on me fait les plus humi-
liantes avanies, et déjà, è mon insn, les assassins levaient
les instruments dont ils étaient armés, snr ma téte^ et me-
naçaient de m'en frapper, lorsque quelques braves gens,
accourus aux cris de leurs enfants, me délivrèrent des
mains dea scélérats qui, fiers de leurs exploits, passèrent
le reste de la journée à s'enivrer.
Parmi les personnes généreuses qui me sauvèrent la vie,
en empêchant la consommation du crime, je dois vouer k
la reconnaissance publique les noms de Bernard, vieillard
aux cheveux blancs, et Julie Marescaux, religieuse pleine
de piété. Cette dernière quoique terrassée elle-même plu-
sieurs fois, et accablée de coups de poing, parce qu'elle
était soupçonnée d'avoir rétracté le serment , ayant saisi
un bâton, ne cessa d'éloigner de moi les scélérats, jusqu'à
ce qu'enfin un plus grand secours vint mettre en fuite la
bande de bourreaux.
On me reporta, privé do toute connaissance et respirant
k peine, chez mon hôte où je me mis au lit. Cette scène
inattendue altéra insensiblement ma santé, et il me fallut
— 243 —
plusieurs semaines pour me remettre des contasions et des
blessures que j'avais reçues.
Point de doute que si les cannibales qui me reprochaient
sans cesse de leur apporter des lois de Tournai , avaient
trouvé dans ma poche le Catéchisme antinalional (1), dont
ce jour-là j'avais fait usage à l'église, ils m'eussent àté la
vie ; fort heureusement il ne leur vint point à la pensée de
me fouiller.
Lorsque que je me vis rétabli, mon premier soin fut de
convoquer la municipalité. Les magistrats s^étantas$emblés>
je leur fis le narré exact de l'attentat commis sur ma per^
sonne et leur exposai la situation du village : c Les choses
> étant ainsi , dis-je au procureur de la commuue, que
» faire et quelle mesure allez-vous prendre pour empêcher
» le retour de pareilles horreurs ? » Gomme cet homme
pusillanime ne répondait point , et cherchait sur les lèvres
de ses collègues une réponse qu'eux-mêmes n'osaient pas
émettre : « Voulez-vous, lui dis-je, que je me retire?» —
Oui, répondit-il. — ^ Donnez-moi aussitôt un guide qui me
conduise jusqu'au premier village de la Belgique. » Mais le
Maire prenant la parole : c Non, me dit-il, ne nous aban-
donnez pas ; restez près de nous ; on veillera sur vos jours,
continuez à remplir vos fonctions, célébrez à l'instant là
messe, (ce jour-là était un dimanche), nous irons en corps,
et vous y accompagnerons ; qu'il ne soit point dit que nous
avons fléchi devant un valet. »
Le secrétaire proposa de se rendre à l'église avec des
bâtons, mais je repoussai cette démonstration, parce qu'il
nous était permis par la loi de faire venir de Lille (â) quatre
(1) C'était le oatéchisme en usage alors dans le diocèse de Tournai,
et qui avait été publié par H. Choiseul de Plessis-Praslin, en 1672.
(2) Lille, chef-Ueu du départemeut duNord.
— 244 —
soldais armes pour nous aider à e!(ercer librement notre
culte.
On fut à la messe et aux vêpres. La journée se passa avec
calme, et les magistrats me reconduisirent à mon logis où
je demeurai quelques jours sans sortir, n'étant pas encore
entièrement remis des blessures que ce coquin de meunier
m'avait faites.
Trois semaines environ après Tattentat, je fus en état de
vaquer à mes fonctions, mais bientôt je tombai dans de
nouveaux piëgcs. Voici à quelle occasion. Une jeune fille de
Cbéreng (i), village voisin, vint me prier de vouloir recom-
mander aux prières des fidèles, sa mère décédée la surveille.
La défunte avait été administrée par l'intrus (2) ; le cas
était assez embarrassant; d'un cAté, il nous était défendu de
recommander au prAne les personnes ainsi administrées,
d'un autre, le refus de souscrire à la demande de la jeune
fille ne pouvait manquer de m'exposer à quelques mauvais
traitements de la part de mes ennemis ; et, pour ajouter
encore h ma perplexité, mon hAte, jusqu'alors homme pai-
sible et modéré, me menaça de me refuser un asile , si je
persistais dans mon refus. Je trouvai un expédient : depuis
longues années on recommandait au prdne les morts de la
famille de la défunte, dont la plupart étaient décèdes ca-
tholiquement. J'en lus la liste et y ajoutai le nom de la
décédée tout simplement.
(1) Chéréng, Yillage du département du Nord , sur la Marque, ï 7
kil. de Lannoî, 12 de Lille, 46 de Douai. Cette pareiMe dépendait ,
avant 1789, du diocèse de Tournai, et ressortiMait an décanat de la
même.yille.
(2) LUntrus de Chéreng s'appelait Stalar.
Je m'étais réservé de consulter le Vicariat de Toarùai
sur ce fait et sur ceux qui pourraient se présenter par la
suite. Je vis à ee sujet H. Dailly (1), qui approuva ma Con-
daite ; mais M. Gosse (2) fut d*un avis contraire. Après
avoir réfléchi, il me dit : « Vous ne pouviez pas f^rom-
mander cette femme, la catholicité le défend. »
Gomment concilier cette prétendue rigueur de la catho-
licité avec la conduite du Vicariat? La catholicité aurait-elle
défendu plus strictement des actes, nuls pour ainsi dire en
eux-mêmes, en même temps qu'elle en aurait permis
d'autres d'une grande importance? puisque le même Vica-
riat, dont Monsieur Gosse se constituait alors l'organe,
venait de célébrer un service solennel commandé par l'au-
torité civile, pour le représentant Le Peletier de S*-Far-
geau. (5)
(1) M. DaiUy, Hubert, licencié en droit, devint chanoine honoraire
de k oathédrale de Tournai , lors de Térection du nouveau chapitre,
le 16 octobre 1803, et chanoine titulaire en 1815» Il mourut le 21 juin
1826.
(2) M. Gosie, Pierre^uillaume-Joteph, fut maintenu dam wê fone-
iions de Vicaire-général par HS7 Hirn, en 1803. Il embrassa en I8l2
le parti de PéTéque intrus de St*Hëdard. 11 mourut quelques années
après.
(3) Le Peletier de S^Fargeau , Louis-Michel, était né à Paris, le 28
Mai 1760, d*une famille distinguée dans la haute magistrature. Lui**
même était Président au Parlement de Paris, lorsque les symptômes
de la révolution se manifestèrent. Nommé, en 1792, député à la Con-
Tention aationalei il soutint, lors du procès du Roi, que la Conyentlon
avait le droit de juger ce prince. On prétend que sa répugnance pour
la peine de niort le porta d*abord à vouloir voter la réclusion. La veille
de Texécution de Louis XYI, le vingt janvier 1793, Le Peletier de S*-
Fargeau étant à dîner chez un restaurateur au Palais royal, un
honûne Taborde : Etes-vous , lui dit l'inconnu, Le Peletier de S*-
Fargeau?
' Bulletins t. xvi. 31
— 246 —
En cas de refus qui coarait le plus de dangers? Le
chapitre s'exposait % être tout au plus, mal vu^etmoi, à su-
bir le même sott, pcùl-étre, que le député que la Convention
venait de perdre.
Je n'échappais aux dangers de mes ennemis que pour en
rencontrer de nouveaux, ainsi qu'on va le voir. Un jour que
je revenais de la commune d'Anstaing à Tournai, je faillis
perdre la vie. Arrivé au village de Camphin, (i) non loin
du château des dames de Lucbin ou Kemmeland, j'entendis
la détonation d'une arme à feu et le siflQement d'une balle
qui va frapper un saule où elle laisse, après son entrée, un
large trou en forme d'étoile. Saisi, je m'arrêtai, et prome-
nant mes regards à la ronde, je ne découvre personne; le
scélérat s'était dérobé à ma vue en s'enfonçant dans la
profondeur du bois, près duquel je me gardai bien de
passer à l'avenir. Me voyant échapper encore une fois au
fer des assasssins , j'approchai de l'arbre, et ayant enlevé à
Oui. — Vous ayei voté la mort du Roi ? — J*ai voté d*apràs ma cons-
cience; au surplus qu^est-ce que cela tous fait? A peine a-t-il pro-
noncé ces derniers mots que Tinconnu lui plonge dans le bas-ventre,
un sabre qu^il tenait caché sons son manteau. Le Peletier fut transporté
chex lui, oà il expira presqu'aussitdt. Son assassin se sauya; après aToir
erré quelque temps, et sur le point d*étre saisi dans une auberge, il se
tua d*un coup de pistolet.
La Conyention nationale, sur la proposition de Chénier, décréta que
les honneurs du Panthéon seraient décernés à Le Peletier, et que sa
fille, alors âgée de 8 ans, serait adoptée par la nation.
Le pinceau du célèbre David retraça les derniers moments de Le
Peletier de S^-Fargeau et son buste fut placé dans la salle même des
séances. — IfoU de Jf , Ckoiin,
(1) Camphin-en-Pévèle, village du département du Nord, à 6 kU.
de Gisoing, 16 de Lille, 34 de Bouai. Cette paroisse appartenait, avant
1789, au diocèse et au décanat de Tournai. Elle eut, pendant la Terreur,
trois curés constitutionnels : Renoufe en 1791, Bigot en 1792, et J.-B.
Delobelle, en 1:^96.
— 247 —
l'aide d'une serpe, que j'avais par hasard dans ma poché,
le bois qui comprimait la balle, je la retirai, je la conservai
toute ma vie comme un monument des dangers courus
pendant ma mission.
Une autre fois, comme je portais le Saint- Viatique à une
famille, je rencontre des ouvriers maçons qui accourent vers
moi, en poussant des hurlements, et me menacent de me tuer
si je ne fuis leur présence. 11 pleuvait assez fortement, le
sol était glissant , un chemin trës*étroit et bordé de deux
fossés, pouvait seul m'offrir un moyen de fuite. Je n'hésite
pas. Ma peur augmente leur audace ; ils se mettent h me
poursuivre, et allaient m'atteindre, lorsque le €iel vint &
mon secours d'une manière aussi étonnante que manifeste.
Une horripilation totale m'agitait, et mes genoux allaient
fléchir, lorsque s'élance d'une chétive cabane^ qui se trou*
vait à quinze pas de nous, un énorme chien] qui, passant
près de moi sans me faire le moindre mal^ va saisir par la
gorge, le plus effronté de ces brigands. Celui-ci, ogité
d'une frayeur soudaine, ne sait plus, pour se débarrasser
de cet athlète inattendu, retrouver le bâton qu'un instant au-
paravant il levait sur la tête d'un ministre de Jésus-Christ.
S'étant débarrassé, non sans peine, de cet incommode
agresseur, le scélérat et ses dignes compagnons prirent la
fuite ; car quelques femmes, qui avaient vu de loin ce qui
se passait, accoururent à travers les champs, avec des four-
ches et des bêches, pour les punir de m'avoir assailli.
La chose se passa encore fort heureusement sans effusion
de sang. Après m'étre remis de ma course et de ma frayeur
dans cette humble chaumière, d'où le Seigneur avait si
visiblement envoyé à mon secours, je m'acheminai vers
celle qu'il réclamait mon saint ministère, et j'y passai la
Duit consolant les moribonds. Je récitai, dans l'effusion de
ma reconnaissance le psaume : Qui habitat in adjutoria
— 848 —
ÀUMmit où U est dit : quonlam ip$e libtratni me de
hqueo venanHum, et a vefio oepero; verset que je trouyai
si applicable à ma position. Le lendemaiB, à Taube da jour,
je revius chez mon hôte ; ma présence lui causa une joie
extrême, car ayant eu connaissance du guet4i«pens dont
j'avais failli être victime, et ne me voyant pas revenir, il
eraigoait qu'il ne me fut arrivé quelque malheur. Heureu*
sèment il n'en était rien, et je fus on ne peut plus sensible
aux témoignages d'amitié qu'il me donna.
On voit, d'après cette aventure, que je préférais de cou-
rir tous les dangers possibles plutôt que de refuser les
secours spirituels que mon état me donnait le droit de
conférer. .
Cependant le domestique du meunier et sa seete impie,
qui me persécutait sans cesse, et que rien ne pouvait inti-
mider ni refréner, poussait l'audace jusqu'à m'insultcr dans
le temple. Cet excès d'audace lui suscita des ennemis. Des
femmes, indignées de me voir tous les jours aux prises avec
ce misérable, vinrent me trouver, me proposant de s'en
défaire violemment, ou de le mutiler en le précipitant du
haut de son moulin. Mais, bien qu'il fût mon plus cruel
antagoniste, je repoussai, comme elle devait l'âtre, celte
propoisition révoltante, avec indignation, et je détendis de
la manière la plus expresse et la plus énergique que l'on
attentât i ses jours. Je n'eus pas peu de peine à persuader
i ces femmes, qu'il est du devoir de tout bon chrétien de
prier pour ses ennemis, de faire descendre les miséricordes
de Dieu sur eux et sur tous ceux qui, nous persécutant et
s'attachant à notre perte, avancent notre salut; et je finis
par les prier de ne pas empêcher en quelque sorte, les pré-
mices de mcm martyre.
Cédant à mes instances et suivant mes conseils, ces
femmes laissèrent vivre le meunier. Leur conduite modérée
— 249 —
et leur abstootion de tout maoTais traitement me servirent
mieux que si elles, m^en eussent débarrasse, en supposant
que eda fût permis. En effet» je n'aurai pas manqué d'être
la première victime des mauvais traitements exercés sur
Iui|Car^ bien que je les eusse détournées, on ne l'aurait pas
cru, on m'aurait considéré comme le moteur et la cause
impulsive qui les aurait fait agir, et alors toute la colère
des associés du meunier s'appesantissant sur moi, j'eusse
peut-être payé de ma tète, un bras ou une jambe qui lui
auraitaété mutilé.
Je ne voulais point d*un semblable marché, que ma
conscience d'ailleurs repoussait, me paraissant plus préju-
diciable qu'avantageux. J'ignore si le meunier eut vent de
cette disposition des esprits, il parut vouloir se calmer, et
me laissa tranquille quelque temps.
Mais ce n'était là qu'un calme trompeur et les chants
fallacieux dont l'oiseleur se sert à la pipée. En effet, l'ayant
aperçu^ quelque temps après, venant vers moi sur les rives
de la Marque, (i) petite rivière qui baigne cette contrée,
necioyant point d'ailleurs à la réconciliation, ni & des sen-
timents plus modérés de la part de notre homme, et crai-
gnant que si je me mettais entre lui et la rivière, il ne m'y
poussât, je ne pris conseil que de la prudence et je gagnai
mi champ de blé pour éviter tout choc et tout malheur.
Bien m'en prit^ car h peine avais-je fait quelques pas à
travers champs, qu'il se mit à vociférer. Ayant la peau lisse
et l'ouie dure aux ie^jures, je simulai de ne rien entendre.
On croira peut-être que j'étais fort effrayé de toutes les
attaques auxquelles j'étais en butte : on se trompe; à la
(1) La Haniue prend sa source à Mons^en-PéTèle, et se jette dans la
Dénie, à Marquette, à une lieue. Nord de Lille.
— 250 —
vérité je ne désirais pas la mort, mais je ne la craignais pas*
Cependant, les sentiments de la nature ne se faisaient pas
toujours entendre dans les moments d'attaque où je faillis
tant de fois perdre la vie. Dans mes missions fatigantes et
périlleusesi dans ces courses continuelles, je n'avais qu'un
but : la gloire de Dieu, et la conservation ainsi que le triom-
phe de notre divine religion. Pour y atteindre, ici, je
ebercbais à ramener les schismatiques à l'unité de la foi ;
li, je fortifiais les catholiques contre les dangers de la se-
ductioni; toujours je combattais les impies et les incrédules
dont les maximes s'étaient glissées jusque dans la cabane
du pauvre, et quand s'en présentait Toccasion, je cherchais
les moyens de toucher les prêtres jureurs, (i)etdeles
amener à la pénitence. Que de larmes j'ai versées sur ces
malheureux frappés d'aveuglement et assaillis par l'esprit
de l'erreur !
La nature a sur tous les hommes, un empire que l'on ne
peut pas toujours secouer, mais quand on est entièrement
soumis aux décrets de la Providence, quand on est résigné
à toutes ses volontés, ou marche d'un pas tranquille i la
mort. Ce fut cette disposition d'esprit qui soutint mon
courage dans toutes les circonstances diflSciles où je me
suis trouvé. Dans l'imminence du danger, je me disais :
c Qu'il soit fait, ô mon Dieu, selon votre volonté! »
Un seul récit encore, et je délivrerai mes lecteurs de
l'importun meunier et de ses infâmes adhérents.
Un soir que je revenais dans ma commune, et soupçonnant
quelque embûche de la part de nos furibonds patriotes,
j'avais cru prudent de me faire accompagner par un jeune
(1) On appelait prêtres jureurs, ceux qui ataieut prêté le serneut
à la constitution civile du clergé.
fermier, à la mère daqucl j'étais allé administrer le Saint-
Viatique.
Arrivés à peine à mi-chemin, nous fûmes assaillis par des
forcenés qui nous accablèrent de coups de bâtons et de
pierres; nous narîons infailliblement péri, si ce jeune fer-
mier, dans la fleur de Tâge et d'une stature vraiment her-
culéenne, ne se fut vaillamment défendu avec une fourche
qu'il avait arrachée des mains des brigands. Néanmoins il
reçut h la figure une large blessure, d'où le sang coulant
en abondance, avait imprégné tous ses vêtements. Les assas-
sins ne furent pas même inquiétés, tant il y avait de
justice dans ce beau siècle de liberté et d'égalité.
Ce que n'auraient pu opérer les rodomontades de tous
mes ennemis déchaînés, un simple édit du représentant
Perrîn-des-Vosges (i) l'obtint.
Ce magistrat étant venu en mission nationale h Lille ^ où
les méchants l'engagèrent à repousser de leur sol les Mi-
nistres Belges comme perturbateurs, ordonna k tout prêtre
Belge de quitter le territoire du département du Nord, dans
les trois jours après la publication de fcdît, qui était du
5 septembre.
Cette mesure h laquelle je ne pouvais m'nttendre, vint
entraver mes projets. Les enfants que je me proposais d'ad-
(!) Perrin-dcS'Vosges était négociant à Épinal , au moment de la
réToIution dont il adopta les principes avec chaleur. Élu au conseil
des Cinq-Cents , il monta souTent à la tribune pour signaler comme
perturbateurs de son département les prêtres réfractaires et les dépor-
tés rentrés. Pendant le cours des différentes missions dont il fut chargé
dans les départements des Ardennes, du Nord et du Pas-de Calais, on
n^eut pas trop à se louer de sa conduite. Il est mort en 1815. — Note
de M. Choîin,
— 252 —
mettre à la première communion étaient soflSsamment
instruits pour la faire. Le temps pressait, j'écrivis )i Lille
pour obtenir que la publication de cet édit fût différée pour
la commune d'Anstaing : ma demande resta sans réponse
comme sans succès. Forcé d*obéir à la loi, je m'j soumis.
Cette décision, provoquée par la bagarre de Saint-Maurice,
i Lille, ouvrage de Fimprudence de Monsieur Guitte, prêtre
Belge (1), ne tarda pas à être connue à Anstaing des enne-
mis de la religion et des miens en particulier. Ce fut pour
eux un sujet de joie, ils triomphaient en quelque aorte*
Ceux des habitants qui m'étaient hostiles, ae rendirent bien*
tAt, le meunier h leur tête, chez le procureur de la isom^
mune, pour s'enquérir si Tédit de Perrin-dès-Yosges lui
était parvenu, et du jour où il se proposait de le faire pu<«
blier^ insistant avec force pour qu'il reçut son exécution le
plus têt possible, le menaçant de le dénoncer au pouvoir,
comme soutien des perturbateurs du repos public, s'il ne
le faisait exécuter dans le plus bref délai.
Ce magistrat, qui était d'ailleurs assez facile et accommo«
dant,àqui j'avais manifesté mon projet, et le désir de faire
faire aux enfants leur première communion avant mon dé-
part du village, osa nier avoir reçu la moindre instruction
du gouvernement relative aux prêtres Belges, et leur fit
croire qu'il enverrait le lendemain, son secrétaire à Lille,
pour 7 prendre des ordres. Son but unique, comme on
(1) Ayant été envoyé en million à LiUe , M. Caille, ooiyùûiteineni
«vec planeurs «uUres prêtres, Tonlat bénir l^égliBe de S^Manriee. Heif
le peuple a^étant rassemblé et s*y étant porté en fonle rassuUil à
coups ée pierreB. Il ne dut son salut qu^à l^anriTée subite dé la munir
cipalité et de la force armée. M. Cuitte fut nommé ouré de Tégliie de
Notre-Dame, à Tournai , en 1803.
— 285 —
voit, était de temporiser. De mon c6té, je pris mes mesures,
et préparai ma jeunesse.
Le messager étant de retour, il n'y avait plus à reculer.
Comme le procureur ne pouvait plus éviter la publication
de redit, ni même la différer, il fit savoir qu*il le promul-
guerait le premier jour de publication, qui était le dimanche
suivant.
Ce jour-là, j'avais, de grand matin, réuni à l'église tous les
enfants. Après leur avoir fait une courte allocution^ comme
il est d'usage eu pareille circonstance, je les fis approcher
du banc delà Sainte-Table. La Messe finie, je leur dis que
pour me conformer aux lois, je me retirais en Belgique; des
larmes leur témoignaient combien il m'en coûtait de mo
séparer d'eux, peut-être pour toujours. Je leur commu-
niquai toutefois l'espoir de les revoir dans des temps plus
heureux. Je les exhortai à invoquer sans cesse la Vierge,
dont on célébrait, ce jour-là, la Nativité. Le lendemain je
célébrai un obit solennel, et le surlendemain, qui était le
jour fatal, je partis de grand matin, accompagné de mon
hâte, estimable citoyen, le sieur Van de Yoorde. J'étais
souffrant : un échauffement me travaillait depuis plusieurs
semaines.
Ainsi finit ma première mission, le 12 Septembre 1795.
Un prêtre français, M. Fourmentel| fut, en ma place, en-
voyé en mission à Anstaing. A mon arrivée à Tournai, j'y
retrouvai M. Cuitte et plusieurs autres missionnaires ren-
voyés de la France, par suite de l'arrêté de Pcrrin-des-
VosgeS'
Bulletins t. xvi. 32
— 254 —
CHAPlTtlE 1|I.
Deuxième mission de M. Charles à Anstaing.
L'année suivante, le 18 juin 1796, étant encore envoyé
en mission, par le Vicariat de Tournai, à Anstaing, je fus me
confiner à la campagne de M. Dubruil, bâtie au milieu
d*un bois. (1) Ce vertueux vieillard avait rendu son habita-
lion Tasile de tous ceux qui n'en avaient pas : les ecclésias-
tiques et les émigrés furent surtout l'objet de sa compassion.
Rîenr ne vint inquiéter ma solitude pendant le premier
mois que je passai dans ce château. Mon hôte jouissant à
juste titre d'une grande considération, commandait, par
ses belles qualités, le respect à la population du village, et
personne n'aurait osé se permettre quelqu'acte de brutalité
envers le prêtre, à qui il se plaisait & donner l'hospitalité.
D'un côté, si j'eus moins à me plaindre que l'année pré-
cédente des procédés des habitants, j'eus aussi moins à me
u^
(1) NoÎ9 dé M. Charles : « La •eoonde fois que le Vicarkt de Tour-
nai m^enyoya en miMion, comme je faisais quelque représentation à
M, ùoBM, pour m*y résoudre il me dit : K'ayez* voua pas une pension i
Anstaing?-^ Klle était digne d*èfiTie sans donte cette pemion, qui oon*
estait à receiTOfr duque Jéur dei «ruiiee, des iasvltea, et dei outra-
ges, et toute espèee de maarais traitenents.
Un autre jour, ce même M. Gosse croyant yoir en moi une certaine
répugnance à aller en mission , me dit : Graignez-yous quinze jours
de prison ? Voyez M. Dujardin ; il en est sorti triomphant. Il est si glo-
rieux d^ayoir souffert pour la Keligion ! — Une détention de deux ans ,
dans une prison humide, malsatM , affreuse, a prouyé sans doute
que ce que je craignais le moins, était la privation de ma Uberté, et
que je fus toujours prêt à tout souffrir pour la sainte Religion dont j*ai
Vinappréciable bonheur d*étre Hinistre. »
ioQftr desauiorités civiles du cantan, qui nt cenèreni de
ne iraoaflser et de me suaciter milla embarras, jusqu'au
deaiiëiue jovr de décembre. Tous les quinze jours, le ean-
ion de Lfioaci m'enrayait des lettres menaçantes ou dea
geadarmes pour n'appréhender au eorps. Par précaution,
je d4logeila aouvent. Les motib qui faisaient eroire aux
autorUài cantonnales qu'elles étaient autorisées à agir avec
taoft de rigueur» c'est que je n'étais pas inscrit sur leur
registre, mais moi, je prétendais que pour exercer libre-
ment le culte catholique, il me juifisait d'y être autorisé
par le tribunal eorreclionBel de Lille. .
Celto administration cantonoaie do Lannoi était com-
posée defuribonds patriotes, qui, poorla plupart, n'offraient
pas de tnèa^gnaades garanties oioraJes ; et ce qui me fit
eroire qu'elle était plus disposée à me nuire qu'à me pro-
téger» c*est que m'éiant un jour présenté h son assemblée,
j'eus peine i me soestrairé h une grêle de pierres, qu'à
l'instigation de ses membres, sans doute, on fit pleuvoir
sur moi. J'ai toujours cru qu'ils n'avaient recouru k cette
espèce de guet-à-pens que pour se débarrasser de ma per-
sonne* Quant aux municipaux d'Anstaing, le Maire et
l'adjoint craignaient plus pour euxHnêmes que je ne erai-
(naispour moi. Leur pusiiianimilé allait si loin qu'ils
n'oiaieftt me rendre visite , dans la crainte de se com-
promettre !
Cet état de géoe, de malaise moral, était bien fait pour
me tourmenter. Afin d'en sortir, je me décidai à eoosultpr
le commissaire du gouvernement, h Douai. (4) Ce fonction-
naire me fit répondre de manière A dissiper mes craintes.
La persofliie que je lui avais envoyée, étsit étrangère à la
(I) Douai, sur la Scarpe, a 26 kil. de Cambrai , 33 de Lille et 230 de
Paris, est le chef-lieu du 6* arrondissement du département du Nord.
Douai dépendait, avant 1789^ du diocèse d^Arras.
— 286 -
commune. C'était un procureur de Lille, homme adroit et
discret. Je voulais m'assurer s'il était vrai que le départe-
ment eût transmis au canton de Lannoi Tordre d'expul-
ser les ministres Belges comme perturbateurs du repos
public. Le Commissaire du Gouvernement eut la bonté de
me faire savoir que jusqu'alors le canton n'avait point été
chargé de mettre de tels ordres à exécution ; ce qui me
rassura un peu, car, i la première nouvelle de cette pré-
tendue résolution prise par le département, je m'étais
caché pendant trois jours.
Quoique l'autorité cantonnale f&t instruite de ma dé-
marche près du commissaire du gouvernement à Douai, et
qu'elle sût que je savais pertinemment que les prétendus
ordres étaient controuvés, elle poussa néanmoins l'audace
jusqu'à m'envoyer une seconde lettre, dans laquelle elle
renouvelait ses menaces de prise de corps contre moi et
contre Tagent. Cette lettre me fut remise un dimanche
matin ; je n'en célébrai pas moins le sacrifice de la Messe,
et je gagnai ensuite ma retraite.
Depuis longtemps on ne sonnait plus les cloches de la
paroisse; le faire c'eût été s'exposera une année de prison,
et même à la déportation, car une loi du il avril de la
même année interdisait, sous ces peines sévères, l'usage
des cloches et toute autre espèce de convocation publique
pour l'exercice du culte.*
Je communiquai à l'agent la nouvelle lettre comminatoire
que j'avais reçue, en lui conseillant d'y répondre honnête-
ment. Il s'y refusa, alléguant que de tels lions ne pouvaient
être adoucis, et que des paroles honnêtes eussent été des
paroles inutiles. Force fut donc d'écrire au commissaire du
gouvernement et de lui envoyer un exprès, afin d'avoir une
prompte réponse. Le commissaire nous fit savoir verbale-
ment que nous n'avions rien à craindre pour notre sûreté
personnelle jusqu'à décision contraire.
— 257 —
Cette réponse, que je leur fis connaître, parut calmer
quelque peu la fureur de nos ennemis. Voyant qu'ils ne
pouvaient s'emparer de ma personne, ni par ruse, ni par
force et menaces, il se décidèrent enfin à me donner
quelque repos; le calme régna jusqu'au 18 août. Passé ce
jour jusqu'au mois de décembre, ils ne cessèrent d'ourdir
de nouvelles intrigues, d'imaginer de nouveaux prétcites
pour nous inquiéter, prétendant, tantôt que notre sou-
mission, pour être légale, devait être faite personnellement
devant eux, tantôt qu'à eux seuls appartenait le droit de
délivrer des passe-ports, et qu'ils ne pouvaient eux-mêmes
en donner qu'à des citoyens qui avaient habité l'ancienne
France pendant un an consécutif, et qui, pour preuve de
civisme^ ne seraient point sortis de la commune où ils
avaient établi leur domicile (!)•
(I) On jugera de cette administration par IVrrêté suivant concer-
nant lef prêtres en mission dans le canton de Lannoi,
Extrait du registre aux délibérations de Tadministration municipale
du canton de Lannoy.
a Nous, président et administrateurs municipaux du canton de Lan-
noy, informés que des agents et adjoints des communes de notre arron-
dissement ont admis inconsidérément à faire la déclaration de sou-
mission aux lois de la république , des ci -devant prêtres délégués par
des ministres du culte catholique ( : qu^ils reconnaissent pour leurs
supérieurs : ) et dont la résidence n^est plus dans la république , des
prêtres ou réfractaires, ou déportés, ou émigrés, ou enfin d^autres dont
les papiers ne sont point selon les lois, comme il conste par ceux
d*Annappes, d'Anstaing et d'Ascq, qui, à Texception de ce dernier, se
sont soustraits par une prompte fuite aux poursuites de la justice.
Considérant que ces fanatiques sont souvent munis de faux passe-
porte et de faux certificats de résidence, qu'ils ont obtenus par séduc-*
tion ou corruption de quelques administrateurs perfides ou infidèles,
et que les lumières nécessaires pour en connaître la validité et la léga-
lité, se trouvent sans contredit; plutôt dans le sein d'une administra-
— 258 —
Tant de haine de la part des chefs du canton ooiu avait
I «^ ^mtm^^ — ^j— 1^— »»o^-«— »^»»»p»j»>».^i . 11,!.!! -^p «III j-^.»—»»
tioDi que dans un seal de tM nrarabref , le pins fosTeiit facile i rerreur
ou à la i^ditotion.
Goniidérant en outre que la doctrine de cet miaviennaîrôB ^|y«D(6rf
ne tend qu^à divûer les citoyens entr*eax, à désunir les familles, à pro-
Toquer au repentir les hommes qui ont concouru à rétablissement et
au maintien de la république, à annoncer comme criminelles les ventes
des domaines nationaux ci-devant possédés par le clergé et les émigrés,
enfin A encourager les réquisitionnaires à rerter dans leurs foyers, et
les militaires à déserter leurs drapeaux, sous-prétexte qne ceux-ci , en
combattant pour la république, eombattent contre Dieu et sa religion.
Considérant pareillement qu*une doctrine aussi tyrannique et anti-
républicaine a allumé la guerre de la Vendée, et produit, dans les
communes quUls souillent de leur présence; une dés^inion scandaleuse,
des disputes, des querellée, et des oombati, entre tes «itoyens unique^
ment divisés d*opinions,par Tinfluenoe qu^îJi exercent sur les eonscien-
ces au nom de la Divinité.
Considérant enfin qu^il est urgent d*arréter les troubles et les mal-
heurs qui nous menacent, ainsi que de fermer la porte aux plus im-
placables ennemis du gouvernement républicain.
Nous, administrateurs susdits, après avoir ou! le Commissaire du
Directoire exécutif, avons arrêté et arrêtons qu'aucun ci- devant prêtre
non- domicilié dans ce canton, ne pourra exercer les cérémonies de son
culte, dans les églises des communes qui en sont dépendantes, qn^au
préalable il ne se soit présenté à Tadministration municipale, pour y
faire la déclaration de sa soumission aux lois de la république, et y
administrer les passeports et certificats de résidence dont i! est por-
teur ; arrêtons également que les agents et adjoints des communes
tiendront une main sévère  Téxécution des dispositions ci-dessus,
soUB la peine d*être dénoncés à l'autorité supérieure, comme Rebelles
aux lois de la république ; arrêtons enfin que la présente délibéra-
tion sera publiée et affichée dans toutes les communes respectives
de ce canton.
Fait en la séance publique de l'Administration municipale du canton
de Lannoy, du quatre messidor an 6*. Pi^sents : Les président et ad-
ministrateurs en nombre compétent pour délibérer.
Pour copie conforme :
J. CORDONNIER, Prégideuf.
Meurice, Secrétaire.
— 289 —
fait consigner aux portes de Lille, où nous nous gardâmes
bien de nous présenter dans la suite. La dernière fois que
je m'étais rendu dans cette ville, j*avaîs eu une scène assez
vive avec le citoyeû Raoux , (1) intrus de Marcq-en-
Barœul, (2) et une avec le représentant Durenty. Ce même
jour devait nous être bien fatal ; car en revenant le soir &
Anstâing avec te greffier, et ayant dirigé nos pas à travers
les villages, pour éviter ainsi les insultes de la grandVoutc,
nous apprîmes bientôt qu'il se formait un groupe d'ouvriers
mal intentionnés qui nous forcèrent k rebrousser chemin.
Sur CCS entrefaites, mon hôte quitta son château pour
aller demeurer à Lille. Ne pouvant Vy suivre. Je me vis
forcé d'aller me reléguer dans une chaumière avec une
tfeille de quatre-vingts ans, qui me rendit tous les services
dont elle était encore capable à son âge.
jy avais â peine passé quelques semaines, que je m'a-
perçus qu'un long séjour dans cette demeure était impossi-
ble, et que ma tête nY était pas en sûreté. En effet, mon
lit était placé dans une petite chambre, près d'une fenêtre
ft travers laquelle on eût pu facilement passer le bras, et
m'égorger impunément. Le chemin, sur lequel celte fenêtre
prenait jour, était fort fréquenté, et souvent, pendant la
nuit, j'entendais des vociférations et des blasphèmes.
C'étaient nos ennemis qui revenaient soûls du cabaret, et
qui, selon leur crapuleuse habitude, m'abreuvaient d'in-
sultes et d'outrages. Les choses étant ainsi, je me décidai à
(1) Le citoyen Raouz fut remplacé peu de tempa apràê par an MUt*
constituthmiiel, le citoyen G«ffart«
(2) Mafeq-en^BaroMiI, «ur fa Marque, village populeux du d^purte-
uetat du !l»rd, à 10 lÛ. de Tourceiug, 4 de Lille, 39 de Dùuaî. Cette
paroîMe appartenait, avant 1789, i FéTéch^ de Ibumii.
— 260 —
quitter le village pour retourner à Tournai, J'exécutai
mon projet le 22 octobre, et je priai, à mon arrivëe, mes
supérieurs, d'7 envoyer quelqu'un pour me remplacer, s'il
était possible. M. Vanhasendoock (i) 7 envoya M. Ro-
bert (2) que je reVia quelques années après à la prison des
Ecossais. Celui-ci ayant élé refusé de la municipalité, je me
décidai à prolonger ma mission , et j'y restai jusqu'au
deux décembre. Alors voyant que mes supérieurs ne
voulaient ou ne pouvaient me remplacer, et ma santé
étant épuisée de ve|illes , de travaux et de privations de
toute espèce, je me retirai.
Personne ne fut envoyé pour me remplacer à Anstaing.
M. Chuffart(5) ou M. Destombes (4), qui était à Lesquin(5),
y célébraient alternativement la messe les dimancbes et les
jours fériés.
Ainsi finit ma seconde mission, pendant laquellci vivant
dans le silence des bois et uniquement occupé du salut des
fidèles, j'avais ignoré les grands événements qui se passaient
en France, les victoires que Bonaparte, récemment appelé
au commandement en chef de l'armée d'Italie, remportait
à Montenotte, à Miilesimo, à Mondovi, à Lodi, à Casti-
glione, à Roveredo, à Arcole et à Rivoli.
Nous n'étions pas cependant dans la même ignorance de
(1) M. Van Hasendonck exerçait lei fonctions de yioaire-général
du diocèfé de Tournai.
(2) HÎMionnaire ambulant de Tournai.
(3) H. Chuffart n^est pas mentionné par ,M. Leslay dans son Camé'
racum Chrittianum.
(4) M. Destombes mourut à LUIe quelques années plus tard.
(5) Lesquin, yiUage du département du Nord, à 7 kil. de Séclin,8 de
de LiUe, et 29 de Douai, appartenait, avant 1780, au diocèse de Tear-
nai. L'intrus sHippelait Flamand.
— «61 —
lout ce qui poavftit tourmenter le «lergé et nous en parti*
eulier. Ainsi on ne manquait pas de nous apprendre tous
les arrêtés pris contre les ecdésiastiquea, tels que celui du
46 Avril, qui prononçait la peine de mort eontne lef pri^
Yocateurs à l'anarchie et à la royauté, noms sono les^
quels 4m désignait particulièroment les pfétres.
< I IW
Tr&isième mission de M. Ch^rks à Amtomg^ U
va ensuite à Anna/ppes; t? y est pris et emmené à
IMlej puis trcrnsféré U Douai,
Le 6 Mai 1797, à la prière de U^ Routrain .(I), qui avwt
reçu l'ordre de purger de aa préseoee le soi de k JAtri4ie«-
tion de Lannoi , sous peine d'incaRoération, îe pan^ti» jde
nouveau pour Anstaing. Je voyageiû toule la siuît, me kt*
tant d'arxiver dans cette commune, où j'iguorais s'il.m'au^
rait été permis de célébrer. Il est à remarquer que le nom
de Poutrain n'avait pas même été décliné dans Tordee
qu'il avait reçu, mats il y était désigné «sous la yague dé-
nomination de prêtre belge fanatisanU C'est ainai que» l'on
qualifiait à cette époque les citoyens belges de la itdigtefi
catholique Romaine.
La qualité de prêtre belge , qui m'était commune arec
H. Poutrain, m'exposait aussi bien que lui à être incarcéré,
(1) H. Fevirain Avait dVUlenn ims aBfMMttife MMié ^ il •jaoarnfti
paraft-il, environ un^an aprètJon.reltnràâE^iiiiuî.
BULLETINS T. XVI. 3?
— 262 —
par conséquent j'ëtais exposé aux mimes dangers en en-
courant les mêmes peines. Ces considérations ne purent
ralentir mon zèle, ni m'empécher de me rendre à mon
poste; d'ailleurs Tintérét de la religion m'y appelait et dès
lors mon de?oir était d'y aller.
Arrivé le lendemain de grand malin, je fus aussitôt chez
l'agent pour le consulter. II m'apprit que dans une confé-
rence que l'adjoint et le secrétaire avaient eue avec lui, il
avait été résolu de ne plus admettre de prêtre belge;
néanmoins il me dit que si je voulais célébrer les offices
le dimanche, ils l'auraient, quant à eux, toléré, mais sans
entendre être responsable de ce qui aurait pu arriver du
dehors. Cet entretien, comme on le voit, n'avait rien de
rassurant, et je pris des précautions. Le dimanche suivant,
avant de célébrer la messe, je plaçai des vedettes, dès les
quatre heures du matin, sur le grand chemin qui conduit à
Roubaix, (1) afin d'être prévenu de l'arrivée des gendarmes
que Ton aurait pu envoyer de cette ville sur les ordres du
canton de Lannoi. Le même jour, après avoir chanté les
Vêpres, et donné aux fidèles la bénédiction du Saint-
Sacrement, je me retirai. Les parpaillots triomphèrent (2)
de mes craintes, mais les hommes honnêtes, les amis de
l'ordre et de la religion gémirent sur ma position. J'allai
passer la nuit dans une autre maison que celle où le prêtre
allait ordinairement loger, afin de donner le change à mes
ennemis et d'éviter ainsi leurs invectives et leurs filets.
(1) Roubaix, TiUe du département da Nord, i 11 kU. de LiUe,
44 de Douai, appartenait, avant 1789, au diocèse de Tournai.
(2) On appelait parpaUlots, en quelques endroits de la France, les
GaWinistes. Dans le langage famiUer ce mot signifie impie. G*est ce
dernier sent que M, Charles lui attribue.
— 2Ga —
Pendant tout le temps que je passai dans cette mission»
je ne sortais que la nuit, accompagné d'un jeune bomme
qui m'était entièrement dévoué. Bien que je fusse animé du
plus grand désir de servir les fidèles, j'usai aussi de pré-
cautions pour échapper aux mauvais traitements et aux
persécutions de la foi, car les provoquer est parfois une
imprudence.
Un soir que je revenais seul dans ce village, et voulant
éviter un chemin qui me paraissait auspecl, je me vis
obligé de me jeter dans Ja Marque , petite rivière que je
passai à la nage; par bonheur, les eaux étaient fort basses
ce jour-li, car ne sachant que très-peu nager, j'aurais pu
y perdre la vie.
Les détours que je devais faire pour éviter les endroits
où je supposais que l'on aurait pu attenter h mes jours,
allongeaient quelquefois ma route de quelques lieues.
Quoique je ne fisse pas un long séjour dans celle mission,
à Ânstaing, on se ferait difficilement une peinture exacte
des propos infâmes, des grossières injures dont je fus
assailli et des traitements barbares que j'y essuyai, car ce
n'était pas seulement à Anstaing que j'exerçais mon minis-
tère, j'étendais mes travaux dans les lieux circonvoisins,
volant partout où il y avait des malheureux k consoler, des
pécheurs à entendre, et des faibles à soutenir.
Le vingt-six juillet, je quittai cette commune pour me
rendre à Annappes^ (l) village situé à quelques lieues de lA.
Le Vicariat-général m'ayant laissé l'option entre ces deux
communes, je n'hésitai point à choisir cette dernière, cs-
(1) Annappes, yillage du département du Nord, à 8 kil. de Lannoi,
8 de Lille, 41 de Douai. Cçtte paroisse appartenait, avant i789, au
diocèse de Tournai. Elle eut pour curé constitutionnel le citoyen
Boussemart.
— 364 —
«
péMttt j tRNnrey pitts de tranquillité et de courir moins de
dnflftr» A sien «rri? je, j'allai dentieurer chez le magîster;
boÉonae asses instruit, mais méchant et débauché, qui
jorait et bliuphémait le soir en proportion de ce qu'il avait
bu le matin. Inutile de dm qae je ne demeurai pas long-
temps dans ce tandis immoral*
Sur ces entrefaites, le 18 fructidor (1) venait d'enfanter une
nonvdle persécution contre les prêtres et les émigrés,
^courage par les dreonstances, et fidèle d'ailleurs à ges
principes , le cantoq de Lannoi me refusa la permission
d'eserèer mon ininistèrc; je me rendis à Lille pour consulter
le tribunal correctionnel, persuadé que je pourrais rezer-
ccr sous son autorité. Le tribunal désapprouva la conduite
rigoureuse du commissaire du canton, m*engagea h bannir
toute crainte^ et i mépriser, par le silence, les lettres me*
naçantea qu'il m'avait adressées.
<1) Le coup d*élat da 18 fnittidor «a V (4 teptambre 1797), eiëciité
par trou membres du Sireoteire, Bemi , Rewbel et LareTeUière-
Lépeaux, contre le parti reyaliste, rendit i la révolution le terrain
qù'eiie avait perdu depuis environ deux ans. Les lois récentes rendues
efr ft&vèttr des parents des émigrés furent abolies ; les ci-devant nobles
on ennoblis funBlit privés pendant sept ans encore de ^exercice de
le» dreîts de citerens. Le Miment de haine i la royauté fut prescrit &
tout fonctionnaire public, à (piiconipie voulait exercer des dtoila ci-
TÎques. Enfin, pour mettre le comble i cette vaste réaction, les lots
qui adoucissaient le sort des prêtres, soit en abolissant à leur égard la
peine petmanexite de la dëpoitaliofn, soit en leur rendant le titre de
citoyens français, forent révolutionnairement abrogées, et le Directoiro
se vit investi du droit de déporter les prêtres qui lui paraîtraient
devoir troubler 4a tranquillité publique ; les cultes furent déclarés
liiire^) nais aucun prêtre ne pouvait exercer son ministère qu^après
avoir prêté serment de haine -i la royauté, et d*obéisiaiice aux lois de
la République.
— 265 —
Je pevios satisfait, le tribunal m'ayant promis de me
prot^er, pourvu d'ailleurs que j'observasse les lois; de
retour à Anuappes, je eoatitiuai mes fonctions jusqu'à Tar-
rivée des gendarmes.
Le lendemain, nous allâmes, l'agent et moi, trouver la
municipalité du canton de Lannoi. Meurice , intrus du
même endroit , son secrétaire , refusa de mettre le visa
à mes actes, prétextant que le secrétaire n'avait pas qualité
pour le faire, et qu'au président seul appartenait le droit
de viser mes papiers.
M'étant adressé au président Cordonnier, j'éprouvai le
même refus : un même motif sans doute les faisait agir.
Je me présentai de nouveau chez le secrétaire Meurice, et
lui laissai, contre un reçu, mon acte de déclaration de sou-
mission.
Toutes ces démarches, dont le but était de me mettre
en règle vis-à-vis des autorités cantonnales, relevèrent un
peu mon courage, et je regagnai Annappes avec un peu
plus de confiance. A mon grand étonnement, je reçus le
lendemain, c'était un samedi, une missive du secrétaire
Meurice, et une autre du commissaire Bonnaire, prêtre
ex-génovéfain, par lesquelles j'étais sommé de comparaître
devant eux, pour me justifier d'intentions suspectes, et
pour les mettre à même de juger de l'authenticité de l'auto-
rité qui avait délivré mon acte de résidence et les autres
pièces dont je me prévalais. Je ne crus pas devoir me ren-
dre à leur sommation. Je fis défaut, soupçonnant là quelque
anguille sous roche. Le lendemain, ayant reçu mes lettres
de la police correctionnelle de Lille, je célébrai mes offiees
le dimanche suivant. C'est ainsi que dans ces temps de
troubles religieux et politiques tout à la fois, les autorités
civiles, agissant par des impulsions et des motifs opposés,
transmettaient des ordres contradictoires; les uns autorisant
la résidence, les autres, l'expulsion.
— 266 —
H y avait à peu près un mois que je demeurais chez le
magister. Fatigué d'un pareil commensal, je résolus de le
quitter. Les observations» les réprimandes que je lui avais
faites, n'avaient produit aucun effet, et rien n'avait pu le
faire changer de conduite. La mère de ce malheureux, par
un excès d'indulgence bien condamnable^ contribua à le
conduire au tombeau. La débauche et les dérèglements le
moissonnèrent à la fleur de Tàge, quelque temps après ma
sortie de chez lui.
J'allai demeurer, du consentement de Tagent, chez un
certain Monsieur Delannoy, vieillard d'une grande probité
et de mœurs édifiantes» Je fus tranquille chez lui jusqu'à
la mi-septembre. Mais la nuit du i5 a été pour moi une
nuit fatale, et je pus dire avec le poète Ovide :
' « Qaam subit illius tristissima noctis imago
« Labitur ex oculis nunc quoque g;utta meis. »
Depuis longtemps, l'apparition d'un gendarme, la re-
cherche d'un municipal, ou seulement un faux avis donné
de bonne foi, suffisaient pour me faire changer d'asile, et
le plus souvent au milieu des ténèbres de la nuit.
C'est ici que va commencer cette chaîne de malheurs
dont tous les anneaux ont formé une détention de plusieurs
années.
Vers minuit, (c'était le 15 septembre 4797), une per-
sonne vint me prévenir de la part de l'agent, qui revenait
de la séance du canton, qu'il n'y avait pas une minute à
perdre, si je voulais éviter d'être pris par les gendarmes,
qui étaient en marche avec l'ordre de m'arrétcr. Cette nou-
velle inattendue, reçue pendant la nuit et sous un ciel téné-
breux, avait quelque chose de sinistre que l'on conçoit
sans peine. Cependant elle ne me troubla point, parce que
les événements qui venaient de se passer à Paris, m'y
avaient en quelque sorte préparé. Les résultats du iSfrue-
— 267 —
tidor étaient connus. Le Directoire venait de condamner
deux directeurs, (1) cinquante députés (2) et cent quarante-
huit individus, dont la plupart étaient des personnages de
grande distinction et revêtus d*un caractère public, à être
déportés dans les déserts de rAmérique. Ce désert d'exil
était pour presque tous un arrêt de mort, car sous le ciel
brûlant et meurtrier de la Guyane, la mort, pour les dépor-
tés, devait ^tre lente, mais certaine. (5)
Le Directoire avait aussi adopté de fortes mesures de
salut public, ainsi qu'il les nommait lui-même, afin de
consolider son autorité. On parlait encore du massacre de
plusieurs membres du conseil des Cinq-Cents, (4) de sang
répandu h Paris, de la victoire que les Jacobins avaient
remportée, de l'annulation de plusieurs assemblées pri-
maires, entre autres celles du département du Nord ; mais
ces bruits étaient sans fondement, surtout en ce qui con-
cerne les massacres, car pendant tout le temps que dura
cette crise, la basse classe du peuple, qui ordinairement
prenait une part si active dans de semblables occasions,
resta cette fois parfaitement tranquille, et ne commit au-
cun excès.
(!) Camot 6t Barthélémy. — Note de M, Chotin,
(2) Les historiens de la Révolution française disent que soixante-
cinq députés furent alors condamnés à la déportation.
(3) L*histoire nous apprend qu*ils furent traités avec la plus grande
barbarie, et pendant leur traversée, et lorsqu'ils furent arrivés au lieu
affreux de leur débarquement et de leur bannissement. Un effet bi-
zarre de leur destinée fut de trouver sur cette même terre de leur
exil plusieurs de leurs anciens ennemis, les Jacobins, maudissant leur
sort et les hommes. — Note de M. Chotin,
(4) On appelait ainsi une des deux assemblées législatives, en
France, sous le Directoire.
- 268 —
l'étais donc préparé^ et perçais jaos l'aTenir avec une
sombre frayeur. Après avoir remercié l'exprès que l'agent
m'avaitenvoyéjelui dis : « AnnonoezàM. Tagent que je suis
très-seosible aux soins qu'il a pour moi , et que je vais
prendre des mesures pour partir aussitôt. »
le m'habillai à Tinstant, courus à l'église sans lumière
avec la demoiselle de la maison ; je mis dans un sac tou«
les objets précieux ; tels que vases sacrés, calices, etc., et
je les déposai chez mon hâte où je les serrai daas un coffre.
A peine étais-je rentré que la maison est cernée par des
patriotes cl des gendarmes qui frappent.à la porte à toops
redoublés. On leur ouvre, et pendant qu'ib entrent, je
cours au jardin, et pour leur échapper, je me dispose &
franchir une haie de six pieds de hauteur.... mats que
vois-je? des soldats et des gendarmes en grand ncHnbre.
le me précipite vers un autre endroit^ même obstacle à
mon évasion.
Par un bonheur inoai, une petite porte, donnant sur lai
campagne, n'était point gardée ; je m'élance, et mes gar-
diens s'étant portés vers un autre endroit, je profite de
leur éloignement pour m'échapper.... L'obscurité de la nuiC
protégea ma fuite miraculeuse, car j'étais si près d'eux
quand je leur échappai, que j'entendis distinctement ces
mots: c Tuas beau faire, c... tu n'échiypfteras {ms aux
bleus* » On désignait ainsi, à cette époque, les enaemis du
trône et de l'auteL Celte tMwpe tira linéiques ootips de
fusil sans m'atteindre. ApMs uac course 4e dix nmates à
travers la campagne, je me reposai dans ce même bois oé,
deux années auparavant, j'avais failli perdre la vie. Long-
temps encore j'entendis dans le bois les cris de ces forcenés,
qui brisèrent tout dans la demeure de mon h6te, qu'ils
accablèrent, ainsi que sa fille, d'insultes et de mauvais trai-
tements. . ,
— 269 —
Le crépuscule ne se fut pas plus tôt répandu dans la
campagne, que je quittai mon gite pour m'acheminer vers
Ascq, (1) afin de prendre quelque nourriture chez mon con-
frère, fif. Bonnet, (2) curé de ce village; mais il était parti
la veille. Je tournai mes pas vers Camphin. M. Laurent^ (3)
que Ton m'avait dit pris la même nuit, informé de ce qui se
passait, faisait ses préparatifs. Le, après avoir chauffé mes
habits, qu'une brume froide et épaisse avait pénétrés, et
refait mes forces épuisées, nous nous mimes en route pour
Tournai^ où nous arrivâmes le lendemain à la nuit tom-
bante.
Je retournai fréquemment à Annappcs célébrer la messe
et administrer les Sacrements dans une maison particulière,
ou m'arriva enfin l'événement que je vais rapporter et qui
me valut une détention de plusieurs années. J'aurais prému-
ni longtemps encore lès habitants d^Ânnappes et des villages
voisins contre les maximes les plus corrompues et les plus
perverses, et les aurais retenus par mes exhortations,
auxquelles ils s'étaient jusqu'alors montrés dociles, si un
traître n'eût fait cesser mes travaux, en me dénonçant aux
autorités révolutionnaires.
Je rapporterai les faits dans toute kur simplicité.
Un ouvrier de censé, dont le maître témoignait beau-
coup de froideur et d'indifférence pour la religion catho-
(1) Ascq, TiUage du département du Nord, à 8 kil. de Lannoi, 6 de
de Lille, 41 de Douai, appartenait, avant 1789, au diocèse de Tournai.
Il eut pour curés constitutionnels A. Soyez, et P.-J. Lemaire.
(2) M. Bonnet n^est pas indiqué comme curé d^Ascq, par H. Le Glay,
dans son Cameracum Christianum, Il fut envoyé à Ascq lors de Témi-
gration de M. Favier. Celui-ci redevint curé de son ancienne paroisse,
en 1802.
(3) M. Laurent a été aussi omis par M» Le Glay.
Bulletins t. xvi. 34
— 270 —
lique, cherehnnt dt^puis longtemps k me nuire, avait
machiné avec quelques furibonds patriotes, un complot
dont la réussite fatale devait nécessairement les délivrer de
ma présence en m'eavoyant en prison. Le coryphée de la
secte infernate, ayant plusieurs fois échappé aux fers
qu'il avait mérités, avait échoué jusqu'à ce jour dans ses
entreprises criminelles contre moi. Pour mieux réussir, il
met en jeu cette fois la religion dont il se fait un manteau
derrière lequel il trame ses projets homicides. Le ciel lui
ayant donné un fils, le méchant me demande, par l'intermé-
diaire de son maître, que je veuille liii administrer le bap-
tême. A la prière de ce fermier, que j'aurais dâ mieux
eonnaitrc, et qui n'avait de la probité que les apparences,
je fais irépondre que le soir, vers 6 heures, j'aurais procédé
au baptême du nouveau-né.
Les choses étant ainsi arrêtées, le traître s'assemble avec
les siens au cabaret S^-Pierre, qui se trouvait vis-i-vis de
l'humble demeure que j'avais convertieen temf^le. Peu après
il se . présente, et je confère le Sacrement. La cérémonie
terminée, le nouveau Judas veut me faire accepter quelques
80US que je refuse; il insiste, et cédant à ses perfides ins-
tances, j'accepte, & nion insu, le gage de la victime. J'avais
assek légèrement admis le parrain, qui était dans un étal
d'ivresse assez prononcé.... enfin j'avais fait tout ce que
je pouvais faire d'après la loi du 7 Vendémiaire. Ils sortent^
et je me retire paisiblement dans ma chambre, sans me
douter de Torage qui s'amoncelait sur ma tète.
Pendant que je me livre au repos, les scélérats, engagés
par l'appât des récompenses promises, conduits et institués
par les furibonds patriotes du canton de Lanftoi, emploient
locrte la 'nuit à rédiger les actes d'accusation les plus vio-
lents, parcourent tous les Villages, se reodent à Lille, m'y
dénoncent aux autorités révolutionnaires en me dépeignant
— 271 —
à leurs yeui sous les couleurs le$ plus défavorables.
CcllesTci^ de peur que la proie leur écbappç, ordonnent au
cominandapt de la ville , Dumontier, d'envoyer une com-
pagnie de trepte-six çhasseiirs a cjieval pour arritec un
prêtre!....
Vers inipuit, h troupe se met en m£|rcbe, vient prendre
les ordres du commissaire du canton, et se présente au
point du jour a la ppfte dç ^loa asile. iC'était le â novembre,
jour de funeste spuvenirî Les satoliites entourent trois
maisons voisines de la mienne, qui leur sont désignées
comme suspectes. Pendant que vingt-quatre chasseurs
gardent les issues de ces trois habitations, douze autres
descendent de cheval. Précédés d'un oflBcier, le sabre au
poing, ils se précipitent dans la demeure de mon hôte, à
qui ils pe donnent pas le temps d'ouvrir la porte. L'pffipier,
fqrieux comme un lion, se précipite le premier dans les
appartements^ cherchant la victime 4ésignée à sa rage. Le
pistolet d'une main, et de l'autre saisissant au collet, tantôt
un vieillard aux cheveux blancs, tantôt sa fille, qu'un spec-
tacle aussi insolite fait évanouir, il leur demande, Tœll en feu
et récuiQe à la bouche: Où est-il? Livre-nous le c... !
A rinstant-un jeune homme, bien digne que je décerne ici
un solennel hommage à sa méipoire, ^1) pénètre d'une
maison voisine dsins ma chambre, et m'engage à pourvoir
à ma sûreté on me conjurant de fuir par le toit. J'aurais pu
le faire facilement, mais, soit la crainte de causer la perte
de mon hôte, soit la crainte de mauvais traitements si je
venais à être arrêté et si je résistais plus longtemps, je des-
(1) Noté de M. Charles, — Il se nommait François Timmerman.
Je le reTÎs quinze ans après; il était marié; père de famille et jouis-
sant du bonheur qu^il méritait.
— S«72 —
ceods, el me remelUnt entre les mains de l'offieier, je lai
dis : Void celui que vous cherchez^ que lui voulez-vous ? —
Qu*il me suive, fut sa réponse. A Tinstant, ses soldats,
voyant qoe j'étais pris, se mirent & crier : Vive la repu-
bliquel Ces cris furent répétés parles chasseurs qui étaient
i cheval en dehors^ et qui brandirent leurs armes, sans
doute en signe de jèic. La victoire brillante et signalée
qu'ils venaient de remporter, était bien digne de telles
acclamations : un prêtre était au pouvoir de trente-six
soldats!...
Toute la maison de mon hôte était en pleurs ; ils s'em-
pressaient d'assouvir l'avidité de la soldatesque en lui four-
nissant des comestibles et des boissons, espérant par ce
moyen des traitements plus humains pour moi. La demoi-
selle, à peine revenue à elle, est accablée d'injures et se
voit l'abjet des sarcasmes les plus dégoûtants. Sa physio-
nomie était morne et silencieuse ; elle semblait frappée
d'une stupeur qui la rendait comme étrangère à tout ce qui
se passait autour d'elle. J'appris plus tard qu'une grave
maladie, à laquelle elle avait failli succomber, fut la suite
des frayeurs qu'elle avait eues à l'occasion de mon arresta-
tion chez son père.
Pendant le temps que j'avais tardé à descendre, le sabre
de ces forcenés avait pénétré dans tous les coins de la
maison. Il est certain que si je me fusse caché quelque part,
j'y eusse été découvert et même blessé.
Ne pouvant plus longtemps souffrir la vue d^un tel spec-
tacle, je m'arrachai h cette scène déchirante, et laissai mon
hôte et sa fille en proie h la plus profonde douleur : Par-
tons, dis*je à l'officier, je suis prêt. Celui-ci commanda à
sa troupe de monter à cheval, et l'on se mit en route.
Il était environ sept heures du matin quand nous partîmes
d'Annappes. Il tombait une brouée assez épaisse. Je marchais
— 273 -
à côté de Tofficier républicain ; j'étais lié très-éiraitemeni ;
pendant le trajet| je fus accablé des plus grossières in-
sulleS) on me donna même des coups pour me forcer
d'avaneer plus vite. Enfin un brigadier poussa Tinfanma-
nité jusqu'à proposer à son chef de m'attacber à la queue
de son cheval, mais l'oi&cier lui imposa silence. Pour moi,
je ne laissai pas échapper la moindre plainte.
Vers midi, la troupe entra à Lille, où je fus présenté h la
municipalité, au milieu des cris et des huées d'une populace
immense qui se gros8issa4 sur mon passage; des hommes
et des femmes revêtus à demi des haillons de la pauvreté
et de la misère la plus profonde, se précipitaient au devant
de la troupe, avides de me voir et d'apprendre les motifs
de mon arrestation.
Cependant tout le monde ne se montrait pas aussi im-
passible que cette populace éhontée ; car une demoiselle me
voyant près le pont d*Esquermoise, trainé par cette solda-
tesque au milieu des flots d'un peuple en délire, fut telle-
ment saisie qu'elle tomba faible sur des poteries qui furent
brisées et qu'elle dut payer deux écus. Plus tard elle me fit,
en badinant, un reproche de ma rencontre, disant qu'à mon
passage à Lille, je lui avais coûté deux écus. Elle exigea que
pour l'indemniser de sa perte, j'en acceptasse quatre de ses
mains. Je les reçus pour lui être agréable. Cette dame m'a
honoré de son amitié jusqu^à la fin de ses jours.
Enfin, après avoir traversé une grande partie de la ville,
on arriva à la prison criminelle, où l'on me jeta (c'est le
mot) dans une grande chambre sans feu. Mes liens furent
déliés. Je passai la nuit sur un mauvais grabat, après avoir
pris pour toute nourriture, une demi-bouteille de vin que
j'avais en poche. Oh ! que cette nuit mon sommeil fut
léger!
Le lendemain, vers neuf heures du matin, un guichetier
— »4 —
viat m'aoDoncer que j'avait à me reqdre cbes le féoéral
cominandant de la place. Deux fuiiiiera ofi'escQrtèreot ehev
legéoéral Dumortier qui logeait au palais de l'-anoieope in-
teodance. Ce fonctionnaire, qui fut, pour moq malheur,
destitué quinae jours trop lard, était tpèsi-rehulaD^ el trés^
sévère. Je ne laissai pas néanmoins de protester de mon
innocence, et le priai de vouloir me prendre sous saprotec*
tioa. Il me dit^ en se retournant vers son secrétaire : Un
vous ftfin justice, — Je falkadê, fut ma réplique.
Après m*avoir fait décliner k'tàa secrétaire, mon nom,
|ifénem et qualités, il donna ordre de me reconduire à la
maison de détention. Il i^emïi un billf t aux soldats que
ceuxTci donnèrent au gardien en chef de la prison. Je erus
qu'il avait pour but de m'assigner une place plus eemmode^
quelle fut ma surprise quand j'appris que c'était l'ordre
de me mettre au aeoret
Je n'avais jafQai9 vu l'intérieup d\ine prison, pa^ mépie
en peinture; cette feis^ei je le vis en réalité. A peine fu^je
entré sous une grapde porte armée dé kerses, que le ge&f
lier» homme trapu et ramassé, porlynt à aa oeinture un
grand f^euhre de elefs réasinnantes, ine conduiait, en
payant par une espèce d'allée sonleroaine, hpmide et obsi*
eure, dans un cabaaen infeft <»A il me déposa. Mon oasho^
était éclairé par une petite fenêtre e^rr^e d*un pied de
largeur, défendue k l'extérieur par de grosses barres de
fer, k travers lesquelles la lumière venant à percer, formait
avec elles uo damier aux carreaux blancs et noirs. Oh! que
la lumière du soleil est belle lorsqu'on la voit du fond
d'une prison ! que ses rayons, aux coul(^ur8 primitives,
dans lesquelles des milliers d'atàmes, paraissant autapt de
paillettes d'or, tournoient et se jouent, font une pénible
impression sur la rétine d'un prisonnier !
Le sol était couvert d'une paille coupée menue, d'où j'in-
— 275 —
ferais que je n'étais pas seul-dans ma cellule. J'avais fiîssonné
«n entendant retentir les pas mesurés de mes conducteurs
«OUST ces voûtes étroites et sombres, mais j'éprouvai un
effroi en entrant dans mon cabanon ! Quelle prison, me
dis-je, et que ces lieux ont entendu de gémissements!...
A l'instant le geôlier fermant la porte, je restai seul. Je
levai les yeux sur les murs où la main de mille infortunés
uvait décrit leurs souffrances. Mais quelle fut ma surprise
quand je lus sur la muraille, ces lignes fraîchement écrites
au crayon : Si quis P^, hune carcerem post me su-
bieritj quœrens reperiel aurum sub lapidibus absconditum
in angulo januœ dextro* Repertum donet pauperibu$j et
bene erii, P. G. C'est-à-dire : Si quelque prêtre après moi
vient dans cette prison, qu'il chercbe, il trouvera de l'or
caché sous les pierres dans l'angle à droite de la porte;
qu'il le donne aux pauvres et il fera bien. P. G.
Je me rappelai qu'une reine de fiabylone s'ctant fait
construire un somptueux tombeau hors de la capitate, dans
un lieu élevé et exposé aux regards des hommes, elle y
avait fait graver uue inscription analogue (1). Je ne pouvais
supposer qu'une autre Nitocris voulût tromper un nouveau
Darius, et je me décidai à fouiller à l'endroit désigné.
Ayant écarté la paille qui couvrait le parquet^ je frappai
sur chaque carreau , pour m'assurer si l'un ou l'autre au-
rait rendu un son creux. En effet, un carreau , autour du-
quel le ciment avait été détaché, étant enlevé , je trouvai
une petite bourse de soie noire, renfermant cinquante-deux
louis d'or.
J'en fis plus tard l'usage prescrit. Je supposai qu'un
prêtre détenu en cette prison, recevant subitement l'ordre
(1) HJArod. hf. III.
— 276 —
du dëpart^ et craignant d'exciter Tavidité de ses gardienSi
aura eu mieux aimé abandonner son or, que de le prendre
en leur présence. Voilà comment je m'expliquai cet{e in-
scriptioni adressée à un prêtre , écrite en langue latine, et
non en toute autre langue vivante, que d'autres prisonniers
ou les sbires de la maison auraient pu comprendre.
Cependant la nuit approchait , et je n'avais, pour ainsi
dire, rien pris de toute la journée, lorsqu'on vint m'appor-
ter quelques aliments grossiers, que je dus prendre pour ne
pas mourir de faim. Le geôlier revînt quelques instants
après m'apporter de la paille fraîche pour me reposer, et
m'annoncer en même temps un compagnon pour la nuit :
Carj ajouta-t*il , nous avons beaucoup de pèkrifis cette
semaine.
J'aurais préféré ma solitude à la compagnie d'un in-
connu. Sachant qu'il se trouvait plusieurs prêtres dans la
maison, je demandai à pouvoir partager leur chambre....
cette faveur me fut refusée.
On ne tarda pas à m'amener le prisonnier que l'on
m'avait annoncé. C'était un individu d'une fort mauvaise
mine, sale , dégoûtant , et déguenillé; il parlait très-peu
d'un mauvais français ; je crus reconnaître qu'il était fla-
mand. Cet homme, à la barbe et aux cheveux longs et en
désordre, me parut être plus familier que moi dans cette
demeure. On peut dire qu'il avait l'usage des prisons, car il
ne fut pas plutôt entré, que s'adossant i la muraille, il prit
une botte de paille, s'assit dessus, se mit à mâcher du tabac
pendant un bon quart d'heure, puis s'endormit d'un pro-
fond sommeil Pour moi, je veillais. La présence de
mon compagnon me fit faire mille réflexions : c Quoi, me
dis-je, me voilà confondu avec les plus grands scélérats !
Que sais-je si cet homme qui partage mon lit Je paille,
n'est pas un assassin? > Cette idiée accablante me fit sentir
— Î77 —
toute la gravité de ma position et tout le poids de mon
malheur. Sans consolation, ignoré de tout le monde, com-
bien de temps dois- je encore passer entre ces quatre
murailles? Tandis que je me livrais à ces tristes réflexions,
mon individu poussa un cri affreux, jura en flamand, et se
rendormit presqu'aussitôt jusqu'au lendemain.
Le jour étant arrivé, notre homme partit; j'appris plus
tard qu'il avait été guillotiné sur la place publique d^Arras,
convaincu d'homicide volontaire et prémédité.
Après avoir encore passé deux jours et deux nuits dans
cette infecte prison, un brigadier de gendarmerie vint me
prévenir de me tenir prêt à partir le lendemain pour Douai,
en voiture et à mes frais. < A mes frais , » lui dis-je. < La
république n'est-elle pas obligée à me fournir un moyen
de transport pour me tranféreroù elle veut m'avoir?
c C'est ce qu'elle fait les jours de correspondance, > me
répondit le brigadier, « mais votre transport est extraor-
dinaire, et c'est à vous à en payer les frais. » — t Mais je
suis sans argent, et cqnséquemment hors d'état do payer
ma voiture. » — < Il le faudra bien, » dit-il ; < à demain,
à six heures.. •• > et le brigadier partit.
La mère du geôlier, qui était venue avec le gendarme,
me dit que si je ne prenais pas une voiture, on m'aurait
lié. — « Eh bien , » répliquai-je, t qu'on me lie, Notre-
Seigneur a bien été garotté ! i
Je n'avais plus qu'une nuit à passer dans mon humide
cellule.... Grand Dieu ! qu'elle me parut longue et traî-
nante ! Enfin, l'heure du départ avait sonné ; le geôlier me
fit entrer dans une place où sa mère m'offrit à déjeuner.
J'acceptai. Ayant achevé mon modeste repas, je la remerciai
en lui donnant quelques pièces de monnaie. Elle parut
très-sensible à ma reconnaissance, d'où je conclus qu'il
pouvait bien y avoir dans sa conduite plus d'intérêt que
BULLETINS T. XVI, 55
— Î78 —
d'humanitë ; et je ne vis en cela qu'an moyen assez sûr
d'exploiter l'infortune.
Notre départ de Lille aurait arraché des larmes ans
hommes les plus insensibles. A sept heures» nous nous
mimes en marche; le temps était nébuleux; il faisait on
brouillard épais et très-froid. Deux prêtres, trois réquisi-
tionnaires ai moi, faisions le sujet de l'escorte. Six gen-
darmes à cheval nous transférèrent par des chemins
impraticables, des prisons de Lille k celles de Douai. Nous
marchions liés deux à deux par les bras ainsi que des cri-
minels. De monstrueux scélérats n'ont jamais été plus
maltraités q^ie nous le fûmes. Nos gardes ne nous permirent
point de nous reposer un seul instant, et sans l'empresse-
ment de quelques villageois charitables (caria pitié, chassée
des villes, s'était réfugiée dans les hameaux), qui nous don-
nèrent à notre passage quelques rafraichissements, nous
serions, pour ainsi dire, morts de faim et de soif dans notre
pénible traversée. Bn6n, après une marche fatigante, (i)
pendant laquelle les gendarmes, nous refusant tout', s'é-
taient gorgés de bière et d'alimeots, nous arrivâmes au
lieu de notre nouvelle destination.
Chapiteb V.
CkxptivUé de M. Charles h la prison département
taie de Douai.
Il était nuit lorsqu'on arriva à Douai. Nous fûmes
conduits à la prison du département, où étaient détenus, à
(l) tt. Gharl«8 avait ainsi parcouru une route de 83 kilomètre*.
— 279 —
cette époque, les forçats. Là, on nous déposa tous les six,
après nous avoir débarrassés de nos liens, dans une grande
place obscure et malpropre, où ii y avait déjà plus de
soixante prisonniers des deux sexes, dont l'argot décelait
la plus basse extraction.
Les geôliers ayant fermé sur nous les portes de la pri-
son, armées d'énormes verrous de fer, nous nous trouvâmes
confondus avec des criminels de toutes les catégories. Une
odeur putide, des exhalaisons semblables à celles qui sortent
des corps en putréfaction, infectaient cette vaste place,
dont un angle, pour surcroît de dégoût, servait de latrines.
C'était là le vrai séjour de l'égalité! Tous nous respirions
le même air, un air impur et contagieux ! Entassés lés uns
sur les autres, trouvant à peine ce que la justice accorde
aux plus grands coupables, un peu de paille [5our s'asseoir
et pour se reposer, nous n'avions, pour nous coucher,
pendant la nuit, qu'un plancher en bois qui parcourait
tout un côté de la chambre : encore fallait-il y disputer le
terrain.
Aux heures du repas, nous partagions, sans aucune dis-
tinction, des nourritures dégoûtantes (c'était une espèce de
pulmcnt), (1) que la faim seule pouvait rendre suppor-
tables. Pour moi, je me nourrissais de l'aliment de la
prière.
Quelques jours après notre arrivée, nous sollicitâmes
vivement près du geûlier la permission de respirer l'air
dans la cour, une heure ou deux dans la journée, en lui.
représentant que notre demeure était d'autant plus intolé-
rable, qu'il y avait des latrines prêtes à dégorger. Sourd
I
<1) Potage fort épais, fait de riz et de fèves.
— 280 —
à nos jusles réclamatioiis, il refusa avec durelé d'y sous-
crire.
La garde militaire venait, de deux heures en deux heures,
nous visiter. Elle descendait armée , avec un tel fraeas
de verrous et de sabres qu*il semblait que Ton se trou-
vait dans un champ de bataille aux prises avec l'en-
nemi. La garde, eutrëe dans notre cachot, nous comman-
dait de nou& placer sur deux rangs, et les geôliers et gar-
diens venaient apposer leur lanterne sur le front de chacun
pour s'assurer de leur monde. C'était dans ces visites noc-
turnes que l'on appelait l'un ou l'autre des prisonniers dont
nous n'cntexMiions plus parler. On pouvait donc considérer
chacune de ces visites comme la dernière !
Pendant tout le temps que nous restâmes dans ce quar-
tier, le nombre des prisonniers ne cessa d'augmenter, et
néanmoins chaque jour onen voyait périr parla fusillade et
la guillotine. Du nombre de ces derniers fut un Tournaisien
dont je connaissais parfaitement la famille. D'autres par-
taient pour les galères où ils étaient condamnés à mourir
loin de la terre qui les avait vus naître. Pour moi, inquiet
sur ma détention, dont je ne pouvais prévoir l'issue, gémis-
sant dans la misère , je semais dans les larmes pour mois-
sonner dans l'exultation.
En effet, je n'avais en perspective que l'exil, la déporta-
tion ou la mort Ces idées m'assiégeaient sans cesse ,
adhéraient à mon cerveau, et m'accablaient jour et nuit;
car la nuit, je ne dormais pas. Je crois que j'ai passé envi-
ron quarante nuits dans l'insomnie. Je serais tenté de croire
que la nature ne peut supporter de telles fatigues, si
moi-même je n'en avais eu la triste expérience. Et com-:
ment aurais-je pu dormir, comment aurais-je pu prendre
quelque repos, sur un lit de bois pavé de vermine, près
d'un compagnon, qui peut-être avait les mains teintes dr-
— 281 —
sang humain? et si parfois je venais b fermer Tœil, mon
sommeil était encore plus pénible que mes longues veilles.
Des tableaux sinistres^ des scènes douloureuses, des songes
effroyables^ venaient m'agiter et tourmenter tout mon être.
Dans mes rêves 9 mon imagination malade et agitée me
faisait croire^ tantôt que j'étais déporté, tantôt que je mar-
chais à réchafaud, tantôt que j'étais massacré dans ma
prison même; pour tout dire, en un mot, mille speetres
hideux et redoutables éternisaient mon insomnie et mon
martyre dans ce lugubre séjour de la misère humaine.
Quelle situation pour des confesseurs de J.-G. !
Les cachots de la prison départementale ressemblaient
assez au sanctuaire des furies dont parle la fable, et qui
servait d'asile aux criminels. A peine ceux-ci avaient-ils
mis le pied sur le seuil du temple^ qu'un délire affreux
s'emparait de leurs sens, et les faisait passer en un instant
de la fureur au désespoir et du désespoir à la mort, il en
était de même de la prison de Douai. A peine y étiez- vous
entré, que le désespoir ne s'emparait de vous que pour vous
conduire à la fusillade, ou à la guillotine.
Dans une grande place contiguë à la nôtre, étaient en-
viron deux cents prisonniers dont la plupart faisaient
horreur. Tout cela vivait pèle-mèle et confondu, ainsi
qu'un troupeau de bétail.
Des femmes au teint hàlé, laides de misères et de crimes,
qui n'avaient conservé de leur sexe que la dégoûtante
apparence, proférant des propos obscènes , étaient l'objet
des querelles des prisonniers qui s'en disputaient la
triste jouissance.... Je passe sous silence les indécences
révoltantes, les abominations exécrables auxquelles se
livraient avec elles, sous nos propres yeux, ces malheureux
dont le front ne rougissait plus! Le désordre qui régnait
dans cette nouvelle GomorrhC; les vexations des geôliers.
les cris et les blasphèmes dont elle retentissait en faisaient
un antre infernal de prostitution dont le tableau ne s'effa-
cera jamais de ma mémoire. Nous voyions les prévaricateurs
de vos ordonnances, 6 mon Dieu, et nous séchions de dou-
leur, parce qu'ils ne gardaient point vos paroles ! Seigneur,
que votre volonté soit faite, me disais-je souvent en moi-
mémo, et recevez mon esprit en paix, ' car il m'est plus
expédient de mourir que de vivre!
Ce que Ton devait craindre du grand nombre des pri-
sonniers arriva : leur encombrement et leur dénûment
engendrèrent bientôt une maladie contagieuse, qui, en peu
de jours, en décima le nombre! Deux geôliers, cinq per-
sonnes de notre quartier, dont une femme, et dix-sept de
Tautrc quartiei*, en furent enlevés presque en même temps.
J'ai dit qu'un plancher courant le long d'un côté de la
chambre nous servait de lit; la maladie nous l'enleva. On y
pl»çn exchksivement les malades, qu'on étendit sur un peu
de paille. Chaque jour, h neuf heures précises, un vieux
médecin \euait les visiter, et sortait encore plus vite.
Jusqu'alors j'avais conservé la santé, le seul bien qui me
replat, mais bientôt l'imminence du danger m'effraya, et je
tombai aussi malade. Je languissais déjà depuis plusieurs
jours. Seul, sans consolation et sans connaissance, attaqué
vivement par une maladie qui faisait des ravages effrayants,
c'en était fait de moi, quand un ange tutélaire accourut à
mon secours.
J'avais déjà passé quarante jours en prison. Je me rappe-
lai avoir connu, lorsque je demeurais au collège d'OrchieSi
un compatriote, alors commandant de cette place. C'était un
homme bienveillant, obséquieux et humain, caractère qui
distingue en général les plus braves militaires. Je savais
qu'il demeurait à Douai, i^^norant toutefois s'il était encore
en fonction. Je me déterminai & lui écrire, et un rayon
— 285 -
d'espérance (car l'homme espère toujours ce qu*il aime)
vint, dissipant mes craintes, me relever de mon abatte-
ment moral.
Cette résolution prise, je dcmnndai au médecin , dont
l'apparition quotidienne annonçait chaque fois qu'il était
neuf heures du matin, s'il ne connaissait p:<s un certain
M. Courouble, officier du génie? Sur sa réponse affirmative,
je le suppliai de vouloir se charger 'd'une lettre pour lui.
Il y consentit. Aussitôt, et sans attendre l'arrivée des geô-
liers, qui d'ailleurs auraient pu me refuser la permission
et les moyens de correspondre, j'écrivis avec h plume du
médecin, sur un carré de papier qu'il déchira de son cale-
pin, pour me l'offrir, ces lignes & l'adresse de mon libéra-
teur.
Prison départementale de Douai.
Ce 17 Novembre 1797.
Monsieur Courouble ,
Emprisonné pour je ne sais quel crime, sur le point de
succomber à l'épidémie qui ravage la prison, je vous conjure,
au nom de l'humanité et de notre sainte religion, de pro-
téger les jours d'un compatriote, en travaillant à son élar-
gissement.
Voire concitoyen
Cbarles, prêtre missionnaire.
Ce billet fut remis au médecin, dont l'obligeance en celte
'Circonstance, me fit plus de bien que toutes ses ordon-
nances, et j'attendis.
Vers deux heures après-midi, un geôlier vint m'appeler.
Je le suivis en me traînant, car j'étais très-souffrant, Arrivé
au parloir, j'y trouvai M. Courouble qui accourut se jeter
dans mes bras, en me disant avec l'accent de l'étonncment
et de la douleur : < Quoi ! mon cher Cbarles, c'est vous !
— 284 —
Que faites-TOUS ici? » — de dépéris, je dessèche et je me
désole beaucoup, » lui répondis-je. — c Mais qu'avez-vous
fait? » Je ne sais. — < Allons, n me dit-il en riant, c trop
de zèle vous a conduit à Douai. Mais ne perdons pas de
temps ; il s'agit moins de connaître la cause de votre empri-
sonnement que de le faire cesser. Il faut prévenir les suites
funestes.... Je vais ordonner que l'on vous mette au secret.
C'est le seul moyen de vous procurer une chambre sépa-
rée, et pendant que vous recouvrerez la santé, je mettrai
tout en œuvre pour vous faire obtenir votre liberté. Fhetere
si neqfieo superos, Aeheronta movebo. »
< Car > me dit-il, « ne vous v trompez pas, TAchéron,
c'est la Commission militaire. > On sent que ma joie était
extrême. Après un entretien d'un quart d'heure, il me
quitta avec promesse de revenir me voir.
Que l'on se figure ma situation, dans une ville étrangère,
dans une prison d'où l'on n'arrachait les prisonniers que
pour les conduire au supplice, et l'on seiera une idée de la
joie que dut me procurer la visite d'un compatriote tel que
H. Courouble.
Pendant que de son côté mon généreux ami travaillait à
mon élargissement avec un zèle et une activité aussi rares
que louables, intéressant à mon sort ses amis et ses con-
naissances, j'informai de mon infortune mon frère Don
Etienne, ex-religreux de l'abbaye de Cambron, que la
révolution venait de supprimer, et j'écrivis au Commissaire
du Directoire exécutif près l'Administration centrale du
département du Nord une lettre, dans laquelle je me plai-
gnais de ma situation, lui exposant que si ma détention k
Douai devait être d'un long terme, ce n'était pas à la prison
criminelle qu'on devait me garder, mais dans une maison
quelconque de correction. Cette première lettre resta sans
effet, ainsi que trois autres que je lui écrivis successive-
ment.
— 285 —
Moosieui* Courouble était plus heureux dans ses dé-
marches. Il yiot un matin — c^était le 15 novembre 4797, —
n'informer que Ton allait me changer de demeure et me
transférer à la maison des Ecossais, ajoutant qu'à la vérité,
c'était quitter une prison pour une autre, mais que cçpen-
daol je serais beaucoup mieux dans celte dernière. 11 me
remit aiissi une lettre de mon frère et une autre de ma
sœur, que mon arrestation avait plongés dons la plus pro-
fonde douleur. lis m'indiquaient, comme disposée à me
rendre toute espèce de services^ une demoiselle Decour-
trai, i Douai , qui en effet, me procura de très^graods
secours. Enfin, ils m'exhortaient à supporter avee patience
et résignation ma détention.
Il s'était fait à celte époque un grand nombre d'arresta-
tions dans les environs de Tournaii et dans toute l'étendue
de ce diocèse. Partout les émigrés et les prêtres étaient
traqués ; partout ils étaient obligés de demander «m asile k
la piété et & la bienfaisance.
Chapitre VI.
Captivité de M. Charles à la prison des Écossais,
à Douai.
Un matin vecs sept heures, ^^ c'était le ai noveBvbne, -*-
«on ctstimaUe eompalrîote vint me pnendre on voiture
pour me eo^duire à la maison des Éeossaîs , qu'on ap^pelait
aussi l'hôtel des Marmousets, non f>ar dérision pour les
prêtres nombreux qui y étaient enfermés, ainsi que je me
l'étais 4'abord imaginé, mais parce que le premier individu
qui y fut incarcéré, s'appelait Hfarioxouset.
Bulletins t. xvi. 36
— 286 —
Le diangement qui s'opéra dans ma condition ne fut pas-
peu sensible: j'étais mieux logé, ma nourriture était plus
saine, plus variée, et je pus, la bourse en mains, me procurer
quelques aliments légers el du vin qui m*était prescrit.
Une personne respectable de Douai, qui s'intéressa vivement
à mon sort, me faisait passer des consolations et se char-
geait des lettres que j'écrivais à mon frère : c'était made-
moiselle Decourtrai.
La maison des Écossais était remplie de prêtres et d'in-
trus. Je la comparais à l'arche de Noé, à la tour de Baby-
lone ; il s'y trouvait des évèques (2), des abbés, des doyens,
des eurés, des vicaires, des chanoines, des moines , des
capucins, des récollets, des dominicains, des carmélites,
des éhartreux, des brigittaias, etc., etc.
Le lendemain, un ami vint partager mon sort, je ne sais
si sa présence me causa plus de joie que de tristesse, car
notre position nous inspirait une pitié mutuelle et digne
d'un juste retour. Dix jours après, il fut condamné par un
arrêt du Directoire à la déportation à l'ile de Cayennc (3)
dans l'Amérique méridionale. O tnultà gravior expeetaia
quam illata mors!
Au commencement de l'année 1798, arriva un grand
(1) On a conienré treise lettres écritet par M. Charles à son frère.
Vowt publierons plus loin celles qui offrent quelque intérêt.
Ç() M. Charles nous a laissé la liste des personnes incarcérées i la
prison 4e9 Écovsais 4epnis le 16 septembre 1797 jusqu^au l" janyier
^800. Aucun é?êqi^e n^j est ipentionné. Y. lettre m.
(3) Cayenne est une lie de la Guyane française 4ans l'Amérique
méridionale. Elle est formée en partie par la riyière du même nom et
mesure 20 lieues de tour. La ville de Cayenne , capitale ^e )a Guy^pe
fjrançaise; se trouTe dans cette lie.
— 2«7 —
nombre de prêtres , parmi lesquels MM. Lamotle (i) dtr
▼illage de Marquain , près Tournai , Barbieux (2) et
Morel (3) de cette dernière ville. Plusieurs d'entr'eux ob-^
tinrent leur liberté sous caution. Le jour de Pâques on
amena aux Écossais un certain prêtre nomme Seillier (4),
petit clerc de S^Quentin à Tournai. Il fut fusillé à Bru-
xelles, le 20 juin suivant. Plusieurs autres prêtres périrent
à cette époque de la fusillade ou de la guillotine, entr'au-
très :MM.Hoël, vicaire de Nomain, et Lempereur, prieur de
Maroilles, qui furent fusillés; car les révolutions, ainsi que
les maïadie^ endémiques ont leur moment de recrudes-
cence !
Cependant les mois s'écoulaient avec lenteur , et rien
n'annonçait une prochaine délivrance. Mon généreux pro-
tecteur^ qui me mettait au courant de toutes les démarches
qu'il faisait pour moi, n'avait rien obtenu.
J'écrivis de nouveau au commissaire du Directoire exécu-
tif, le priant de me délivrer d'une captivité que certaine-
ment je n'avais pas méritée ; que les dénonciations de mes
ennemis étaient non fondées ; qu*il s'en serait convaincu à
la lecture des pièces ^de prétendue conviction , et que, de
mon cdté, j'invoquais comme pièce justificative et à l'appui
(1) H. Siinon-Au£^e Lamotte, de Marquain, fut nommé curé d'Ei-
plechin, Ion de Térection du nouTeau diocèse de Tournai, le 16 octo-
bre 1803. Il mourut le 9 avril 1818.
(2) M. Louis Barbieux, de Tournai, fut nommé curé de Lamain, par
Mgr Hirn^ le 16 octobre 1803. Il mourut le 6 mai 1824.
(3) M. Albert-Louis Morel, de Tournai, fut nommé curé de Saint-
Quentin, à Tournai en 1803 et mourut le 26 décembre 1828.
(4) Voir sur tf, Seillier, la lr« lettre de M. Charles a son frère.
— M8 —
do mon innocence, le procès-verbal du jogc-de^paix , etc.
En6a je prétendais que mon origine snisse me mettait
à Fabri des persécutions en Franee. Peu après, j'appris que
les pièces de mon procès étaient déposées chez le commis-
aaire près le tribunal criminel, De Labuysse. J'en fus saisi,
et lui écrivis aussitôt; il me fit Répondre qu'il yerrait mon
affaire sous peu.
Cette réponse me plongea dans la plus vive inquiétude, car
je craignais d'être renvoyé devant la Commission militaire.
Les pièces lues, M. De Labuysse les renvoya au commis-
saire près le département, Groslevin; celui-ci remit
raffaire k la Commission militaire. Je me crus alors perdu
sans retour. Quellefatalité, m'écriai-je, et qu%i-je fait pour
comparaître à la barre de ce tribunal formidable où la
seule vue des objets que l'on y rencontre a de quoi effrayer
les plus innocents ! et comment un prêtre aurait-il pu corn-
paraître sans émotion, devant ces hauts panaches rouges
qui ombrageaient la tête de ces juges de sang ? Leur visage,
sillonné des rides du remords, était couvert d'épaisses
moustaches ; sur leur poitrine on voyait une hache étince-
lante suspendue par un ruban triqplore ; un large sabre,
à poignée resplendissante , était attaché à un baudrier
noir; en un mot ils paraissaient plutôt armés pour immo-
ler leurs victimes, que disposés k les entendre, et la salle
où ils siégeaient était entourée de patriotes forcenés.
Dans cette cruelle position , et craignant de jour en jour
d'être appelé devant Tinique aréopage, je songeai k prendre
un avocat pour y défeudre....... mon innocence. Je com-
muniquai mes craintes à H. Courouble. II me conseilla
d'écrire au citoyen Despret, homme de loi k Douai , qui
joignait à un beau talent oratoire , et k la connaissance
approfondie du droit criminel, une grande réputation de
probité, si rare aujourd'hui chez les.avocats \
Je lui ëerifis (i) dans Tespoir qu'il voudrait bien seehar-
ger de défendre ma cause, et Tinvitai à fcnir me voir avee
M. Courouble pour eonfërer ensemble sur les moyens à
faire valoir. Car je me trouvais vis-à-vis de la Commission
martiale dans une position tout-i-fait exceptionnelle, et je
pensais pouvoir décliner sa compétence, attendu que j'étais
originaire de la Suisse, Selon moi, les droits de ma nais-
sance s'opposaient à cç que je fusse jugé par un tribunal
français. '
Soit que cet estimable citoyen ait craint de se compro-
mettre aux yeux des farouches républicains , soit qu'il ait
jugé inutile de défendre un prêtre devant une commission
militaire^ il fut sourd à ma prière, et n'approcha point des
Écossais.
M. Despret s'étant refusé à me défendre, je m'adressai,
dans les mêmes termes à M. Berkem ; il rechigna aussi, et
ae voulut point venir me voir en prison. Ainsi je ne pus
trouver d'bomme de loi qui voulût ou osât prendre ma
défensci parce que j'étais prêtre ! Ces refus ne firent qu'aug-
menter à mes yeux tout le prix du dévouement que me
poftait M. Courouble. Dans cette variété de situations acca-
blantes, et si propres à désoler la patience, je n'avais plus
d'autre espoir qu'en lui, après Dieu. La seule planche de
salut pour moi était de retirer mes papiers des mains du
secrétaire de ce tribunal dont le vice-président rapporteur
était un nommé Ghetman. Par sa charge, celui-ci pouvait
beaucoup influer pour la mort ou pour la mise en liberté
Que faire? et comment abor.der un tel homme ? je recourus
encore à l'tfbligeance de mon généreux ami , le priant de
(1) H. Charles écrivit a son frère qu*il avait intention de choisir
M. Despret comme avocat. Y. lettre l'*.
— MO —
vouloir se rendre près de lui, et de lui remettre une lettre de
ma main. Il mit & me rendre ce service tant de grAce et de
complaisance, que je ne pus m'empèeher de lui [dire en me
serrant à son cou : c Mon ami, votre conduite est celle d'un
frère.» — «Il est si doux,» me dit-il, c d'obliger un com-
triote !» Et il partit incoatinent chez Ghetman , dont il se
faisait fort d'obtenir ma liberté.
Quelques jours se passèrent dans une attente cruelle; on
ne parlait que de déportations, que de fusillades On
citait les noms des nouvelles victimes.... Mes compagnons
d'infortune s'aperçurent bien qu'un protecteur zélé et
puissant travaillait h mon élargissement, et je crus remar-
quer qu'ils me témoignaient un peu de refroidissement.
Un soir, il vint m'annoncer que sur les conclusions de
M. Ghetman^ mes pièces avaient été rejetées et que je
n'avais plus rien à craindre.
Ce qui avait donné lieu h me traduire devant ce tri-
bunal, c'était la dénonciation du commissaire do canton
de Lannoi, au vu de laquelle le vice-président de la Com-
mission militaire s'était écrié : c II a du malheur, ce mon-
» sieur Charles, son commissaire s'est déchainé contre lui !»
Je n'avais donc pas eu tort de qualifier ce malheureux de
tigre et de lion, car on voit qu'il avait soif démon sang. Veut-
on savoir ce qui avait donné lieu à tant de violence ? C'est
le soupçon que le canton avait que j'étais émigré. Comme
j'avais habité Lille jusqu'en i79i , mes voisins intrus, qui
me reconnaissaient, faisaient tous leurs efforts pour me
convaincre ou pour me faire avouer ce crime républicain; le
pi*ésident du canton fit un jour ce reproche à l'adjoint de
notre commune : « Vous souffrez un émigré chez vous ! » Jus-
tement^ je me trouvais au bureau. — 11 lui répondit : « Un
émigré ! Venez ; faites le saisir, il est & Theure même an
bureau qui vous attend, et qui plus est; c'est lui qui vous
— 291 —
fait quërir. n On prétendait que j'étais inscrit sur une liste,
et jeteur disais qu*on visitât toutes les listes tant générales
que supplétives et qu'on ne m'y trouverait pas. Je faisais le
ferme; cependant l'émigration datait du 14 juillet 1789, et
j'étais désigné comme tel. Si la chose eût été prouvée, il
est certain que j'aurais porté ma tôte sur Féchafaud, car
dans ces temps-là la raison n'avait plus d'empire, et l'on
inventait les crimes pour avoir au moins un prétexte de
faire mourir les innocents.
Tempera ! 6 homines !
Peu après, j'appris que toute la procédure, qui me con-
cernait, était renvoyée au premier commissaire clu départe-
ment ; celui-ci les transmit à Paris, au Ministre de la police
générale près le Directoire.
Après un mûr examen des pièces, le tribunal suprême
émit un avis favorable, et rendit la farde au Ministre, au
bureau duquel elle demeura et doit encore se trouver, si
elle n'a point été consumée aux derniers jours de prairial ,
lors de la destitution des Directeurs Merlin, Larevellière
et Treilhard, car plusieurs de ces sortes d'actes furent alors
brûlés comme actes méchants et arbitraires : je le souhaite,
bien que je n'aie plus rien k craindre.
J'ai parlé du commissaire du gouvernement Groslevin ;
c'était un homme rude, inabordable. Un jour que mon géné-
reux ami Gourouble se plaignait auprès de lui , avec cette
franchise d'un^vieux soldat, Groslevin lui répondit froide-
ment : « La justice est lente, et ses procédures compli-
quées; il faut en suivre le cours, monsieur l'oflîcicr. »
Groslevin destitué eut pour successeur le commissaire
De Labuysse ; pendant tout le temps qu'il exerça ses fonc-
tions, les pièces de mon procès ne furent point exhumées de
leurs cartons^ et je restai oublié.
Au commissaire De Labuysse succéda un sieur Fran-
çois (1)» aatiprètre, animé contre les confesBeurs de Jésus-
Christ de l'esprit le plus hostile. Voici une petite anecdote
qui le prouve assez : Un jour qu^il était venu à la prison
des ficossais, j'eus occasion de le voir , et eomme je récla-
mais ma liberté : t Vous êtes prétrci > me dit-il, « eela suffit
pour être détenu (2). > — c Si la qualité de prêtre est uo
crime » , répliquai-je , c je serai criminel toute ma ne « car
la mort même ne me ferait pas apostasier. > Cette réponse
choqua le renégat, qui se retira morfondu et en ^ eolére ,
et je ne le revis plus. Certes elle n'était point de nature
à me concilier ses bonnes grâces.
Le farouche jacobin François eut poar successeur l'hono-
rable M. Dupircy que j'appdlerais volontiers H. Dumieox,
car on n'a eu qu'à se louer de sa gestion, et c'est lui qni
brisa les fers de ma captivité.
Ce fut an grand bonheur pour moi que le succès des
démarches de H. Gabriel Courouble était assaré, car il
partit quelques jours après pour le midi de la Fninoe, où
il était appelé à un commandement supérieur^ Cet officier
distingué, aux bons offices duquel je me plais A reoennattee
que j'ai évité la fusillade, et à qui je dois la liberté et la
vie, mourut lieutenant-colonel du génie àMadagasear, vers
le milieu de mars 1803. Il emporta daœ ht tombe les
regrets de tous ceux qui vécurent dans son intunîté.
Peu de temps après le départ de M. Courouble, le citoyen
Ortal , (3) député au conseil des Cinq-Cents, prêtre du
de Tournai, qui avait jeté le froc aux orties, dans
(!)■ H. Charles parle aussi du commissaire François dans une IfiUre
à son frère. V. lettre 1'*.
(2) Voir la lettre 1 1 .
(3) Le sieur Ortal était né a Mortagne, près de Saint- Amand-les-Eaux;
U mourut misérablement dans les premières années de ce siècle.
— 293 —
un beau moment d*enthousiasme pour la république fran-
çaise, étant venu, dans la prison des Écossais, à Teffct de
travailler à la sortie de quelques intrus, je le rencontrai
par hasard. M'ayant reconnu, car nous avions professé
tous deux au collège d'Orchies,il me dit : «Qu'est-ce que tu
faisjici »? Je lui répondis : u Je m'ennuie beaucoup. » — Et
depuis combien de temps es-tu ici? — Depuis 17 mois. »
Bien que je ne m'attendisse & aucun bon service de sa
part, je lui rappelai le temps que nous avions passé en-
semble, les liens d'une ancienne amitié^ et le priai de vou-
loir m'étre utile, en qualité d'ancien collègue, près du
Ministre de la police générale à Paris. Il promit de s'inté-
resser k moi et de revenir me voir, mais dès ce moment je
ne le revis plus. Aura-t-il tenu sa parole? Je l'ignore.
homme, pourquoi un ami^ un collègue, ne trouve-t-il
point d'accès auprès de toi, tandis qu'un serviteur a le
droit de faire valoir son mérite auprès de Dieu, et d'obte-
nir le bienfait de sa demande ?
La seconde année de ma détention, on avait rais aux
Ecossais les pestiférés des autres prisons, ce qui acheva de
corrompre l'air de l'hôtel des Marmousets. Bientôt la mala-
die se gagna et fit des ravages effrayants : elle enleva en
peu de jours une soixantaine de mes compagnons d'infor-
tune, (i) entr'autres vingt-trois prêtres qui souffrirent le
martyre sinon de sang, au moins de peste. (2)
(1) Voir la lettre Y.
(2) Voici les noms de ces victimes :
Bournisien, chanoine flamand.
Boudet» religieux Guillemin de Cassel.
Bouchart, curé de Wasemmes-les-Lille, diocèse de Tournai.
Charles Destrées, de Steenweg, diocèse dTpres.
DumonclieattX) curé d'Etres, diocèse d'Arras.
BULLETINS T. XVI. ^7
— i94 —
Je me rassurai de jour en jour sur mon sort. La
craîntc de -la mort ou de la déportation en masse ou iodi-
Tîàuene, qui m'avait tant inqoiélé pendant les quatre
•premiers mois de mon incarcëration, ne vint plus m'effrayer,
ear j'avais été inserit le premier pour eomparaitre à la
barre de ce tribunal de sang (i) que Ton déguisait sous le
nom de Commission militaire.
Ha santé s'était aussi un peu améliorée, mais les peines
'eontinuea avaient blessé et affaibli jusqu'à un eertain point
l'esprit, (â) Les nuits que je passai jusqu'à ma sortie ne
^furent plus, ainsi que les six premiers mois de ma déten-
nom Delacroix, religienx Ciftercien.
Berner, curé dToquet, diocèse dTpres.
Ihichatelet, chanoine de Saint-Gëri à Cambrai.*
Dutart, chapelain de Saint-Pierre, à LiUe.
Gttytemant, curé de Tnbife, doyen de chrétienté, du diocèse d e
•
Gérard, intrus dX)nsclioot, diocèse dTpres*
Gérard, ex-jésuite de Bergnes.
Fonquet, reUgieux de Saint-Vaast.
Merlin, curé flamand du diocèse d^Tpres.
Le onré de Mortagne^ diocèse de Cambrai.
Poehet, curé de Saint- Amé, à Douai, diocèse d^Arras.
Pierre Béeune, récoUet.
Homet, choriste de Saint-Sauveur, à LiUe.
Vanhoorde, curé flamand, diocèse dTpres.
* Pletinckx, religieux.
Neerink, curé de Viane, diocèse de Gand, et deux autres prêtres
flamands dont j*ai oublié les noms.
Je donnerai ci-après la liste de leus les prêtres détenus à Douai
depuis le 16 septembre 1797 jusqu*an !•' janvier 1800.
(1) Voir la lettre Y ; mais dans la lettre VI M. Charles écrit qu'il
va être déporté i Rhé.
(2) Voir la leUre IX.
— 295 —
lion, de longues veilles, durant lesquelles j*avais repasse
dans ma mémoire, et médité les belles pages de Thomas
à Kempis , de ce livre divin qui a fait toute ma consolation
et soutenu mou courage, livre admirable que j'ai lu et
relu cent fois sans me fatiguer et que je porte sans cesse
sur moi comme une relique. (1)
Nous étions aussi moins tracassés qu'au commencement
de notre détention, car sous le premier concierge de la
prison des Écossais, souvent le directeur, nommé Mar-
quette, en fureur et hors de lui-même, attaquait les
prêtres, que dans ses emportements il traitait de gueux,
de coquins^ de scélérats. 11 défendait au concierge de nous
écouler et de nous croire, dans les choses de religion. Ce
que celui-ci et toute sa famille promettaient facilement, et
exécutaient mieux encore, en se vautrant dans la fange des
crimes. Si quelqu'un de nous était surpris en célébrant, (2)
il se répandait en blasphèmes horribles, et l'auteur du
crime — car c'en était un sous la République que de célé-
brer les Saints*Mystërcs — était transféré, pour sa peine,
à la prison de justice! Nous étions mis au secret de temps
en temps selon le bon caprice du citoyen geôlier.
Tant de menaces et de mauvais traitements exercés sur
des victimes innocentes et débiles, sur des hommes dénués
de forces temporelles^ naturellement doux et confiants dans
l'Esprit consolateur, étaient de nature à abattre les caractè-
res les plus forts et les plus fermes^ car dans un tel état de
choses, et à la vue de tant d'obstacles et de périls, ils se
croyaient sur le point d'être délaissés de tout le monde.
(1) J*ai acheté cette relique à la vente de la bibliothèque de
M. Charles ; Tédition est de 1632. -> Not9 de M, Chotin,
(à) Voiries lettres 111 et IV.
/
— 296 —
Il n'en fut pas ainsi cependant. A la vérité ils furent quel-
que temps environnés de ténèbres et ne considérèrent point
que ces tristes et amères pensées dont ils étaient obsédés ne
diminuaient en rien la foi et l'espérance. Hais bientdt les
Anges tutélaires qu'ils invoquaient dans l'effusion de leur
cœur, les enseignèrent. Après quelques reproches de l'Esprit
consolateur, ils eurent honte de leur faiblesse, ils s'en
repentirent devant Dieu, et Dieu aidant, ils devinrent de
nouveaux hommes ; la foi, l'espérance et la confiance en la
volonté du Maître divin, reprirent sur leur âme un plus
fort empire, et ils prirent la ferme résolution de tout souffrir
pour un Dieu qui, en mourant, avait consommé le grand
œuvre de notre rédemption.
Nous avions la conscience de notre innocence; nous
savions qu'il y avait de l'injustice à faire souffrir des hommes
qui n'avaient été ni oppresseurs, ni assassins, et qui ne
croyaient pas que l'on put violer impunément la foi con-
jugale. Nous parlions justice, et nous n'étions pas écoutés;
nous prononcions des paroles de paix, et nous étions com-
battus, attaqués!
Nous avons donc souffert cette persécution injustement,
nous à qui Ton ne pouvait reprocher aucun crime ; nous
étions considérés comme coupables par la France républi-
caine, alors que notre position nous faisait le plus grand
honneur devant Dieu. Et ce n'est qu*à lui seul, que nous
remettions la défense de ses ministres, quand les gendarmes
eux-mêmes disaient, en les traînant dans les fers , qu'ils
pouvaient les tuer impunément, certains de recevoir, plu-
tôt une récompense qu'un châtiment.
Nous désirions sans doute la liberté ; c'est un désir bien
nature], mais nous la désirions sans trouble d'esprit, nous
Taltendions sans impatience; prêts à la recevoir selon la
volonté de Dieu, sans faiblesse et sans remords; mais aussi
— 297 —
nous endurions tous, avec un calme parfait, avec une paix
et une ré&igqatîon vraiment célestes^ les misères de. la
dëtenlion, la privation des secours que lliumauité ne refuse
pas d'ordinaire aux criminels eux-mêmes, les longs tour-
ments d'une maladie épidëmique causée par un air meur-
trier, et par la mauvaise qualité du peu d'aliments qui
soutenaient notre débile existence. Ce fut avec l'aide de
Dieu seul que nous sûmes résister à tant de maux. Chargés
de fers ainsi que des scélérats, nous dont la France répu-
blicaine n'était pas digne, nous étions dévorés de la faim la
plus vive pour la célébration des Saints-Mystères. Nous
offrions en secret à l'Eternel, le Saint^Sacrificc , nous
cachions avec soin la divine Eucharistie, nous nous repais-
sions de ce mets céleste^ afin que notre sacrifice fût plus
agréable à Dieu. Des vierges chastes, des fidèles serviteurs,
des ministres sacrés participaient tous ensemble dans les
cachots au pain de bénédiction, (i) Aussi quelle joie dans
ces lieux sombres et affreux ! de quelles actions de grâces
ne retentissaient pas ces demeures lugubres où les yeux ne
rencontraient partout que des êtres souffrants et de tristes
Images de la mort ! Quel bonheur ne goûte-it-on pas dans
les prisons lorsqu'on y est retenu pour la cause de Dieu !
Prier, méditer, louer le Tout^Puissant et le bénir, pardon-
ner à ses persécuteurs, faire le sacrifice de sa vie pour ne
soupirer qu'après le Ciel , voilà ce qui nous élevait au-
dessus de l'humanité.
(1) Dans une lettre à son frère M. Charles le remercie de lui avoir
envoyé deux cents hosties^ et il le prie de lui en faire parvenir encore
autant. Y. lettre III. Une autre fois M, Charles demanda à son frère
quatre cents hosties. Y. lettre lY.
— 298 —
Combien de fois disions-nous h Jésus-Christ, présent au
milieu de nous dans le Sacrement adorable : Ah 1 nous ne
eraignons pas les maux , Seigneur, puisque vous êtes avec
nous. Que des armées entières nous environnent, nous ne
serons pas troublés. Heureuses chaînes que vous daignez
soutenir! Saintes prisons que vous consacrez par votre pré-
sence ! Ténèbres délicieuses où vous remplissez nos âmes
de tant de lumières ! Pour ceux de nous qui seront appelés
à la mort, ce sera une mort précieuse qui les unira k vous,
en déchirant les voiles qui vous dérobent a leurs yeux !
Chapitre VII.
M. Charles est /-efwîw à la liberté; il revient à
Tournai.
Mon innocence et la malice de mes ennemis furent enfin
reconnues, et le 9 septembre 1799 vit tomber mes chaînes.
Après une incarcération de deux ans, je fus rendu & la
liberté sous caution. Une dame très-estimable, M*ii* De-
courtrai , résidant à Douai, répondit pour moi.
Cette liberté, n'allez pas croire que je Taie obtenue gra-
tuitement. Je l'achetai d'un ex-capucin à force d'argent.
Il aura nourri, avec le prix d'achat, sa concubine et quelques
enfants, et pour parvenir à ce résultat , je dus employer
les hommes et les femmes.
Le 23 fructidor, an VU de la république française, je fus
au bureau de la police générale pour y prendre mon cer-
tilicat de liberté. A l'instant où le commissaire du Direc-
toire executif le signait, arrive le commissaire du canton
— 299 —
de Lannoi qui , entendant prononcer le nom de Charles, :
s'écrie! < J'ai fait enlever un prêtre de ce nom, il y a deux
ans; il doit être déporté. » Monsieur Dupire lui répond :
« Il y a en effet un Charles déporté, mais celui-ci est libre,
et il me remit en souriant mon exeat. (i) Le ministre
déporté à l'iie d'OIéron, était un Charles d'Ëtraire, intrus
de Steenweg, du diocèse d'Yprcs.
M. Bonnaire en fut pour son exclamation. Quant h moi,
je feignis ne pas le connaître, car je ne voulais plus avoir
rien de commun avec le chef du canton de Lannoi, où
j'avais souffert mille tourments. Ce canton, situé sur l'ex-
trême frontière française, avait été, pendant trois ans, le
théâtre de la guerre. Ses habitants, habitués à voir couler le
sang, étaient devenus durs et féroces ; ils racontaient, sans
s'émouvoir, les épisodes les plus terribles de la guerre, et
semblaient se réjouir des malheurs du prochain, auxquels
les animaux eux-mêmes ne sont pas toujours insensibles,
(1) Voici la copie de cette pièce :
Police générale.
Douai, le Tingt-trois fructidor an sept de la République française, *
une et indÎTÎsible.
Le commissaire du Directoire exécutif, prés T Administration centrale
du Département du Nord :
Mande et ordonne au concierge do la maison d^arrét dite des
Écossais, de mettre de suite en liberté le nommé Charles^ ex-ministre
du culte catholique, qui s'y trouye détenu, lequel est autorisé à se
rendre dans la commune de Tournai , lieu de sa naissance, pour y
demeurer sous la surreillance de TAdministration municipale de cette
commune et le cautionnement de la citoyenne Courtrai, résidente
à Douai, qui s^est offerte de le représenter toutes les fois qu*eUe en
serait requise.
Fuit à Douai, le 23 fructidor an sept de la République française'.
DUPIRE.
— 500 —
léffloin l'jiigle du roi Pyrrhus, dont parle Elien. D'après
cela, il sera facile de juger de ce qu'était leur religion^ et
avec quels égards ils receyaieot et accueillaient ses mi-
nistres.
Oo voit, d'après mon certificat de mise en liberté, que le
commissaire s^étail réservé, pour sa garantie, une surveil-
lance pour la forme ; car elle n'a jamais été notifiée ni à
Morts ni k Tournai; — il avait aussi conservé mes effets
ecclésiastiques et mes pièces justificatives. M^'^ Decourtrai,
qui était ma caution, s'étant présentée six mois après pour
obtenir la levée de surveillance et de caution, le tout fut
levé et l'affaire terminée, à charge de me présenter au
dépp^'.cment de Jemmapes, où les pièces avaient été ren-
voyées, et où elles me furent rendues gratis enfin, quoique
je m'attendisse bien à délier encore ma bourse, y étant
habitué. C'est ainsi qu'avec le temps - et la patience on
rentre dans des droits que l'on n'aurait jamais dû perdre.
Je sortis de prison avec une santé ruinée par les priva-
tions et les maladies ;une âcreté dans le sang me laissa aux
reins et aux jambes des écailles dont la circonférence était
d'un centime, et qui tombèrent quelque temps après mon
arrivée à Tournai.
Enfin je sortis avec les cheveux blancs, ayantbianchiplus
par les travaux, les peines et les afflictions que par l'âge,
puisque je n'avais que quarante^deux ans en quittant la
prison des Écossais, (i) Je ne reçus aucune récompense tem-
porelle de ma mission. La pauvreté est l'héritage qui me
parait destiné ici-bas. ••• je l'accepte.
(1) Par suite de sa détention prolongée, H. Charles perdit aussi la
Toix. Cette affection dont il ne guérit point, rempéchi d*exercer, sur-
tout à Bruyelles, le ministère de la prédication.
— 3(M —
Avant mon départ de Douai^ je fis ma visite au com-
missaire DupirCy pour le remercier de la bienveillance qu'il
avait exercée à mon égard. Il me dit : c A la vérité, vous
n'avez pas mérité une détention de deux années, mais les
temps sont difficiles : un fonctionnaire qui veut faire le
bien, se trouve souvent les mains liées et dans Timpossi-
bilité d'agir. Je me réjouis de ce que vous avez recouvré la
liberté que je regrette de n'avoir pu vous rendre plus tàt.
Retournez en Belgique, et, je vous en prie, ne revenez plus
comme missionnaire dans ce département, parce que vous
pourriez me compromettre et vous exposer : moi, parce
que je réponde de votre conduite ; vous^ parce que vous
êtes déjà noté. » Et nous nous donnâmes mutuellement le
salut d adieu.
Quelques jours après, je revins à Tournai, embrasser un
frère et une sœur que j'avais désespéré de revoir.
Chapitbe VIII.
Jf. Charles exerce à Tournai diverses fonctions
ecclésiastiques. H écrit la relation de ses mis-
sions et de sa captivité, son Digitus Deî. Il est
nommé curé à Ai/ibechies , puis à Bruy elles. 8a
mort.
Rentré à Tournai, M. Charles exerça encore le ministère
sacré à la paroisse de Saint-Jacques. Il dut d'abord rem-
plir en secret la charge de vicaire-administrateur auprès
de ceux qui n'avaient point adhéré au schisme, et reçut
& cette fin les mêmes pouvoirs que les vicaires apostoliques.
Bulletins t. xvx. 58
Il fut aussi pendant neuf mois directeur des religieuses
Ursultnes que le décret de la République française abolis*
sant les couvents, n'avait pas alteintes, parce qu'elles
donnaient l'iastrucUon gratuite aux jeunes filles de la
viOe.
Cependant Bonaparte, à son retour d'Egypte, avait fait
casser le Directoire, et nommer trois consuls provisoires»
lui en tête. La fameuse victoire de Harenga(i4 juillet 1800)
lui permit de s'ériger en arbitre des destinées de la France*
Aussitôt il voulut, pour fortifier sa puissance, faire avec le
Saint-Siège un traité ou concordat. Le cardinal Consalvi
le signa le i S juillet iSOi et le pape Pie VII le ratifia par
sa bulle Ecclesia Chrisfij en même temps que par son
bref Tarn multa^ il demandait leur démission à tous les
évoques titulaires des anciens sièges tant de France que
des pays annexés. Quelques-uns d'entr'eux ayant refusé
cette démission ou demandé des délais, le Pape par sa
bulle Qui Christi Domini anéantit tous les anciens sièges
épiscopaux et créa les nouveaux sièges stipulés dans le
concordat.
De ce nombre était celui de Tournai. Mais comme on
suivit pour la circonscription des diocèses, celledes dépar-
tements, ce nouveau diocèse eut les mêmes limites que le
départemcût de Jemmapes.
Le concordat ayant attribué au premier consul k nomi-
nation aux évéchés, Bonaparte choisit pwt remplir le
siège de Tournai, le chanoine Hirn, de Strasbourg, qui fut
sacré à Paris le 18 juillet 1802.
M. Charles conserva sa charge de vicaire-administrateur
jusqu'au 24 juillet 1802, c*est^-dire jusqu'après le sacre du
nouvel évéque. Il fut alors nommé par H. Van Easendonek,
et pour la troisième fois, vicaire de Saint-Jacques. On peut
juger par là combien il avait mérité la confiance de. ses
- lOB —
supérieurs, H surtout l'estime des habitants de lâ paroisse
de Saint* Jacques. Il est bien rare en elFet de voir un prêtre
appelé trois fois à exercer dans le même poste les foqetioos
sacerdotales.
Au sortir de la Terreur, le soin des âmes réclamait tous
les instants des ministres du Seigneur. Néanmoins
M. Charles trouva le temps d'écrire la relation de se&
missions à Anstaîng et à Annappes, et sa captivité tant à
Lille qu'à Douai. Il communiqua son manuscrit à MM.
Gosse, Haze et Van Hasendonck.
Esprit observateur et judicieux, il admirait la puissance
que le peuple français avait acquise par les victoires mul-
tipliées de Napoléon Bonaparte. II ne trouva dans ^histoire
d'autre fait analogue que la grandeur de l'ancienne Rome.
Pour lui les traits de ressemblance entre les deux empires
étaient frappants ; les causes de leurs progrès étaient les
mêmes aussi bien que leur mi^ion. Mais déjà il fait entre-
voir la ruine de la puissance des Français, si, comme les
Romains d'autrefois, ils s'écartent de la voie que leur a
tracée la Divine Providence, s'ils s*opposent aux desseins
de Dieu et persécutent rÉglise , qui est l'unique objet des
soins et de l'amour de Jésus-Christ, son fondateur. Quant
aux rapports de l'Église catholique avec Napoléon, il les
explique par ceux que Judas Machabée entretint avec les
Romains, peuple idolâtre. Telles sont les idées que
H. Charles développe dans son travail appelé Dîgitus Dei
(le doigt de Dieu) en s'appuyant sur Tautorilé des Écri-
tures et la doctrine de saint Augustin dans son traité de la
€ilé de Dieu. Il y joint aussi des réflexions sur sa situation
personnelle et sur la règle de conduite qu^il a dû tenir
pendant les mauvais jours de la révolution. Dans cet écrit,
que. nous publions plus loin, il nous donne une nouvelle
preuve de sa science^ de la justesse de ses vues, et surtout
— 504 —
de rënergîe de son caractère. Il ne craignait pas de prédire
la chute du colosse, lorsque tant d'autres osaient à peine
le regarder, s'ils ne se faisaient ses lâches adulateurs.
Arrive dans sa ville ëpiseopale le iO septembre iSOâ,
M^ Hirn avait été accueilli par le clergé et le peuple avec
une joie Indicible, un véritable enthousiasme. Il s'occupa
bientôt de l'organisation de son diocèse et s'entoura de
tous les renseignements qu*il put recueillir pour connaître
son clergé. M. Charles était un prêtre pieux et savant;
mais sa modestie le portait k se cacher. Il se contenta de
répondre brièvement aux questions posées par M^ Hirn
aux ecclésiastiques relativement aux fonctions qu'ils avaient
remplies avant ou pendant la révolution. Quelques mois
plus tard, le 25 juillet 1803, il écrivit au même prélat une
lettre dans laquelle il révèle une foi inébranlable et un
sincère mépris des biens créés, c Monseigneur, dit-il,
je suis originaire de la Suisse , permettez-moi d'user de
cette franchise et loyauté si naturelles k cette brave na-
tion. Je sais que Votre Grandeur n'a pas la connaissance
entière de mes souffrances depuis dix ans, qui ne seront
pas inutiles pour la future gloire, j*espère. Je ne demande
pas la récompense dans ce monde, comme le Juif; mais je
demande le pur nécessaire i cette vie mortelle. >
Lors de Térection des nouvelles paroisses du diocèse de
Tournai, en vertu du décret de Ms^ Hirn, du i6 octobre
1805, M. Charles fut nommé recteur à Aubechies, petite
localité près de Belœil.
Elle était bien difficile alors la mission des curés dans le
nouveau diocèse de Tournai ! Bien grande était leur entre-
prise I II ne s'agissait point seulement d'entretenir le champ
du Seigneur^ il fallait encore en arracher l'ivraie funeste,
que l'ennemi du salut y avait semée. Il fallait ranimer la
foi des peuples, créer dans leur cœur un nouvel amour
— 505 —
pour la religion , arrêter les scandales qui inondaient la
société, vivifier les mœurs publiques, changer , renouveler
la face des paroisses. Il fallait^ à l'exemple du bon Pasteur,
dont ils étaient les images et les représentants, pattre les
brebis, les faire reposer, chercher celles qui étaient per-
dues, relever celles qui étaient tombées, panser les plaies
de celles qui étaient blessées, fortifier celles qui étaient
faibles, conserver celles qui étaient fortes , et les conduire
toutes dans la droiture et la justice (1). Il fallait réorgani-
ser le culte catholique, pourvoir d'ornements et de vases
sacrés les temples chrétiens dépouillés par des pillards
sacrilèges , s'efforcer de recouvrer les biens ecclésiastiques
injustement retenus. 11 fallait en un mot réparer tous les
désastres qu'une persécution de dix années avait causés à
l'Église.
Le curé d'Aubechies avait entendu la voix de son évéque
qui avait dit à ses prêtres : < Que votre cœur ne se trouble
point h la vue de tant de travaux pénibles ; qu'il ne craigne
point; il était parti pour le poste qui lui avait été assigné,
bien décidé à s'acquitter de toutes les obligations de sa
chaîne > (2).
M. Charles n'avait connu que la pauvreté. Déjà en
i796, avant son incarcération, il s'était trouvé cdans l'im-
possibilité de se procurer les choses nécessaires, non point
(1) Voir le discours prononce par Mgr Him le 25 octobre 1803, dam
Téglise de Notre-Dame, lorsque les Ticaires-généraux, les chanoines de
la cathédrale, les trente-deux curés établis dans les justices de paix du
département de Jemmapes, et les recteurs nommés aux succursales des
deux cantons de Tournai, prêtèrent le serment énoncé à Tart. 6 du
concordat. — Inséré à la suite du décret sur la nouvelle organisation
du diocèse de Tournai, p. 238.
(2) Ib., p.241.
à toQ élit, mais sème à M TiefdeMrteqiiesiaslefeeoinni
de qaelqoes perwoncs, qui lui aTaieol donné ebaritaUe^
méat de Tergeat, il eût été ebligé ou de neadier oo d'exer-
eer an métier pour foiiroir k st sobsistaoce » (I). La dé-
leotion qa'ii subit k Lille et à Douai aeheTa de le rédoire
k la misère* Cest aa sortir de la prison, eommenoos TaToos
▼u plos baut, qu'il prononça ecs eoavageoses paroles : La
pauvreté est rbéritage qui me parait destiné iei-bas— je
Faecepte. > ())
Après le concordsti le goufei^^iement français laissa ,
pendant quelques années, aux habitants des communes où
des suecursaies avaient été établies, le soin d'assurer aux
Recteurs un traitement hennèle. Les paroissiens d'Aube-
chics négligèrent ce devoir , et M. Gamier, préfet du dé-
partement de Jemmapes, fut forcé de leur rappeler leurs
obligations k cet égard. La lettre qu'il écrivit an maire
Bourgeois, le 15 floréal an xii est remarquable.
• Jusqu'ici vous ne m'aves point encore adressé,
citoyen Maire , la délibération que le conseil municipal
de votre conunone aurait dû prendre en vertu de ma
circulaire du 5 floréal an xi, relativement au traitement
annuel k allouer au curé de votre succursale, ainsi qu'aux
frais d'acbat et d'entretien des objets nécessaires au eukc
de votre église. Cette négligence et cette insouciance
sur le sort des ministres du culte catholique l^alemeut
et canoniqucment institués ne peut plus trouver d'excuse,
lorsque Torganisation du diocèse est terminée depuis
longtemps, et que chaque commune dn département
jouit avec sécurité de l'excreice du culte de ses pères
(1) Dans sa supplique adressée aux membres du chapitre de Tournai
pour obtenir un béoéfice.
(2) V. p. 500.
— 507 —
ot de ttiniatres dignes de saconfiAoee. Le gouvernement
ne salariAnt que les curés des paroisses, il est naturel, il
est juste que les habitants des communes où il a été établi
des suceursales, et qui profitent de ee bienfait du gouver-
aemeoti contribuent suirant leurs moyens , pour assurer
un traitement honnête aux Recteurs qui leur ont été don-
nés, et fournir à leur église les objets nécessaires au culte
qui s'y pratique. Je vous charge donc de convoquer an
reçu de la présente, si fait n'a déjà été, le conseil munici-
pal de votre commune pour délibérer !• sur le traitement
annuel à allouer à votre Recteur ; 2"* sur les frais d'achat
et d'entretien, de^objets nécessaires au culte de votre église;
3" sur les moyens de faire face à ces dépenses. Si les rêve*
nus de vos biens communaux n'olFraîent pas une ressource
suffisante pour ces div^ s objets, le conseil municipal indi-
quera le mode qui lui paraîtra le plus convenable pour se
procurer les fonds indispensables pour ces dépenses an-
nuelles. Une augmentation proportionnelle i la contribu-
tion de chaque indiviçlu parait le plus facile, le plus juste
et le moins onéreux* Vous auret soin de le lui proposer.
Vous veiUerea à ce que tous les membres soient avertis
du jour et de l'heure de sa eonvocation, à ee qu'ils assistent
à la délibération, que les avis, s'ils sont partagés, soient
scrupuleusement énoncés , et que cette délibération soit
signée de tous les membres et transcrits sur les registres
de la commune. Voos m'en enverrea une expédition dan»
ment collationnée et certifiée, pour que Je la rende, s'il y a
Ueu, provîsoirefflent exécutoire, et que je Fadresse an gou»
vernement, qui devrait, comme je l'ai déjà marqné) l'avoir
reçue il y a près de aeitf mois.
Je ne doute pas que Cous les membres du conseil ne se
fassent un devoir de délibérer promptement et avec zèle
sur les trois objets dont il s'agit, objets d'autant plus sacrés
— 508 —
pour eux qu'ib concernent ce qu'ils ont de plus cher, la
conservation de leur foi, et l'entretien de leurs ministres et
de leur église. Je me flatte même que je n'aurai que des
éloges à donner à la bonne volonté dont ils auront fait
preuve en cette circonstance. Je vous rends personnellement
< responsable de l'exécution de la présente, et j'attends avant
la fin du mois la délibération qui doit avoir lieu à cet
^ard. GiRNiEa. »
Les habitants d'Aubechies se soumirent aux ordres du
préfet et firent & leur Recteur Un traitement établi « sur
la base de la contribution mobilière de la commune à
raison de quarante centimes par franc. » Le' maire qui
jouissait d'une grande fortune, vint aussi en aide à son
pasteur, et fit & l'église des dons considérables.
Celle-ci ne conserva pas longtemps les dons qu'elle avait
reçus. Pendant la nuit du Î8 au 19 décembre 1812, des
voleurs s'introduisirent par une fenêtre dans la sacristie,
arrachèrent la serrure de la porte qui s'ouvrait dans l'église
et forcèrent le tabernacle du maitre-autel. Ils enlevèrent le
saint-ciboire en argent, la boite aux saintes-huiles en
argent, le reliquaire de Saint-Laurent, en argent, un calice
en cuivre avec coupe, patène et cuiller en argent , plu-
sieurs ornements et six francs environ en monnaie dépo-
sés dans un tronc.
Ce crime sacrilège affligea profondément M. Charles. De
concert avec le Bureau des Mai^uillierS| il fit dresser un
procès-verbal par le maire-adjoint Stievenart. Voos igno-
rons si les recherches faites pour découvrir les coupables
furent couronnées de succès.
En 1815, le curé d'Aubechies reçut la mission d'admi-
nistrer la paroisse de Chapelle-à-Oie, en remplacement de
H* J.-B. Claees. Cette nouvelle charge lui imposait des
devoirs bien pénibles. Il était obligé chaque dimanche^ et
— 309 —
parfois pendant la semaine, de parcourir une distance d'en-
viron une lieue, par des chemins impraticables, pour célë-
.brer les divins offices.
M. Dugniolie, recteur de Tourpes , desservait alors la
'paroisse de Blicquy. Il lui eût été plus facile d'administrer
celle de Chapelle-à-Oie, contiguë à la sienne,^ et M. Charles
n'était éloigné de Blicquy que d'environ dix minutes. Celui-
ci proposa donc à l'Ordinaire une mutation. Elle ne fut
pas acceptée ; mais en 1815, M. Gattier fut nommé recteur
k Chapelle-à-Oie, M. Robette à Blicquy, et M. Chartes en-
voyé à Bruyelles dont la cure était vacante par la mort de
M. Delpeut6(1).
Dans quel triste état il trouva sa nouvelle paroisse! On
né pourrait plus de nos jours s'en faire une idée ; car son
zèle la transforma et ses successeurs ont continué son
œuvre. Nous devons citer surtout MM. J.-B. Maroquin,
actuellement curé de Frameries, et C.-L. Berte, aujour-
d'hui curé-doyen de Èoussu , dont le souvenir est encore
vivant dans les cœurs.
 l'arrivée de M. Charles à Bruyelles, soixante familles
étaient indigentes , les autres appartenaient à la classe
ouvrière (2). La fabrique dénuée de ressources pouvait
fournir à peine aux besoins journaliers du culte. L'instruc-
tion et l'éducation des enfants étaient complètement négli-
gées; il n'y avait point d'école. M. Charles ne se découra-
gea pas. Ayant reconnu dans lin jeune homme de sa pa-
(1) M. Delpeute, né à Mouscron (Flandre-Occidentale)^ mourut à
BruyeUes, le 15 janvier 1815, à Tâge d'environ soixante-quatorze ans.
{Archivée de la commune de Bruyelles),
(2) Extrait des suppliques de M. Charles, à Guillaume I*'^ roi des
Pays-Bas et au Ministre-Directeur du culte catholique, A Bruxelles.
BULLETINS T. XVI. 39
\
\
— 310 —
Toisse, le sieur François Allard, une grande aptitude pour
l'enseignement, il lut donna des leçons, et l'envoya suivre
les eours normaux, à Mons. Il le dirigea ensuite avec tant
d'habileté dans Texerciee de ses fonctions d'instituteur que
son école devint une des plus florissantes du Tournaisis.
C'est le témoignage qu'en rendirent les inspecteurs Lecoeq,
De Sébille et Cuvelier au roi des Pays-Bas, Guillaume l^'.
« Nous déclarons, écrivaient-ils, que M. Charles a formé
l'école deBruyelles, et que sans son zèle, cette école, qui est
une des premières de notre district et si nécessaire pour la
commune, n'aurait pas eu lieu ; nous ajoutons qu'il Fa
constamment surveillée jusqu'à ce jour (1). L'instituteur
même est son élève sous tous les rapports, et il est encore
son conducteur dans la bonne tenue de l'enseignement» (2).
Peu satisfait d'avoir doté sa paroisse d'une école, il
instruisit plusieurs jeunes gens qu'il crut appelés k l'état
ecclésiastique. MM. Eugène Chavalle, décédé curé d'Er-
haut en 1853, et Firmin Allard, aujourd'hui curé de Ville-
Pommerœul , ont été ses élèves. 11 discernait au reste
facilement les inclinations des enfants ; il semblait pénétrer
leur avenir. Ainsi il assura à M. Eugène Chavalle qu'il
serait prêtre ; il annonça en même temps k deux de ses
compagnons la profession qu'ils embrasseraient.
L& ne s'arrêtait pas son zèle pour l'instruction. Quoique
dépourvu des biens de la fortune, chargé de sa sœur
(1) En 1827.
(2) M. François Allard fat instituteur i BruyeUes pendant plus de
ipiarante ans. Il mourut le 3 novembre 1871, emportant dans la tombe
Jes regrets de tous ceux qui Tavaient connu.
— ZH —
Magdeleine, qui était souvent malade (i), accablé lui-mêmér
d'infirmités il trouvait encore le moyen de venir en aide
aux pauvres clercs. C'est ce que nous a rapporté un ecclé-
siastique de notre diocèse qui a recueilli ce fait de la bou-
che de M. Grimbel, ancien président du séminaire de
Tournai. On ne peut guère porter plus loin le zèle de l'en-
seignement, et sans aucun doute on peut appliquer au vé-
nérable curé de Bruyelles ces paroles des divines Ecritures r
« Ceux qiii auront enseigné aux autres la voie de la justice,
luiront comme des étoiles dans toute l'éternité (2). »
Instruire la jeunesse était pour M. Charles une véritable
satisfaction, et c'était la seule récréation qu'il se permît.
Depuis longtemps déjà retiré du monde, il ne sortait plus
de son presbytère que pour se rendre à l'église, ou visiter
les malades et les pauvres. Rentré chez lui, il se livrait
presque sans interruption à la prière et à la lecture des
auteurs ascétiques. Aussi a-t-on dit, et avec raison, qu'il
ressemblait aux anciens solitaires de la Thébaïde. Comme
eux il se distinguait par l'aménité de son caractère, sa douce
piété, et la simplicité de ses mœurs.
Cependant les infirmités qu'il avait contractées dans la
prison, le faisaient souffrir chaque jour davantage ; en outre
de grands déboires dom^esliques le minaient plus encore
que les douleurs corporelles. On ne saurait croire tout ce
qu'il endura dans les dernières années de sa vie. Néanmoins
son courage et sa patience ne se démentirent jamais. Alors,
comme autrefois au temps de la persécution, H montra la
même fermeté, la même sérénité d'esprit.
(1) Mai'ie-Magdeleine Charles née à Tournai, le 7 féTrier 17(^3,
mourut À Bruyelles, le 11 décembre 1827, vers cinq heures du soir.
(archives paroissiales de Bruyelles).
(2; Daniel XII. 3.
— 34» —
PeadanI l'été de 1835, seoUot ses forces diminuer,
M. Charles disait souvent i ceux qui venaient le visiter :
c Mes amis, mes bons amis, je tomberai avec les feuilles du
ehéneqoi ombrage notre chapelle. » Présageant done sa fin
prochaine, il vonlot faire son testament. Il n'avait, on le
sait, aucune fortune personnelle, mais sur son lit de mort,
son frère Dom Etienne lui avait confié trente mille francs
en vieille monnaie d*or« Celte somme devait être remise au
supérieur de l'abbaye de Cambron, si, comme ce bon reli*
gleux Tespérait, cette maison était un jour rétablie, ou bien
elle devait être employée en bonnes œuvres. M. Charles
voulut accomplir les dernières volontés de son frère. Par
un testament olographe « il l^ua tons ses biens aux pau-
vres de la paroisse de Saint*Jaeques à Tournai , aux
pauvres et à Téglise de firuyelles. » Quelques jours plus
tard s'entretenant de cet acte avec un ami, il assura qu'il
avait observé toutes les formalités prescrites par la loi
civile.
Les fêtes de la Toussaint étant arrivées, M. Charles les
célébra encore avec son peuple. Le il novembre, il conféra
le baptême à un nouveau- né ; mais il ne put inscrire le nom
de cet enfant dans les registres paroissiaux. La nuit sui-
vante, il eut une atteinte d'apoplexie. M. Wagnon, médecin
k Antoing, appelé en toute hâte, le trouva sans connais-
sance. M. le doyen Leclercq et M. le comte Albéric du
Chastel essayèrent le lendemain d'obtenir quelque réponse
aux questions qu'ils lui posèrent ; tous leurs efforts furent
inutiles. Enfin le 16 novembre, à neuf heures et demie du
soir, le vénérable curé de Bruyelles expira à l'âge de
soixante-dix-huit ans et trois mois. Le surlendemain, il fut
enterré dans le cimetière paroissial, derrière le chœur de
l'église.
Après la mort de M. Charles, on trouva un testament
— 513 -~
écrit de sa main, mais dépourvu de sa signature. A cause
de ce vice essentiel, cet acte fut invalidé. L'argenl remis par
Dom Etienne à son frère fut transporté chez M. Brébart,
notaire à Taîntegnies, et passa plus tard entre les mains
de MM. Baugniet de Bruxelles.
DIGITUS DEI
ou
PARALLÈLE DE L'EMPIRE ROMAIN AVEC L'EMPIRE
FRANÇAIS EN 1801.
Et audivit Judas nomen Romanorum, quia sunt
potentes viribus , et acquiescunt ad omnia
quœ postulantur ab eis, et quicumque accès-
serunt ad eos, statuerunt cum eis amicitfas.
Le nom des Romains fut alors connu de Judas •'
il sut qu^ils étaient puissants, toujours prêts
à accorder les demandes de ceux qui allaient
▼ers eux, et qu^ils avaient conclu des allian-
ces avec les peuples qui sMtaient venus
joindre à eux. I. Mach., c. 8/
I. Quelques-uns peut-être pourraient regarder avec d'au-
tres yeux que ceux de la foi, toute cette grande puissance
de l'empire Romain, dont l'Écriture fait ici la pompeuse
description, et s'étonner de ce que le Saint-Esprit ait ins-
piré à ses écrivains sacrés l'idée de représenter comme
quelque chose de grand, toutes les victoires de ces conqué-
rants du monde. C'est pourquoi il sera utile de faire remar-
quer, selon la doctrine de saint Augustin , sous quel point
— 314 —
de vue il faut envisager leur coodoite, leurs triomphes, et
rétablissement de leur empire sur les vastes ruines de tant
de royaumes qui lui ont été assujétis.
On couTient généralement qu'entre tous les anciens
peuples, le peuple Romain est celui qui attire le plus notre
attention et que son histoire fournît la partie la plus ex-
cellente de l'histoire ancienne. Aussi a-t-elle été de tout
temps l'objet des études des savants. Le gouvernement de
l'ancienne Rome a quelque chose de si beau et de si grand,
qu'il nous étonne, nous fixe, et nous fait rechercher avec
avidité les causes de ses progrès rapides et surprenants.
Voyons quelles ont été les mœurs de ces anciens Romains,
et pour quelle raison le vrai Dieu, qui tient en sa main tous
les sceptres de la terre, a daigné les assister, et élever leur
empire h un si haut degré de gloire^ de puissance et de
grandeur.
Il est vrai qu'ils immolaient des victimes aux démons,
et adoraient les faux dieux; mais aussi ils exerçaient la li-
béralité et l'hospitalité, qu'ils mettaient au nombre des plus
sublimes vertus, et n'étaient pas moins généreux qu'avides
de louanges. La gloire, bien plus que les grandes richesses,
était l'unique objet de leurs désirs^ Tunique mobile de leurs
actions. Regardant la servitude comme une honte et la do-
mination comme le plus beau titre de gloire, leurs premiers
travaux eurent pour objet l'indépendance de leur patrie,
qu'ils cherchèrent bientôt h rendre maîtresse des autres
nations.
C'est donc à Tamoùr de la liberté, puis à l'amour de la
domination et de la gloire, qu'il faut attribuer le grand
nombre d'actions brillantes qu'à faites le peuple Romain.
Sans doute l'amour de la louange des hommes est un
vice devant Dieu. Mais si l'homme ne vainc pas cette passion
par des actes d'une vraie piété, il vaut mieux du moins
— 315 —
qu'il la surmonte par cet amour de la gloire, parce que s'il
n'y a point de vertu à agir par ce principe, il n'y a pas au
moins tant de mal. Non quidem jam sanclij sed minus
turpes. Ainsi les Romains, ne connaissant pas la vraie
gloire, dont Dieu seul est la source, non-seulement ne
résistaient pas à ce désir de la célébrité, mais le regardant
comme une vertu et un bien très-utile à la république, ils
croyaient même devoir rallumer dans le cœur des autres.
C'est la raison pour laquelle, selon la réflexion de saint
Augustin, Dieu, qui ne doit pas leur procurer la vie éter-
nelle, uniquement réservée aux vrais fidèles, leur accordait
la récompense due aux vertus morales qu'ils pratiquaient,
c'est-à-dire la gloire passagère d'un empire florissant. C'était
la seule rémunération proportionnée à leurs vertus ; ils
n'avaient aucun sujet de se plaindre de la justice divine.
C'est donc avec les yeux de la foi qu'il faut lire tout ce
que l'bistoire nous raconte des bonnes qualités des Romains,
de leur grandeur, de leurs conquêtes et de leur puissance
si redoutable, et c'est avec cette lumière qu'il faut considé-
rer ces choses pour les juger conformément à la vérité des
saintes Écritures qui nous obligent à regarder comme un
néant toute la gloire des hommes, et à envisager toute la
pompe du siècle comme l'éclat passager d'une fleur qui
s'épanouit aux premiers rayons du soleil, pour se fermer et
disparaître à son déclin.
II. Un peuple nouveau, qui vient de surgir, va marcher
sur les traces du peuple-roi. Grand cooime lui, il sera rede-
vable de sa grandeur à ses vices, et le mélange de ses
imperfections humaines produira son illustration et ses
hauts faits.
Les empires actuels, après avoir longtemps subsisté avec
éclat, vont disparaître et leurs ruines n'en formeront qu'un
seul; vaste et sans bornes. Dieu veut constituer l'empire
— 5iG —
français et le rendre le premier et le plus illustre par sa
puissance et son étendue. Pour accomplir ce dessein et
punir en même temps les crimes énormes de plusieurs
peuples, il se sert de ces mêmes Français qui travaillent à
procurer l'avantage de leur patrie, dans la vue seule de la
gloire, et qui préfèrent généreusement son salut h leur
propre vie, cl h leur bien-être particulier.
Semblable en tout à l'empire Romain, Tempire Français,
comme nous venons de le dire, s*cst accru par la volonté
suprême de Celui qui dispose souverainement des royau-
mes. Dieu le rendit si florissaut parce qu'il avait résolu de
punir les autres puissances qui avaient abusé de leur bon-
heur. C'était pour exercer sa terrible vengeance sur les
peuples et sur les rois, pour punir dans les uns la ligue
impie que la plupart des gouvernements de l'Europe ve-
naient de former contre le Seigneur et son Christ^ et dans
les autres, l'immoralité, l'indifférence et l'impiété, qui pro-
voquèrent ces funestes entreprises des puissances humaines,
sur l'autorité de Dieu et de son Église. Car on ne doit pas
s'aveugler sur les causes qui ont allumé la colère du Très-
Haut; malgré tant de leçons évidentes, elles durent encore
dans leurs effets.
Nous ne citerons que l'Autriche, qui, après avoir donné
le signal des funestes innovations qui ont bouleversé la
France et tant d'autres états de l'Europe, a du se con-
vaincre que l'on n'attaque guères la constitution de l'Église,
sans ébranler les constitutions politiques et les fondements
des états« (1)
(l)7M. •Charles fait ici allusion à la persécution de Joseph II con-
tre l*Église catholique quHl voulait rendre vassale de l'État.
— 3i7 —
La sagesse mondaine ae voit que ToUvrage de rfaomilie
dans ces épouvantables catastrophes, qui, en si peu de temps,
ontcliangéla face politique de l'Europe; elle méeonnalt
le principe et le modérateur suprême des événements^
accusant de ces scènes afifj^euses les agents secondaires qui
n'en sont que les instrunoents» La foi au contraire regardé
d'un œil tranquille ces horribles désastres; elle contemple,
non sans émotion, mais sans étonnement , eet amas dé
trdnes> de couronnes, de sceptres brisés, que Celui qui dis**
pense la puissance et les victoires, a foudroyés, pour Tac-
complissemei^lt de ses desseins.
III. Le Seigneur ne fait point toujours de ces miracles
qui étonnent les plus grands impies ; il .punit souvent ici-
bas les crimes les plus énormes par le silence et l'impunité*
Les hommes orgueilleux et insensibles aux menaces des
maux à venir ne regardent point le silence de Bleu comme
un châtiment pour eux. Tout ce qui contribue à les aiFer^
mir dans leur fausse sécurité présente leur parait doux ; ils
sont contents, pourvu qu^'ils ne soient point troublés dans
la jouissance du fruit de leurs crimes, ne voulant jamais
penser à l'effroyable réveil de cet assoupissement. Le Sei«
gneur se tait et les hommes s'imaginent qu'il approuve ou
tolère tout ce qu'il ne châtie pas présentement; mais grande
est leur erreur. Ils connaîtront trop tard combien il leui^
eût été plus avantageux que Dieu eût tonné du haut du Ciel
pour les effrayer salutairement par quelque punition sen-
sible^ que de les avoir laissés dans la paix de leur propre
iniquité*
Il n'y a'done rien de plus extravagant que l'orgueil. Pins
l'homme s'élève en lui-même, plus il croit en folie, et
s'éloigne ôfi plus en plus de la vraie sagesse, qui consiste
à se mépriser autant soi-même que l'on reconnaît Dieu
grand et élevé au-dessus de toutes les créatures. Mais quelle
Bulletins t. xvi. 40
— 318 —
«^ donc la cause de Taveuglement de ces hommes qui les
fait regarder comme extravagants par tous ceux qui ont
quelque lumière d'esprit et quelque sagesse? C'est sans
doute parce qu'ils n'ont trouvé aucune résistance h com-
mettre tant d'excès de cruauté dans l'Église, et tant de pro-
fanations par lesquelles ils se sont moqués de la sainteté
et de la grandeur de Dieu. Étrange raisonnement, mais
très-digne d'un impie abandonné h l'aveuglement de son
propre cœur I Ce qui doit précisément les (aire trembler
est ce qui les rend plus insolents. Le silence de Dieu, qui
livre son Église pour quelque temps à la peine due à ses
crimes, leur fait croire qu'ils peuvent tout, parce que Dieu
ne s'oppose pas à leur fureur. Ils se persuadent déji que toute
la nature est soumise à leurs lois, parce que ceux qui ap-
partenaient au Seigneur de tout l'Univers, leur sont assu-
jétis, et qu'ils ont pu fouler aux pieds la sainteté du Sanc-
tuaire. Ils s'imaginent par là avoir vaincu en quelque sorte
Dieu lui-même et être plus puissants que lui. Aveugles et
malheureux qui prennent pour marques de grandeur et de
puissance ce qu[ est la preuve de leur réprobation ! Car la
Divinité les laisse agir de la sorte parce qu'elle les a en-
tièrement abandonnés. Ils sont comme un malade désespéré
que le médecin livre & sa propre fantaisie, et qui avance d'au-
tant plus sa mort que nul ne s'oppose à ses derniers et funestes
désirs. Que ce mystère de la conduite rigoureuse de Dieu
envers les méchants est peu compris par la plupart des
hommes ! On envie souvent cet état de mort sans le con-
naître; ou regarde comme puissants ces hommes superbes,
et l'on ignore que ce sont des victimes couronnées de fleurs,
parées pour quelque temps , qui doivent être immolées
éternellement à la divine justice.
lY. On voit tous les jours les méchants et les ennemis
jie la piété triompher des plus grands serviteurs de Dieu.
— 3i9 —
Les prêtres ont péri en masse : les uns noyés dans les fleu*^
ves, les autres exécutés par le glaive de la guillotine ^
ceux-ci (et je me. sers de l'expression de dignes représen-
tants des Cinq-Cents que de tels jugements révoltaient)
judiciairement tués par les arrêts de mort de la commission
militaire ; ceux-là assotaimés comme des bêtes fauves par
des scélérats qui assouvissaient sur eux leur rage. Est-il
rien de plus frappant que la mort violente de tant de dis-
ciples du Christ, qu'ils ont endurée pour avoir généreuse-
ment refusé d'abandonner cette religion sainte, dans la con-
trée de l'Europe naguères la plus renommée pour son atta-
chement au christianisme ? Je ne finirais point si je voulais
rapporter tous les genres de supplices, et les vexations aux-
quelles ils ont été en butte... Je puis dire avec le poète de
Mantoue :
Et quorum pars magna fui.
Mais répétons avec le Sage : « Malheur aux nations qui
se laissent séduire par les impies; elles seront bientôt
ébranlées jusque dans leurs fondements ! > et disons avec
l'Âpôtre, en adorant la profondeur de la sagesse et de la
conduite de Dieu : « Que vos jugements , Seigneur, sont
incompréhensibles, que vos voies sont impénétrables à toute
autre lumière qu'à celle de votre Esprit-Saint ! Cet Esprit
nous assure par la bouche de votre prophète que vous êtes
toujours juste et que votre jugement est toujours très-
équitable. »
Cette horrible persécution contre le culte sacré et la
sainte Religion est l'effet déplorable du renversement de
l'esprit des hommes. Se voyant élevés en dignité et en
autorité au-dessus des autres, ils prennent pour règle de
leur conduite leur volonté et l'emportement de leurs pas-
sions, sans examiner si la raison préside à leurs actions et
-- 520 —
k lesfs pensées, et si ceux qa'ils chargent de toos le poids
de leur fureur sont coupables on innocents.
Dieq connait les raisons de sa conduite toujours adora-
ble, lorsqu'il Aie tout d'un coup k son peuple Tezercice du
eolte public, et qu'il donne par là à tons les hommes
d*iQiqnltë l'oeeasion de se produire et de s'ëlever de tous
cAtés contre lui. Jamais il ne prouve d'une manière plus
éf idente que ses jugements surpassent toutes nos pensées,
'qu'il est responsable h lui seul des effets si surprenants de
sa justice, et qu'il ne nous appartient point de juger par
nos faibles lumières de tout ce qui est fondé sur cette rai-
son suprême et inaccessible h l'esprit humain. En cette cir-
constance le Seigneur anéantit l'homme et humilie infini-
ment tous les faux raisonnements de son orgueil, qui, après
avoir renversé l'ordre dans un cœur, le porte à mettre la
confusion partout.
y. Qae dire de cette politique qui fait plier et boiter de
deux eôtéS) pour me servir d'une expression de l'Ëcritnre,
en se donnant h Dieu et au monde, selon qu'il y a perte ou
gain, il s'attacher à l'un ou l'autre de ces deux maîtres si
différents ? Elle est pernicieuse et damnable. C'est là pro-
prement le caractère de ceux qui n'ont point de religion ,
ou qui font servir la religion à leurs intérêts particu-
liers, au lieu de faire le sacrifice de leurs intérêts à
cette religion qui doîl être l'unique règle de leur conduite.
Mais que cette divine théologie a toujours été peu comprise
et encore moins goûtée ! Cependant peut-on oier qu'elle
soit capable d^affermir le cœur et de le rendre invincible à
tous les efforts des plus rudes persécutions? Car si on regar-
dait ces souffrances, qu'on soit juste ou pécheur, comme
des preuves de la miséricorde de Dieu envers nous, qui pour-
rait se plaindre ou s'abandonner au murmure de ce qu'il
veut faire grâce à ses serviteurs? Nous sommes tous des
— 321 —
malades, et nou9 sdmmes dans une profonde ignorance de
nos maladies et des remèdes les plus efficaces pour les
guërir. Laissons faire le médecin Tout-Puissant, qui con-
dqU notre corps et notre âme, le germe et les causes de
nos maladies, et dont la radin est d'autant plus salutaire
que la douleur qu'elle provoque est plus aiguë. Malheur à
eeux qui ne sentent point les coups de cette main favorable
et bienfaisante ! Malheur à ceux qui en les sentant, repous-
sent la main avec murmure, et refusent avec opiniâtreté
d'accepter la correction.
VI. Du grand nombre de crimes qui se sont commis
depuis longtemps dans TÉglise, il faut conclure que Dieu
est irrité contre nous, puisqu'il permet à nos ennemis de^
nous persécuter et de profaner les temples et les objetjs con-
sacrés à son culte. Mais ceux qui se prévalent ridiculement
du pouvoir que Dieu leur donne pour punir les péchés des
fidèles, comme s'ils ne l'avaient pas reçu de lui , ont perdu
toute lumière de l'esprit. Car il n'est point absolument
nécessaire d'être dans l'Église pour en juger de la sorte ; la
lumière de la raison doit leur suffire pour les détromper de
leur sotte vanité. Ils doivent savoir ces hommes , que ce
mépris auquel Dieu a permis récemment que sa demeure
fâl exposée^ est un effet de sa juste indignation contre les
crimes des catholiques.
Cependant les malheurs causés par la révolution fran-
çaise sont arrivés non pour perdre, mais pou¥ châtier
l'Église, car Dieu signale sa miséricorde envers les pécheurs,
en les retirant le plus tôt de ce monde. Le Seigneur n'agît
pas à notre égard comme envers les infidèles, qu'il souffre
avec patience, se résen'ant de les punir dans la plénitude de
leurs péchés lorsque le jour du jugement sera arrivé; il
n'attend pas de même pour nous punir que la mesure de
nos iniquités' soit comblée. Ainsi il ne retire jamais de nous
— 3M —
sa miscricorde, et tout en affligeant de manz son Église
pour la châtier, il ne l'abandonne pas.
Persuadons-nous donc bien que si la terre a été naguè-
res agitée par toutes ces guerres, tous ces combats et tous
ces bouleyersenients des puissances, qui s'éloignent du vrai
Dieu ou Tabandonnent , tout s'est fait par rapport aux
catholiques qui sont le vrai peuple de Dieu, attaché à sa
sainte loi et i la défense de sa gloire. Ces mouvements
extraordinaires, ces convulsions et ces secousses violentes
qui ébranlent si souvent les plus grands états, sont mus et
causés par des ressorts bien différents de ceux que les yeux
de la politique et de la philosophie du siècle 7 croient dé-
couvrir. Occupés h rechercher les causes secondes des évé-
nements, ils négligent de remonter à la véritable origine,
qui est Dieu, dont les desseins de miséricorde ou de justice
à l'égard des différents peuples, sont la cause première de
tant de grandes agitations.
Il faut par conséquent être intimement convaincu que
Dieu fait tout dans le monde par rapport et dans l'intérêt
de son Église, qui est l'unique objet de ses soins et de son
amour, et dans l'intérêt de ses élus, qui, dans l'adversité ou la
prospérité, dans la gloire ou les opprobres, ne cessent d'être
attachés à ses saints préceptes et se tiennent prêts à toute
heure à mourir pour leur sainte religion. La multitude des
infidèles et des pseudo-catholiques ne pourra jamais empê-
cher Dieu d'avoir constamment les yeux fixés sur son Église
et sur le petit nombre de ceux qui lui sont sincèrement
attachés. Une infinité d'ennemis cherchent sans cesse à
traverser leur salut, et tandis que les peuples et les poten-
tats de la terre se battent et se renversent pour s'assurer la
possession de quelques provinces, tandis qu'ils font ressentir
de temps en temps à ces âmes justes la dureté ou l'injustice
de leur ambition, tandis que la cupidité, la jalousie et toutes
— 523 —
les passions humaines produisent autour de ce petit cercle
de tidèles des destructions et des revers qui étonnent et
appauvrissent les nations , seuls les justes demeurent
fermes et inébranlables, toujours attachés à Dieu , toujours
prêts à donner leur vie pour la défense de TÉglise, toujours
immuables dans la charité et L'amour de la vérité. Paisi-
bles au milieu des troubles dont ils sont environnés , cal-
mes dans la tempête qui les menacent, humbles en quel-
qu'état qu'ils se trouvent , dans l'affliction ou la joie , ils ne
cessent de se confier en la- bonté et en la miséricorde de
Celui qui soutient son Église d'une manière si visible.
C'est cette confiance qui soutientjles serviteurs de Dieu
d'une manière admirable pendant cette vie, et les empoche
de s'affaiblir dans les tourments. Qu'il est consolant de
mourir pour la religion ! que Famertume de la mort la
plus cruelle devient douce au chréticu]^lorsqu'il envisage la
récompense infinie qui l'attend pour ses travaux et ses
souffrances. Nos persécuteurs sont plus tourmentés que
nous^ quand ils se sentent vaincus malgré tous les efforts
de leur puissance.
VII. Tous les jours la fourberie suggère aux plus vils
scélérats des accusations odieuses à l'égard des hommes qui
se distinguent par leur zèle pour la loi de Dieu et la paix de
l'état. Nous sommes ainsi des monuments vivants de l'in-
justice qu'ont soufferte et ne cesseront de souffrir les ser-
viteurs de Dieu. L'exécrable politique de ces calomniateurs
est d'affecter une fidélité sans bornes envers l'autorité, alors
même qu'ils la sapent, et de feindre de souffrir une grande
oppression de la part de l'Église, tandis qu'ils travaillent
à la détruire en la personne de ses ministres.
Qui ne croirait pas à les entendre qu'on les dépouille de
leur autorité, pour l'usurper? qui ne les prendrait pas eux-
mêmes pour les plus fidèles serviteurs de l'autorité et les
— 324 —
plus sineèrement attachés aux grands intérêts de la Natioa?
Mais si l'on sonde leur cœur, si l'on déchire le yeile et le
manteau dont ils cherchent à couvrir leurs fourberies, on
verra que les vrais |mobiles de leurs actions, est la perte
des ministres du Seigneur, qui paraissent un obstacle à leurs
desseins ambitieux. Ainsi il faut que la vraie Église périsse,
selon l'horrible raisonnement de ces scélérats , parce qn^l
est impossible, disent-ils, qu'il y ait aucune paix dans TËtâl
tant que les prêtres vivent. Si Ton est étonné de cet étrange
raisonnement, il semble qu'on ne doit pas l'être moins de
ce qu'une autorité, qui n'a par elle-même aucune conuaîs-
^ance des vrais sentiments d'un ministre du culte catholi-
que, se rende tottt-i-coup à ce témoignage de ces ennemis,
et entreprenne, sans s'informer davantage de la vérité des
faits, de les détenir dans les cachots et l'exil l'espace de
deux ans (1). Nul ne l'approche pour lui donner un conseil
salutaire. On croit même faire chose agréable à l'autorité,
en s'abstenant de la contredire, et l'on regarde comme un
effet du respect qui lui est dâ, d'admettre ses principes et
d'imiter sa conduite envers des citoyens que leur piété
envers Dieu exposetoujours à la fureur des infidèles, et à
la malveillance des faux catholiques. Malheureuse retenue
et faux respect qui ne sont capables^ que de perpétuer la
division, comme l'avenir nous le fera voir !
Les impies étendent la main contre l'Église du Seigneur
et menacent de l'anéantir, et les prêtres du Très-Haut é(en*>
dent aussi leurs mains vers le Ciel , mais pour invoquer le
bras du Tout-Puissant, du Maître suprême de cette Église
impérissable contre laquelle ils s'insurgent et blasphèment.
Qui l'emportera de ces scélérats qui se glorifient insolèin-
(1) M. Charles fait ici allusion i sa détentioD.
— 525 —
sient de leur force humaine, ou de ces prêtres qui s'Iiumir^
lient profondément dans la vue de leur faiblesse ? Ce sera
sans aucun doute rhumilité qui triomphera de Torgueit^
ce sera l'ardente prière des saints ministres du Dieu d'Israël
i}ui abaissera la fierté, et rendra inutiles toutes lesmiena*
ces de leurs ennemis.
VIII. Quant à la conduite des puissances étrangères et
des ministre.s catholiques envers la France et l'autorité
française , elle peut se justifier par les mêmes motifs qui
ont engagé Judas à députer vers les Romains. Son but:
était de secouer le joug des Grecs qui réduisaient en servi-
tude le royaume d'Israël.
Certes, si la couduite des catholiques qui se soumirent
aux autorités que la France, dans son aveuglement, s'était
données, si celle de Judas et des siens n'est point tout-à-
fait excusable, il faut du moins tenir compte de leur zèle à
CCS hommes qui cherchèrent, par tous les moyens , de pro-
téger les faibles et de conserver la foi du vrai Dieu parmi le
peuple. Tel fut aussi le principal motif de la conduite de&
ministres catholiques en France au commencement du
19"" siècle. Car bien qu'ils eussent une parfaite oonfi^ance
en Dieu, ainsi qu'ils l'ont fait voir dans toutes les épreuves
de leur mission, où leurs ouvres principales furent la foi ,
le jeûne et la prière, Dieu ne leur défendait pas toujours
d'user des moyens humains poui* se garantir de la violence
des infidèles, pourvu néanmoins que ces moyens n^eussent
rien de contraire à sa [sainte loi, et qu'ils fussent persiuadés
qu'ils étaient insuffisants pour les défendre ,. si. Dieu ne
les fiiisait tourner à cette 60. Telles étaient les pensées et
l'opinion des puissances et des ministres catholiques dans
ces circonstances. Ils regardèrent probablement ce grand
pouvoir des Français comme un moyen que Dieu leur
offrait pour mettre fine la persécution subie par les infidileS;^
BULLETINS T, XVh 41
— 326 —
de même que Judas avait cm trouver dans la puissance
Romaine un remède contre l'oppression dont ks rois de
Syrie accablaient ses sujets.
H y a pour les ministres du Seigneur une sainte dissimu-
lation et un pieux déguisement très-dignes de la parfaite
charité des vrais chrétiens, c'est d'agir avec nos frères et
nos plus cruels ennemis , lorsqu'ils nous ont outragés ,
comme slls ne violaient point h notre égard la charité
chrétienne; c'est de leur prouver par la douceur de notre
eonduite, et par le zèle à les servir , qu'ils sont demeurés
vis-à-vis de nous dans les devoirs de l'amitié; c'est de nous
dissimuler à nous-mêmes tous les sujets qu'ils nous don-
nent de penser mal de leur conduite, d'oublier les injures
dont ils nous abreuvent, pour songer au grand bien que
nous leur procurons par notre patience et notre aménité.
Cette dissimulation réfléchie et raisonnée qui nait d'un
grand fonds de sincérité chrétienne, est bien digne des en-
fants du Père céleste, qui, quoiqu'outragé tous les jours par
les blasphèmes des hommes, ne cesse point de faire luire
son soleil brillant et fécondateur sur les impies et sur les
justes. Dans sa bouté infiuie,il invite longtemps, par un ex-
cès de patience, ses ennemis à le reconnaître, et leur donné
enfin, comme à saint Paul, la lumière dont ils ont besoid
pour connaître leur égarement et les comble de, ses grâces.
Que les enfants de lumière ne soient dune pas moins
prudents que les enfants du siècle ; et si J.-C. a proposé à
ses disciples la prudence de l'économe infidèle pour les
exhorter à se faire des amis dans le Ciel par le bon usage
des richesses de la terre, qu'il nous soit permis de proposer
aussi la sagesse des puissances catholiques et de ses minis-
tres sacrés, qui ont la force .de dissimuler les injures pour
venir à bout de leurs desseins, afin qu'usant à notre tour
jd'une plus forte dissimulation, fondée sur une vraie charité,
— 327 —
nous ne songions qu*au grand but que nous devons lou»
avoir de nous sauver et de sauver avec nous nos enne-
mis, par la fermeté de notre douceur invincible à tous le»
outrages.
IX. La patience à tout souffrir est donc recommandée
dans les circonstances actuelles aux ministres du Très-
Haut. Jamais au reste les prélres ne se sont peut-être trou-
vés dans une position plus honorable aux yeux du Ciel
et de la Terre. Un auteur qui a donné aux législateurs de
tous les gouvernements des leçons dont on a si mal profité^
Montesquieu a dit : c La 'prospérité de la religion est diffé-
rente de celle des empires : les humiliations de rÉglise^
sa dispersion, la destruction de ses temples^ les souffran-
ces de ses martyrs sont le temps de sa gloire (i). Ce célè-
bre écrivain croyait écrire Fhistoire des siècles passés
et effacés de la mémoire des hommes ; il ne prévoyait
pas qu'une réflexion , inspirée par son génie observa-
teur , deviendrait l'histoire fidèle du siècle où il est mort,
et du pays qui Tavait vu naître. Quand tout parle des
malheurs et des injustices qu'ont essuyés en France les
ministres de la religion, eux seuls ne doivent point en par-
ler. Leur bouche ne doit s'ouvrir que pour porter des pa-
roles de consolation, de douceur et de paix. Dans tout ce
qui les intéresse, il faut qu'ils s'enveloppent dans ce noble
silence qui sied si bien à l'innocence et à la vertu. Tout
entiers aux autres, il faut qu'ils s'oublient eux-mêmes.
Tous leurs sentiments doivent exprimer ce caractère de
force, de simplicité et de calme qui est Timage de la reli-
gion qu'ils professent. Ils doivent par leur conduite rendre
(I) Grandeur et décadence des Romains, ch. 22,
— 1» —
«ette relighm -aimable à ceux qui «oot ea le ifMllietir de le
méeennaltre, et respectable à «oeux-là mêmee qui l'ont oa-
tragée. Pourquoi conseryeraicfil^ils «des TefiaenLimeatis ? Ils
n'ont éié persécutes que par ceu^xquî ne les eonnaîasaient
pas. Le moment n'est pas éloigné où on leur rendra la jus-
tice qu'ils ont droit d'attendre* •Commentée permettraîenC-
ils de parler détours propres malheurs, lorsque leurs paro-
les s'adresseraient peut-être k un père, k nne mère, i une
épouse qui pleurent encore la fin tragique des objets lea
plus ehers de leur tendresse? Comment oseraient-ils re-
gretter l'aisance et l'opulence qu'ils ont perdue, en contem-
plant la ruioe de tant de familles dépouillées des héritages
qu'elles avaient reçus d'uoe' longue suite d'aneétres , et
qu'elles croyaient pouvorr transmettre i leurs descendants?
La pitié| ce sentiment si doux et si consolateur, lorsqu'elle
a pour motif les pertes du cœur, ne sert qu'à dégrader
celui qui en est l'objet, lorsqu'elle n'est excitée par la perte
des avantages de la fortune. Une âme forte et eourageuse
s'indigne de ce qu'on ne la juge pas capable de lutter avec
l'adversité ; on n'est supérieur i l'injustiee que quand on
ne daigne pas s'en plaindre.
Une Providence sévère s'est appesantie sur la France
entière. Sa main impitoyable a brisé avec fracas tout ce
que le temps, la puissance, la grandeur et la gloire offraient
de plus imposant & l'admiration des hommes. Elle a voulu,
par cette terrible leçon, nous apprendre à ne point confier
notre bonheur aux caprices des inatitotions humaines ou
aux vicissitudes de la fortune. Elle a voulu détacher nos
affections d'une terre changeante et mobile, et élever nos
pensées vers un ciel immuable et éternel. Puisse cette
grande leçon servira notre instruction et à celle des géné-
rations qui doivent nous suivre, et qu*il ne soit pas dit des
Français ce que Tacite a dit des Romains de son siècle ;
— 329 —
« Jamais 1« Ciel ne châtia un grand peuple d'une manière
pl(H affreuse, ni plus méritée, et ne montra plus manifeste-
ment qu'il ne voulait pas veiller k notre tranquillité, mais
nous punir. >» (i)
LETTRES
De M. Charlea à aon frère Dom Etienne,
I.
Carissihe ,
Eadem occasione data do responsum, Peouniam suflS-
cientem usquenunc habeo in Scotia (i), Equidem sermo
perpetuus et ubique de proxima libertate datur, at omnes
hi sermones quos conferunt omnes cives ad invicem non
efficiunt llbertatem, at vcro potestas et voluntas. Neocom-
tnissarius civis François (5) mihi petenti vîam libertatis res-
pondit : Pete; sed non adjunxit : Et dabitur. Snm tamen
consilium et auxilium a Domino Despret(4)petilurus.Multum
speramus; sed sicut in sainte nostra peragenda , spei addi-
mus prudentes timorem* Fortes simus , viriliter agamus.
Ecquid ! Omnia ad Dei gloriam et nostram salutem.
np«|^
(1) Hist. Rom. 1. 1^ c. 3.
(2] Scotia, M. Charles déiigne boub ce nom la prison des Écossais.
(3) Voir sur le commissaire Fktinçois le chap. YI de la Biographie
de M. Charles, p. 69.
(4) M. Despret était un aTOcat distingué de Bouai, Voir la Biographie
d9 M. Charles, ib. p. 66.
— 330 —
Primo terruit animum tuus profectus Atbcnas (i).
Ultra maria te deporlandum esse exislimabam. At terror
evanuit cum îoleilexi Athenas parvas, Atbam urbem* (2).
Cum peregrinator habeberis in bas omnes regîones , precor
ut reeolligas peragrationem luam, memorans quae videris
rara , eztraordinaria , praesertim ultra Mootes (3), qaas
plngas pauci peragravère. Domious Seiilier (4) easdem
peragrat regîooes , ex Scotîa profectus in Montes; sedesC
peregrinator cum sequcla,
Salutem dat
Nolus in Scotia et ultra.
II.
f
Carissihe,
Hacto esto animo. Dolens tibi annuucio rem esse ia
statu republicano , ut presbyter sit odiosus et praesertim
Belgicus. Nullus civis pro prtssbylero loqui auderet. Socs
mea brevi certa erit : exportatio. Duplex assignatur. Prima
in Rupefortium (S), et bine in insulam Cayenne Africae (G),
(1) jiihenaê, Athènes, capitale de la Grèce.
(2) Athenas parvoê, Athum. Ath, Yille da Hainaut, à 5 lieaes enyi-
ron de Moiu.
(3) Montée, Sons, chef-lieu de la proYince de Hainaut.
(4) M. Seiilier, prêtre attaché i Tégliae de Saint-Quentinf i Tournai,
fat fuiillë à Bruxelles. V. plus haut, p. 64.
(5) Ruptrforiium. Rochefort, i Tembouchure de la Charente.
(6) Cayenne appartient a TAniérique, et non à TAfrique.
— 331 —
et îlla reservatur insermentatis (i) presbyterts Belgicis ;
altéra in regionem trans Rbenum (â); et haec reservatur
aermeutalis (3). Neseio quomodo eviiare alterutram. Non
mîrandum quodegosim e primis, absqne consiliis derelictus
ab omnibus sociis. Si exporter, spero transire per Tomacum,
ubi res melius quam potero componam. Video nunc quod
unuin tantum médium esset différend! exilium ; et illud
erat sese abscondere ab omni tum publica, tum privata
functione remotum. Aliter evenit ; sic Deo placuit; ejus
▼olunti^s compléta sit. Vos amplector commendans animom
vestris precibus.
Frater Charles. .
In Scotia U X^ i797 .
III.
Cârusihe,
Non sine satisfactione de yesira sanitate accepi nuntium.
Dueentas hostias accepi. Totidem, data oecasione, mittere
gratum feceris. — Sacerdotes, et quidem ctiam intrus i,
hic cohabitant. Domus Scotorum Arcae Noemi aut turri
Babylonis compara nda, sive potius sagenae missae in mare,
quae quum compléta erit, quid fiet ignoramus, quum pi$ca-
tores nostri non sint Apostoli.
(1) Inêêrmeniatiê^l] s'agit des prêtres qui avaient refusé de jurer
fidélité i la Constitution civile du clergé.
(2) Trans Rhenum, surtout en Westphalie.
(3) S^rmeniaiis. On appelait ainsi les prêtres qui avaient juré
fidélité à la Constitution civile du clergé. ^
— 352 —
Episcopi (i)t abbales, decani, pastores, vicarii, cauonioi,
mouacki, Capuciniy RecoUetti, Domioicani, Carmelitae
uUriusque speciei , Carlhusiaui , BrIgittiDi , ioier qoos
priores, reccptores, etc., etc. , nobiscum incolunC Seotiam.
Episcopum Claudium Primat (3), primatum tenenteoii eobia
mitlit coelum tcI tartarus. Quid plara? Vos salutat.
Filius prudenliae io Scotia.
/nScotfa22«86^i798.
IV,
Carissihb ,
Utsitis bene valentes, velim. Spes nostra exitum et ter-*
minum attingere videtur. Initium anDii799 nos liberos
videbit, favente Providentia divina, quae suoa noQ relinquit
orphanos. Mittes 400 hostias,..
Audisti forte de deportatione activa Belgamm^'presbyte-
rorum ; sic est » transienint permultj (numéro dpcenti ! ),
•«•■
(1) y. plitf haut, p. 63.
(2) Clauda-François-llarie Primat, ne à Lyon en 1^47, ancien ora-
torien, curé de Saipt- Jacques, i Douai, fut éla^ le 20mars 1791, évèque
constitutionnel duITord. Il fut sacré a Paris le 10 avril 1791, et installé
i Cambrai, le 17 du même mois. C*était un homme de mœurs honnêtes,
nais jansénistjB^et ambitieux. A la fin de 1796, il fut tranaCéré i Perd-
ché de Rhône-et-Loire (Lyon). Ce fut sous ce titre qaUl se déaùft nm
1801 . Nommé alors archoTêque de Toulouse, il mpnnit ep celte der-
nière ville le 10 octobre 1816.«V. La Glat. Cameracum ChrUtianum^
Introduction,LXn,>t'pp. 78 et 409.
— 33S —
iatcr quos pastores et vicarii teadentes ia insulam Oceani,
Radim (i).
Addictissimus frater.
/nScotfo 17 9&^»M 798.
V.
Carissime ,
Sempervestri meinor, tempore passionis rigidae, praece-
denti faustiorem annum spero, Gonfido , sequens beatum
Paulum qucm citas , etJ.-G. quem adoro, ad summum
felicitatis' pervenire^ forte cltius quam existimo. Flagella
mihi usque nunc dulciora, Verberet manus Dei, si aliter
obtineri nou possitsalus mea. Ghristianus es, et nos; Ga-
thollcus es, et nos; Apostolicus, et nos. — Tandem cum
dolore te certlorem facio inter destinâtes ad deportalionem
in Rupifortium, portum maris Oceani^ et forte salutis, jam-
que peregrinantes, tum hominum, tum aeris injuriis ex-
positos, inter multos alios, esse Dominos Barbieux , Tor-
nacensem , et Lamotte , ex Marquain. Forte eos propius
sequemur. Fiat seeundum voluntatem Dei. Omnia ad ejus
gloriam et ad nostram salutem.
Plura alia circa presbyteros Belgicos omitto, utpote
nimis tristia, Domus enim Scotorum facta est nosocomium
incarceratorum. Plures aegrotantur; plurimi decumbunt.
Adhuc sto gratiâ Dei.
Ad revisum sive in hoc, sive in altero sacculo,
Gharles.
In Scotiai^Jan. 1799.
(1) Radim, Uîle deRhé, dont on fait mention a plusieurs reprises,
est située près des côtes de la Saintonge,
Bulletins t. xyi. 42
^ S34 —
VI.
Camssime ,
Vobis , fratri sororiqoe, imprimis salukem dîco. Adve-
nit hors : sors communis DD. Barbieuz et Lamotte mihi
aoQUDciata est. Consolaberîs sororem el eî noQ adimes
omnem spem me semel amplectandi. Quod ad me, rogo vos
jugiter Deum preeari pro me, ne deficiat nostra fides. Vel-
lem jam attigisse insulam Radim, terram looginquam equî-
dem, atverà molto desiderabilem. Insacrificiiset precibus
mémento me! et semper.
Mos erat apud Judaeos, sicntî tu mihi anno praeterito
notaveras, unum vinctum dimittere; boe anno pluresdi-
mittuntur, verùm alio prorsùs modo. Vos toto corde am*
plector, non ampHus facîe visurus.
Jamque salutati tempus in omne meam, ni Providentia
aliter statuât.
Vaîete,
20» Martiê 1799. Charles.
VII.
Carissime ,
Sanitalc intégra salvi estole. Praevideo mihi Duaci adhuc
fore necessariam breviarii partem aeslivam, quae hoc anno
pro usu incidit maturiasin medio Maio , precor ut, occa-
sione data praestes. Sumus in spe et exspectantés beatam
spem. Quidam socius inclusus (ex-canonicus Furnensis (i)
(1) Ce chanoine se nommait Delapwte.
— 335 —
nuper .€ivmU» ipsi bene 8it.é..*Hic est aridités gumnia*...
ignoti offlQium retnm vivimus...» scias me pauria ôonten^
tuin, nlinquam egere; qaae indignis affuit bltro^ non
defatulram Providentfam prudenter spei^o.
Tibi notus in Scotia,
^T' Aprilis 4799. Garoluè.
VIIL
Carissime ,
Aodiveram de încarceratione in ultima epistola dicto-
rum, sicut et de obitu R, D. Cornez , canonici Tornacensis,
etîàm de obitu R. D. Homez, olim professons et decani
S^ Pétri, Doaci. Incarceratio Decani in Lessines etiam
inaotuîl. -*« Le pape est à Briançon où à Valence en Dau-
phiné. -^ Eocore un prêtre échappé ; notihe concierge est
deattlué.
Gharies.
8<'/umïl799.
IX.
Carissimb^
Cordialiter vos saloto... Tristitia me tenet nunc : haec
est ratio sana ; siugulis diebus memoria magis aufugit à
me; quod quidem ploribus evenit reclusis, et tta quidem
(1) Le docteur Bornes était professeur primaire de philosophie i
rUnlTersité de Douai, lorsque K. Charles fréquenta les cours de cette
faculté.
— 536 —
ut mens comparare ideas noo valeat.... Sexdecim presby-
teri ad deportatiooem destinait, parati spettant.... De
aequitafe loqaeris ; nulla aequitatis cura in calamitosis his
temporibos^ Aequitas I aequitas ! videtor pêne aufugisse, et
in insulas apud Barbares relegata fuisse Faxit Deas ut
ipsi fidelîter senriam, si non mente omnino sanâ, at salkem
minus turbatâ.
Carolus.
20» /mu 1799.
X.
Cabissimb,
Salutem accipe et a me et a concaptivis meis. Vos sanoa
haberi laetus accepi. Quoad sortem, plures in melius
praesagiunt. Sit nomen Domini benedictum. Ezpecto donec
exoptata dies Jucescat.
20*/ttKtl799.
— 337 —
C
NOMS, PRÉNOMS ET QUALITÉS DES PRÊTRES
, QUI FURENT IffCARCëRÉS
à la Prison des Écossais, à Doaai,
depuis le \ 6 Septembre \197 y jusqu'au i^ Janvier 1800.
EccE Do Pacem!
EccB Do Goronam!
Amë Lamy, rëcollet, sorti.
Amelot, dominicain d'Ypres, déporté à Rochefort. (1)
Anguillars^ prêtre d'Arras, infirme, évadé.
B
Balan, intrus de Maubeuge, sorti (2).
Balingbien, missionnaire de Nomain. (5).
Barbieox, vicaire de Saint-Piat, à Tournay, missionnaire i
Lille j déporté à Oléron (4)^ sorti.
(1) M/HoTerlant, Vie de F. Hirn, dit qu*il fut déporté à Oléron.
(2) LUntrut Bala n a été omii par H. Le Glay.
(3) M. Le Glay cite pamii les intrus de Nomain nn sienr Balenghicoi
(4) Oléron, file de TOcéan Atlantique, prudes o6tw de la Saintonge»
— 558 —
Bâtisse, ex-jésuite de Cassel, sorti.
Baadet, religieux guillcmin de Cassel, mort en prison.
Becquet^ prêtre de Bailleul, déporté à Oléron, sorti.
Belleu, préfet des Irlandais, sorti.
Bernardin, capucin infirme, mort.
Besse, caré de Sainghin (i), sorti.
Biret, de la métropole de Cambrai, sorti.
Blampain, Pierre, dominicain, sorti.
Bodson, du diocèse de Soissons.
Boite, vicaire de.... mort en prison.
Bouchart, curé de Wazemmes, (â) déporté à la Guyane.
Bourgois^ chapelain de Saint-Pierre, à Douai, sorti.
Bournissien, chanoine flamand, mort en prison.
Breucq, vicaire de Henin, déporté à Oléron, sorti.
Capelle, chapelain de Saint*6éri, à Cambrai.
Carnin, mort en prison.
Castel, Pierre-Joseph, capucin français, sorti.
Castei, missionnaire d'Attiches, sorti.
Caverot, curé de Cambrai, infirme (5), sorti.
Charles, vicaire de Saint-Jacques, à Tournai, missionnaire
d'Annappes, sorti.
Clarisse, missionnaire ambulant de Tournai (4)^ sorti.
(1) Jacques- Jean Besie est donné par M. Le Glay coriime intms de
Sainfifhin-en-Mélantois.
(2) M. Bouchart avait été nommé curé de Waiemmet-Ies-Lille,
en 1790.
(3) H. Le Glay n*a pit dMntiolkfié ll# CtterM Muilie Citré de
Cambrai.
(4> M. Oarliia fat aomtaé par llfv lini, coré de BttiMSiii^
— 339 —
Clayse, prêtre de Liège, déporté à Rhé , sorti.
Gopoque, vicaire flamand, déporté à Rhé, sorti.
Corroyer, chapelain de Saint-Pierre, à Lille, sorli. ) fpApes
Corroyer^ ex-mininie, vagabond et mendiant, sorti)
Crinchon, prêtre infirme, sorti,
Cuvelier, domioîcain, sorti.
D
Danger, Augustin, capucin d'Orchies, sorti.
Dautricourt, chapelain de SccHn, missionnaire, mort.
Decarpentry, récollet de Namur, missionnaire de Brillon,
sorti.
Declerc, vicaire de West-Capelle, sorti,
Decouster, chanoine de Casse!, sorti.
Degroust, P. ex-jésuite, infirme, sorti.
Degruison,. D. prieur de la Chartreuse La Boutelllerie,
sorti.
Delacroix, religieux de Cttcaux, sorti.
Delacroix, P. ex-jésuite, infirme, sorti.
Delannoy, vicaire de Bellecourt, près de Nivelles , sorti.
Delaporte, chanoine de Fumes, déporté à Oléron, évadé.
Delatre, croisierde Lannoi.
Delbecq , missionnaire ambulant de Tournai.
Deleberghe, curé de Gondecourt (i), sorti.
Delewaque, curé de Grand-Roucou, religieux de Saint-
Éloi, sorti.
.Delfosse, curé de Cambrai (2), sorli.
Delhaysie, prêtre de... mort.
(1) H. Deleberghe avait été nommé curé de Gondecoart en 1789.
(2) Mt Delfosse a été omis par M. Le Glay,
T- 340 —
Delory, horiste de Saint^Ëtienne, k Lille^ mort.
Dequensens, doyen de la cathédrale dTpres, mort.
DerickeQ, vicaire d*Avelghem, déporté à OléroD, évadé.
Desbautte, chartreux de Gonai, infirme, sorti.
Desbonnet, curé d'Esqucrmes (i), sorti.
D'Ëthaîre, intrus de Steenweg, déporté à Oléron,
Devriez, vicaire de Castres, mort.
Devriez, curé d'Eecke, mort.
Dinan, chapelain de Cambrai, sorti.
Dom Etienne, religieux de Saint-Amand.
Duberon, horiste de Saint-Étienne, à Lille, sorti.
Dubois, prêtre du diocèse de Noyon, sorti.
Dubois, missionnaire de Comines, mort.
Dubrul, serpentiste à Tpres, déporté à Oléron.
Dubuisson, Séraphin, carme,'sorti.
Ducatelet, chanoine de Saint-Géri, à Cambrai, mort.
Ducoulombier, chanoine de Saint-Pierre, à Lille, infirme,
mort.
Dufour, vicaire de Taintegnies-lez-T6urnai, sorti.
Dumonchaux, curé d-Étrées, mort.
Duriez, curé du fort de Scarpe, sorti.
Duriez, curé de Santen, sorti.
Durie^E, missionnaire de Comines, déporté à Rochcfort.
Dusart, chapelain de Saint-Pierre, à Lille, infirme, inort*
E
Elis, religieux de Liessies, ex-prétre, sorti.
F
Facq, religieux*de Liessies, sorti. n
(l)]K. Desbonuet jura en 1791, mais il rétracta ton serment, et
mourut en 1814.
— 341 —
*
FIcury, curé du Gitcau, sorti (i).
Foùquet, religieux de Saint- Vaast, infirme, mort.
Gérard, intrus d'Onschoot, mort.
Gérard, ex-jésuite de Berghes, mort. ^
Gheus, doyen de la cathéclrale dTpref^ sorti.
Ghys, prêtre deCassel, sorti.
Gislers, curé de Dadizeelle, déporté à Rochefort.
Grenier, religieux de Blangy, mort. .
Grincourt, horiste de Sainte-Catherine, à Lilie^ mort.
Guytmans, curé de Tubize, doyen de chrétienté, déporté à
Cayenne.
H
HaltéS; chapelain de Saint-Pierre, à Liile^ mort.
Hambry, vicaire en Normandie, sorti.
Hedbau, abbé de Saint-Jean dTpres, sorti.
Hoël, vicaire de Nomain, missionnaire, fusillé (2).
Horûin, clerc de Saint-Maurice, à Lille , déporté à Oléroq.
J
Jacobs, carme dTpres, déporté à Oléron, sorti.
L
Lallier^ chapelain de Cambrai , sorti.
Lamotte, vicaire de Templeuve-en-Dossemer (3), déporté
à Rochefort.
(1) M. Fleury fut, euré de Notre-Dame au Gâteau depuis 1787
ju8qu*en 1791.
(2) V. sur M. Hoêl plus haut, p. 287.
(3) V. sur M. Lamotte, plus haut, p. 287.
Bulletins t. xvi, 43
— 542 —
Legros, carme de Brugelette, sorlû
Lemaire, taré constHatioonel de Sainghin-en-Métantois,
sorti (i).
Lempereur, prieur de Maroilles, mort (2). .
Leoglart, brigittin, infirme, sorti.
Leperecq, doyeQ de Saint-Géri, à Cambrai, sorti.
LindeOy vice-curë à Luxembourg, sorti.
Loise, chanoine de Seclin, sorti.
Lorents, prieur des Dominicains de Berghes, sorti.
Lorquin, Boniface, capucin, sorti.
Louis, euré de Cambrai, mort (5).
Lucas, cure de Lalaing, doyen de chrétienté , déporté à
Rochefort.
Lucas, P. dominicain, déporté & Rochefort, mort.
M
Mallet, curé de Cambrai (4), sorti.
Hanesse, missionnaire d'Arras, sorti.
Manesse, secrétaire de Saint-Géri, à Cambrai, sorti.
Marchand, Simon, prieur des Carmes, de Douai, sorti.
Mascret, prévôt de Marchiennes, sorti.
Massages, récollet, déporté k Oléron, sorti.
Massart, Pierre^osepb, récollet^ sorti.
Merlin, curé flamand, mort.
Morcl, Ticairc de Saint-Jacques, à Tournai (5), mission-
naire à Lille, sorti.
(1) M. Le Glay ne donne comme constitutionnelt de Sainghin que tee
sienrs Besse et Payelle.
(2) V. sur M. Lempereur, pins baut, p. 287.
(3) M. Louis n*est pas mentionné par M. Le Glay.
(4) M. HaUet «tt aussi omis par M. Le Olay.
(5) Y, sur H. Horel, plus haat, p- 287.
— 343 —
Morel, ex-récollet de Valenciennes.
Mortagne (le curé de), mort.
N
Nerprun, vicaire d'Alost, déporté à Rhé.
Noyoo, vicaire flamand, déporté à Rhé.
P.
Pau, secrétaire de Saint-Pierre, & Lille, sorti.
Peeuve, Pierre, récollet, mort.
Planchon, curé de Boulogne, évadé.
Pochet, curé de Saint-Amë , h Douai, mort.
Pottiez, chapelain de la métropole de Cambrai, sorti.
Q
Quesnoi, intrus de.... sorti.
Quînart, ex-capucin, mort.
R
Raulin de la Motte, religieux de Saint-Amand, sorti.
Rigau, vicaire en Normandie, évadé.
Robert, missiminaire ambulant.
Rombies, vicaire de Longueville, près Maubeuge, sortie
Rot, missionnaire, sorti.
Roussel, prêtre séculier du diocèse de Cambrai.
Seillier, clerc de Saint-Quentin, k Tournai (1), futile.
Sinao, curé, près Casselj f^^ nonagénaires, sorti».
Sinau, curé... (
(1) y. ittr M. Sêmkti plin b«iit, p. 387.
-- 344 —
Six, yicaîre d'Angles.
Soitriez, lldephonse, religieux dUasnoQ, 8orti.
Soufflet, ex-jésuite, sorti.
Thierry, Augustin^ carme de Lille.
Toufflers (l'intrus de), mort.
Vandeville, vicaire de Saint-Amand, missionnaire, sorti.
Vaoacker, chanoine de Saint-Pierre, à Douai, sorti.
Van Hoorde, gardien des Récollets de Hal, déporté i Rhé.
Van Hove, curé de Radioghem (1), sorti.
Van Roosbeck, récollet, déporté à Oléron.
Van Roosbeck, capucin d'Tpres, déporté à Oléron.
Varlet (le Père Louis), dominicain flamand.
Verdavine, professeur, déporté & Rhé.
Verloppcn, Intrus.
Vermeulen^ vicaire d'Ingoyghem, transféré & Oléron.
W
Wacrenier, chanoine de Saint-Pierre, k Lille, mort.
, chanoine de Bethune, constitutionnei. <
En tout! 51.
(I) M. Van HoYe «Tait été nommé cttré de R«diii|;hem en 1790.
— 545 —
PIÈCES JUSTIFICATIVES..
Témoignage du R. P. Criquillion , professeur de Rhétorique
au Collège Saint-Paul, concernant M. Charles.
Ignatius Lad. Jos. Charles, Tornacensis, ab initio Octo-
bris 1775, usque adbuc Praeicctiones meas Rheloricas au-
divit. Quo teiDpore sic studuit, ut Extcrorum Eloquentiae
Praemîum oblinuerit. Ut diligentiâ, sic probitate eminuit;
pius in Deum, in suscîpiendis Pocnît. et Eucb. SacramcntU
maxime assiduus, superiorum observantissimiis, cum soeiis
pacificus....
Tornacij in Coll. D. Pauli ii^Aug. 4776.
L.-J. CRIQUIUION,
p. R. P.
Témoignage du docteur Homez , professeur de Philosophie
à fUnivereitéde Douai, concernant M* Charles.
Infrà scriptus, In Collcgio Regio almae universitatis
Duacenœ pbilosophiae professor primarius, notiim facio ac
testor Doct.Domjnum Ignatîum LudovicuinJosephum Char-
les, Tornaccnsem, nostras lectioncs, per bicnnium acade-
micum proximè elapsum, summà cum diligentiâ mRgnoque
cum frucla excepisse; seseque hoc toto tempore morum
candore, sacramentorum usu^ verbo dicam , in omnibus
yevh commendabilem exhibuisse. Quorum in fidem bas
dabam Tornaci 25' 7^^» 1779.
HORNEZ j prof. prim.
TABLEAU DES HEIBRES
DE LA
SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET LITTÉRAIRE
DB VOVBlirJLl.
Messieurs :
DE NÊDONGHEL^ président.
HUGUET, vice-président.
VOS, bibliothécaire.
VANDENBROEGR, trésorier.
WAGQUEZ, Jules, secrétaire.
Hemlires tltalAlres
PAR ORDRE D*ANaEllNBTÉ.
Messieurs :
1 . Dq Hortibr (Zotits), chevalier de POrdre de Léopold,
{Membre fondateur).
% GiRARD {Prançoi8)f curé de la paroisse de Saint-
Quentin.
D. De NédonchbL; (le comte Georges).
— 347 —
4. BauYBiinE (/i«i(tn), architecte.
5. Wacquez {Jules\ avocat.
6. Du Mortier {Barthélemi-Noët).
7. HuGUET {Léon-Auguste-Joseph)^ chanoine honoraire de
la cathédrale de Tournai, inspecteur diocésain
des écoles primaires.
8. Vos {Joachim'Joseph)^ curé de Bruyelles.
9. Du Bus {Edmond), avocat.
10. VÂifDENBROECK [Henri), archiviste de la villede Tournai.
ii« De LmMiNGHB {le comte Léon).
KBMBHBS lONORAIRES.
I • Me le chanoine Bossaert, prélat domestique de Sa
Sainteté, à Tournai.
Messieurs,
â. Sâcqueleu {François)^ sénateur à Tournai.
5. Db Rassb ( le baron Alphonse ), ancien sénateur, à
Tournai.
4. Db Joigmy (le baron Godefroid)^ à Bruxelles.
5. ViSÂRT (le comte), à Bury,
9. BftouBz, notaire, à Wasmes.
7. Maillet [Pro8per\ colonel d'artillerie en retraite, &
Bruxelles*
8. l^PBBS {Désiré), curé d'Ollignies.
9. Ghuffart [Madame)^ propriétaire, ii Tournai.
10. Baubblet {Louiè), curé de Bonsecours,
il. Respilleux (Benoit), chanoine^ curé-doyen de Notre-
Dame, i Tournai.
i2. Vanderborgt [François)^ à Tournai.
— 5bO —
historique, archéologique et littéraire dTprcs et
de rancicnne West-Flaodres.
38. BoEDT, vice-président de la même société.
39. Andeies (le chanoine) , ancien membre du CongrëSy
président de la Société d'Émulation, à Bruges.
30. Reusbns^ docteur en théologie, bibliothécaire et profes-
seur d'archéologie à l'université de Louvaiu.
31. FouRDiN f£mmant«e/), professeur au collège et arcfii-
viste, à A th.
§ II. Étrangers.
Messieurs :
i. Castel, membre de plusieurs académies nationales et
étrangères à Saint-LÔ (Hanche),
3. GoKART (CA.), de la Société des sciences, etc., à Saint-
Quentin (Aisne).
3. D'fl^RiGOURT ( lo comte Achmet^ » maire de Lonchez
(Pas-de-Calais), etc.
4. Taillue {Eugène)^ conseiller à la Cour d'appel, etc., à
Douai (Nord).
3. WiLBRRT (il/ctbtade), président de la Société d'Émula-
tion, etc., à Cambrai (Nord).
6. Hbriiant {Alexandre)^ de la Société des Antiquaires de
la Morinie, à Saint-Omer (Pas-de-Calais).
7. Paris (Patttfn), membre de l'Institut conservateur des
manuscrits de la bibliothèque nationaley etc. , à
Paris.
8. Brunbl (Henri)^ homme de lettres , de la commission
historique du département du Nord , à Lille.
^ - 554 —
9. De Caumont (i4.), correspondant de Tlnstitut de Fran-
ce, de la société pour la conservation des mona-
meuts, etc., à Caen (Calvados).
10« BuLTBAD (Pabbé Marcel-Joseph) , curé à Wambaiz,
près de Cambrai.
H. Gabniir (CA.-/.)y conservateur de bibliothèque, secré-
taire perpétuel des antiquaires de Picardie , à
Amiens (Somme).
IS. GiGAULT DE LA Bedolliére {Emile), homme de lettres,
etc., à Paris.
45. Castblanos de Lozada {Basilio-Sebasîian), directeur de
l'académie espagnole d'archéologie , etc. y à
Madrid.
14. CoRBLBT (l'abbé Jules), de la Société des Antiquaires de
France et de Picardie, etc., à Amiens.
15. JuBiNAL {Achille), membre de l'ancien corps législatif,
secrétaire général de l'Institut historique de
France, etc., à Paris.
16. Laroche {Antoine), ancien magistrat, membre de
l'académie d'Arras, à Duisans, près d'Arras
(Pas-de-Calais).
17. Namur (il.), professeur à Tathénée, conservateur-secré-
taire de la Société archéologique du Grand-
Duché de Luxembourg. •
18. Chaudrug de Crazannes (le baron Jean), mettre des
requêtes honoraire au conseil d'état, membre de
l'Institut de France, etc., à Castel-Sarrazin (Tarn-
et>Garonne).
19. De Goertz, de l'université impériale de Moscou et de
Saint-Pétersbourg, etc.^ à Saint-Pétersbourg.
âO. De Pontaumont {Emile), inspecteur de la marine, che-
valier de la Légion d'honneur, etc., trésorier-
archiviste de la Société académique à Cherbourg.
— 5!» —
21 . De la Cbafbllb {Édouardl^ avocat, docteur ès-lettres,
régent de logîqae et secrétaire de la Société aca-
démique, elc, à Cherbourg.
22. PBiGRi Dblacour, archéologue, à Ribecourt (Oise).
23. De la Lande, iaspecteur des douanes, à Cherbourg.
24. Paelb (CAarfe«) , bibliothécaire-archiviste de la ville
de Lille.
iS. Geevoson {Jules), secrétaire de la société dunkerquoise.
26. De Coussbmakbb, juge k Lille, membre correspondant
de rinstitut , etc.
sociiStés avec lesquelles jl y a échange de publication.
1. Anvers.
2. Arlon.
5. Bruges,
4. Bruxelles.
5. .
6.
7.
8.
g 1«' £n Belgique.
Académie d'archéologie de Belgique-
Société pour la conservation des
monuments historiques et des
œuvres d'art dans la province de
Luxembourg.
Société d'émulation pour l'étude de
l'histoire et des antiquités de la
Flandre.
Académie royale des sciences, des
lettres et des beaux-arts de Bel-
gique.
Académie royale de médecine.
Société de numismatique.
Société pour la publication de mé-
moires relatifs à rhistotre de Bel-
gique.
Commissions royales d'art et d'ar-
chéoJogfe.
— 353 —
9.
GMtd.
Société royale des beaux-arts et de
littérature.
10.
Liige.
Société libre d'émulation.
11.
>
Institut archéologique.
12.
>
Société liégeoise de litlérature wal-
lonne.
13.
Lmuain.
Société littéraire de l'université ca*
•
tholique.
14.
MùM.
Sociétés des sciences , des lettres et
ft
des arts du Hainaut.
* 18.
»
Gerde archéologique de Mons*
16.
Namur.
Société archéologique.
17.
Tongrw.
Société scientifique et littéraire du
Limbourg.
18.
Ypres.
Société historique, archéologique cl
littéraire de la ville dTpres.
19.
Charleroû
Société paléontologique et archéolo-
gique deiFarrondissement de Char-
leroi.
§ II. il l'Étranger»
i. Amiens.
2. Arras.
3. Bayeux.
4. Beauvais.
5. Cambrai.
6. Cherbourg,
Société des antiquaires de Picardie.
Société des sciences , lettres et arts
ou Académie d' Arras.
Société académique.
Société académique d'archéologie ,
sciences et arts du département
deTOise.
Société d'émulation.
Société académique.
— 354 —
7. Douai.
8. Dunkerque.
9. Lille.
10. >
11. Luxembourg.
iâ. Moulins.
i3. Nancy.
14. 5atnt-0mer.
15. 5amf-Qtfefi(tn.
16. Valenciennes.
17. Aotibaix.
Sociëlé d'agriculture, scienees et
arts.
Société Duokerquoise.
Société des sciences, agriculture,
lettres et arts.
Comité flamand de France.
Société pour la recherche et la con-*
servation des monuments histo-
riques dans le grand duché de
Luxembourg.
Société d'émulation de rAllier.
Société des sciencesi lettres et arts.
Société des Antiquaires de la Ho«-
rinie.
Société académique.
Société d'agriculture» scienees et
arts de l'arrondissement de... '
Société d'Émulation.
JOURNAUX ou RECUEILS PÉRIODIQUES CONTRE LESQUELS
LA SOCIÉTÉ ÉCHANGE SES PURLICATIONS.
Bruxelles.
Gandn
Louvain»
1. fiibitophile Belge.
2. Messager des sciences historiques
de Belgique.
3. Revue catholique.
4. Analectes pour servir à l'histoire
ecclésiastique de Belgique.
— 355 —
LA SOCIÉTÉ ENVOIE, EN OUTRE, SES PUBLICATIONS :
A Bruxelles.
Au Roi.
id.
Au ministre de Tintërieur.
id.
id. de la justice.
A Mons.
Au conseil provincial du Hainaut.
A Tournai,
A la bibliothèque publique de
Tournai.
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Page
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16
63
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286.
«^^ÇNî5)^iX^3*^^
TABLE.
Sënëfices du diocèse de Tournai, ayant 1&60 page 173
Charles, Louis-Ignace, ancien curé de Bruyelles (Vie et
écrits de H. Tabbé), par J. Vos » 225
Digitus Dei, ou Parallèle entre Pempire romain et Pempire
français en 1801 , par Tabbé Charles » 313
Crodefroy : Analyse des Archives de l'Évéché de Tournai ,
au 17« siècle » 58
Huguet : Esquisse sur la yie et les œuvres de Mgr Voisin. » 5
Ponceau : Éloge funèbre de Mgr Voisin » 47
Prêtres incarcérés à Douai^ de 1797 à 1800 m 337
Société (Renouvellement du Bureau de la) » 56
Société (Liste des Membres de la] » 346
Mgr Voisin (Liste des écrits et communications de). . . » 38
Waccpiez : Notice biographique sur M. F.-C.-J. Qii Bus,
Président de la Société > 213
FIN DE LA TABLE DU XVi*' VOLUME DES BULLETINS.
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